Françoise Chandernagor

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Françoise Chandernagor
Françoise Chandernagor en 2018.
Fonction
Maître des requêtes au Conseil d'État
jusqu'en
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activité
Période d'activité
depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Fratrie
Thierry Chandernagor (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Genre artistique
Distinctions
Œuvres principales
  • L'Allée du Roi
  • Leçons de ténèbres
  • L'Enfant des lumières
  • La Première épouse
  • La Chambre
  • Les Enfants d'Alexandrie
  • Vie de Jude
  • Les dames de Rome
  • L'homme de Césarée

Françoise Chandernagor, née le à Palaiseau (Essonne), est une femme de lettres et haut-fonctionnaire française. Membre de l'Académie Goncourt, elle a écrit une quinzaine d'ouvrages après avoir travaillé dans la haute administration française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et études[modifier | modifier le code]

Françoise Chandernagor est la fille d'André Chandernagor, ancien député de la Creuse et ministre des Affaires européennes du gouvernement Pierre Mauroy. Elle est aussi la petite-fille d'un maçon de la Creuse et d'un artisan-coutelier[1] de la Vienne. Cette famille limousine est issue d'un esclave indien, dit « Bengale », qui reçut le nom de Charles-François Chandernagor à son affranchissement et à son baptême dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Charles-François Chandernagor fut élevé par sa marraine à Bussy-Castelnau dans le Cher. Il devint ensuite cuisinier dans le Poitou[2].

Françoise Chandernagor, mariée en premières noces à Philippe Jurgensen, énarque, inspecteur général des finances, dont elle eut trois enfants puis divorça, et en deuxièmes noces mariée à Gérard Denis de Senneville-Grave, inspecteur général de l’Équipement, a toujours partagé sa vie entre Paris et la Creuse.

Elle étudie à l'école Jules-Ferry (Palaiseau), puis au lycée Marie-Curie (Sceaux). Elle est diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris (section Service public, 1965)[3], et est titulaire d'une maîtrise de droit public. Elle entre à vingt et un ans à l'École nationale d'administration (ENA), d'où elle sort deux ans plus tard major de sa promotion. Elle est alors la première femme à obtenir ce rang[4].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

En 1969, elle intègre le Conseil d'État où elle va exercer différentes fonctions juridictionnelles, notamment celles de rapporteur général. En 1991, elle a rédigé le rapport annuel du Conseil d'État sur l'insécurité juridique.

Elle a occupé aussi plusieurs postes dans des administrations extérieures, tant dans le secteur culturel que dans des services économiques, et a assumé à titre bénévole des responsabilités dans des organismes caritatifs, notamment la vice-présidence de la Fondation de France jusqu'en 1988 et la vice-présidence de la Fondation d'Aguesseau. Elle déclare avoir été plusieurs fois approchée pour occuper divers postes ministériels.

Écriture[modifier | modifier le code]

Elle quitte l'administration et abandonne sa carrière de fonctionnaire en 1993 pour se consacrer entièrement à l'écriture. Elle est membre de l'académie Goncourt depuis 1995.

Depuis 1981, date à laquelle elle a publié L'Allée du Roi (mémoires imaginaires de Madame de Maintenon, seconde épouse de Louis XIV), Françoise Chandernagor a écrit douze romans, deux essais et une pièce de théâtre (jouée à Bruxelles en 1993-1994 et à Paris en 1994-1995, reprises à Bruxelles, puis à Paris, dans les années 2000). Plusieurs de ses romans ont été traduits dans une quinzaine de langues, et deux d'entre eux (L'Allée du Roi et L'Enfant des Lumières) ont fait l'objet d'adaptations télévisuelles.

En 2000, Françoise Chandernagor s'intéresse à l'affaire Godard en faisant paraître dans Le Figaro littéraire, sous forme de feuilleton, Le Roman vrai du Dr Godard[5]. La famille de l’épouse du docteur Godard fera interdire, en référé, par un juge de Caen, la publication du feuilleton, pour « atteinte à l'intimité de la vie privée »[6].Le roman devait paraître en quatre épisodes. L’auteur n’aura pu en publier que le premier. La décision a été ensuite confirmée par la cour d’appel[7] et la cour de cassation en 2005[8].

Dans La Chambre, en 2002, elle reprend le mécanisme des mémoires imaginaires pour dépeindre la vie d'un jeune enfant emprisonné par des révolutionnaires, qui est en fait le jeune Louis XVII.

Françoise Chandernagor est ancienne présidente du prix Jean-Giono et du prix Chateaubriand ; elle est membre de l'académie Goncourt (depuis juin 1995) et vice-présidente de cette académie depuis 2010. Elle est vice-présidente de l'association « Liberté pour l'histoire » créée par René Rémond et Pierre Nora.

Télévision[modifier | modifier le code]

Elle participe ponctuellement à l'émission Secrets d'histoire, présentée par Stéphane Bern. Elle a notamment collaboré aux numéros suivants :

Distinctions[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Leçons de ténèbres (3 vol.) :

Analyse de l'œuvre[modifier | modifier le code]

  • Leçons de Lumière : Lettre ouverte à Françoise Chandernagor, de Michel Rheault, aux éditions Nota bene (Montréal, 2006) et Mercure de France (Paris, 2007) - (ISBN 2715226578).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. [1] Les Goncourt dans leur siècle: un siècle de "Goncourt" (p. 425), Jean-Louis Cabanès, Robert Kopp, Jean-Yves Mollier - 2005 - 462 pages.
  2. Archives départementales du Cher, paroisse de Plou, 1760. Archives départementales de la Vienne, paroisse Saint-Nicolas de Civary, 1780.
  3. Marie Scot, Sciences Po, le roman vrai, Sciences Po, les presses, (ISBN 978-2-7246-3915-5)
  4. Françoise Chandernagor, interviewée par Caroline Pigozzi, « Jude et Jésus - Enfants de la fratrie », Paris Match, no 3444, semaine du 21 au 27 mai 2015, page 16.
  5. Françoise Chandernagor, « Ce que voulait Marie », premier épisode du Roman vrai du Dr Godard, Le Figaro littéraire, 6 juillet 2000.
  6. Franck Johannes, « La justice interdit le feuilleton du "Figaro" sur l'affaire Godard », Le Monde, 14 juillet 2000.
  7. Anna Arzoumanov, « Le fait divers littéraire au tribunal : une jurisprudence stylisticienne ? », Recherches & Travaux, 2018.
  8. [https://www.dalloz.fr/documentation/Document?id=CASS_LIEUVIDE_2005-09-27_0313622&FromId=RECUEIL_CHRON_2014_0055#_ Cour de cassation - Première chambre civile 27 septembre 2005 / n° 03-13.622]
  9. « "Cléopâtre ou la beauté fatale" dans "Secrets d'histoire" ce soir sur France 2 », sur lezappingdupaf.com (consulté le )
  10. « Secrets d’Histoire - Madame de Montespan, le grand amour du Roi Soleil », sur France.tv (consulté le )
  11. Décret du 13 novembre 2014
  12. « Le prix Chateaubriand à Françoise Chandernagor », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  13. Claire Chartier, « Affaire Godard : la polémique Chandernagor », L'Express, 27 juillet 2000.

Liens externes[modifier | modifier le code]