Fosse no 1 - 1 bis - 1 ter des mines de Béthune

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Fosse no 1 - 1 bis - 1 ter des mines de Béthune
Le chevalement en béton armé du puits no 1 ter, dans les années 1920. Les puits nos 1 et 1 bis sont un peu plus à l'est.
Le chevalement en béton armé du puits no 1 ter, dans les années 1920. Les puits nos 1 et 1 bis sont un peu plus à l'est.
Puits n° 1
Coordonnées 50,447353, 2,722331[BRGM 1]
Début du fonçage
Mise en service 1853
Profondeur 583 mètres
Étages des accrochages 185, 240, 285, 353, 420, 500 et 570 mètres
Arrêt 1961 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1971
Puits n° 1 bis
Coordonnées 50,447512, 2,722393[BRGM 2],[note 1]
Début du fonçage
Profondeur 431 mètres
Arrêt 1961 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1971
Puits n° 1 ter
Coordonnées 50,447744, 2,721344[BRGM 3]
Début du fonçage 1911
Profondeur 587 mètres
Arrêt 1961 (extraction)
1971 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1971
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Commune Bully-les-Mines
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Béthune
Groupe Groupe de Béthune
Groupe de Lens-Liévin-Béthune
Unité de production UP de Lens
Ressources Houille
Concession Bully-Grenay

Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Fosse no 1 - 1 bis - 1 ter des mines de Béthune
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse no 1 - 1 bis - 1 ter des mines de Béthune

La fosse no 1 - 1 bis - 1 ter de la Compagnie des mines de Béthune est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Bully-les-Mines. Le puits no 1 est commencé en et, comme le niveau est facile à passer, la fosse commence à produire dès 1853. Elle devient rapidement très productive. Des corons sont bâtis pour y loger les mineurs. Le puits no 1 bis est commencé en 1889 à dix-sept mètres au nord du puits no 1 pour lui servir d'aérage. Un terril no 54, 1 de Béthune, est établi au sud-ouest des puits. Le puits no 1 ter est commencé en 1911 sur la partie ouest du carreau de fosse. La fosse est détruite lors de la Première Guerre mondiale. Après la reconstruction, le puits no 1 ter devient le puits principal, et est équipé d'un chevalement en béton armé unique dans le bassin minier. Des cités sont établies à proximité de la fosse, ainsi qu'une église et des écoles.

La Compagnie des mines de Béthune est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Béthune. En 1961, la fosse est concentrée sur la fosse no 13 - 13 bis du Groupe de Béthune, et cesse d'extraire, le puits no 1 ter continue alors d'assurer le service et l'aérage jusqu'en 1971, date à laquelle les trois puits sont remblayés. Les installations sont également détruites à cette date, à l'exception du chevalement du puits no 1 ter qui l'est deux ans plus tard en 1973. Le terril est partiellement exploité.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 1, 1 bis et 1 ter, et installe un exutoire de grisou sur le puits no 1 bis. Un sondage de décompression est entrepris à quelques décamètres au nord des puits nos 1 et 1 bis en 2005. Les cités ont été rénovées. Hormis quelques pans des murs d'enceinte, les seuls vestige de la fosse, reconvertie en zone d'activités, sont les bureaux et le logement du concierge.

La fosse[modifier | modifier le code]

Fonçage[modifier | modifier le code]

Le premier puits de la Compagnie est foncé à partir de à Bully-les-Mines au diamètre de quatre[C 1] ou 5,75 mètres[A 1]. Le puits est situé à l'altitude de 53,36[SA 1] ou 58 mètres[JC 1]. Le niveau est passé sans grandes difficultés. Le cuvelage en chêne s'étend de quatorze à 86 mètres de profondeur[SA 1]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 136 mètres[C 1], ou 138 mètres[JC 1].

Exploitation[modifier | modifier le code]

La production commence à partir de l'année suivante, en 1853, où 7 000 tonnes de houille sont extraites. En 1854, la production est de 21 000 tonnes[A 1]. En 1865, la machine d'extraction à deux cylindres oscillants est remplacée par une machine horizontale à deux cylindres horizontaux[C 1].

En 1869, il a été établi au fond de la fosse no 1, à 300 mètres du puits, une machine à vapeur avec sa chaudière, pour une exploitation par vallée[C 2]. Les fumées, les produits de la combustion et la vapeur se rendaient par un conduit établi au milieu des remblais dans le goyau de la fosse pour remonter au jour. Dans la nuit du , les gaz chauds ont mis le feu à des bois de soutènement et aux parties charbonneuses des remblais du conduit[C 2].

La fosse no 1 - 1 bis vers 1900.

M. Deladerrière, directeur des travaux, prévenu aussitôt, a eu la mauvaise inspiration de faire fermer l'orifice du puits, en vue d'éteindre l'incendie. Les fumées se sont répandues dans les travaux où sont occupés un assez grand nombre d'ouvriers[C 2]. En même temps, M. Deladerrière descend dans les travaux, pour faire remonter le personnel, et diriger le sauvetage. Mais lui-même est surpris par les émanations des fumées et trouve la mort par asphyxie en même temps que dix-huit ouvriers. Cet accident a donc causé donc la mort de dix-neuf personnes[C 3].

La fosse est complètement rénovée en 1876. Une nouvelle machine d'extraction, de 450 chevaux est installée. En 1880, la fosse a produit 1 280 000 tonnes depuis son ouverture, le puits est à cette époque profond de 443 mètres[C 1].

Le puits no 1 bis est commencé en à dix-sept mètres au nord[note 2] du puits no 1, pour lui servir de retour d'air. Il est d'un diamètre utile de 3,84 mètres et a été poussé à seulement 103 mètres de profondeur[SA 1]. À ce niveau, il est relié à une ligne de bures allant jusqu'à 570 mètres de profondeur[SA 1]. Les accrochages du puits no 1 sont, dans les années 1890, situés aux profondeurs de 185, 240, 285, 353, 420, 500 et 570 mètres, pour un puits profond de 583,25 mètres[SA 1].

Le puits no 1 ter, d'un diamètre de 5,75 mètres, est commencé en 1911[A 1], à 82 mètres à l'ouest-nord-ouest[note 2] du puits no 1. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale.

La Compagnie des mines de Béthune est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Béthune[B 1]. Une bowette en direction de la fosse no 13 - 13 bis est creusée en 1957. L'année suivante, le puits no 1 ter est doté de cages en aluminium. En 1959, un bure est établi entre deux étages d’exploitation afin que la fosse no 1 - 1 bis - 1 ter puisse remonter la production de la fosse no 2[B 1], sise à 1 985 mètres au nord-ouest[note 2].

En 1961, la fosse est concentrée sur la fosse no 13 - 13 bis du Groupe de Béthune, sise à 3 675 mètres à l'ouest[note 2] à Sains-en-Gohelle, et cesse alors d'extraire. Le puits no 1 ter, le plus récent, continue alors d'assurer le service et l'aérage. Les puits nos 1, 1 bis et 1 ter, respectivement profonds de 583, 430 et 587 mètres[A 1], sont remblayés en 1971[B 1]. Les chevalements des puits nos 1 et 1 bis sont détruits la même année, celui du no 1 ter, unique dans le bassin minier de par son architecture, est démoli en 1973[B 1].

Reconversion[modifier | modifier le code]

Le carreau de fosse est reconverti en zone d'activités. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 1, 1 bis et 1 ter, et installe un exutoire de grisou sur le puits no 1 bis. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[1]. Le bâtiment ancien des bureaux et ateliers est détruit en 2003, à la suite du vandalisme[2]. Un sondage de décompression S64 est effectué du au à 53 mètres au nord-nord-est[note 2] du puits no 1. D'un diamètre de quatorze centimètres, il recoupe d'anciens travaux et est arrêté à la profondeur de 229 mètres[BRGM 4],[note 3]. Le bâtiment des bureaux et le logement du garde[2], sont avec quelques pans des murs d'enceinte, les seuls vestiges de la fosse[note 4].

Le terril[modifier | modifier le code]

Le terril no 53.
50° 26′ 42″ N, 2° 43′ 00″ E

Le terril no 53, 1 de Béthune, situé à Bully-les-Mines, est le terril plat de la fosse no 1 - 1 bis - 1 ter des mines de Béthune. Il a été exploité[3],[4].

Les cités[modifier | modifier le code]

De vastes cités ont été bâties à proximité de la fosse.

L'église Sainte-Barbe[modifier | modifier le code]

Les écoles.
L'église.
50° 26′ 30″ N, 2° 44′ 17″ E

L'église Sainte-Barbe a été construite au cœur des cités de la fosse no  1 - 1 bis - 1 ter.

Les écoles[modifier | modifier le code]

50° 26′ 34″ N, 2° 44′ 14″ E

Des écoles ont été construites à proximité de l'église.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. Le puits no 1 est en réalité situé dans le bâtiment, la tête de puits matérialisée no 1 bis est implantée à l'extérieur, géolocalisée 50° 26′ 51″ N, 2° 43′ 20″ E, et équipée d'un exutoire de grisou. Les deux autres puits n'en sont pas équipés.
  2. a b c d et e Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
  3. Le sondage de décompression S64 est géolocalisé 50° 26′ 53″ N, 2° 43′ 22″ E.
  4. Les bâtiments subsistants sont géolocalisés 50° 26′ 56″ N, 2° 43′ 29″ E pour les bureaux, et 50° 26′ 51″ N, 2° 43′ 24″ E pour le logement du concierge.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
  1. a b c et d Dubois et Minot 1991, p. 129
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
  1. a b c et d Vuillemin 1880, p. 148
  2. a b et c Vuillemin 1880, p. 120
  3. Vuillemin 1880, p. 121
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a et b Gosselet 1911, p. 132
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a b c d et e Soubeiran 1898, p. 137

Voir aussi[modifier | modifier le code]

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 129-135. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II,
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne), p. 107-150. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris, , p. 132. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris, , 399 p. (lire en ligne), p. 137. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article