Frank Horvat

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Frank Horvat
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Francesco HorvatVoir et modifier les données sur Wikidata
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Francesco Horvat[1] dit Frank Horvat est un photographe français[2] d'origine italienne, né le à Abbazia (Italie à l'époque, aujourd'hui Opatija en Croatie) et mort le à Boulogne-Billancourt.

Sa rencontre avec Henri Cartier-Bresson en 1950 est déterminante pour la suite de son travail.

Dans les années 1960, il acquiert une renommée internationale par ses photos de mode, considérées comme renouvelant le genre.

Son œuvre est éclectique, allant du photojournalisme au paysage et au portrait, en passant par la photographie de rue et des essais sur la nature et la sculpture.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né de parents médecins, juifs et originaires d’Europe centrale, Frank Horvat grandit à Lugano en Suisse où sa famille se réfugie pour fuir le nazisme[3]. Il vivra ensuite en Italie, au Pakistan, en Inde, en Angleterre et en France[4], où il s’installe à la fin des années 1950, tout en se rendant régulièrement aux États-Unis et en voyageant souvent en Europe, en Amérique et en Asie.

Son parcours de photographe est influencé, en 1950, par une rencontre avec Henri Cartier-Bresson, qui le détermine à adopter le Leica et à entreprendre un voyage de deux ans en Asie, en tant que photojournaliste indépendant[5]. Les images en noir et blanc qu'il y réalise lui valent ses premiers succès, notamment la participation à l'exposition « The Family of Man », au Museum of Modern Art de New York.

À partir de 1957, il applique son expérience de reporter à la photographie de mode, avec un style plus réaliste et moins guindé que celui des magazines de l'époque. Ses publications dans Elle, Vogue et Harper's Bazaar, en Europe comme aux États-Unis, influenceront durablement le genre — tout en lui attirant les foudres de Cartier-Bresson, pour qui son mélange de directivité et de non-directivité est « du pastiche ».

Les années entre 1965 et 1975 sont une période de crise pour les magazines d'actualité et leurs photographes. Horvat tente des expériences d'illustration, de cinéma et de vidéo, souvent inabouties. À partir de 1976, il trouve sa « sortie du désert », avec trois essais photographiques entrepris sans commande (« pour une fois, j'ai été mon propre client ») et destinés à des expositions et à des livres. Portraits d'arbres, Vraies Semblances et New York sont trois projets presque simultanés, à la fois divergents et complémentaires. Horvat les considère comme « son triptyque ». Par rapport à l'orthodoxie « cartier-bressonienne », ils représentent cependant une nouvelle transgression — puisque les trois sont en couleur.

En 1985, Horvat, souffrant d'une affection des yeux, passe temporairement de la photographie à l'écriture, avec un recueil d'entrevues avec d'autres photographes (dont Édouard Boubat, Robert Doisneau, Mario Giacomelli, Josef Koudelka, Don McCullin, Sarah Moon, Helmut Newton, Marc Riboud, Jeanloup Sieff et Joel-Peter Witkin).

Les années 1990 le conduisent à une rupture encore plus radicale, par l'utilisation de l'ordinateur et des manipulations qu'il permet. Dans Le Bestiaire et les Métamorphoses d'Ovide, Frank Horvat explore un territoire entre la photographie et la peinture – une recherche qui suscite autant d'objections que d'acclamations, et que lui-même abandonne par la suite, pour se limiter à des interventions plus subtiles, que seul l'ordinateur permet, mais qui restent dans le registre de l'« instant décisif ». Quoi qu'il en soit, ces expériences sont en avance sur leur temps et aussi innovatrices que l'avait été l'utilisation des techniques du reportage pour la mode.

En 1996, Frank Horvat, changeant encore une fois de sujet, applique les possibilités du numérique à une documentation sur la sculpture romane, publiée en 2000 avec un texte de l'historien Michel Pastoureau.

Ses deux projets suivants, 1999 (le journal photographique d'une année) et La Véronique (les 30 mètres autour de sa maison en Provence), sont considérées par Horvat comme ses contributions plus personnelles à la photographie. Le premier obtient un assez large retentissement, le deuxième reste relativement confidentiel. Dans l'un comme dans l'autre, Horvat explore les mystères et les émerveillements du quotidien, tout à l'opposé de la tendance, très diffuse parmi les photographes, à mettre en exergue le superlatif et l'exceptionnel. Ce sont des œuvres de maturité, caractérisées par une maîtrise technique qui parvient à se faire oublier et par une richesse de références et d'associations d'idées.

Frank Horvat vivait et travaillait à Boulogne-Billancourt[6] où il meurt le à l’âge de 92 ans[1],[7].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Années 1970
    • 1979 : The Tree, Aurum Press, Londres (avec un texte de John Fowles)
  • Années 1990
    • 1990 : Entre vues, éditions Nathan, Paris (également édité en chinois et en japonais)
    • 1991 : Les Sculptures de Degas, Imprimerie nationale, Paris
    • 1992 : Yao le chat botté, éditions Gautier-Languereau, Paris
    • 1994 :
    • 1996 : Paris-London, éditions de la Ville de Paris
    • 1998 :
      • 51 Photographies en noir et blanc, Peliti, Rome
      • 51 Photographs in Black and White, Dewi Lewis, Manchester
    • 1999 :
      • Vraies Semblances, Peliti, Rome
      • Vraies Semblances, Fotovision, Séville
      • Very Similar, Dewi Lewis, Manchester
      • Der Wahre Schein, Braus, Heidelberg
  • Années 2000
    • 2000 :
      • Frank Horvat, Photo Poche no 88, Delpire et Nathan, Paris
      • 1999 : Un journal photographique, Actes Sud, Arles
      • 1999 : A Daily Report, Dewi Lewis, Manchester
      • 1999 : Ein Tagebuch, Braus, Heidelberg
    • 2001 : Figures romanes, éditions du Seuil, Paris
    • 2006 : Le Labyrinthe Horvat, éditions du Chêne, Paris
  • Années 2010
    • 2013 : La maison aux quinze clefs, Terre Bleue, Paris (ISBN 978-2-909953-30-4)
    • 2015 : Please don't smile, Hatje Cantz, Berlin
    • 2016 : Frank Horvat, Photographic Autobiography, Hatje Cantz, Berlin
  • Années 2020
    • 2020 : Side Walk, éditions Atelier EXB, Paris

Expositions[modifier | modifier le code]

Liste non exhaustive

  • Années 1970
  • Années 1980
  • Années 2000
    • 2000 : « 1999. Un journal photographique », musée Maillol, Paris
    • 2006 :
      • Rétrospective « Le labyrinthe Horvat », Espace Landowski, Boulogne-Billancourt
      • « Fashion photographs », in black and white and colour, Holden Luntz Gallery, Palm Beach, Floride
    • 2007 : « Romanesque sculpture », La-Maison-près-Bastille, Paris
    • 2008 : « New York up and down », La-Maison-près-Bastille, Paris
    • 2009 : « Black and white photographs », Galerie Hiltawski, Berlin
  • Années 2010
    • 2010 : « Fashion photography », Manège, Saint-Pétersbourg
    • 2011 : « No repeat », avec the International Award for Photography, CRAF, Spilimbergo et Udine
    • 2012 :
      • « Frank Horvat » exposition personnelle, Brucie Collections, Kiev
      • « A Trip through a mind », Galerie Hiltawsky, Berlin
      • « Fashion photography », Vancouver
      • « Trip to Carrara », Galerie Dina Vierny, Paris
    • 2013 : « Les mains d’Horvat », Galerie Dina Vierny, Paris
    • 2014 :
      • « Fashion… Frank Horvat », Galerie Hiltawsky, Berlin
      • « House of Fifteen Keys », exposition rétrospective, Palazzo mediceo di Seravezza, Seravezza Lucca
    • 2016 : Galerie Dina Vierny, Paris
  • Années 2020

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Fichier des actes de décès : Francesco Horvat », sur matchID
  2. « Frank Horvat - artiste », sur Galerie Lelong & Co. (consulté le )
  3. Marie-Claude Martin, « Décès de Frank Horvat, photographe complet, toujours à l'avant-garde », sur RTS, .
  4. Olivier Spillebout, « Maison de la Photographie - Lille - France - La Photographie Française existe… Je l’ai rencontrée » (consulté le ).
  5. Frank Horvat Photographe hors cadre, L’Œil de la Photographie.
  6. a et b Élodie Cabrera, « Mort de Frank Horvat, l’un des derniers grands photographes des années 50 », sur Télérama, .
  7. Claire Guillot, « La mort de Frank Horvat, photographe touche-à-tout et amoureux éternel », Le Monde, no 23574,‎ , p. 25 (lire en ligne).
  8. Christine Coste, « Frank Horvat, l’homme qui aime les femmes en peinture », sur Le Journal des Arts, .
  9. Du 14 octobre 2020 au 10 janvier 2021.
  10. « Frank Horvat 50-65 du 17 juin au 9 octobre 2022 », sur Tours magazine, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Podcast[modifier | modifier le code]

Sandrine Treiner, « À voix nue : Frank Horvat (5 épisodes de 28 min) », sur France Culture,