François II Rákóczi

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François II Rákóczi
Illustration.
Portrait réalisé par Ádám Mányoki en 1712 à Gdańsk.
Fonctions
Prince de Transylvanie
Prédécesseur gubernium autrichien
Successeur Charles Ier de Habsbourg
Biographie
Nom de naissance felsővadászi II. Rákóczi Ferenc
Date de naissance
Lieu de naissance Borsi
Date de décès (à 59 ans)
Lieu de décès Tekirdağ,
Drapeau de l'Empire ottoman Empire ottoman
Sépulture Cathédrale Sainte-Élisabeth de Kassa
Père François Rákóczi
Mère Ilona Zrínyi
Conjoint Charlotte-Amélie de Hesse-Wanfried
Enfants Lipót (16961699)
József Rákóczi (en) (17001738)
György (17011756)
Religion catholicisme

François II Rákóczi
Prince de Transylvanie

François II Rákóczi de Felsővadász (en hongrois : felsővadászi II. Rákóczi Ferenc), né le à Borsi et mort le à Tekirdağ dans l'Empire ottoman, est un aristocrate hongrois qui régna sur la Transylvanie de 1704 à 1711 et s'opposa à la mainmise des Habsbourg sur ce pays.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Né à Borsi (Borša) dans le comitat de Zemplén (dans la partie aujourd'hui slovaque de cette circonscription), il est le fils de François Rákóczi et d’Ilona Zrínyi. Son père décède en , quelques mois après sa naissance.

Il est l'héritier de plusieurs familles nobles qui se sont illustrées dans la lutte contre les Habsbourg : les Rákóczi, les Zrinski, les Báthory (par sa grand-mère). De plus, en , sa mère se remarie avec Imre Thököly, chef de l'insurrection hongroise à cette époque.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

À la suite de l’insurrection son beau père, le château de Munkacs où il réside avec sa mère est pris en 1688 par Antonio Caraffa, Italien au service de l'empereur : lui et son frère sont placés sous la tutelle de l'empereur Léopold et emmenés à Vienne. Il est élevé princièrement par les jésuites de Neuhaus en Bohême, puis à l’université de Prague.

Le [1] il épouse à Cologne une princesse allemande, Charlotte-Amélie de Hesse-Wanfriedl et obtient un titre de prince du Saint-Empire. Sa sœur va se marier avec un général autrichien[2].

La marche de Rákóczi (1899), Simon Hollósy.

L'opposition aux Habsbourg[modifier | modifier le code]

Vers 1698, il noue des relations avec le Maréchal de Villars ce qui lui vaut d’être incarcéré en à Neustadt. Il s’évade en novembre de la même année[3], se réfugie en Pologne puis prend la tête de l'insurrection hongroise de 1703 à l'âge de 27 ans, peu après le décès de sa mère. Il conquiert avec sa troupe de Kuruc toute la Hongrie orientale et reçoit de la Diète de Gyulafehérvár le titre de prince de Transylvanie le sous le nom de François II Rákóczi.

Prince de Transylvanie[modifier | modifier le code]

Il essaye d’organiser un « État kouroutz » qui ne prélève pas d’impôts sur les paysans et vit des revenus des domaines confisqués aux Habsbourg et à leurs partisans ; il met sur pied une industrie de guerre en créant de nombreuses manufactures et pratique une politique mercantiliste animée par la mise en place d’un Conseil économique[4].

Il est proclamé régent de Hongrie en et recherche l'alliance française en déclarant les Habsbourg déchus de leurs droits sur le royaume de Hongrie à l'assemblée d'Ónod le .

Les mesures sociales qu'il envisageait de prendre, notamment l'émancipation des paysans, inquiètent la noblesse tandis que l'Église catholique se méfie de son entourage protestant.

Histoire des Révolutions de Hongrie, La Haye, chez Jean Neaulme, 1739.

Battu à Trencsén (en) en , il ne peut empêcher son général Sándor Károlyi (1668-1743) de négocier une paix séparée avec les Habsbourg en (paix de Szatmár). Il perd le trône de Transylvanie en .

L'exil[modifier | modifier le code]

La paix de Szatmár du , accorde l'amnistie aux insurgés, y compris François II Rákóczi, à condition qu'ils prêtent serment d'allégeance au nouvel empereur Charles VI de Habsbourg. François Rákóczi refuse de souscrire à ce traité et passe le reste de sa vie en exil en Prusse, en France et en Turquie (où il mourra).

Depuis son exil, il recherche en vain l'alliance du tsar Pierre le Grand de Russie. Lors des négociations des traités d'Utrecht en , il plaide pour l'indépendance de la Hongrie, sans résultat. En France, avec l'autorisation de Louis XIV, il vécut deux ou trois ans dans la « maison des camaldules » de Grosbois (aujourd’hui un quartier de Yerres) sous le nom de « comte de Saros »[5].

Il meurt à Tekirdağ (Rodostos), en Turquie, sur la mer de Marmara, le . Il est alors inhumé dans la chapelle de l'ambassade de France (située aujourd'hui dans le lycée Saint-Benoît à Istanbul), à côté de sa mère Ilona Zrínyi. En , leurs corps ont été renvoyés en Hongrie et inhumés le dans la cathédrale Sainte-Élisabeth de Košice (aujourd'hui en Slovaquie).

Descendance[modifier | modifier le code]

De son union le avec Charlotte-Amélie de Hesse Wanfried (1679-1722) naissent une fille, Charlotte, et deux fils :

Hommages[modifier | modifier le code]

La Marche de Rákóczi[modifier | modifier le code]

L'épopée de François Rákóczi inspirera en 1823 à Ferenc Kölcsey un fameux Himnusz : hymne bientôt devenu national (mais non officiel), dont les paroles font vibrer le cœur de tous les Hongrois, et que Berlioz exprimera en musique en 1846 dans sa célèbre « Marche de Rákóczi », page symphonique de sa Damnation de Faust, qui a aussi inspiré en 1933 un film homonyme de Steve Sekely.

Le Kaposvári Rákóczi FC[modifier | modifier le code]

Le Kaposvári Rákóczi FC et son stade ont été nommés en l'honneur du prince hongrois.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. [1]
  2. « Histoire de Ferenc II Rákóczi, héros national », sur Tourisme Hongrie, (consulté le )
  3. Société de Gens de Lettres, Nouveau Dictionnaire Historique ou Histoire abrégée de tous les hommes qui se sont fait un nom, Caen, chez G. Leroy, , tome VIII rubrique Ragotzki
  4. István Barta et Ervin Pamlényi, Histoire de la Hongrie, Horvath, (présentation en ligne)
  5. X. Durieu, « Les Socin et le Socinianisme », Revue des Deux Mondes,‎ (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]