Force aérienne portugaise

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Força Aérea Portuguesa
Création
Pays Drapeau du Portugal Portugal
Type Force aérienne
Effectif 8 500
Fait partie de Forces armées portugaises
Ancienne dénomination Serviço de Aeronáutica Militar
Surnom FAP
Couleurs
Devise Ex Mero Motu
Marche Hino da Força Aérea Portuguesa
Anniversaire 1er juillet
Équipement 150 aéronefs
Guerres Première Guerre mondiale
Guerres coloniales portugaises
Commandant Général Manuel Teixeira Rolo

La Force aérienne portugaise, Força Aérea Portuguesa en portugais, est la force aérienne du Portugal dont la création remonte au . Depuis 2016, son chef d’état-major est le général Manuel Teixeira Rolo.

Historique[modifier | modifier le code]

Au sein de l'armée portugaise, après quelques ascensions expérimentales en 1910 et 1911, une compagnie d'aérostiers (Companhia de aerosterios) fut créée au sein du services des transmissions le . L'année suivante, la formation d'un corps d'aviation fut officiellement envisagée. Les cinq premiers avions du gouvernement portugais furent offerts par des particuliers ou offerts par des souscriptions publiques : quatre appareils français, deux Voisin, un Maurice Farman MF.4, un monoplan Deperdussin type B (en), et un Avro 500 britannique. Les trois derniers furent incorporés à la compagnie d'aérostiers. Une Escola Militar des Aeronáutica (EMA), ou école militaire d'aviation, fut créée le . Elle comprenait la compagnie d'aérostiers et ses avions, mais n'avait ni pilotes ni mécaniciens compétents, ni même d'installation pour abriter le matériel[1].

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Lorsque la Première Guerre mondiale éclata, le Portugal resta d'abord neutre, mais sous le prétexte de défendre ses colonies en Afrique, l'Angola et le Mozambique, d'une éventuelle attaque allemande, il déclara la guerre à l'Allemagne le , en dépit des avertissements britanniques, car l'armée portugaise était désuète et mal équipée. Pour constituer l'aviation militaire, des volontaires furent recrutés parmi les officiers. Sept candidats furent d'abord retenus, cinq de l'armée de terre et deux de la marine. Quatre furent envoyés à l'école d'aviation de l'US Signal Corps à San Diego (Californie), et les autres dans une école française à Chartres. D'autres candidats furent ensuite formés en France, à Chartres, Tours et Pau, et en Angleterre, à Hendon et Northolt[1].

Entre-temps, l'EMA fut inaugurée le à Vila Nova da Rainha (pt) (municipalité d'Azambuja, district de Lisbonne, région de l'Alentejo), et les officiers qui avaient été instruits à l'étranger devinrent les instructeurs. Le premier cours fut donné le sur les vieux Deperdussin et MF.4, bientôt rejoints par des appareils plus modernes : un Farman MF.11, cinq Farman F.40, deux Caudron G.3 et le Morane-Saulnier Type H no 721[1].

En août 1917, le corps expéditionnaire portugais (Corpo Expeditionário Português ou CEP), basé en France avec son quartier général à Paris, organisa un Serviço de Aviaço avec une Esquadrilha inicial (Première escadrille), mais les avions promis ne furent jamais livrés. Le , le CEP créa le 1° Grupo des Esquadrilhas de Aviaço. Sur le papier, il était doté d'un escadron de chasse et de deux escadrons de bombardement et d'observation, mais ses avions qui devaient être fournis par la Grande-Bretagne n'arrivèrent jamais. En conséquence, les pilotes portugais furent répartis dans les escadrilles F 2, SPA 79, SPA 124, N 158, BR 204 et SAL 262 de l'Aéronautique militaire française, ainsi que dans le Squadron 140 du Royal Flying Corps britannique. Le 2e Grupo projeté ne vit jamais le jour. Pendant la guerre, les équipages portugais se distinguèrent. Le capitaine Oscar Monteiro Torres, du Squadron 10 volant sur Royal Aircraft Factory B.E.2C, fut abattu en novembre 1917 après un combat acharné contre sept Fokker. Les Allemands l'inhumèrent en lui rendant les honneurs militaires[1].

Le Serviço des Aeronáutica Militar fut créé officiellement le . Il comprenait, en plus de l'EMA, une Esquadrilha Mista de Treino et deposito (escadron mixte de dépôt et d'entraînement) avec deux Caudron G.3, et le Parque de Material Aeronáutico, tous deux à Vila Nova da Rainha[1].

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

La Esquadrilha Mista fut la première école de transformation opérationnelle, dotée de Caudron supplémentaires après son déménagement à Granja do Marquês (pt) avec l'EMA. Elle fut dissoute le [1].

Le Parque de Material Aeronáutico créé pour assurer la révision et l'entretien des machines fut déménagé le à Alverca do Ribatejo, près de Lisbonne. Il devint le l'OGMA, Officias Gerais de Material Aeronáutico. En 1922, cet établissement commença à construire des avions, avec une première commande de 50 Caudron G.3. Jusqu'en 1952, il assembla 218 avions : 27 Potez 25 A2, 16 Morane-Saulnier MS.233, 7 Vickers Valparaiso, 17 Avro 626, 91 de Havilland DH.82 Tiger Moth et 66 de Havilland Canada DHC-1 Chipmunk. Il assembla aussi des moteurs, dont le plus populaire fut le Gnome et Rhône 9Ady (Bristol Jupiter)[1].

La première unité opérationnelle basée au Portugal fut le GEAR, Grupo des Esquadrilhas de Aviaço Republica, formé le à Amadora, et comprenant une Esquadrilha de Combate équipée de 12 Breguet 14 A2, avec un Breguet 14 Tbis pour le transport de l'état-major et trois avions en réserve[1].

Le , l'Aeronáutica Militar devint la cinquième arme de l'armée portugaise, après l'infanterie, la cavalerie, l'artillerie et le génie. Il était alors prévu de former trois groupes opérationnels de six escadrilles chacun. Cette restructuration eut pour première conséquence la transformation de l'escadrille de bombardement du GEAR en GIAB : Grupo Independante de Aviaço de Bombardeamento, et son transfert à Alverca do Ribatejo près de Lisbonne. Son signe distinctif était des bandes rouges et bleues sur le fuselage. En 1931, le GIAB fut rééquipé avec 27 Potez 25 A2 assemblés par l'OGMA. Après une série d'essais, les Potez avaient été préférés au Caudron C.59, dont un exemplaire avait été acheté spécialement. À cette époque, le GIAB prit en compte un unique Farman F.191 équipé d'appareils photographiques. Cet avion, dont le pare-brise était remplacé par un périscope, fut ensuite cédé au GIAI de reconnaissance[1].

L'escadrille de chasse devint le GIAC, doté de SPAD ainsi que de quatre Martinsyde F.4 Buzzard qui furent affectés sur un nouvel aérodrome inauguré à Tancos, et reçurent pour insigne un lévrier. Le signe distinctif des chasseurs était une bande rouge soulignée de noir sur le fuselage. Les avions de l'EMA portaient une bande bleue[1].

Un troisième groupe fut créé, le Grupo Independante de Aviaço de Informaçao (GIAI), groupe de reconnaissance avec 10 Vickers Valparaiso à moteur Napier Lion de 450 ch, et un seul Valparaiso à moteur Rolls-Royce Eagle de 360 ch[1]. L'OGMA reçut bientôt pour tâche de modifier sept des Valparaiso Mk I en Mk III avec des moteurs Bristol Jupiter[2]. En 1938, le GIAI fut rebaptisé Grupo de Esquadrilhas de Reconhecimento[1].

Chargement d'une bombe classique pour un F-84 portugais durant la guerre d'indépendance de l'Angola.

Elle participe aux guerres coloniales portugaises de 1961 à 1974.

Commandement logistique et administratif[modifier | modifier le code]

Le commandement logistique et administratif de la Force aérienne (en portugais : Commando logístico e Administrativo da Força Aérea, CLAFA) est dirigé par un lieutenant-général, et a pour mission la gestion de l'armée de l'air, des matériaux et des ressources financières en vue d'accomplir les plans et directives du CEMFA (Chef d'État-Major de la Force Aérienne).

Il a sous son commandement, les unités suivantes :

  • Direction de la logistique ;
  • Direction électronique ;
  • Direction des finances ;
  • Infra-structure de direction ;
  • Direction mécanique aéronautique ;
  • Unité de transport ;
  • CLAFA service administratif ;
  • Bureau de l'armement ;
  • Dépôt Général de Matériel de la Force Aérienne (en portugais : Depósito Geral de Material da Força Aérea, DGMFA) ;
  • Groupe de Génie de l'air de la Force Aérienne ;
  • Centre de maintenance électronique.

Liste des aéronefs[modifier | modifier le code]

Anciens[modifier | modifier le code]

Avions à réaction précédemment utilisés par l'armée de l'air portugaise :

Un F-84G portugais

Actuels[modifier | modifier le code]

Un EH-101 Merlin portugais
Un Alpha Jet de la patrouille acrobatique Asas de Portugal (en)
Un F-16B biplace portugais se prépare à décoller

Les appareils en service en 2023 sont les suivants[7] :

Aéronefs Origine Type En service Versions Notes
Avions de chasse
General Dynamics F-16 Fighting Falcon Drapeau des États-Unis États-Unis Avion multirôle 28 F-16 AM/BM MLU
Avions de transport
Lockheed C-130 Hercules Drapeau des États-Unis États-Unis Avion de transport 5 3 C-130H-30 et 2 C-130H
CASA C-295 Drapeau de l’Union européenne Union européenne Avion de transport 7 C-295M
Embraer KC-390 Drapeau du Brésil Brésil Avion de transport 1 5 KC-390 commandés en septembre 2019[8]
Dassault Falcon 50 Drapeau de la France France Avion évacuation médicale et transport 3 Falcon 50Ex
Dassault Falcon 900 Drapeau de la France France Avion de transport de hautes personnalités et transport 1 reçu en 2023[9]
Avions de patrouille maritime
CASA C-295 Persuader Drapeau de l’Union européenne Union européenne Avion de patrouille maritime 5 C-295MPA
Lockheed P-3 Orion Drapeau des États-Unis États-Unis Avion de patrouille maritime 5 P-3C CUP+ avions rachetés aux Pays-Bas
Avions d'entraînement
Socata TB-30 Epsilon Drapeau de la France France Avion d'entraînement 16 TB-30P Construit sous licence au Portugal.
Chipmunk Mk.20 Mod. Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni / Drapeau du Portugal Portugal Avion

d entrainement

7 Mk.20 7 avions modernisés chez OGMA
ASK-21 Drapeau de l'Allemagne Allemagne Planeur

d' entraînement

4
LET L-23 Super Blaník Drapeau de la Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie Planeur d'entraînement 3 L-23B
Hélicoptères
Sikorsky UH-60 Black Hawk Drapeau des États-Unis États-Unis Hélicoptère de transport et lutte contre les incendies UH-60A 6 hélicoptères commandés en 2022[10]
AgustaWestland EH101 Merlin Drapeau de l'Italie ItalieDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Hélicoptère de transport 12 6 version SAR , 2 Version SIFICAP, 4 version CSAR
Agusta A.119 Koala Drapeau de l'Italie ItalieDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Hélicoptère utilitaire léger 5 AW119kx 5 commandés en octobre 2018 plus 2 en option, livraison à partir de décembre 2018[11]. le Portugal a décidé d'acquérir d'ici 2022 6 A.119 supplémentaires dans sa version de combat. [1]
Drone
UAVision OGASSA OGS42 Drapeau du Portugal Portugal Surveillance et Reconnaissance 12 [12]
ANTEX-M Drapeau du Portugal Portugal Surveillance et Reconnaissance 4 [13]

| Kamov Ka-32 |Hélicoptère utilitaire lourd | 6 unités | Ces appareils, précédemment utilisés par l'Autorité nationale des urgences et par la protection civile portugaise, ont été transférés par l'Etat à la force aérienne portugaise, à cause de coûts d'entretien trop élevés. La remise à niveau de ces hélicoptères est évaluée à plus de 20 millions d'euros. Les Kamov seraient affectés à des "missions de soutien militaire aux populations civiles". [2]

Kamov-Ka-32A-11BC

Structure des grades[modifier | modifier le code]

  • Tableau des grades des militaires du rang et des sous-officiers.
Code OTAN OR-1 OR-2 OR-3 OR-4 OR-5 OR-6 OR-7 OR-8 OR-9
Grade Soldado Segundo-cabo Primeiro-cabo Cabo-adjunto Cabo de secção Segundo-furriel Furriel Segundo-sargento Primeiro-sargento Sargento-ajudante Sargento-chefe Sargento-mor
Equivalent Aviateur de 2e classe Aviateur de 1re classe Caporal Caporal-chef Sergent Sergent-chef Adjudant Adjudant-chef
  • Tableau des grades des officiers.
Code OTAN OF-(D) OF-1 OF-2 OF-3 OF-4 OF-5 OF-6 OF-7 OF-8 OF-9
Grade Aspirante-a-Oficial Alferes Tenente Capitão Major Tenente-Coronel Coronel Brigadeiro-General Major-General Tenente-General General
Équivalent Aspirant Sous-Lieutenant Lieutenant Capitaine Commandant Lieutenant-colonel Colonel Général de brigade Général de division Général de corps d'armée Général d'armée

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Portuguese Air Force » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c d e f g h i j k et l Jan van den Oever, « La Força Aerea Portuguesa de 1911 à nos jours », Le Fana de l'Aviation, no 286,‎ , p. 48-53.
  2. (pt) José Fernandes dos Santos, « Aviões da AM - Vickers Valparaiso I, II e III », (consulté le ).
  3. « F-86F in Foreign Service »,
  4. Cessna T-37C "Asas de Portugal"
  5. Fiat G.91 - Wikipedia, the free encyclopedia
  6. Photography & Reports: A-7P Corsair II
  7. (en-US) « Portuguese Air Force (2023) », sur www.wdmma.org (consulté le )
  8. (en-US) Soumya Sharma, « Portuguese Air Force’s first KC-390 aircraft arrives in Portugal », sur Airforce Technology, (consulté le )
  9. (pt) « Avião utilizado para tráfico de droga fica para o Estado como pagamento de dívida », sur TVI Notícias (consulté le )
  10. (en-US) Defense Brief Editorial, « Portugal buys UH-60 Black Hawks for firefighting ops », sur Defense Brief, (consulté le )
  11. Emmanuel Huberdeau, « Cinq AW119Kx pour l’armée de l’Air portugaise », sur Air et Cosmos, (consulté le ).
  12. (pt) « Incêndios. Drones made in Portugal nascem a contrarrelógio », sur www.dn.pt (consulté le )
  13. « Antex-M - ASASF », sur web.archive.org, (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gilles Rivet et Michel Bénichou, « La Força Aérea Portuguesa », Le Fana de l'Aviation, no 235,‎ , p. 7-16.
  • Jan van den Oever, « La Força Aerea Portuguesa de 1911 à nos jours », Le Fana de l'Aviation, no 286,‎ , p. 48-53.

Liens externes[modifier | modifier le code]