Francoprovençal

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Francoprovençal
patouès, francoprovençâl, arpitan, arpetan[1]
Pays France, Italie, Suisse
Région Savoie, Dauphiné, Lyonnais, Forez, Bresse, Bugey, Franche-Comté, Suisse romande (except. Jura), Piémont, Vallée d’Aoste, Bourgogne du Sud, Pouilles
Nombre de locuteurs Total : 140 000 (1988)
dont dans l’ Ain : 15 000
dont en Isère : 2 000
dont dans le Jura et le Doubs : 2 000
dont dans la Loire : 5 000
dont dans le Rhône : 1 000
dont en Savoie : 35 000[2]
dont en Italie : 70 000 (1971)[3]
dont en Suisse : 7 000 (1995)[3]
Typologie syllabique
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Quelques communes du Piémont ayant opté pour la coofficialité avec l’italien, et admise langue régionale de la région Rhône-Alpes[4],[5].
Codes de langue
IETF frp
ISO 639-2 roa[6]
ISO 639-3 frp
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)


Articllo premiér

Tôs los étres humen nêtront libra et ègouo en dignitât et en drêts. Ils sont doués de rêson et de conscience et devont agir los uns envérs les ôtros dens un èsprit de fratèrnitât.

Le francoprovençal ou arpitan est une langue romane parlée en France, en Suisse et en Italie. C’est l’une des trois langues distinctes du groupe linguistique gallo-roman.

Le francoprovençal comporte des caractères propres qui en font une langue considérée comme distincte par la linguistique contemporaine. Il présente néanmoins également certains traits communs avec la langue d'oïl et avec l’occitan, et intègre des influences des langues germaniques et italo-romanes.

Longtemps délaissé par les pouvoirs publics, n'ayant eu un caractère officiel que très rarement au cours de son histoire, le francoprovençal connait aujourd'hui un regain d’intérêt, porté notamment par des fédérations associatives :

Dénominations de la langue

Franco-provençal, francoprovençal

La création de l’expression franco-provençal est due au linguiste italien Graziadio Isaia Ascoli en 1873 :

« J’appelle franco-provençal un type linguistique qui réunit, en plus de quelques caractères qui lui sont propres, d’autres caractères dont une partie lui est commune avec le français (un des dialectes de langues d’oïl[7]) et dont une autre lui est commune avec le provençal, et qui ne provient pas d’une tardive confluence d’éléments divers, mais au contraire atteste de sa propre indépendance historique, peu différente de celle par lesquelles se distinguent entre eux les autres principaux types romans. »

— Graziadio Isaia Ascoli

Ce mot est désormais écrit en un seul mot, sans trait d’union, afin d’éviter la confusion et de souligner le caractère indépendant de cette langue. Le terme « provençal », au moment où Ascoli écrit ces lignes, ne se réfère pas uniquement à la langue de la Provence, mais à l’intégralité de la langue occitane. En effet, l’occitan, avant d’obtenir son nom de baptême définitif, en a reçu plusieurs, chronologiquement « limousin », puis « provençal ».

La suppression du trait d’union, proposé au Colloque de dialectologie francoprovençale de 1969 à l’université de Neuchâtel (cf. Marzys 1971), traduit lexicalement la volonté de créer une identité propre et plus marquée ; elle vise également à éviter de suggérer que la langue se borne à une simple juxtaposition d’éléments d’oïl et d’oc.

Romand

Le terme romand pour nommer le francoprovençal est attesté depuis le XVe siècle (dans un document fribourgeois de 1424 qui autorise les notaires à « faire lettres en teif [= allemand] et en rommant ») ; il est fréquent dans des documents vaudois et fribourgeois des XVIIe et XVIIIe siècles. Il est encore attesté à Genève au XIXe siècle, mais il n’a jamais dépassé les frontières de l’actuelle Suisse romande.

Arpitan

Les termes arpitan et arpian qui signifient montagnard pour le premier, berger pour le deuxième[8], ont été repris au début des années 1970 pour répondre au besoin de lever la confusion générée par le terme francoprovençal. La forme particulière arpitan a été choisie pour sa ressemblance avec le nom de la seconde grande langue gallo-romane, l’occitan. Littéralement, arpian ou arpitan, signifie donc « le montagnard, le berger ». Arpitan est formé à partir de la racine pré-indo-européenne alp-[9], dans sa variante dialectale moderne arp- ; en francoprovençal, ce mot ne désigne pas la « montagne », une « forme de relief élevé », comme on le croit communément, mais les « pâturages de montagne où les troupeaux sont conduits et passent l’été »[10] (voir alpage). Cette racine est présente dans de nombreux noms de lieux, tant en Haute-Provence (Arpasse, Arpette, Arpillon…), qu’en Dauphiné (Arp, Arpion, Arpisson…), qu’en Savoie (Arpettaz, Arpeyron, Arpiane…), qu’en Valais (Arpette, Arpache, Arpitetta…) et que sur le versant italien (Arpet, Arpetta, Arpettaz…). On retrouve cette racine ou sa variante, en Lombardie, en Suisse, en Allemagne et en Autriche.

À partir de 1974, et jusqu’au début des années 1980, un équivalent orthographié harpitan est utilisé par le mouvement socio-culturel et politique valdôtain Movement Harpitanya. Politiquement de gauche, le Mouvement prône la «libération nationale et sociale de l’Harpitanie» par la création d'une fédération arpitane à cheval sur les Alpes, englobant la Vallée d'Aoste, la Savoie, vallées arpitanes piémontaises et le Valais[11],[12].

Dans l'intervalle, et en tout cas dès la création de l'ACA (Association Culturèla Arpitana[13]) en 2004, le terme arpitan, sans 'h' inititial, désigne le francoprovençal sans revendication politique, de manière politiquement neutre. Sur son site officiel, à la page "Qui sommes-nous" , l'ACA , qui soutient et promeut ce terme le terme 'arpitan', déclare ainsi expressément qu'elle est une "association politiquement neutre".

Inusité dans les publications de la recherche universitaire francophone, arpitan est malgré tout reconnu dans la terminologie universitaire comme un synonyme de francoprovençal, puisque le SUDOC[14] (Système universitaire de documentation), système de référence, l’a indexé comme tel. En revanche, le terme commence à être usité dans la littérature universitaire des chercheurs non francophones et non spécialistes[15]. Il est aujourd’hui en usage dans certaines associations de locuteurs, notamment l’Association des enseignants de savoyard (AES, président : Marc Bron[16]), qui cherchent à revitaliser leur langue, et une association transfrontalière implantée à Rochetaillée (France) et Fribourg (Suisse), l’Aliance Culturèla Arpitana[13], qui souhaite « rendre visible l’arpitan sur la place publique », promeut l’utilisation d’une orthographe unifiée (l’Orthographe de Référence B) et le mot arpitan, arguant que le terme francoprovençal prête à confusion[17], entravant ainsi ses chances de reconnaissance officielle en tant que langue minoritaire (en France notamment[18]).

Aire de diffusion du francoprovençal

L’aire francoprovençale[19].
Les régions historiques de l’aire linguistique francoprovençale, avec toponymie en francoprovençal.

L’aire francoprovençale, parfois appelée Arpitanie, est délimitée, inclusivement, par les régions listées ci-dessous. Une carte interactive de cette zone est disponible sur le site web de l'Office Géographique Arpitan.

France

Note : ce n’est que la partie nord du Dauphiné qui est dans la zone francoprovençale. Les départements de la Drôme et des Hautes-Alpes sont occitans (sauf le nord de la Drôme). La majeure partie de l’Isère est francoprovençale. Une description extrêmement précise de la frontière entre occitan et francoprovençal (avec carte) se trouve chez Tuaillon (1964).
  • Selon la dialectologue Colette Dondaine[20], il est vraisemblable qu’à l’origine (avant l’apparition des premiers textes littéraires), l’actuelle Franche-Comté, jusqu’aux pieds des Vosges, faisait également partie de l’espace francoprovençal.

Suisse

Italie

Ala di Stura, Almese/Almesé, Alpette/L'Alpette, Avigliana/Veillane, Balme/Barmes, Borgone di Susa/Bourgon, Bruzolo/Brusol de Suse, Bussoleno/Bussolin, Cantoira/Cantoire, Caprie, Carema/Carême, Castagnole Piemonte/Chassagne du Piémont, Ceres/Cérès, Ceresole Reale/Cérisoles, Chialamberto/Chalambert, Chianocco/Chanoux, Chiusa di San Michele/L’Ecluse, Coassolo Torinese/Coisseuil, Coazze/Couasse, Condove/Condoue, Corio/Cory , Frassinetto/Frassinet, Germagnano/Saint-Germain, Giaglione/Jaillons, Giaveno/Javein, Gravere/Gravière, Groscavallo/Groscaval, Ingria/L'Ingrie, Lanzo Torinese/Lans-L’Hermitage, Lemie, Locana/Locane, Mattie/Mathie, Meana di Susa/Méans, Mezzenile/Mesnil, Mompantero/Montpantier, Moncalieri/Moncallier, Monastero di Lanzo/Moutiers, Moncenisio/Montcenis, Noasca/Novasque, Novalesa/Novalaise, Pessinetto/Pessinet, Pont-Canavese/Pont-en-Canavais, Quincinetto/Quincinet, Ribordone/Ribardon, Ronco Canavese/Ronc, Rubiana/Rubiane, San Didero/Saint Didier, San Giorio di Susa/Saint-Joire, Sant’Ambrogio di Torino/Saint-Ambroise, Sant’Antonino di Susa/Saint-Antonin, Sparone/Esparon, Susa/Suse, Traversella/Traverselle, Traves/Travey, Usseglio/Ussel, Vaie/Vaye, Valchiusella/Chausselle, Valgioie/Valjoie, Valprato Soana/Valpré, Venaus/Vénaux, Villar Dora/Villar d'Almesé, Villar Focchiardo/Villar-Fouchard, Viù/Vieu. Plus une partie de la commune de Trana et le hameau de Grandubbione

Note : Les vallées plus méridionales (Haute vallée de Suse, Val du Cluson…) du Piémont parlent l’occitan.

Historique

La définition historique des origines du francoprovençal reste naturellement délicate.

L’héritage linguistique primitif[21] se limite à la toponymie et à l’hydronymie comme Arrondine, Arve, Alpes, Truc, Bec. Le mot chalet (popularisé par Jean-Jacques Rousseau) dérive également d’une hypothétique racine préceltique (ou « ligure ») cal- signifiant « abri ». Il est à noter que le francoprovençal ORB souta (localement orthographié chotta, chota ou cheûta) signifiant aussi abri provient du latin populaire *susta (du verbe latin « substare » qui signifie « se tenir dessous »)[22].

À la période de La Tène, des tribu celtes (Allobroges, Ceutrons en Val d’Isère ; Salasses en Vallée d’Aoste ; Helvètes, Séquanes et Allobroges dans l’actuelle Suisse romande) se fixent dans la zone. Leur influence demeure perceptible isolément dans le lexique commun avec les mots méleze (*melatia), nant (*nantu, vallée), balme (*balma, trou). Quoique la question demeure débattue, le francoprovençal a pu subir l'influence d’un superstrat burgonde.

Comme toutes les langues romanes, le francoprovençal dérive majoritairement du latin. Des recherches récentes[23] démontrent que le francoprovençal n’est pas une branche archaïque de la langue d'oïl, mais une langue romane indépendante, aussi ancienne que les autres langues gallo-romanes[24]. Les premières caractéristiques de cette langue sont en effet attestées dans des inscriptions monétaires mérovingiennes de la fin du VIe siècle. La langue moderne continue à recourir à des termes médiévaux pour certains actes courants (bayâ pour donner, pâta pour chiffon, s’moussâ pour se coucher, etc.). Désormaux écrit à ce sujet dans la préface du Dictionnaire savoyard : « Le caractère archaïque des patois savoyards est frappant. On peut le constater non seulement dans la phonétique et dans la morphologie, mais aussi dans le vocabulaire, où l’on retrouve nombre de mots et de sens disparus dans le français propre. […] ». En outre, le francoprovençal partage certaines évolutions phonétiques primitives avec la langue d’oïl, mais non les plus récentes. En revanche, certains traits le rattachent à l’occitan (voir le chapitre Morphologie).

Littérature

Cette langue n’a jamais pu s’élever au niveau de ses trois grandes voisines d’oïl, d’oc et « de sì » (italien). Le morcellement politique (découpage entre la France, la Suisse, la Savoie/Sardaigne, le Piémont) et géographique, ainsi que l’abandon, dans les grands centres urbains comme Lyon, Grenoble ou Genève, du parler vernaculaire en faveur de la langue d’oïl véhiculaire, expliquent la faiblesse du corpus littéraire existant. Les premières traces écrites remontent au XIIe siècle et XIIIe siècle. Il s’agit d’un long texte du XIIIe siècle écrit en dialecte lyonnais, la Vie de sainte Béatrice d’Ornacieux, dû à Marguerite d’Oingt (et non de Duingt, comme l’a cru malencontreusement Champollion), dont voici un extrait :

« § 112 : Quant vit co li diz vicayros que ay o coventavet fayre, ce alyet cela part et en ot mout de dongiers et de travayl, ancis que cil qui gardont lo lua d’Emuet li volissant layssyer co que il demandavet et que li evesques de Valenci o volit commandar. Totes veys yses com Deus o aveyt ordonat oy se fit. »

Au XIVe siècle, la ville de Fribourg (Suisse) fait du francoprovençal sa « langue nationale » sous une forme que la recherche moderne (Ch. Th. Gossen 1970) appelle scripta para-francoprovençale. Les procès-verbaux des délibérations du Conseil de la ville, les actes des notaires, etc. sont rédigés dans cette langue :

Item hont ordoney li advoye, li consed et li ijc, que en chesque for de Fribor soyt li moistre et un bacheleir et ij. garzons por porteir l’aygue et les meiz in ce que un dont por chasque coppa de farina .iiij. d. por tottes choses et chascon reculle sa farina einsy quant a luy playrra de que chasque forna doyt contenir vij. coppes, li que forna se amonte ij. s. iiij. d. a vij. coppes de farina. (Fribourg 1370, cf. Aebischer 1950, p. 115)

À partir du XVIe siècle, on recense de nombreuses transcriptions de chansons, poésies, fragments, etc. Nous extrayons ci-après quelques informations biographiques de nouveau du Dictionnaire savoyard de A. Constantin et J. Désormaux (voir Bibliographie).

  • 1520 : Chanson de la Complanta et désolation dé Paitré, patois de Genève, retranscrit au XVIIe siècle.
  • 1547 : Placard de huit lignes en patois de Genève, dans Recherches sur le patois de Genève, par Eugène Ritter.
  • 1555 : Noelz et chansons nouvellement composez tant en vulgaire francois que savoysien dict patois, Nicolas Martin, Lyon. En patois mauriennais.

Etc.

Une longue tradition littéraire francoprovençale existe bien qu’aucune forme écrite prévalente ne soit identifiée. Un fragment du début du XIIe siècle contenant 105 vers d’un poème sur Alexandre le Grand semble être le plus ancien écrit connu. Girart de Roussillon, une épopée de 10 002 lignes de la moitié du XIIe siècle, est parfois considéré comme du francoprovençal et en présente indubitablement certaines caractéristiques, bien qu’une édition moderne qui fait autorité le présente comme un mélange de formes françaises et occitanes (Price, 1998). Un document important de la même période contenant une liste de vassaux du comté du Forez n’est pas sans intérêt littéraire.

Parmi les premiers écrits historiques en ce langage figurent des textes rédigés par des notaires qui apparaissent au XIIIe siècle lorsque le latin commença à être abandonné par l’administration officielle. On peut citer la traduction du Corpus Juris Civilis (connu également sous le terme de Code Justinien) dans la langue vernaculaire parlée à Grenoble. Des ouvrages religieux ont également été traduits ou conçus en dialecte franco-provençal dans des monastères de la région. La Légende de Saint Barthélemy est l’un de ces ouvrages, écrit en dialecte lyonnais, qui ont survécu au XIIIe siècle. Marguerite d’Oingt (env. 1240-1310), une religieuse de l’Ordre des Chartreux, a écrit deux longs textes particulièrement remarquables dans ce même dialecte. Voici un extrait du texte original de La Vie de sainte Béatrice d’Ornacieux :

§ 112 : « Quant vit co li diz vicayros que ay o coventavet fayre, ce alyet cela part et en ot mout de dongiers et de travayl, ancis que cil qui gardont lo lua d’Emuet li volissant layssyer co que il demandavet et que li evesques de Valenci o volit commandar. Totes veys yses com Deus o aveyt ordonat oy se fi »

Au début du XVIIe siècle, de nombreux textes en francoprovençal voient le jour à l’occasion des conflits religieux entre les réformateurs calvinistes et les catholiques soutenus par le duché de Savoie. Parmi les plus connus, on trouve Cé qu'è lainô (Celui qui est en haut), rédigé en 1603 par un auteur inconnu. Ce long poème narratif évoque l'Escalade, une tentative infructueuse de conquête de la ville de Genève par l’armée savoyarde qui provoqua de forts sentiments patriotiques. Ce poème est devenu plus tard l’hymne de la République de Genève. Voici les trois premières strophes en dialecte genevois avec leur traduction française :

Cé qu’è lainô, le Maitre dé bataille,
Que se moqué et se ri dé canaille;
A bin fai vi, pè on desande nai,
Qu’il étivé patron dé Genevoi.

Celui qui est en haut, le Maître des batailles,
Qui se moque et se rit des canailles
A bien fait voir, par une nuit de samedi,
Qu’il était patron des Genevois.

I son vegnu le doze de dessanbro
Pè onna nai asse naire que d’ancro;
Y étivé l’an mil si san et dou,
Qu’i veniron parla ou pou troi tou.

Ils sont venus le douze de décembre,
Par une nuit aussi noire que d’encre;
C’était l’an mil six cent et deux,
Qu’ils vinrent parler un peu trop tôt.

Pè onna nai qu’étive la pe naire
I veniron; y n’étai pas pè bairè;
Y étivé pè pilli nou maison,
Et no tüa sans aucuna raison.

Par une nuit qui était la plus noire,
Ils vinrent; ce n’était pas pour boire:
C’était pour piller nos maisons,
Et nous tuer, sans aucune raison.

Pendant la période qui suivit, de nombreux écrivains composèrent des textes satiriques, moralisateurs*, poétiques, comiques et des textes pour le théâtre, ce qui indique bien la grande vitalité de la langue francoprovençale de l’époque. Parmi ces textes : Bernardin Uchard (1575–1624), auteur et auteur dramatique de Bresse ; Henri Perrin, auteur de comédie, de Lyon ; Jean Millet (1600?–1675), auteur de comédies, de poésie pastorale et d’autres poèmes, de Grenoble ; Jacques Brossard de Montaney (1638–1702), compositeur de chants pour chœur* et de comédies, de Bresse ; Jean Chapelon (1647–1694), un écrivain qui a écrit plus de 1500 chants pour chœur, chansons, épîtres, et dissertations, de Saint-Étienne ; et François Blanc dit la Goutte (1690–1742), écrivain de poèmes en prose, dont Grenoblo maléirou sur la grande inondation de Grenoble en 1733. Parmi les auteurs du XIXe siècle, on trouve Guillaume Roquille (1804–1860), poète appartenant à la classe ouvrière, de Rive-de-Gier, près de Saint-Chamond, ainsi que Joseph Béard (1805–1872) de Rumilly.

Jean-Baptiste Cerlogne (18261910), abbé à qui on reconnaît le mérite d’avoir promu* l’identité culturelle de la Vallée d'Aoste et son patois par sa poésie (entre autres « L’infan prodeggo », 1855) et par ses premiers travaux scientifiques. (Le Concours Cerlogne – une manifestation annuelle qui porte son nom – permet depuis 1963 de sensibiliser des milliers d’étudiants italiens à la nécessité de conserver la langue de la région, sa littérature et son héritage.)

Amélie Gex (1835, La Chapelle-Blanche, (Savoie)–1883, Chambéry), la grande poétesse savoyarde a écrit aussi bien en sa langue natale qu’en français. Elle fut une avocate passionnée de sa langue. Les thèmes de son œuvre comprennent le travail, les thèmes lyriques, l’amour, la perte tragique de l’être aimé, la nature, le temps qui passe, la religion et la politique. Beaucoup considèrent ses contributions littéraires comme les plus importantes de cette langue. On compte parmi ses œuvres : Reclans de Savoie (Les Echos de Savoie, 1879), Lo Cent Ditons de Pierre d’Emo (Les Cent dictons de Pierre du bon sens, 1879), Fables (1898), et Contio de la Bova (Les Contes de l’Etable, -date?-[Quand ?]). Certains de ses écrits en français sont sur le point d’être imprimés*.

C’est à la fin du XIXe siècle que les dialectes francoprovençaux régionaux se sont mis à disparaître. Les principales raisons en furent l’expansion du français dans tous les domaines de la vie* mais aussi l’émigration des campagnards vers les centres urbains. C’est à cette époque que des sociétés savantes culturelles et régionales se sont mis à collectionner les contes, les proverbes et les légendes au contact des locuteurs natifs. Cette transcription continue aujourd’hui. De très nombreux travaux ont été publiés. Parmi ceux-ci voici un extrait en dialecte Neuchâtelois de Le renâ à Dâvid Ronnet (Le renard de David Ronnet), tiré de Le Patois Neuchâtelois (Favre, 1894, p. 196) :

« Aë-vo jamai ohyi contâ l’istoire du renâ que Dâvid Ronnet a tioua dé s’n otau, à Bouidry ? Vo peuté la craëre, è l’é la pura veurtâ.

Dâvid Ronnet êtaë én’ écofi, on pou couédet, qu’anmâve grô lé dzeneuillè; el é d-avaë mé d’èna dozân-na, avoué on poui que tsantâve dé viadze à la miné, mâ adé à la lévaye du solet. Quaë subiet de la métsance! mé z-ami ! E réveillive to l’otau, to lo vesenau; nion ne povaë restâ u llie quan le poui à Dâvid se boétàve à rélâ. Ç’tu poui étaë s’n orgoû.

Le gran mataë, devan de s’assetâ su sa sulta por tapa son coëur & teri le l’nieu, l’écofi lévâve la tsatire du dzeneuilli por bouèta feur sé dzeneuillé & lé vaër cor dè le néveau. E tsampâve à sé bêté dé gran-nè, de la queurtse, du pan goma dè du lassé, dé cartofiè coûtè, & s’amouésâve à lé vaër medzi, se roba lé pieu bé bocon, s’énoussa por pieu vite s’épyi le dzaifre. (…) »

« Avez-vous déjà entendu l’histoire du renard que David Ronnet a tué chez lui, à Boudry ? Vous pouvez y croire ; c’est la pure vérité.

David Ronnet était un cordonnier plutôt travailleur qui aimait beaucoup les poules ; il en avait plus d’une douzaine, avec un coq qui parfois chantait à minuit, mais toujours au lever du soleil. Quel grabuge, mes amis ! Ça réveillait toute la maison, tout le voisinage ; personne ne pouvait rester au lit quand le coq de David commençait à crier. Ce coq était son orgueil.

De grand matin, avant de s’asseoir sur son siège pour battre son cuir et [en] tirer les semelles*, le cordonnier levait la porte du poulailler pour faire sortir ses poules et les regarder courir dans le porche. Il lançait à ses bêtes des grains, de l’avoine, du pain trempé dans du lait, des pommes de terres cuites, et il s’amusait à les voir manger, se voler* les plus grands morceaux, se hâter* pour plus vite se remplir l’estomac. (…) »

Au XXe siècle, les écrivains les plus célèbres pour leur utilisation du patois sont : Prosper Convert (18521934), le barde de Bresse ; Louis Mercier (18701951), chanteur populaire et auteur de plus de douze volumes de prose, de Coutouvre, près de Roanne ; Just Songeon (1880–1940), auteur, poète et activiste communiste, de La Combe, Sillingy près d’Annecy ; Eugénie Martinet (1896–1968), poétesse d’Aoste ; et Joseph Yerly (1896–1961) de Gruyères dont les œuvres complètes ont été publiées dans Kan la téra tsantè (Quand la terre chantait).

Ceux qui s’intéressent à lire dans cette langue rare une œuvre bien connue pourront se procurer Lo Petsou Prince, une édition de référence du classique d’Antoine de Saint-Exupéry Le Petit Prince, traduite par Raymond Vautherin, (Gressan : Wesak Éditions, 2000), ISBN 88-87719-00-4. Voici les premières lignes de la deuxième partie du conte en patois valdôtain :

« L’y est chouë s-an, dz’ëro restà arrëto pe lo déser di Sahara. Quaque tsousa se s’ëre rontu dedin lo moteur de mon avion. Et di moman que dz’ayò avouë ni mecanichen, ni passadzë, dze m’apprestavo de tenté, solet, euna reparachon defecila. L’ëre pe mè euna questson de via o de mor. Dz’ayò dzeusto praou d’éve aprë p’euna vouètèina de dzor.

La premiëre nët dze me si donque indrumi dessu la sabla a pi de meulle vouet cent et cinquante dou kilomètre d’un bocon de terra abitàye. Dz’ëro bien pi isolà d’un nofragà dessu euna plata-fourma i menten de l’ocean. Donque imaginade mina surprèisa, a la pouinte di dzò, quan euna drola de petsouda voéce m’at revèillà. I dijet:

— Pe plèisi... féi-mè lo dessin d’un maouton tseque ! »

En l’an 2000, les Éditions des Pnottas ont publié le premier livre de bande dessinée en francoprovençal (dialecte savoyard), Le rebloshon que tyouè ! (Le Reblochon qui tue !)[25], dans la série Fanfoué des Pnottas, illustré par Félix Meynet et écrit par Pascal Roman. On a aussi traduit en francoprovençal deux bandes dessinées tirées des Aventures de Tintin : Lé Pèguelyon de la Castafiore (Les Bijoux de la Castafiore) en dialecte bressan[26], L’Afére Pecârd en francoprovençal ORB*[27], et L’Afére Tournesol en dialecte gruérien. Ces trois livres, à l’origine écrits et illustrés par Hergé (Georges Remi), ont été publiés en 2006 et 2007 aux éditions Casterman.

Bien que confiné à l’expression orale, le francoprovençal a relativement bien survécu jusqu’au début du XXe siècle, malgré son morcellement, dans les populations rurales. L’isolement relatif des vallées alpines et un faible solde migratoire avant la révolution industrielle expliquent ce maintien.

Diffusion actuelle

Panneau bilingue français-arpitan, installé en Savoie en 2014.

France et Suisse

Le francoprovençal a longtemps été socialement déconsidéré, au même titre que les autres langues et dialectes qui faisaient et continuent à faire la richesse linguistique de la France. Il disparaît rapidement de France et de Suisse [réf. nécessaire] (sauf dans la Gruyère et dans des vallées du canton du Valais) ; la France ne reconnaît pas son existence en tant que langue régionale, alors qu'elle est enseignée dans plusieurs collèges et lycées de Savoie[28],[29].

Dans plusieurs villages du Valais (Savièse, Nendaz, etc.), le francoprovençal demeure la langue vernaculaire d’expression courante des personnes âgées de 60 ans ou plus. Seul à Évolène, petit village du val d'Hérens, les enfants apprennent encore l'arpitan en famille[30]... S'il n'est pas parlé par tous, il est compris par la majorité des habitants, toutes générations confondues.

Plusieurs parlers français influencés par le francoprovençal continuent d'être parlés. Pour les principaux, il s'agit du parler lyonnais, du parler stéphanois, du parler savoyard, et du français de Suisse.

Vallée d'Aoste

Panneau routier bilingue (français-patois) à Introd.

Sa perpétuation en Vallée d'Aoste s’explique par des raisons politiques et historiques. La vallée a pratiqué jusqu’au XIXe siècle un régime de diglossie où le francoprovençal était relayé à l’écrit et dans l’enseignement par la langue française — comme en Savoie, dans le Lyonnais ou en Suisse Romande. Mais contrairement à ce qui s’est passé dans les autres régions de l’aire francoprovençale, le français n’a pu prendre le dessus car l’État italien, à partir de son unification en 1861, s’est attaché à l’éradiquer, avec un paroxysme de violence durant l’ère fasciste. Il a dans ce but encouragé l’immigration massive d’Italiens en poussant les autochtones à l’émigration (vers la France surtout). L’usage oral du « patois » (ainsi dénommé par les Valdôtains eux-mêmes) a par contre été toléré en milieu rural dès lors qu’il ne portait pas ombrage à l’italien rendu obligatoire dans la vie économique, l’enseignement et les actes officiels. Cela a permis sa survie, faute d’être concurrencé par le français. Le Valdôtain est presque totalement absent dans l'usage quotidien à Aoste (où il est parlé surtout par les personnes âgées et dans le domaine institutionnel et intellectuel), tandis qu'il reste bien vivant, parlé et compris par les autochtones au niveau de langue maternelle, dans le reste de la région, à partir des communes autour de la capitale, jusqu'aux vallées latérales. Cet idiome participe aujourd'hui d’une certaine revendication identitaire et d'une reconnaissance au niveau officiel, par un statut de langue minoritaire, à côté des deux langues officielles de la région autonome (le français et l'italien).

En 1985, par une loi régionale dans le cadre des Services culturels de l’Assessorat régional de l’Instruction publique, fut constitué le Bureau régional pour l’ethnologie et la linguistique (BREL), qui s’est pour ainsi dire greffé sur l’activité déjà mise en chantier par deux associations : le Centre d'études francoprovençales « René Willien » de Saint-Nicolas (village où naquit l’abbé Jean-Baptiste Cerlogne, le félibre de la poésie valdôtaine en patois) et l’AVAS, l’Association valdôtaine des archives sonores, dont il a pris la relève et avec lesquelles il continue à collaborer grâce aussi à une convention qui en réglemente les rapports. En 1995 en particulier fut fondée l’École populaire de patois (abrégé en EPP), qui organise des cours pour les adultes et les enfants.

Les études menées par le BREL au cours des dernières décennies ont permis la création du « Gnalèi »[31], mot signifiant en patois « nid », mais indiquant également le pain que l'on cuisait autrefois avant la Noël pour toute l'année. Il s'agit d'un site internet entièrement trilingue (français-patois-italien), accueillant toutes les données recueillies, et présentant en particulier un glossaire trilingue avec support audio pour la prononciation.

Les instituts de la langue

Il existe un certain nombre d'instituts qui travaillent sur le francoprovençal, et qui font souvent autorité sur de nombreuses questions :

Logo de l’Aliance culturèla arpitanna.
  • Aliance culturela arpitanna (site web): fondée en 2004, cette association transfrontalière s’efforce de « rendre visible » le francoprovençal sur la place publique avec des projets d’envergure (information, édition, promotion de l’idée d’une orthographe codifiée). En 2012, avec le soutien de la région française Rhône-Alpes, elle a mis en ligne un site d'auto-apprentissage, permettant d'étudier différentes variantes de l'arpitan[32]. L'ACA promeut le mot arpitan en souhaitant qu’à terme il remplace le néologisme précédent, francoprovençal, jugé trop ambigu.
  • Office Géographique Arpitan (site web) : Cet institut travaille sur les questions liés à la géographie, comme les limites de la langue et sa toponymie. GeoArp possède une grande base de données avec les noms en patois local pour des communes francoprovençales, et en fait la promotion auprès des pouvoirs politiques (signalisation bilingue, etc.).
  • Centre d'études francoprovençales (site web) et le Bureau régional pour l'ethnologie et la linguistique (BREL) : associations qui travaillent sur la langue, et plus spécifiquement sur le francoprovençal de la Vallée d'Aoste.
  • Institut de la langue Savoyarde (site web) : cette fédération regroupe les diverses associations de la langue francoprovençale en Savoie.
  • Fondation pour le développement et la promotion du patois (site web) : tout comme l'ILS, cette association fédère les divers groupes du Valais.

Radiô Arpitania

Logo de Radiô Arpitania.

Créée en Savoie en 2007 par l'association Aliance culturèla arpitanna, la diffusion de la première radio francoprovençale couvrant l'ensemble du domaine linguistique, Radiô Arpitania, reprend sur Internet (site web) en 2012 depuis son studio de Prilly, en Suisse. Celle-ci fonctionne grâce à l'envoi de matériel audio - chansons, textes lus, interviews, reportages, etc. - envoyé par des locuteurs de l'ensemble de l'Arpitanie (Suisse, France et Italie). Elle présente également les balados (baladodiffusions, 'podcasts') actuels des différentes régions arpitanes (ou 'francoprovençales'): "Les langues se délient" sur RCF des pays de l'Ain (bressan et espéranto en alternance), "Et si l'on parlait patois" sur RCF Haute-Savoie, "Intré Nò" sur Radio Fribourg, en Suisse.

Conclusion

Ce sont surtout les activités associatives qui maintiennent la diffusion de cette langue : son usage quotidien était de 2 % (2009) des habitants des espaces ruraux en Rhône-Alpes, et négligeable en zone urbaine[33].

Description

Phonétique

Traits caractéristiques :

  • Une surabondance des voyelles fermées :
    • Contrairement à l’occitan, qui ignore les voyelles fermées, et au français, qui en fait un usage « normal », le locuteur francoprovençal ferme systématiquement un grand nombre de voyelles. Exemple : machon, maison, prononcé mâchon.
  • Amuïssement des voyelles entravées et non-accentuées :
    • Exemples : ramasse, balai, prononcé le plus souvent /rmassâ/. Mindya, manger, devient /mdyâ/. Peutet, enfant, prononcé /ptêt/, etc.
  • Réalisation diverse de la palatalisation de la consonne [k]
    • Suivant les vallées, [k] devant voyelle aboutit à /ch/ (régulièrement), /ts/, /st/ ou encore à l’interdentale /θ/. On a ainsi lat. campus > /chan/, /stan/, /tsan/, /θan/.
  • Évolution, comparable au français de /a/ vers /ie/ après la palatalisation
    • canem > /tsien/ ; cadere > /tsiere/ ; caput > /tsief/ ; etc.

Comparaison de mots

Le tableau ci-dessous compare des mots francoprovençaux à leurs équivalents dans différentes langues romanes, plus le latin pour référence. On remarque notamment l’évolution du « p » latin en « v », du « c » et « g » en « y », et la disparition du « t » et « d ». Il y a plus de similitude avec le français, qu’avec les autres langues romanes en comparaison.

Latin Francoprovençal Français Catalan Occitan Piémontais Italien
clavis clâ clef clau clau ciav chiave
cantare chantar chanter cantar cantar (nord occ. chantar) canté cantare
capra cabra / chiévra chèvre cabra cabra (nord occ. chabra, gasc. craba) crava capra
lingua lenga langue llengua lenga lenga lingua
nox, noctis nuet nuit nit nuèch (nuèit, gasc. nueit) neuit notte
sapo, saponis savon savon sabó sabon (gasc. sablon) savon sapone
sudare suar suer suar susar (suar, gasc. sudar) sudé (dialectal strassué) sudare
vita via vie vida vida (gasc. vita) vita (ancien via) vita
pacare payer payer pagar pagar (nord Occ. paiar) paghé pagare
platea place place plaça plaça piassa piazza
ecclesia églésé église església glèisa gesia ou cesa chiesa
caseus (formaticus) tôma / fromâjo fromage formatge formatge (gasc. hromatge) formagg ou toma ou formaj formaggio

Nombres

Le francoprovençal utilise le système décimal. Cela se retrouve en français régional pour les 70, 80 et 90 (70 sèptanta /sɛˈtɑ̃tɑ/, 80 huitanta /vwiˈtɑ̃tɑ/, 90 nonanta /noˈnɑ̃tɑ/). Cependant les dialectes occidentaux utilisent le vigésimal (base 20) pour 80, quatro-vingts /katroˈvɛ̃/ « 120 » (six-vingts) redevenu cent vingt.

Orthographe

Au cours du temps plusieurs orthographes ont été utilisées pour écrire le francoprovençal. On peut les diviser en deux groupes, selon leur transparence orthographique :

  • Les orthographes opaques. Elles sont généralement basées sur le français, et mettent plus d'importance sur l'étymologie. L'ORB en est un exemple.
  • Les orthographes transparentes. Elles visent un lien logique entre la graphie et la prononciation, et sont donc aussi appelées orthographes phonétiques. La graphie de Conflans et l'orthographe de Henriet sont des exemples.

En premier lieu sont apparues les orthographes basées sur le français, la langue dominante de l'activité intellectuelle dans la région. Puis, dans le cadre d'une réaffirmation de l'identité régionale dans les années 70, les orthographes transparentes, visant une rupture plus marquée avec le français, sont apparues.

Orthographe de Henriet

Dans son ouvrage La lingua arpitana[34] Joseph Henriet (en arpitan : Joze Harrieta) propose une graphie supradialectale, en vue de former une koinè arpitane. À chaque lettre une prononciation, mais la prononciation précise peut varier entre les régions (les accents en linguistique). La prononciation généraliste est indiqué dans le tableau, et les variations sont notés en bas. Les lettres entre parenthèses servent à indiquer une prononciation spécifiquement locale quand le contexte l'exige.

Les consonnes
Bilabial Labio-dentale Dentale Alvéolaire Pré-palatale Palatale Vélaire Glottale
Occlusive Sourde /p/ // (TY) /ʈ/ (KY) /c/ /k/
Voisée /b/ // (DY) /ɖ/ (GY) /ɟ/ /ɡ/
Nasale /m/ /n/ NY /ɲ/
Affriquée Sourde /t͡s/ (CY) /t͡ʂ/
Voisée /d͡z/ (JY) /d͡ʐ/
Fricative Sourde /f/ /s/ /ʃ/ /h/
Voisée /v/ /z/ (ZY) /ʒ/
Latérale /l/ LY /ʎ/
Rhotique R /ʁ~r/
Semi-voyelle /w/ /j/
Les voyelles
Lettre API
A [ä]
E [ɛ]
O [ʌ]
OE [ə]
EI [e]
OU [ɤ]
I [i]
Ü [ʉ]
U [ɯ]

Notes sur la prononciation :

Orthographe de référence B

L’Orthographe de référence B (ORB) est une proposition de graphie supradialectale proposée par le linguiste Dominique Stich pour unifier l’orthographe du francoprovençal et de ses patois. Elle est l’amélioration de l’orthographe de référence A proposée en 1998 dans l’ouvrage Parlons francoprovençal (éd. L’Harmattan)[35]. Cette graphie utilise des lettres « quiescentes » (étymologiques ou pseudo-étymologiques, qui ne se prononcent pas) permettant de différencier les homonymes, sur le modèle des orthographes de référence des deux autres langues romanes que sont le français et l’occitan. Ces lettres muettes servent également à indiquer au lecteur si l’accent tonique tombe sur la dernière syllabe ou non. En ORB seuls les mots en -a, -o, -e, -os, -es et la finale verbale -ont (français -ent) sont paroxytons (accentués sur l’avant-dernière syllabe).

Ouvrages en ORB

  • Le francoprovençal de poche, Assimil 2006
  • Mini dico savoyard-français, Yoran Embanner 2005
  • Dictionnaire francoprovençal/français, Éditions Le Carré, Thonon-les-Bains 2005
  • Les Aventures de Tintin : L’Afére Pecârd, Casterman, Bruxelles 2007
  • Floran Corradin, Lo Temps, Aliance culturèla arpitana, 2008. ISBN 978-2-9523473-1-0

Liste des dialectes francoprovençaux

France Suisse Italie Dialectes de transition (France)
  • Charolais (Francoprovençal → Langue d’Oïl)
  • Mâconnais (Francoprovençal → Langue d’Oïl)

Comparaison dialectale

L’orthographe diffère selon les auteurs. Martin (2005), donne l'exemple entre Bressan et Savoyard. Duboux (2006) entre le français et le vaudois[PV 1].

Français Francoprovençal Savoyard Bressan Valdôtain Vaudois
Bonjour ! Bonjor ! /bɔ̃ˈʒu/ /bɔ̃ˈʒø/ Bondzor ! Bondzo !
Bonne nuit ! Bôna nuet ! /bunɑˈne/ /bunɑˈnɑ/ Baanét ! Bouna né !
Au revoir ! A revêr ! /arˈvi/ /a.rɛˈvɑ/ Au revoir ! À revère !
Oui Ouè /ˈwɛ/ /ˈwɛ/ Ouè Oï, Oyî, Vâ, Ouâi, Voué, Vaî
Non Nan /ˈnɑ/ /ˈnɔ̃/ Na Na
Peut-être T-èpêr / Pôt-étre /tɛˈpɛ/ /pɛˈtetrə/ Magâ pâo-t-ître
S’il vous plait S’el vos plét /sivoˈple/ /sevoˈplɛ/ Pe plésì Se vo plyé
Merci ! Grant marci ! /grɑ̃maˈsi/ /grɑ̃marˈsi/ Gramasì Grand macî !
Un homme On homo /on ˈomo/ /in ˈumu/ Eun ommo On hommo
Une femme Na fena /nɑ ˈfɛnɑ/ /nɑ ˈfɛnɑ/ Euna fenna Onna fènna
L’horloge Lo relojo /lo rɛˈloʒo/ /lo rɛˈlodʒu/ Lo relojo Lo relodzo
Les horloges Los relojos /lu rɛˈloʒo/ /lu rɛˈlodʒu/ Lé reloge Lè relodze
La rose La rousa /lɑ ˈruzɑ/ /lɑ ˈruzɑ/ La rosa La roûsa
Les roses Les rouses /lɛ ˈruzɛ/ /lɛ ˈruze/ Lé rose Lè roûse
Il mange. Il menge. /il ˈmɛ̃ʒɛ/ /il ˈmɛ̃ʒɛ/ Y meudje Ye medze
Elle chante. Le chante. /lə ˈʃɑ̃tɛ/ /ɛl ˈʃɑ̃tɛ/ Llie tsante Ye tsante
Il pleut. O pluvinye. /o ploˈvɛɲə/ Y plout Ye plyâo
Il pleut. O brolyasse. /u brulˈjasə/
Quelle heure est-il ? Quint’ hora est ? /kɛ̃t ˈørɑ ˈjɛ/ Quent’eura l’è-t ? Quint'hâora l’è-te ?
Quelle heure qu’il est ? Quâl’ hora qu’el est ? /tjel ˈoʒɑ ˈjə/
Il est 6 h 30. El est siéx hores et demi. /ˈjɛ siz ˈørɑ e dɛˈmi/ L’è-t chuis eure é demi L’è sî z'hâore et la demi.
Il est 6 h 30. El est siéx hores demi. /ˈɛjɛ siʒ ˈoʒə dɛˈmi/
Comment vous vous appelez ? Tè que vos éds niom ? /ˈtɛk voz i ˈɲɔ̃/ Quen non avéde-vo ?
Comment vous vous appelez ? Coment que vos vos apelâds ? /kɛmˈe kɛ ˈvu vu apaˈlo/ Quemeint vo appelâ-vo ?
Je suis content de vous voir. Je su bonéso de vos vér. /ʒə sɛ buˈnezə də vo vi/ Dze si bien contèn de vo vére. Ye su conteint de vo vère.
Je suis content de vous voir. Je su content de vos vére. /ʒɛ si kɔ̃ˈtɛ də vu vɑ/
Parlez-vous patois ? Prègiéds-vos patouès ? /prɛˈʒi vo patuˈe/ Prédzade-vo patoué ? Parlâ-vo patois ?
Parlez-vous patois ? Côsâds-vos patouès ? /koˈʒo vu patuˈɑ/ Dèvesâ-vo patouè ?

Toponymes

Presque la totalité des toponymes de l'aire de la langue francoprovençale ont pour origine cette langue. Le francoprovençal n'ayant jamais été langue officielle (à part quelques exceptions éphémères), ces toponymes sont transcrits sous une forme francisé. Ainsi, pour désigner la ville de Genève, le français moderne a adopté une forme francisé du nom arpitan Geneva [ðəˈnɛva], et a abandonné le nom du moyen français, Genvres[36].

L'Office Géographique Arpitan (GeoArp).

Depuis juin 2013 un institut a été fondé pour travailler sur les questions de toponymie, l' Office Géographique Arpitan (GeoArp.org).

Dans la toponymie officielle, la principale source de survivance du francoprovençal se fait dans un certain nombre de suffixes caractéristiques : -az, -ez, -ad, -oz (-otz), -od, -oud, -uz, -ax, -ex, -ux, -oux, et -ieux (-ieu)[37]. Ils indiquaient la syllabe accentuée. La dernière consonne est rarement prononcée, ou bien sa prononciation indique l’origine étrangère du locuteur. Pour les noms multisyllabiques, « z » indique l’accentuation sur l’avant-dernière syllabe, et « x » sur la dernière, exemple : Chanaz : /ˈʃɑ.nɑ/ (shana) ; Chênex : /ʃɛˈne/ (shè). On peut relever que ces « x » et « z » finaux n'ont jamais été une lettre, mais ils rapportent une fioriture de l'écriture de ces noms remontant au Moyen Âge[PV 2].

Les sous-sections suivantes sont des exemples par régions :

France

  • Ain : Outriaz, Seillonnaz, Ordonnaz, Blanaz, Jarvonoz, Culoz, Marboz, Contrevoz, Beynost, Oyonnax, Sonthonnax-la-Montagne, Gex, Echenevex, Chevroux, Lescheroux, Jujurieux, Civrieux, Misérieux, Meximieux, Toussieux, Ceyzérieu, Pugieu, Perrex, Versonnex, Niévroz, Lagnieu, Lompnaz, Lompnieu, Ambérieu, Cormoz.
  • Allier : Lenax, Montcombroux-les-Mines
  • Ardèche : Boulieu.
  • Doubs : Saraz, Éternoz, Bolandoz, La Cluse-et-Mijoux, Montmahoux.
  • Jura : Saffloz, Vertamboz, Morez, Lajoux, Le Vaudioux, Vannoz.
  • Savoie : Chanaz, Sonnaz, Motz, Lovettaz, Séez, La Motte-Servolex, Ontex, Verthemex, Avrieux, Ruffieux, Chindrieux, Champagneux, Drumettaz, Barberaz, La Féclaz
  • Haute-Savoie : La Clusaz, Viuz-en-Sallaz, Marcellaz, Aviernoz, Chevenoz, Charvonnex, Chênex, Seythenex, Thélévex, Seytroux, Combloux, Les Carroz, Viuz-la-Chiésaz, Metz-Tessy.
  • Rhône : Brussieu, Courzieu, Jarnioux, Ouroux, Rillieux-la-Pape, Sermenaz, Grézieu-la-Varenne, Vénissieux, Vaulx-en-Velin, Manissieux, Meyzieu.
  • Loire : La Tour-en-Jarez, Razoux, Chénieux, Écullieux, Aveizieux.
  • Isère : Vernioz, Proveysieux, Ornacieux, Monsteroux-Milieu, Monseveroux, Optevoz, Charvieu-Chavagneux, Tignieu, Vignieu, Chavanoz, Crémieu, Siccieu, Beptenoud, Bourgoin-Jallieu.

Suisse

Italie

Notes et références

  1. en l’orthographe ORB supradialectale standardisée, voir :
    • Dictionnaire francoprovençal / français, français / francoprovençal : Dictionnaire des mots de base du francoprovençal : Orthographe ORB supradialectale standardisée, Dominique Stich, éditions Le Carré, Thonon-les-Bains 2003, p. 109, 339, 441, 447 et 454.
    • Le Francoprovençal de poche, Jean-Baptiste Martin, Assimil, Chennevières-sur-Marne 2005, p. 61.
  2. Le francoprovençal, langue oubliée, Gaston Tuaillon in Vingt-cinq communautés linguistiques de la France, tome 1, p. 204, Geneviève Vernes, éditions L’Harmattan, 1988.
  3. a et b (en) Fiche langue[frp]dans la base de données linguistique Ethnologue.
  4. La région Rhône-Alpes reconnaît officiellement l'arpitan, sur le site arpitania.eu
  5. Réunion du conseil régional Rhône-Alpes consacrée aux langues régionales, sur le site m-r-s.fr du 20 juillet 2009.
  6. code générique
  7. Michel Banniard, Du latin aux langues romanes, 1997.
  8. Les Mots de la montagne autour du Mont-Blanc, Hubert Bessat et Claudette Germi, éd. Ellug, Programme Rhône-Alpes, Recherches en Sciences Humaines, 1991, ISBN 2-902709-68-4.
  9. Les Alpes et leurs noms de lieux, 6 000 ans d’histoire ? : Les appellations d’origine pré-indo-européenne., Paul-Louis Rousset, 1988, (ISBN 2-901193-02-1).
  10. Lieux en mémoire de l’alpe, Hubert Bessat et Claudette Germi, Grenoble, Éd. Ellug, 1993.
  11. Voir l'interview de Christiane Dunoyer, anthropologue et présidente du Centre d'Études Franco-provençales René Willien et Un documentaire sur le Mouvement Harpitanya.
  12. Lire La nation Arpitane - J. Harriet, 1974
  13. a et b Arpitania.eu :: Aliance Culturèla Arpitana.
  14. Système universitaire de documentation.
  15. Copyright © 2003 Diversity, Authors & Publishers.
  16. Le franco-provençal : évolution et perspectives - .:: Région-Léman.com ::.
  17. Conférence de Jean-Baptiste Martin, Université Catholique, Lyon, 22 janvier 2007.
  18. Cf. Lettre du ministre français de l’éducation, 22 août 2006 : http://www.laplatz.ch/images/arpitan/reponse_g_de_robien.jpg
  19. Centre de dialectologie de l’Université de Neuchâtel
  20. Les parlers comtois d'oïl : étude phonétique, Paris, Klincksieck, 1972
  21. La région était peuplée dès le paléolithique, comme en témoignent divers restes mégalithiques, notamment le cromlec’h du col du Petit-Saint-Bernard.
  22. Glossaire des patois de la Suisse romande, vol. 4, p. 18-21.
  23. Chambon/Greub 2000, Kristol 2004.
  24. Le romaniste Pierre Bec (1971) estime que le francoprovençal constituerait la première branche divergente du groupe des parlers d’oïl et situe cette divergence aux alentours du VIIIe siècle ou IXe siècle. Le bloc d’oïl de l’ouest aurait continué à évoluer et le francoprovençal aurait fait preuve d’un conservatisme marqué.
  25. ISBN 2-940171-14-9
  26. ISBN 2-203-00930-6
  27. ISBN 978-2-203-00931-8
  28. L’Express.
  29. Le Dauphiné Libéré.
  30. En Valais, à Evolène, on parle la langue du coeur, in Terre & Nature, lausanne, 22.08.13 et Unterwegs im Tal der Eringer Kampfkühe, in Neue Zürcher Zeitung, Zurich, 28.8.2009
  31. Lo Gnalèi : site trilingue du patois valdôtain
  32. Arpitan.com
  33. Étude sur l’ensemble du périmètre de la région Rhône-Alpes, page 34 et suiv. « Francoprovençal et occitan en Rhône-Alpes » [PDF], étude pilotée par l’Institut Pierre Gardette, université catholique de Lyon, juillet 2009.
  34. (it) Joze Harietta, La lingua arpitana : com particolare riferimento alla lingua della Val di Aosta, Tip. Ferrero & Cie. die Romano Canavese, , 174 p.
  35. Pour une analyse scientifique critique de la graphie de Stich, voir le compte rendu d’Éric Fluckiger (2004), dans Vox Romanica 63, p. 312-319.
  36. (fr + de + it) Kristol, Andres, Dictionnaire toponymique des communes suisses, Editions Payot (Lausanne), , 1102 p. (ISBN 2-601-03336-3)
  37. Toponymie arpitane sur Arpitania.eu
  38. Site de la commune de Jaillons en francoprovençal

Bibliographie

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  • Aebischer, Paul (1950), Chrestomathie franco-provençale, Berne, Francke
  • Agard, Frederick B. (1984), A Course in Romance Linguistics: A Diachronic View, (vol. 2), Washington D.C., Georgetown University Press, ISBN 0-87840-089-3
  • (it) Graziadio Isaia Ascoli, « Schizzi franco-provenzali », dans Archivio glottologico italiano, vol. 2, , 479 p. (lire en ligne), p. 61-120, article écrit en 1873
  • Bec, Pierre (1971), Manuel pratique de philologie romane, (Tome 2, p. 357 et seq.), Paris, Picard, ISBN 2-7084-0230-7 une analyse philologique du francoprovençal. Les dialectes alpins ont été plus particulièrement étudiés
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  • Blumenfeld-Kosinski, Renate (1997), The Writings of Margaret of Oingt, Medieval Prioress and Mystic, coll. Library of Medieval Women, Cambridge, D.S. Brewer, ISBN 0-85991-442-9
  • Doyen Bridel et Louis Favrat (recueilli et annoté par), Glossaire du patois de la Suisse romande : avec un appendice comprenant une série de traductions de la parabole de l'Enfant prodigue, quelques morceaux patois en vers et en prose et une collection de proverbes, Lausanne, G. Bridel, , XVI-548 p., in-8° (ISBN 30160902z[à vérifier : ISBN invalide], lire en ligne)
  • Brocherel, Jules (1952), Le Patois et la langue française en Vallée d’Aoste, Neuchâtel, V. Attinger.
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  • Chenal, Aimé (1986), Le Franco-provençal valdôtain. Morphologie et Syntaxe, Aoste, Musumeci éditeur, ISBN 88-7032-232-7
  • Chenal, Aimé & Vautherin, Raymond (1984), Nouveau Dictionnaire de patois valdôtain, français / patois, Aoste, Musumeci éditeur, ISBN 88-7032-534-2
  • Constantin, Aimé & Désormaux, Joseph (1982), Dictionnaire savoyard, Marseille, Éditions Jeanne Laffitte (Publication originale, Annecy : Société florimontane, 1902), ISBN 2-7348-0137-X
  • Cuaz-Châtelair, René (1989), Le Franco-provençal, mythe ou réalité, Paris, la Pensée universelle, 70 pages, ISBN 2-214-07979-3
  • Dauzat, Albert & Rostaing, Charles (1984), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France. (2e éd.), Paris, Librairie Guénégaud, ISBN 2-85023-076-6
  • Dauzat, Albert (1917), Les Argots de métiers franco-provençaux, Paris, H. Champion, 268 p.
  • Dorna, Louis et Lyotard, Étienne (1988), Le Parler gaga : essai de lexique des mots et locutions du terroir stéphanois, Saint-Étienne, les Amis du vieux Saint-Étienne / Action graphique, 154 p.
  • Frédéric Duboux, Patois vaudois : Dictionnaire, Oron-la-Ville, Association vaudoise des amis du patois, , 375 p.
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