Fives (entreprise)

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Fives
logo de Fives (entreprise)
Logo de Fives

Création 1812
Fondateurs Jean-François Cail
Personnages clés Bertrand de Fontviolant
Forme juridique Société par actions simplifiée
Slogan Industry can do it
Siège social Paris
Drapeau de la France France
Direction Frédéric Sanchez, Président
Actionnaires Management, Ardian, CDPQ, PSP
Activité Ingénierie industrielle
Filiales AddupVoir et modifier les données sur Wikidata
Effectif plus de 8 000 salariés
SIREN 542 023 841
Site web https://www.fivesgroup.com/

Chiffre d'affaires en augmentation 2,027 milliard d'€ (2022)
1,724 milliard d'€ (2021)
Résultat net en augmentation 125 millions d'€ (2022)
104 millions d'€ (2021)

Fives est un groupe d'ingénierie industrielle international implanté dans près de 30 pays et actif dans plusieurs secteurs parmi lesquels le ciment, l'acier, le verre, l'aluminium, l'aéronautique, l'automobile, et la logistique[1]. L’offre de Fives s’étend de l’équipement isolé à la ligne complète de production, l’atelier ou l’usine clés en main. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 2 milliards d'euros et employait près de 8 500 personnes fin 2019.

Parmi ses réalisations historiques, on peut noter parmi les premières locomotives à vapeur produites en France, des moteurs d'avions français pendant la Première Guerre mondiale, les ascenseurs de la tour Eiffel, la gare d'Orsay et le pont Alexandre-III[2].

Internationalisée, l’entreprise réalise plus de la moitié de ses enregistrements de commande hors d’Europe en 2019[3][source insuffisante].

La Caisse de dépôt et placement du Québec et l'Office d'Investissement des Régimes de Pensions du Secteur Public (en) sont actionnaires minoritaires du Groupe, aux côtés d’Ardian et du management de Fives[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Plaque constructeur Fives-Lille
Jean-François Cail

Fives fait son apparition au XIXe siècle et doit son nom à un quartier de la ville française de Lille : Fives où était établie la principale usine de l'entreprise. Elle symbolisait la première révolution industrielle[2]. Cet établissement de construction d'ouvrages métalliques fermé dans les années 1990 fait actuellement l'objet d'une reconversion urbaine.

Le groupe s'est constitué par croissance organique des sociétés Cail et Fives-Lille et par une suite de fusions d'entreprises.

Les origines de la Société des Anciens Établissements Cail remontent à la Société Ch.Derosne et Cail fondée en 1838 à Paris succédant à un atelier de construction de matériel pour les sucreries créé en 1818 par Charles Derosne dans le quartier de Chaillot. La Société J. F Cail & Cie succède en 1850 à la Société Ch. Derosne et Cail. Cette société disparaît en 1870 remplacée par la Nouvelle Société J.F Cail puis en 1883 par la Société Anonyme des Anciens Établissements Cail qui devient en 1898 la Société française de constructions mécaniques avec des usines fondées dans les années 1840 par la société Ch. Derosne et Cail à Douai, Denain et Albert. L'entreprise Cail était dans les années 1850 le plus important producteur mondial de locomotives fabriquant les célèbres Crampton[5].

Les ateliers de construction mécanique de Fives sont fondés en 1861 par Basile Parent et Pierre Schaken, spécialisés dans la construction de voies de chemin de fer et locomotives. Les ateliers se trouvent à Fives (Lille) et à Givors dans le Rhône. En 1854, Basile Parent et Pierre Schaken obtiennent un premier contrat de durée six ans de la part de la Compagnie du chemin de fer du Grand Central et louent les ateliers d'Oullins[6].

Dès 1861, les deux sociétés Cail et Fives-Lille forment une coentreprise : la « participation Cail, Parent, Schaken, Houel, Caillet, à Paris et Fives-Lille »[7],[8]. Cette coopération conduit à la réalisations de locomotives, ponts, viaducs, charpentes métalliques[9].

En 1865, la société devient la « Compagnie de Fives - Lille ». Son capital est de 6 millions de francs et son siège social se trouve à Paris[réf. nécessaire]. Une partie de la production des roues et essieux de wagon a lieu à Givors dans le Rhône[10]. En 1868, cela devient la société anonyme « Compagnie de Fives-Lille pour constructions mécaniques et entreprises »[11].

Quand la participation prend fin en 1870, la société Fives-Lille ajoute à ses activités la construction de matériel de sucrerie, secteur qui avait été réservé à Jean-François Cail et Charles Derosne.

En 1877, la société Fives-Lille a de nombreuses agences à l'étranger : en Russie, en Autriche, en Italie, en Espagne et Portugal, en Eypte, aux Antilles, à Maurice, à Bourbon, à Java et au Brésil[8].

Dès la fin du XIXe siècle, Fives-Lille promeut le développement de l'expertise en machines à vapeur et en ingénierie à Lille ; elle soutient l'école des ouvriers chauffeurs mécaniciens et contribue à la formation des élèves-ingénieurs de l'Institut industriel du Nord, devenu aujourd'hui École centrale de Lille.

En 1958, « Cail » et « Fives-Lille » se regroupent pour donner naissance à la société « Fives Lille-Cail »[12],[13]. Cette fusion a été possible grâce à une entente entre la Banque de Paris et des Pays-Bas à laquelle est liée Fives Lille, le Crédit lyonnais et la Banque de l'Union parisienne auxquels est liée Cail[14].

La nouvelle société absorbe Applevage en 1963[15], Breguet (sucrerie) et Breguet-Sautter-Harlé (construction mécaniques et électriques) en 1966. Elle fusionne enfin avec le chaudiériste Babcock-Atlantique en 1973, formant ainsi la Fives-Cail Babcock (FCB), la propulsant au premier rang de la mécanique lourde française[16].

En 1980, la société holding du groupe créée en 1963 devient Fives-Lille. Elle possède les sociétés Nordon (tuyauterie) et Pillard (Combustion) et obtient en 1987 le sous-groupe Stein Heurtey. Entre 1987 et 1996, le Groupe abandonne peu à peu ses activités de fabrication et se concentre sur l'ingénierie[2].

En 1997, le Groupe acquiert le groupe Cinetic (système intégré de manutention) et se développe dans le secteur de l'automobile. Entre 2001 et 2007, le Groupe met en œuvre une stratégie de recentrage. Après de multiples acquisitions (Landis, Metrap, etc.), Fives ouvre des bureaux et des représentations de filiales à l'international.

En 2007, le Groupe opère un changement d'identité de marque : « Fives-Lille » devient « Fives », dénominateur commun des marques du groupe, avec également un nouveau logo.

Filiales, acquisitions et coentreprises importantes[modifier | modifier le code]

Fives s'est développé à travers l'acquisition de nombreuses sociétés à l'international et par la création de coentreprises :

  • Fives FCB, entreprise française issue de la fusion avec le chaudiériste Babcock-Atlantique en 1973, formant Fives-Cail Babcock (FCB). Elle a contribué à la fabrication du VAL 208 de Matra Transport ;
  • Fives DMS, entreprise française, anciennement DMS acquise en 2007, se spécialise dans la conception et la réalisation de lignes de traitement et de revêtement de bande d’acier et d’équipements mécaniques associés ainsi que de laminage à froid pour les aciers inoxydables et au silicium[17] ;
  • Fives ECL, anciennement ECL de Ronchin, entreprise française spécialisée dans la conception et l'installation d'équipements pour la production d'aluminium primaire, acquise en 2015[2] ;
  • Fives Syleps, entreprise française spécialisée dans les systèmes de gestion automatisée d'installations industrielles, acquise en 2017[18] ;
  • AddUp, coentreprise créée en 2015 entre Fives et Michelin. L'entreprise propose à ses clients des solutions industrielles d'impression 3D métallique[19] ;
  • Fives Lund LLC, anciennement Lund Engineering, entreprise américaine spécialisée dans la conception et la fourniture d'équipements pour l'automatisation de la fabrication de pièces en composites dans le secteur aéronautique acquise en 2015[20] ;
  • Fives Itas, anciennement Itas, entreprise italienne spécialisée dans la conception et la fourniture de systèmes de combustion pour les secteurs du gaz et du pétrole, acquise en 2014 ;
  • Fives OTO, anciennement OTO Mills, entreprise italienne spécialisée dans la conception et la production de tubes d'acier et de systèmes d'automatisation pour l'industrie sidérurgique, acquise en 2013 ;
  • Fives Machining Systems Inc., anciennement MAG Americas, entreprise américaine rachetée au groupe allemand à capitaux américains MAG, fabricant de machines-outils pour l'industrie automobile et aéronautique[21], de Forest-Liné Industrie, et de ses deux sites de la Somme et de l'Aveyron, acquise en 2013[22] ;
  • Fives Stein, anciennement Stein Heurtey (France), entreprise française spécialisée dans la thermique industrielle pour la production de verre et d'acier (verre plat, équipements thermiques industriels), acquise en 1987. Elle devient Fives Stein en 2007. Elle fournit des équipements tels que four de fusion de verre, bain d'étain et étenderie aux verriers mondiaux (Saint Gobain, Pilkington, Guardian, Euroglas, Fuayo, Yaohua, etc) ;
  • Fives ProSim, anciennement ProSim, entreprise française spécialisée dans l'édition de logiciels de simulation et d'optimisation des procédés industriels, acquise en 2023[23].

Métiers[modifier | modifier le code]

Fives conçoit et réalise des machines, des équipements de procédé et des lignes de production dans les secteurs industriels de l'acier, de l'aéronautique et de l'usinage de précision, de l'aluminium, de l'automobile, de l'industrie manufacturière, du ciment et des minéraux, de l'énergie, de la logistique et du verre. Les principaux domaines d'intervention demeurent le ciment, le sucre, l'acier et l'aluminium[2].

Ses métiers vont du bureau d'études, à la conduite de projets, en passant par les métiers sur chantier, les fonctions commerciales et avant-projets.

En 2019, le groupe se diversifie avec des machines-outils, de l'assemblage d'équipements, des lignes d'assemblage, des systèmes de manutention, de l'impression 3D, une activité logistique, pour différents secteurs d'activité (aéronautique, automobile, commerce électronique, etc.)[2].

Implantation géographique[modifier | modifier le code]

Le siège social du groupe est situé à Paris[2].

En 2019, le groupe emploie 8 500 salariés dans une trentaine de pays dont 4 000 en France, dont un gros tiers dans le département du Nord, où se trouve l'entreprise Fives ECL (Ronchin), le centre de recherches de l'entité ciment à Noyelles-lès-Seclin, le bureau d'études à Villeneuve-d'Ascq[2].

Le groupe se développe sur le marché mondial des équipements industriels, le chiffres d'affaires multiplié par six entre 2000 et 2019 est presque entièrement réalisé à l'international[2].

Enjeux liés à la décarbonation[modifier | modifier le code]

Fives réalise ses activités dans des secteurs industriels qui demandent une grande quantité d'énergie (acier, aluminium, ciment, sucre), l'industrie lourde étant une source importante de CO2[24].

Dans le contexte des accords de Paris sur le climat et dans sa stratégie RSE, le groupe cherche à décarboner ses activités, notamment par des économies d'énergie, du gain d'efficacité énergétique, des nouvelles technologie, l'électrification des usages fossiles ou par l'utilisation de l'hydrogène[25],[26],[27].

L'Imoca Fives-Lantana Environnement de Louis Duc.

Sponsoring voile[modifier | modifier le code]

Dans le cadre de sa stratégie marketing, le groupe Fives sponsorise le voilier Imoca Fives-Lantana Environnement.

Le skipper Louis Duc participe aux courses océaniques en solitaire ou en double, comme la Route du Rhum, la Transat Jaques-Vabre et le Vendée Globe[28],[29].

Réalisations historiques[modifier | modifier le code]

Réalisations principales[modifier | modifier le code]

Pont Alexandre-III à Paris

Parmi les réalisations principales de « Cail » et « Fives-Lille », on trouve notamment :

Le groupe exporte à l'international : locomotives pour la Russie, le Brésil, la Côte d'Ivoire, la Chine, ponts en Égypte, Russie, Roumanie, Portugal, sucreries pour le Brésil, l'Argentine, l'Indonésie, Cuba, la Russie, l'Afrique.

Production de locomotives[modifier | modifier le code]

En tant que constructeur de matériel ferroviaire, Fives a livré pour[réf. souhaitée] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Site officiel
  2. a b c d e f g h et i Yannick Boucher, «Le groupe Fives pousse les feux de sa différence industrielle », dans La Voix du Nord, 12 juillet 2019, p. 41.
  3. « Groupe d’ingénierie industrielle, Fives conçoit et réalise des machines, des équipements de procédé et des lignes de production pour les plus grands industriels mondiaux. », sur Fivesgroup.com,
  4. « La Caisse de dépôt et placement du Québec et Investissements PSP », sur Fives Group (consulté le )
  5. Anne Calitte, « Cail, constructeur de locomotives », Revue du Nord,‎ (lire en ligne)
  6. Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France, Par Jean Lambert-Dansette;Publié par L'Harmattan; (ISBN 2738498825 et 9782738498823)
  7. Parent, Schaken, Caillet et Cie
  8. a et b Société de l'industrie minérale (France), Bulletin trimestriel, (lire en ligne)
  9. Eugène Dejonc, ancien chef d'atelier de l'École des arts et des mines, contremaître des Maisons Cail, Bréguet, M. C. Codron, ingénieur, professeur à l'Institut industriel du Nord, lauréat de l'Académie des sciences et René Champly, ingénieur-mécanicien, La Mécanique pratique. Guide du mécanicien. Procédés de travail. Explication méthodique de tout ce qui se voit et se fait en mécanique (réimpr. 6e édition augmentée, par René Champly, ingénieur-mécanicien)
  10. photographie de l'usine de Givors
  11. Fond FIVES-CAIL-BABCOCK des Archives Nationales du Monde du Travail, Roubaix
  12. http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/camt/fr/egf/donnees_efg/1991_005+1994_001+1994_016+2001_010+2002_036/1994_001_INV.pdf
  13. https:[1]
  14. *Bernard Desjardins. Le Crédit lyonnais, 1863-1986: études historique, Droz, Paris, 2003
  15. « histoire-entreprises.fr/he-le-… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  16. « Usines Babcock & Wilcox à la Courneuve », sur Seine-Saint-Denis tourisme (consulté le ).
  17. « Fives DMS, un retour aux sources », sur Fives Group, (consulté le )
  18. « Automatisation de process industriels - Fives Syleps, supply chain management », sur Fives Syleps (consulté le )
  19. (en-US) Aurélien Mouliets, « Global Metal Additive Manufacturing Solutions », sur AddUp (consulté le )
  20. (en) « Engineering | Fives Lund LLC | Seattle, WA », sur Fives Lund LLC (consulté le )
  21. [2]
  22. [3]
  23. « Fives rachète ProSim », L'Usine Nouvelle,‎ (lire en ligne)
  24. En 2014, l'industrie (et en particulier l'industrie lourde) est responsable d'environ 20% des émissions de CO2 dans le monde. Article détaillé : Émission de dioxyde de carbone#Émissions anthropiques.
  25. « « La décarbonation passe par des innovations de rupture », lance Frédéric Sanchez, président de Fives », L'Usine Nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. « Décarbonation : Pochet choisit Fives pour son premier four électrique », sur Premium Beauty News (consulté le )
  27. « Décarbonation de l'industrie : entre volontarisme et complexité (1/4) », sur Actu-Environnement, (consulté le )
  28. « Louis Duc boucle la transat Jacques Vabre à la 14e place, 2e des Imoca "ancienne génération" - France Bleu », sur France Bleu et France 3, (consulté le )
  29. « Fives - Lantana Environnement. Louis Duc : "La Transat Jacques Vabre est une étape vers le Vendée Globe" », sur lamanchelibre.fr (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Desjardins . Le Crédit lyonnais, 1863-1986: études historique, Droz, Paris, 2003 Lire en ligne
  • Joseph DUBOIS, Les Locomotives du Nord, histoire de Fives-Lille-cail et des constructeurs ferroviaires du Nord, édition Publi-Nord, (ISBN 9782902970025), 1983 ;
  • La Société de l'Industrie Minérale, Visite aux Ateliers de la Compagnie de Fives-Lille à Fives-Lille, Bulletin de la Société de l'Industrie Minérale, p: 352–367, 1877 Lire en ligne ;
  • Catalogue de références Fives-Lille
    • Compagnie de Fives-Lille, Ateliers de construction à Fives-Lille (Nord) et à Givors (Rhône) ; Ponts, charpentes et constructions diverses, vol. 1 vol. (95 f. de pl.) : ill., Paris, Imp. Lemercier & Cie (présentation en ligne, lire en ligne)
    • Compagnie de Fives-Lille, Ateliers de construction à Fives-Lille (Nord) et à Givors (Rhône) ; Appareils mécaniques divers et locomotives, vol. 1 vol. (65 f. de pl.) : ill., Paris, Imp. Lemercier & Cie (présentation en ligne, lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]