Fosse no 1 - 1 bis des mines de Bruay

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Fosse no 1 - 1 bis des mines de Bruay
La fosse no 1 - 1 bis au début des années 1920.
La fosse no 1 - 1 bis au début des années 1920.
Puits no 1
Coordonnées 50,480547, 2,548397[BRGM 1]
Début du fonçage
Mise en service 1855
Profondeur 465,95 mètres
Étages des accrochages 166, 188, 229, 277, 316 et 360 mètres...
Arrêt 1930 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1932
Puits d'aérage no 1 bis
Coordonnées 50,480547, 2,549103[BRGM 2]
Début du fonçage
Profondeur 454,50 mètres
Étages des accrochages 166, 188, 229, 277, 316, 360 mètres
Remblaiement ou serrement 1929
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Commune Bruay-la-Buissière
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Bruay
Ressources Houille
Concession Bruay
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1986, 2009)
Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Fosse no 1 - 1 bis des mines de Bruay
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse no 1 - 1 bis des mines de Bruay

La fosse no 1 - 1 bis de la Compagnie des mines de Bruay est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Bruay-la-Buissière. Le fonçage commence en , et la fosse commence à produire en 1855, après bien des difficultés liées aux venues d'eau. La cité des Électriciens est bâtie à proximité de la fosse. La production triple en une vingtaine d'années. Les appareils d'extraction sont modernisés en 1874. Le puits d'aérage no 1 bis est commencé en au diamètre de deux mètres, à 49,60 mètres à l'est du puits no 1. En 1899, la Compagnie de Bruay rachète la chartreuse du Mont-Sainte-Marie, devenue une ferme, à Gosnay pour y loger ses mineurs de la fosse no 1 - 1 bis. La chapelle Sainte-Barbe a été construite à proximité de la fosse.

Le puits no 1 bis est remblayé en 1929, la fosse cesse d'extraire l'année suivante, le puits no 1 est remblayé en 1932. Les bâtiments sont conservés, et servent de magasin et de laboratoire central pour le Groupe de Bruay, ils sont détruits en 1981. Le 10 juin 1986, la cité no 17, dite du Château des Dames, est inscrite aux monuments historiques.

Alors que la partie extractive de la fosse devient un espace vert, où un mémorial est construit, des immeubles ont été bâtis sur le reste du carreau. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 1 et 1 bis. La cité no 2, dite des Électriciens, est inscrite aux monuments historiques le 25 novembre 2009. Elle avait alors servi au tournage de quelques scènes du film Bienvenue chez les Ch'tis deux ans plus tôt. La cité de corons du Château des Dames à Gosnay, la cité pavillonnaire Anatole France et la cité de corons des Électriciens ont été inscrites le 30 juin 2012 sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse[modifier | modifier le code]

Alors que la Compagnie de Bruay nouvellement créée n'a ouvert que des sondages, elle décide d'ouvrir une fosse[C 1].

Fonçage[modifier | modifier le code]

Une première fosse est ouverte à la fin de 1852 à Bruay-la-Buissière. Elle est située à 70 mètres au sud de la route de Saint-Pol-sur-Ternoise à Béthune, et à 755 mètres à l'est du clocher[SA 1]. Les premiers travaux de fonçage commencent fin , et à la fin de l'année 1853, le niveau est passé à la profondeur de 77 mètres[C 1]. Mais lorsqu'on a traversé les bleus, à 85 mètres[SA 1], une source considérable, bouleversant le terrain qui la recouvre, envahit les travaux, ne laissant aux mineurs que le temps justement nécessaire pour se sauver. On a dû pour passer ce deuxième niveau monter quatre pompes de quarante-six et cinquante centimètres de diamètres disposées en deux étages, et la machine de 120 chevaux, marchant à grande vitesse a eu beaucoup de peine à vaincre les eaux[C 1]. Toutefois on a pu établir la base du cuvelage à 98 mètres dans le terrain houiller le [C 1]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de cent mètres[C 2].

De nouvelles difficultés se produisent à 132 mètres : un banc de grès houiller, situé au-dessous de deux petites veines de houille, donne de nouveau une grande quantité d'eau[C 1], qui oblige d'installer un système d'épuisement fixe, qui fonctionne encore en 1880[C 3]. À Bruay comme à Marles, le terrain houiller n'est pas recouvert d'une épaisse couche de dièves, ainsi que cela a lieu dans les autres houillères du bassin[C 3]. Les dièves manquent ou n'ont qu'une faible épaisseur. Cette particularité explique la rencontre, au puits no 1, de la venue d'eau à la tête du terrain houiller, dont les assises peuvent communiquer par des fissures avec le niveau proprement dit[C 3].

Exploitation[modifier | modifier le code]

La fosse no 1 - 1 bis à la fin des années 1920.

Le montage des appareils d'épuisement, le fonçage dans le terrain houiller plus long, plus difficile à cause de l'eau, apporte beaucoup de retards dans l'exécution de cette première fosse, qui en 1855 ne commence à produire qu'une faible quantité de houille, 2 000 tonnes[C 3]. Cependant elle trouve un gisement riche et régulier et sa production s'accroît successivement, et atteint près de 53 000 tonnes en 1859, 80 000 à 90 000 tonnes de 1864 à 1868, 100 000 à 120 000 tonnes de 1869 à 1871, et de 130 000 à 160 000 tonnes de 1872 à 1878[C 3]. Le gisement y est riche et régulier, la fosse est très productive[C 2].

Cette fosse, munie d'une machine d'extraction de 250 chevaux, et d'une machine d'épuisement de 120 chevaux, alimentées par une batterie de onze générateurs ayant ensemble 1 000 mètres carrés de surface de chauffe, avec des cages à trois étages contenant six charriots, exploitant un gisement très riche et très régulier, est certainement une des fosses les plus productives du bassin. La transformation des appareils d'extraction exécutée en 1874 a coûté 321 424,34 francs[C 3]. Cette modernisation a permis de remplacer la première machine d'extraction de 80 chevaux[C 2]. La fosse exploite la houille flénue. Le grisou y existe. Le puits est alors profond de 320 mètres[C 2].

Le puits no 1 bis est commencé en [SA 1],[A 1], à 49,60 mètres à l'est[SA 1] du puits no 1[note 2]. À la fin des années 1890, Alfred Soubeiran indique que pour le premier puits, le cuvelage est en bois et possède seize pans de 79,88 mètres de hauteur. Son diamètre utile est de 4,04 mètres, ses accrochages sont établis à 166, 188, 229, 277, 316 et 360 mètres de profondeur[SA 1]. L'orifice du puits no 1 est à l'altitude de 60,14 mètres, et il est profond de 465,36 mètres[SA 1]. Le puits no 1 bis, à l'instar du no 1, a rencontré la tête du terrain houiller à la profondeur de cent mètres. Sa profondeur totale est de 454,52 mètres[SA 1]. Il a été foncé par le procédé Chaudron, son cuvelage en fonte s'étend sur 74,50 mètres de hauteur, son diamètre utile n'est que de deux mètres[SA 1]. Ce puits ne sert qu'au retour d'air et au passage des tuyauteries des pompes souterraines. La base du cuvelage a été assurée dans la tête du terrain houiller par douze mètres de faux cuvelage avec trousses picotées[SA 1]. L'orifice du puits est à l'altitude de 60,14 mètres, ses accrochages ont été établis à 166, 188, 229, 277, 316 et 360 mètres de profondeur[SA 1]. Jules Gosselet indique une altitude de 59 mètres pour le puits no 1[JC 1].

Le puits no 1 bis est remblayé en 1929[1]. La fosse cesse d'extraire en 1930, le puits no 1 est remblayé en 1932[2]. Les bâtiments sont conservés, et servent de magasin et de laboratoire central pour le Groupe de Bruay, ils sont détruits en 1981[3].

Reconversion[modifier | modifier le code]

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 1 et 1 bis. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[4]. Le seul vestige de la fosse est un pan de mur[3]. Un mémorial a été construit en souvenir des mineurs, près du puits no 1, entre les deux puits.

Les cités[modifier | modifier le code]

De nombreuses cités ont été bâties par la Compagnie des mines de Bruay à proximité de la fosse. Deux sont situées plus loin à Gosnay. Bien que certaines sont relativement communes, d'autres présentent un grand intérêt. La cité pavillonnaire Anatole France fait partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été inscrits le 30 juin 2012 sur la liste patrimoine mondial de l'Unesco. Elle constitue une partie du site no 96[5].

La cité des Électriciens[modifier | modifier le code]

50° 28′ 56″ N, 2° 33′ 13″ E

Les cités de la Compagnie des mines de Bruay, à l'instar des fosses, sont numérotées. La cité des Électriciens porte le no 2. Bâtie entre 1855 et 1861, il s'agit de la plus vieille cité minière préservée du Pas-de-Calais[6].

La cité des Électriciens, où a notamment été tournée une partie du film Bienvenue chez les Ch’tis, a été en grande partie préservée. Il subsiste neuf corons. Les façades et toitures de l'ensemble de la cité de la fosse no 1 - 1 bis (la totalité des rues Ampère, Branly, Coulomb, Edison, Faraday, Franklin, Gramme, Laplace, Marconi, Volta) font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [7]. La cité des Électriciens fait partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été inscrits le 30 juin 2012 sur la liste patrimoine mondial de l'Unesco. Elle constitue une partie du site no 96[5].

Des travaux de réhabilitation des bâtiments débutent en septembre 2013 et s’achevent au printemps 2018. Certaines maisons restent des logements, d'autres deviennent des gîtes de tourisme où des ateliers d'artistes. Un « centre d'interprétation de l'habitat et du paysage miniers » (ouvert en mai 2019[8]) retrace la vie dans les corons[9].

La cité du Château des Dames[modifier | modifier le code]

50° 30′ 30″ N, 2° 34′ 45″ E

La cité du Château des Dames porte le no 17. Il s'agit d'une ancienne chartreuse reconvertie en ferme qui a été rachetée par la Compagnie des mines de Bruay en 1899 pour en faire des logements. Ces derniers sont relativement sommaires[10],[11].

Les restes de l'église, les façades et les toitures du bâtiment de la porterie, les bâtiments adjacents à l'église, la maison du jardinier, les bâtiments situés en équerre au nord-ouest, les anciens murs de clôture avec la tourelle sud, le sol compris à l'intérieur de l'enceinte et les boiseries subsistantes font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [12]. La cité du Château des Dames fait partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été inscrits le 30 juin 2012 sur la liste patrimoine mondial de l'Unesco. Elle constitue le site no 92[5].

La chapelle Sainte-Barbe[modifier | modifier le code]

La chapelle Sainte-Barbe.
50° 28′ 57″ N, 2° 32′ 51″ E

La chapelle Sainte-Barbe a été construite à Bruay-en-Artois à proximité de la fosse.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. L'inscription aux monuments historiques concerne la cité de corons du Château des Dames et la cité de corons des Électriciens, tandis que l'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne la cité de corons du Château des Dames à Gosnay, la cité pavillonnaire Anatole France et la cité de corons des Électriciens.
  2. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
  3. La photographie représente sommairement l'entrée d'un puits, mais le diamètre est ici très faible, et en deçà de celui du puits no 1. De plus, ce mémorial n'est pas implanté sur le puits no 1, mais une dizaine de mètres à côté.
  4. Une route a été construite par-dessus le puits no 1 bis, par conséquent, au début du XXIe siècle, quand Charbonnages de France a matérialisé les têtes de puits, la bouche d'égout a été noyée dans le macadam, et une stèle a été mise en place sur le côté, dans un espace vert. Ce genre de stèle est utilisé pour les têtes de puits non matérialisées.
Références
  1. « Photographie de la plaque d'identification du puits no 1 bis, apposée sur sa tête de puits matérialisée », sur Wikimedia Commons
  2. « Photographie de la plaque d'identification du puits no 1, apposée sur sa tête de puits matérialisée », sur Wikimedia Commons
  3. a et b (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 1 - 1 bis des mines de Bruay », http://minesdunord.fr/
  4. [PDF] Bureau de recherches géologiques et minières, « Article 93 du Code minier - Arrêté du 30 décembre 2008 modifiant l’arrêté du 2 avril 2008 fixant la liste des installations et équipements de surveillance et de prévention des risques miniers gérés par le BRGM - Têtes de puits matérialisées et non matérialisées dans le Nord-Pas-de-Calais », http://dpsm.brgm.fr/,
  5. a b et c « Bassin Minier Nord-Pas de Calais », sur whc.unesco.org, Unesco
  6. (fr) André Paillart, « La cité des Électriciens de Bruay », http://andredemarles.skyrock.com/
  7. « Cité des Électriciens », notice no PA62000078, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  8. « Béthune Buray tourisme : brochure groupes adultes 2019 » [PDF] p. 15.
  9. « La Cité des Electriciens », sur tourisme-bethune-bruay.fr.
  10. (fr) André Paillart, « La chartreuse du Mont-Sainte-Marie à Gosnay », http://andredemarles.skyrock.com/
  11. (fr) André Paillart, « La chartreuse du Mont-Sainte-Marie à Gosnay (suite) », http://andredemarles.skyrock.com/
  12. « Cité du Château des Dames », notice no PA00108292, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
  1. a b c d et e Vuillemin 1880, p. 196
  2. a b c et d Vuillemin 1880, p. 219
  3. a b c d e et f Vuillemin 1880, p. 197
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Gosselet 1911, p. 138
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a b c d e f g h i et j Soubeiran 1898, p. 250

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 143. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne), p. 196-197, 219. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris, , 138 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris, , 399 p. (lire en ligne), p. 250. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article