Frédérick Lemaître
Nom de naissance | Antoine Louis Prosper Lemaître |
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Naissance |
Le Havre |
Décès |
Paris |
Activité principale | Acteur |
Répertoire
- Robert Macaire (l’Auberge des Adrets)
- Ruy Blas
- Gennaro (Lucrèce Borgia)
- Kean
- Hamlet
Antoine Louis Prosper Lemaître, dit Frédérick Lemaître, né au Havre le [1] et mort à Paris le , est un acteur français. Il fut l’un des plus célèbres acteurs du boulevard du crime.
Biographie
Frédérick Lemaître passe son enfance au Havre où son père est architecte. À la mort de son père, il monte à Paris où il vit de petits travaux. Attiré par le théâtre, il s'inscrit au conservatoire.
Lemaître, après des études au Conservatoire, se choisit le prénom de scène « Frédérick ». Refusé dans un premier temps à l’Odéon, il signe un engagement aux Variétés-Amusantes pour une pièce à trois acteurs, Pyrame et Thisbé. Il y jouait le rôle du lion. Puis il commence véritablement sa carrière d'acteur sur le « boulevard du crime » dans des mélodrames. Il crée notamment le personnage inspiré du bandit Robert Macaire dans l’Auberge des Adrets.
Victor Hugo, qui voit en lui l'acteur de génie, le distribue également dans des rôles de jeunes premiers sensibles, Ruy Blas ou le jeune Gennaro dans Lucrèce Borgia. Il crée aussi le rôle de Kean d'Alexandre Dumas et fait découvrir au public français Hamlet de William Shakespeare. Victor Hugo tenta en vain de le faire admettre à la Comédie-Française qui le refusa.
Lorsque la popularité du drame romantique commença à décroître, il entra au Boulevard où il connut un succès durable, ce qui lui valut le surnom de « Talma des boulevards ».
Marié en 1826 avec l'actrice Sophie Halligner (belle-soeur du musicien Ernest Boulanger), il eut quatre enfants. Durant treize ans, il fut l'amant de Clarisse Midroy.
Son fils Charles Lemaître, comédien lui aussi, mourut en se défenestrant dans un accès de démence due à une forte fièvre[2].
Il joue jusqu'en 1875, un cancer de la gorge le force à quitter les planches. À sa mort, il est enterré au cimetière de Montmartre.
Comédien
- 1846 : Fabien dans Le Docteur noir de Anicet-Bourgeois et Dumanoir, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1853 : Caporal Simon dans Le Caporal et la Payse ou Le vieux Caporal de Dumanoir et Adolphe d'Ennery, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
Fiction
Frédérick Lemaître est devenu, sous la plume de Jacques Prévert, un personnage dans le film Les Enfants du paradis de Marcel Carné, interprété par Pierre Brasseur. Il est également devenu un personnage du ballet Les Enfants du paradis à l'Opéra de Paris[3] où le rôle de Lemaître est créé par le danseur Alessio Carbone. Éric-Emmanuel Schmitt en a également fait le héros romancé de sa pièce Frédérick ou le Boulevard du Crime.
Postérité
Proust le célèbre dans Le côté de Guermantes : « Elle avait pour faire parler ainsi un objet inanimé, l'art à la fois génial et patient d'Irving et de Frédérick Lemaître »[4].
Expliquant une particularité de la célèbre pièce de Jean Genet, Les Bonnes, Sartre se souvient de Frédérick Lemaître et rend hommage à son talent en ces termes : « Ce qu'il faut éviter avant tout, c'est que le spectateur se laisse prendre au jeu comme ces enfants qui crient au cinéma : « Ne bois pas ; c'est du poison ! » ou comme ce public naïf qui attendait, dit-on, Frédérick Lemaître à la sortie des artistes pour lui casser la figure[5]. »
Une rue (la rue Frédérick-Lemaître) du 20e arrondissement de Paris et un square (le square Frédérick-Lemaître) du 10e portent son nom. Là, à l'angle du quai de Jemmapes, dans la partie à ciel ouvert du canal Saint-Martin, une statue à la mémoire du comédien, réalisée par Pierre Granet en 1898, a été érigée. Sa ville natale l'a honoré d'une rue et ainsi que la ville de Maromme dans le même département de Seine-Maritime. Pierrefitte-sur-Seine a donné son nom a une école élémentaire et à une rue.
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Le Bohémien
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Robert Macaire
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Lucrèce Borgia
Annexes
Notes et références
- 9 thermidor an VIII, Archives en ligne de la Seine-Maritime, 4 E 08634, vue 125/281, acte 575
- Le Temps, p. 1, Paris, 17 mars 1870.
- Chorégraphie de José Martinez.
- Marcel Proust, "À la recherche du temps perdu - Le Côté de Guermantes", Paris, Omnibus 2011, p. 1319
- Jean-Paul Sartre, Saint Genet, comédien et martyr, Paris, Gallimard, 1952 (2010), p. 676
Bibliographie
- (en) Robert Baldick, The life and times of Frédérick Lemaître, Essential Books, New Jersey, 1959, 283 p.
- Souvenirs de Frédérick Lemaître, publiés par son fils, P. Ollendorff, Paris, 1880, 348 p.
- Serge Basset (pseud. de Paul Ribon), « Une Aventure de Frédérick Lemaître, 1854 », dans l'Illustration, supplément, 5-19 septembre 1908, p. 30.
- Georges Duval, Frédérick-Lemaître et son temps, 1800-1876 (avec une eau-forte de Gonzague Privat), Tresse, Paris, 1876, 266 p.
- Louis-Henry Lecomte, Frédérick-Lemaître : un comédien au XIXe siècle : étude biographique et critique d'après des documents inédits, Chez l'auteur, Paris, 1888, 324 p.
- Eugène de Mirecourt, Frédérick Lemaître, Havard, Paris, 1856 Texte en ligne
- Eugène Charles Joseph Silvain, Frédérick Lemaître, F. Alcan, Paris, 1925, 162 p.
- Michel Souvais, Arletty : de Frédérick Lemaître aux Enfants du paradis, Préface de Jean-Louis Barrault, Dualpha, Paris, 1999, 314 p. (ISBN 2912476151)