François Bidel

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François Bidel
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Sa carte de visite (avant 1900).
Bidel devant la villa des roses en 1900
La villa des roses en 2020
Tombe de Bidel au cimetière d'Asnières-sur-seine
Tombe de Bidel au cimetière d'Asnières-sur-seine

Jean Baptiste François Bidel, usuellement appelé François Bidel (né le à Rouen, mort le à Asnières), fut un dompteur français et directeur de ménagerie foraine.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

À l'âge de six ans, il perdit son père qui possédait une ménagerie d'exhibition foraine. Sa mère se remaria. Veuve deux fois, elle épousa le dompteur italien Upilio Faimali.

Élevé à la dure et avec brutalité par son beau-père, le jeune Bidel se sauva de la roulotte familiale à l'âge de quinze ans.

François Bidel entra comme garçon de piste à la Ménagerie Bernabo, puis après 1859, se rendit au Havre chez l'ex-dompteur Herbert, devenu marchand d'animaux, qui lui apprit son métier.

La ménagerie Bidel[modifier | modifier le code]

Bidel compositeur demusique

François Bidel débuta sur la foire le avec un singe, deux caïmans et un boa constricteur. Les premiers bénéfices lui permirent d'acheter deux hyènes, deux loups, une panthère, un bison, un ours et une lionne Saïda que Bidel dressa.

Le dompteur Bidel exécutait tous ses numéros en cage centrale ou « cage théâtre », faisant se déplacer les fauves.

Bidel est connu pour avoir travaillé en férocité, obtenant de ses bêtes force rugissements et grognements pendant le spectacle. Dans sa prestation, il représentait le parfait type du belluaire dont Victor Hugo, après son retour d'exil, a pu en dire « leo inter leones ».

Sa mère étant morte en 1871, Bidel rejoignit son beau-père en Italie, où ils firent ensemble des tournées qui eurent grand succès. Bidel se produisit, en 1871, devant Victor-Emmanuel, roi d'Italie.

En , se trouvant à Lyon, Bidel reçut de Marseille un lion d'environ quatre ans, qu'il nomma Sultan[1].

Bidel se produisit, en 1877, devant Alphonse XII, roi d'Espagne.

En 1878, Bidel est présent à la Foire du Trône, avec 6 lions rapportés d'Afrique, avant l'ouverture de l'Exposition universelle.

Lors de l'année 1883, la Ménagerie Bidel est venue à la Foire du Trône sur le Cours de Vincennes à Paris.

Le , à la foire de Neuilly-sur-Seine, Bidel sera victime d'un grave accident causé par son lion Sultan. Le souvenir de ce drame fut donné par le peintre Édouard Detaille et l'écrivain Paul Hervieu qui avaient assisté à la représentation où le dompteur faillit être dévoré[2].

Le spectacle de François Bidel, dompteur de fauves, a fait sensation lors de l'Exposition universelle de 1889.

En 1894, plus de vingt-cinq ans après ses débuts, il exhibait 20 lions et lionnes, 8 tigres royaux, 15 panthères noires et tachetées, 10 ours blancs et noirs, 7 hyènes, 5 chameaux d'Asie, des loups, des singes, des perroquets, etc.

Bidel sut profiter également de l'invention du cinéma pour préparer, par une séance de films de voyage, sa prestation de dompteur. Le Théâtre zoologique Bidel réussit à mélanger les genres en présentant, à la Foire du Trône de 1904, les vues cinématographiques d'un voyage autour du monde avec conférence explicative et présentation de fauves dans leurs lieux d'origine. En 1905, Bidel possède encore plus de trente fauves.

En 1908, il se retira à Asnières où il avait fait construire la villa des Roses. Ses animaux, au nombre de vingt-cinq, furent vendus après sa mort[3].

Descendance[modifier | modifier le code]

Descendance généalogique[modifier | modifier le code]

Le directeur de cirque Alphonse Rancy (1861-1932) avait épousé, en 1889, Jeanne Bidel, fille du fameux dompteur, avec laquelle il eut pour enfants : Marcelle, André et Albert.

En , Albert Rancy, petit-fils de Bidel, a fait paraître le livre « Un lion parmi les lions » consacré au célèbre dompteur.

Le dompteur Gilbert Houcke (1918-1984), fils de Jean Houcke (1878-1973) et de Marcelle Rancy, est par sa mère l'arrière-petit-fils de Bidel.

Descendance étymologique[modifier | modifier le code]

François Bidel, du temps de sa splendeur était extrêmement célèbre, sa ménagerie aussi. Pour le grand public, il était « le » dompteur de fauves par excellence.

En témoignent deux expressions passées dans le langage commun (quoique dans des domaines bien spécialisés, militaire et ferroviaire).

Dans la Marine Nationale, le capitaine d'armes (en principe l'officier marinier le plus ancien dans le grade le plus élevé de la spécialité de fusilier marin ou à défaut de missilier) est toujours familièrement désigné sous le sobriquet de bidel.

Au sein de la bidellerie, les attributions du bidel (ou capitaine d'armes) sont de faire respecter la discipline et les activités de la feuille de service à bord des bâtiments ou sur les unités à terre. En escale, sa tâche la plus emblématique consiste à « gérer » les permissionnaires parfois turbulents après une bordée à terre trop arrosée. Nul doute que ce sobriquet soit né d'une plaisanterie de matelot à propos d'un capitaine d'armes se targuant de savoir dresser les fauves.

Certains types de matériels de tramway ou de train de banlieue en usage entre les deux guerres (voiture Bidel à deux étages, avec une impériale fermée par des treillis évoquant un grillage) ont été surnommés Voiture Bidel en raison de leur ressemblance avec les véhicules de transport des fauves de la ménagerie Bidel.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • François Bidel, Les Mémoires d'un dompteur, Librairie de l'Art, Paris, 1888, 228 p.
  • Henry Thétard, Les Dompteurs ou la Ménagerie des origines à nos jours, Gallimard, Paris, 1928, p.251 sq.
  • Albert Rancy, Un Lion parmi les lions, ou la Vie aventureuse et passionnée du dompteur Bidel, A. Rancy, Courbevoie, 1967, 318 p.

Iconographie[modifier | modifier le code]

Le Portrait de Sultan et Saïda, tableau de deux des lions du dompteur François Bidel peint par Rosa Bonheur, a été la propriété de Jean Richard[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La ménagerie Bidel, La Nature : Revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, Vol.20, 1892, p.314-315.
  2. Ernest Laut, L'homme et le Lion, Le Petit Journal supplément illustré, N°999, Dimanche 9 janvier 1910.
  3. On a vendu aujourd'hui à Asnières la Ménagerie Bidel, La Presse, N°6459, Mercredi 23 février 1910.
  4. Jean Richard, Envoyez les Lions ! ou le métier de dompteur, Fernand Nathan, Paris, 1971, p.81.

Liens externes[modifier | modifier le code]