Franz Ludwig Cancrin

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Franz Ludwig von Cancrin

Franz Ludwig von[1] Cancrin, (1738-1816), minéralogiste, métallurgiste, ingénieur et architecte hessois, à qui l'on doit un Traité des mines et salines. Il est le père du ministre comte Georges von Cancrin.

Famille

Né le 8 février 1738 à Breitenbach, fils de Johann-Heinrich von Cancrin (1710-1768), directeur d'exploitation minière au Hesse-Darmstadt et directeur des mines de cuivre de Bieber, et d'Anne Catherine Fresenius, fille de Georges Wendel Fresenius, lui-même inspecteur des mines à Meerholz, de lointaine origine suédoise[2].

Marié en 1773 à Louise Marie Philippine Kröber (1747-1818), fille de Caspar Friedrich Kröber, conseiller aux mines du Palatinat, qui lui donna au moins trois enfants:

Patronyme et origines

Armes de la branche russe des Cancrin, fondée par George, fils de l'architecte.

Ce curieux nom de Cancrin, ou plutôt de Cancrinus, serait en fait la latinisation du patronyme familial, Kräps ou Krebs[4] (en latin: cancer) ; cette forme latine est attestée depuis l'ancêtre Samuel, ministre luthérien en 1636 à Jesburg qui signait ainsi ses écrits[5] ; les Cancrin arborent d'ailleurs des écrevisses[6] dans leurs armes parlantes.

Ce patronyme latin et, peut-être, l'utilisation de prénoms bibliques, commune chez les gens d'église protestante[7], a vraisemblablement donné naissance à la légende - notamment en Russie, moins au fait des habitudes luthériennes - persistante d'une origine judaïque des Cancrin, légende ne s'accordant pas au nom originel de la famille ; enfin, le ministre comte russe Georges v. Cancrin, fils de l'architecte, a peut-être accrédité cette légende du fait de sa durable amitié avec son premier mentor, le banquier allemand Abraham Peretz, auquel il devait toute sa carrière.

En réalité, les Cancrin sont très vraisemblablement issus d'une ancienne famille de la petite noblesse d'épée allemande, les Derwitz-Krebs, famille d'extraction de Poméranie, dont ils partagent et le patronyme et les armes d'une branche cadette[8].

Jeunesse

Boursier du landgrave Guillaume IX de Hesse, il part étudier le droit, les mathématiques et l'architecture à l'Université de Iéna en 1759.

Carrière en Allemagne

Hesse-Hanau

Il entre en 1764 au service de l'administration du duché de Hesse-Cassel (plus tard, comté de Hanau), où il occupera successivement les fonctions suivantes :

  • Secrétaire de la Chambre des comptes[9] du comté de Hanau (1765);
  • Assesseur et conseiller de la Chambre des comptes (1768);
  • Professeur de mathématiques à l'École nationale supérieure et à l'École militaire de Hanau (1768-1774);
  • Architecte en chef du comté: il supervise alors notamment la construction (terminée en 1778) du théâtre municipal de Hanau[10] et des bâtiments d'accueil de Wilhelmsbad, notamment du carousel.
  • Directeur des mines de cuivre de Bieber[11] (1768).
  • Conseiller à la Chambre haute[12] et conseiller du gouvernement[13] (1781)

Il est aussi reçu membre de plusieurs société savantes:

Il est emprisonné quelques mois en 1782 à Babenhausen à la suite de son implication dans l'affaire von Gall. Le père du landgrave Guillaume, le landgrave Frédéric II de Hesse-Cassel, intercède en sa faveur, le fait libérer et l'intègre dans l'administration de Kassel.

Hesse-Kassel

À la suite de sa réintégration dans l'administration à Kassel, il occupe successivement les fonctions de professeur de mathématique à l'académie militaire, architecte en chef du comté, directeur du théâtre et directeur de la Monnaie de Kassel.

Carrière en Russie

En 1783, il est invité en Russie par le maréchal comte Pierre Alexandrovitch Roumiantsev-Zadounaïsky, à l'instigation de l'impératrice Catherine, qui lui offre le poste de directeur des Salines de Staraïa Roussa[14], selon des conditions financières très avantageuses.

Il accepte et occupe cette fonction de 1783 à 1788, puis est chercheur (1788-1813), aux mêmes conditions financières ; à la mort de l'impératrice, il devient membre du Collège des mines (1796).

Il s'installe définitivement en Russie en 1796 et y exerce parallèlement la profession d'avocat ; il est intégré dans la noblesse russe le 26 août 1798.

Il prend sa retraite en 1813 et est pensionné en tant que conseiller d'état.

Œuvres

Œuvres architecturales

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Ecrits

Honneur

Le minéralogiste allemand Gustav Rose baptisa un nouveau minéral, découvert en 1839, du nom de cancrinite, officiellement en l'honneur du ministre comte Georges v. Cancrin, mais en réalité du père du ministre, le minéralogiste Franz Ludwig v. Cancrin.

Sources

  • Biographie universelle ancienne et moderne (vol. 6), Louis Michaud, Paris, 1854
  • Männer des Bergbaus, Walter Serlo, Berlin, 1937

Notes et références

  1. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les Cancrin usèrent assez peu du von germanique (du fait que leur patronyme exact est Cancrinus, nominatif latin), sauf dans certains écrits ; c'est à compter de l'intégration de la famille au sein de la noblesse russe (1798), que le patronyme est définitivement fixé en von Cancrin en application de la législation locale. Certains auteurs russes utilisent toutefois Kankrin...
  2. Il s'agit de la famille fondatrice du célèbre laboratoire allemand Fresenius.
  3. Prénommé Daniel à sa naissance ; il adoptera le nom de Georges (Yégor en russe) lors de son intégration définitive dans l'administration russe.
  4. Ecrevisse ou cancer en allemand.
  5. Neues algemeines Deutsches Adels-Lexicon (pages 208-209), Dr Ernst Keshke, Leipzig, 1860.
  6. Cancer en latin.
  7. L'ancêtre Samuel, déjà cité, et les grand-père et arrière-grand-père paternels de l'architecte, Paul et Christian, avaient été ministres luthériens, respectivement à Jesburg, Dörnhagen et Zimmersrode...
  8. Les armes des Krebs-Cancrin ressemblent à celles (1853) des Derwitz-Krebs...
  9. Rentkammer.
  10. Détruit durant la 2e Guerre mondiale.
  11. Prenant là la succession de son père, directeur des mines depuis 1741.
  12. Oberkamerrat.
  13. Regierungrat.
  14. Où son propre père avait déjà travaillé.

Liens externes