Finale (échecs)

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Au jeu d'échecs, la finale « commence quand la réduction du matériel rend le danger de mat immédiat suffisamment faible pour que les rois sortent de leur retraite et participent au combat[1] ». Il est difficile de lui fixer des limites précises, et certaines parties ne connaissent pas cette dernière phase, car elles s'interrompent plus tôt (par mat, abandon, ou nulle précoce).

Bien qu'elles soient souvent négligées ou redoutées par les joueurs amateurs, les fins de partie constituent un aspect très intéressant du jeu d'échecs, aussi bien sur les plans technique, didactique ou artistique, souvent étroitement mêlés. Publiée depuis 1982 et régulièrement mise à jour, l'Encyclopédie des finales d'échecs présente un classement systématique des finales : le code ECE et tente de présenter un panorama exhaustif des finales : 5 volumes publiés et 9000 positions analysées. Depuis, le monde des finales est devenu un espace de recherche privilégié pour les ordinateurs.

Sur le plan technique, une connaissance mininale des finales est nécessaire pour déterminer s'il vaut encore la peine de poursuivre la partie ou non, par exemple. De nombreux pédagogues — à commencer par Siegbert Tarrasch — considèrent d'ailleurs que l'apprentissage du jeu d'échecs doit commencer par l'étude des finales. La seconde justification d'une connaissance, au moins minimale, c'est de permettre au joueur de concrétiser l'avantage matériel ou positionnel qu'il a acquis.

Finales élémentaires[modifier | modifier le code]

Roi et pièce(s) contre roi seul[modifier | modifier le code]

Thème de la promotion d'un pion[modifier | modifier le code]

Finales plus avancées[modifier | modifier le code]

abcdefgh
8
cercle noir sur case noire b6
cercle noir sur case blanche g6
cercle noir sur case noire c5
cercle noir sur case blanche f5
cercle noir sur case blanche a4
cercle noir sur case noire d4
cercle noir sur case blanche e4
cercle noir sur case noire h4
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Roi et deux cavaliers contre roi et pion attardé : Positions de la ligne de Troitsky (avancement maximum du pion noir selon la colonne où il se trouve) quand les Blancs ont les deux cavaliers et les Noirs le pion.
  • Autres finales de pions
  • Roi et dame contre roi et pion (en)
  • Roi et tour contre roi et pion
  • Roi et cavalier contre roi et pion
  • Roi et deux cavaliers contre roi et pion attardé (en) : Le pion sert à éviter le pat en permettant au camp perdant de jouer. Cette finale est gagnable au moins en théorie si le pion du camp faible (disons les Noirs) n'est pas trop avancé mais elle est très difficile (dans le pire des cas elle nécessite 115 coups, mais n'oublions pas que le décompte redémarre à chaque mouvement de pion) aussi la plupart des grands-maîtres ne l'étudient plus, préférant se contenter de la nulle dans ce cas-ci, et garder en mémoire des positions plus souvent rencontrées. La méthode de gain consiste à repousser le roi noir dans un coin avec le roi et un cavalier, le pion étant bloqué par l'autre cavalier, puis à amener le second cavalier pour mater. Si le pion est sur la ligne de Troitsky (ci-contre) il arrive à dame mais n'a pas le temps d'empêcher le mat[2].

Autres finales[modifier | modifier le code]

Les autres finales peuvent être extrêmement ardues.

Finales et informatique[modifier | modifier le code]

Finales artistiques[modifier | modifier le code]

A. A. Troitzky[3]
abcdefgh
8
Fou blanc sur case noire b8
Fou blanc sur case noire f8
Fou blanc sur case noire h8
Fou blanc sur case noire c7
Pion noir sur case blanche a6
Fou blanc sur case noire h6
Roi noir sur case blanche b1
Roi blanc sur case blanche d1
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Les Blancs jouent et gagnent[4]

Certains problèmes d'échecs, en particulier les miniatures, peuvent être considérés comme des positions de finales, la différence avec les études résidant dans le fait qu'il suffit de quelques coups pour infliger le mat. Voici une composition où les Blancs parviennent à mater leur adversaire avec cinq (!) Fous de même couleur et aucune autre pièce légère :

Spécialistes des finales[modifier | modifier le code]

La quasi-totalité des GM sont des connaisseurs des finales, mais certains y ont fait valoir une maîtrise exceptionnelle. Parmi lesquels

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Michel Drouilly, Les fins de parties, éd. Hatier, coll. Échecs : Technique et analyse, 1982, (ISBN 978-221805-857-8), p. 9.
  2. Karsten Müller et Frank Lamprecht, Fundamental Chess Endings [« Finales d'échecs fondamentales »],  : « If the pawn is securely blockaded by a white knight no further down than the line, then Black loses, no matter where the kings are. » (Si le pion est fermement bloqué par un cavalier blanc, pas plus bas que la ligne, alors les Noirs perdent quelle que soit la position des rois).
  3. Aldo Haïk et Carlos Fornasari, Les échecs spectaculaires : les 150 plus beaux coups, Petite Bibliothèque Payot, , 268 p. (ISBN 978-2-228-89188-2), p. 234.
  4. Solution : 1. Fce5 a5 (1…Ra2 2. Rc2 revient au même) 2. Fa1 a4 3. Fbe5! Ra2 4. Rc2 a3 5. Rc3! Rxa1 (ou encore plus directement 5…Rb1 6. Rb3 a2 7. Rc3! Rxa1 8. Rc2 mat) 6. Rb3+ Rb1 7. Fa1!! a2 8. Rc3! Rxa1 9. Rc2 mat.

Bibliographie[modifier | modifier le code]