François Masson (sculpteur)

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François Masson
Naissance
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La Vieille-Lyre (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Nationalité
Activité
Maîtres
Fratrie
Distinction

François Masson, né en 1745 à La Vieille-Lyre et mort le à Paris, est un sculpteur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d’un ouvrier des forges, François Masson ne reçoit ses premières leçons de dessin qu’à 17 ans. Il est possible que ses premiers maîtres soient les religieux de son village, les moines de l’abbaye de Lyre. Son frère, Louis, le place chez un sculpteur de Pont-Audemer, Guillaume Cousin. C’est en réalisant les bustes du maréchal de Broglie et de son frère, l’évêque de Noyon qu’il obtient la protection de ces puissants personnages. Il poursuit sa formation en suivant les cours de Guillaume II Coustou à Paris.

Peu après 1770, l’évêque de Noyon, Charles de Broglie, lui confie sa première œuvre importante : la réalisation d’une fontaine monumentale dans sa ville épiscopale. Elle montre deux statues symbolisant la France et l’Empire s’échangeant des médaillons représentant les nouveaux mariés : le futur Louis XVI et Marie-Antoinette. Content de son travail, le prélat emmène François Masson en Italie avec lui. Il y reste cinq ans.

François se spécialise dans la sculpture de bustes et de statues d’hommes célèbres. En 1778, il réalise le buste de Jean-Rodolphe Perronet, premier ingénieur des Ponts-et-Chaussées. À noter que son frère Louis Masson, lui-même ingénieur de ce corps et ancien élève de Perronet n’est sûrement pas étranger à cette commande.

Fort de son expérience italienne, le sculpteur reçoit une commande notable du maréchal de Broglie, devenu gouverneur de Metz : il est chargé de la décoration du palais du gouvernement. Pendant six ans, de 1779 à 1785, il sculpte donc figures et trophées sur les façades du bâtiment.

La Révolution, dont il épouse les idéaux, n’interrompt pas sa carrière. Il sculpte les bustes des personnages marquants de la Constituante tandis que son protecteur, le maréchal de Broglie, préfère, lui, s’exiler. François se montre particulièrement zélé en participant à la décoration du Panthéon et en offrant deux statues à la Convention. En 1791, il est retenu pour collaborer aux travaux « d’habillage » civique du Panthéon sous la direction de Quatremère de Quincy. Dans un autre registre, il s’efforce de protéger et de restaurer de nombreuses œuvres d’art de l’Ancien Régime que les Révolutionnaires cherchent à détruire. Ce n’est qu’à partir de 1797 qu’il devient incontournable. Il a alors cinquante-deux ans. Il est nommé directeur de toutes les sculptures du Palais des Tuileries et des jardins des Tuileries. Il est aussi chargé des sculptures au Conseil des Anciens.

Napoléon lui apporte la consécration puisqu’il fait partie des sculpteurs officiels du Consulat puis de l’Empire. On doit à François Masson plusieurs statues de grands dignitaires comme celle de l’architrésorier, Charles-François Lebrun. Le tombeau de Vauban aux Invalides est aussi son œuvre. Napoléon lui confie surtout la sculpture des bustes de nombreux généraux de la Révolution et de l’Empire : Masséna, Pichegru, Caffarelli, Bessières, Lannes… Ces marbres servent à la décoration du Palais des Tuileries, bâtiment malheureusement disparu dans l’incendie allumé par la Commune en 1871. C’est pourquoi on conserve nombre de copies en plâtre des œuvres de François Masson et plus rarement les originaux (voir les collections du château de Versailles).

Décoré de la Légion d'honneur en 1806, François Masson meurt à la suite d'une maladie qu’aurait causée le surmenage. Il laisse plusieurs statues inachevées (Caffarelli, Le Brun). Le sculpteur Roland se propose de les terminer. On découvre également dans son atelier parisien plusieurs œuvres réalisées pour ses loisirs : Flore ou la Jeunesse, Venus se regardant dans un miroir, une Bacchante endormie, etc.

Il est le beau-père du général Jean-Baptiste Pierre de Semellé.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Dessins[modifier | modifier le code]

  • Décoration murale ayant pour sujet des thèmes tirés de l’Énéide, Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques
  • Étude de corniches, Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques
  • Étude pour un plafond, Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques
  • Études de fronton et de décoration murale avec l’Enlèvement d’Europe, Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques

Sculptures[modifier | modifier le code]

  • D’après François Masson, Portrait du général de brigade Louis-Marie-Joseph-Maximilien Caffarelli du Falga (1756-1799) (1839), buste, plâtre, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon
  • D’après François Masson, Portrait du général d’Empire Jean-Baptiste Bessières, duc d’Istries (1768-1813), buste, buste, plâtre, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon
  • D’après François Masson, Portrait du maréchal d’Empire Louis-Alexandre Berthier, prince de Neufchâtel et de Wagram (1753-1815) (1835), buste, plâtre, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon
  • D’après François Masson, Portrait du maréchal d’Empire André Masséna, duc de Rivoli, prince d’Essling ((1756-1817) (1835), buste, plâtre, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon
  • D’après François Masson, Portrait du maréchal Charles-Pierre-François Augereau, duc de Castiglione (1757-1816) (1837), buste, plâtre, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon
  • D’après François Masson, Portrait du maréchal d’Empire Jean Mathieu, comte Sérurier (1742-1819), (1837), buste, plâtre, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon
  • D’après François Masson, Portrait du général en chef Jean-Baptiste Kléber (1753-1800), buste, plâtre, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon.

Référence[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Renault, « Notice historique sur François Masson », dans Bulletin de la Société d’émulation de la Seine-Inférieure, séance du .
  • Théodore-Éloi Lebreton, Bibliographie normande, t. 2, Rouen, Le Brument, 1858.
  • Jeanne Lejeaux, « François Masson sculpteur », Revue de l'art ancien et moderne, 1re partie, , p. 3-16, 2e partie, , p. 127-138.
  • Charles Guéry, François Masson, statuaire, 1745-1807, Évreux, s.n., 1925, 14 p. in-8° (OCLC 491042539).
  • Comité régional d'Histoire de la Révolution, La Révolution en Haute-Normandie : 1789-1802, Rouen, éditions du P'tit Normand, , 464 p. (ISBN 2-906258-18-0, OCLC 22218029), p. 312-313.

Liens externes[modifier | modifier le code]