Fila Brasileiro

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Fila Brasileiro
Fila brasileiro de robe fauve
Fila brasileiro de robe fauve
Région d’origine
Région Drapeau du Brésil Brésil
Caractéristiques
Taille de 65 à 75 cm (M) et de 62 à 75 cm (F)
Poids de 50 à 70 kg (M) et de 40 à 65 kg (F)
Nomenclature FCI
  • groupe 2
    • section 2
      • no 225

Le Fila brasileiro est un chien de type molossoïde originaire du Brésil[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Plusieurs théories tentent d'expliquer la présence du Fila Brasileiro au Brésil. Toutes les recherches effectuées n’ont aucune base zootechnique en raison de l’absence de documentation concrète. Toutefois, dans la recherche effectuée dans les plus grandes bibliothèques historiques du « Nord-est » et du « Sud-est » du Brésil, nous pensons que l'actuel chien Fila Brasileiro est entré au Brésil par l’État de Pernambouc, amené par les flamand-hollandais de la Compagnie des Indes Occidentales et des ramasseurs en Angleterre. Ils ont dominé le Nordeste brésilien des années 1630 jusqu’à 1654, lorsqu’ils furent expulsés par les nationaux brésiliens. Le chien de Fila est défini en ancien portugais comme étant un chien de grande taille, agressif et vulgaire. En d’autres termes, il s’agit là de la caractéristique principale du chien molosse. Chien de « Fila », ou « filhar », désigne un chien qui attrape sa proie et ne la lâche pas. C’est un chien qui a pour vocation la garde. Il n'y a pas de documentation suffisante et convaincante qui prouve une importation de chiens ancêtres du Fila par les portugais, anglais, français ou africains, peuples ayant participé activement à la colonisation du Brésil.

Nous retrouvons vers le XVIIe siècle, dans le centre du Brésil, la mention d’un chien de Fila dans deux registres, "Voyage du naturaliste et polyglotte anglais capitaine Richard F. Barton" (Par exemple, dans le Rio Sabara, à Santa Luzia, Minas Gerais, dans la vallée du rio São Francisco : « Nega », une chienne Mastiff, ressemblait à un jaguar, et se montrait très agressive lorsqu’elle se retrouvait attachée et aboyait furieusement comme si on l’avait enfermée dans une cage. Elle inspirait de la terreur à ceux qui la voyaient pour la première fois et se rendait très utile. Ainsi, pratiquement tous les hommes voyageaient avec des chiens féroces.) ainsi que celui d'un des plus fameux naturalistes, Maximilian, prince de Wied-Neuwied. Celui-ci, qui voyageait à travers le Brésil vers le début du XIXe siècle, juste après que le roi portugais Jean VI ait ouvert les ports du Brésil, permettant ainsi la libre entrée des étrangers, relate et montre deux gravures : la première représente des chiens de Fila appelés également Cabeçudos, Onceiros ou Boiadeiros encerclant un bœuf et autour des vachers à cheval étant habillés de cuir, comme dans le Nord-est. Dans la seconde gravure, un jaguar sur un arbre, harcelé par des chiens de Fila. Tous les chiens ont les oreilles coupées. Maximilian relata le fait au sud de Bahia, à la frontière de Minas Gerais. Le chien de Fila a été localisé, pénétrant le Brésil par l’état de Pernambuco, en suivant le fleuve Francisco, il arriva à l’État de Minas Gerais. Grâce à la présence de colonisateurs descendants d’Européens, qui ont apprécié le Fila et lui trouvèrent une utilité appréciable, lui donnèrent une alimentation laitière, alors disponible, qui permit la survie du chien. Naturellement, un cycle s’est formé qui favorisa la survie du Fila et impliquant les relations à la forêt, aux jaguars, à l’Homme, au bétail et pour finir, au chien de Fila.

Voilà l’évolution, en presque 5 siècles, de l’actuel Fila Brasileiro. De fait, les éleveurs sélectionnèrent des molosses de différentes races et origines, jusqu’à la formation du chien « Cabeçudo » ou du Fila Brasileiro. La diversité génétique est la base de la sélection du chien de Fila par l’homme brésilien. Il y eut des objectifs, des moyens et des finalités. Des témoins d’écrivains, cynophiles, chasseurs, fermiers, vendeurs ambulants de fermes et des historiens sont objectifs et réalistes et leurs citations sont authentiques. À partir du XVIIe siècle, l’homme vivant au Brésil avait nécessairement besoin de chiens de grande taille pour chasser des animaux extrêmement agressifs, comme les jaguars et autres animaux moins agressifs, mais plus imposants et intelligents comme les cervidés. Ils sélectionnèrent des chiens molosses rencontrés dans le pays. Spécialement dans le Nordeste, l’Oeste et le Sudeste, il y eut un mélange du même groupe de races. L’actuel Fila Brasileiro est un chien résultant de croisements avec des chiens « hound ». Le noyau de formation de la race est constitué de grands chiens molosses ou « chiens anglais » amenés par les flamands-hollandais. Cette race sert les intérêts de l’homme et c’est la raison pour laquelle au Brésil, le chien de Fila s’est adapté face à de nouvelles tâches et fonctions demandées. Ainsi, au XVIIe siècle, lorsqu'au Nordeste, les hommes entraient par le Rio S. Francisco, ils avaient besoin de chiens robustes avec une morsure puissante et violente, du courage pour affronter les centaines de jaguars qui y étaient disséminés. Progressivement la sélection s’effectua, le Fila servit pour la conduite du bétail ou en d’autres termes de « cabeçudo-boiadeiro » où l’on exigeait plus de vitesse. Plus tard, avec la disparition de grandes meutes de chiens et de la disparition des jaguars, il fut plus difficile de nourrir ces grands chiens molosses. Nécessairement, on sélectionna ou plutôt la nature sélectionna des chiens plus réduits. Nous pouvons donc voir dans d’anciennes photos des chiens de Fila maigres, hauts sur pattes et avec une tête plus effilée. Pour être plus efficace à la chasse, on les croisa avec différents Perdigueiros portugais pour améliorer l’agilité, la vitesse et le flair. La nécessité pour l’homme de chasser fit croiser leurs chiens de molosse avec des chiens nommés de « hounds », comme les fox-hounds, les lévriers, les Boodhounds. Récemment, au XXe siècle, on croisa avec le « dinamarques »-dogue allemands- pour lui donner une plus grande taille. On remarque que l’homme ayant sélectionné le Fila, a toujours eu en vue de maintenir le caractère et l’aspect molossoïde du Fila tout au long de la sélection.

Utilisation[modifier | modifier le code]

Le chien de Fila a commencé à être utilisé au Brésil où il était destiné à la poursuite de soldats déserteurs et d'esclaves.

Amenés par les Hollandais de la compagnie des indes occidentales, où dans un document portugais de 1631, on fait état de chiens de « Fila » qui sont des "engelssen Doggen" ou dogue de forte race (en France), croisement de Mastiff avec des Bulldogs. À la fin des guerres, on a ensuite abandonné l'utilisation de Filas pour les reconvertir en chiens de ferme (fazenda), ce dernier était destiné à la garde, à la conduite de bétail et à la surveillance de la ferme la journée. De nuit, le Fila était lâché afin de surveiller la ferme et de contenir les esclaves. Lorsqu'un esclave s'échappait, on utilisait les Filas pour le rattraper sans le tuer car l'esclave était considéré comme précieux. Le Fila est un chien typiquement molossoïde et considéré comme chien de bouvier "boiadeiro", c'est le véritable Fila. Un autre type de Fila issu de croisement avec des chiens de chasse afin de donner des qualités pour la chasse est considéré comme un croisement. Ce sont plus souvent des Filas croisés avec des perdigueiros, pour alléger sa morphologie.

Son expansion[modifier | modifier le code]

En 1946, le premier standard de race du Fila Brasileiro est élaboré par Paulo Santos Cruz, Erviw Valdemar Rathsan et João Ebner. En 1951, la première publication officielle du premier standard de race du Fila Brasileiro est faite dans la revue commémorative du Kennel Clube Paulista (KCP).

En 1968, la race Fila Brasileiro est reconnue par la Fédération cynologique internationale (FCI) sous la direction du président du Brasil Kennel Clube (BKC) de l’époque et qui fut président de la FCI, Antonio Barone Forzano.

En 1975, un second standard de race du Fila Brasileiro est conçu par une majorité d’éleveurs propriétaires de Filas. Ce sont les premiers juges spécialistes de la race qui sont formés par le BKC, par les deux présidents des deux premiers clubs spécialisés de la race Fila Brasileiro. Ce sont les seuls à exister au Brésil, dans les États de RJ et SP, par le président du BKC, par les juges de groupes et juges "all rounders". Un premier règlement national est constitué, ainsi qu’un règlement national d’élevage de la race Fila Brasileiro et une première publication de livre sur le Fila Brasileiro, écrit et publié en édition indépendante par João Batista Gomes, premier président du Clube Paulista do Fila Brasileiro, éleveur et juge spécialisé de Filas Brasileiros, propriétaire de l’élevage « Canil Sete Barras ».

En 1976, il y a une publication nationale du second standard de race du Fila Brasileiro et du Règlement National avec l’appui de Purina.

En 1978, Paulo Santos Cruz perd par votes démocratiques aux élections de président du Clube Paulista do Fila Brasileiro, mais se console en devenant coordinateur général d’une certaine commission appelée Cafib : Comissão de Aprimoramento da Raça Fila Brasileiro, dont l’orgueil et la vanité de Paulo Santos Cruz sont caractérisés. Paulo Santos Cruz décide de créer la Cafib, club de l’état de São Paulo, et demande l’appui de la BKC, entité responsable de la généalogie et de l’enregistrement des naissances au Brésil et affiliée à la FCI qui refusera la demande. Devant un tel refus, Paulo Santos Cruz initie, avec un petit groupe de sympathisants, une guerre politique principalement à ceux qui ne l’ont pas élu au CPFB.

En 1979, il commencera par des publications diffamantes qui viseront à démoraliser « l’adversaire » en listant des chiens Filas Brasileiros de grande renommée et appartenant à des ennemis de Paulo Santos Cruz, qualifiés comme des chiens métis et impurs. Il dénoncera ainsi 3 chiens que lui-même avait classés comme étant les meilleurs de la race alors qu’il était juge spécialisé de la race. Les annales de l’histoire du Fila au Brésil recensent des Filas ayant la même lignée des chiens cités en liste noire par Paulo Santos Cruz, mais qui ont été étrangement oubliés, car appartenant à des partisans de la Cafib et souteneurs de Paulo Santos Cruz. Malheureusement, l’orgueil de Paulo Santos Cruz engendra une guerre de clubs et une persécution du Fila impur qui n'était fondé que sur les ambitions politiques de Paulo Santos Cruz, et cela en dépit de la race. Par conséquent, plusieurs éleveurs furent dénoncés injustement d’élever des Filas métissés et impurs, et dénonçant ainsi plusieurs éleveurs de Filas Brasileiros. Cette année-là, la CBKC est créée et devient l’entité nationale de la cynophilie au Brésil, affiliée à la FCI et succédant à la BKC au niveau national. Andrea Blumen publie un livre sur la race Fila Brasileiro, il s’agit du second livre écrit en portugais sur cette race.

En 1981, le docteur Procopio do Valle publie un livre : O grande Livro do Fila Brasileiro. Il s’agit là de la plus grande œuvre de référence sur la race Fila Brasileiro et qui relate la véritable et récente histoire de la race. Parallèlement, à la publication de ce livre, la Cafib commence à montrer quelques ruptures internes.

En 1982, la race Fila Brasileiro bat des records en nombre d’enregistrements de naissances au niveau national, elle devient la race numéro 1 au Brésil et la race la plus représentée sur le plan national.

En 1983, le troisième standard de race est élaboré avec la participation d’une majorité d'éleveurs, de propriétaires, de juges spécialisés de la race, de groupes et "all rounders", présidents de différents clubs de Filas affiliés à la CBKC.

En 1984, la FBCA « Fila Brasileiro Club of America» est créée aux États-Unis par Clélia Kruel, membre fondatrice.

En 1986, Roméro Da Costa Machado commence la publication de plusieurs articles dans la revue Cães & Cia, démontrant la véritable identité de la Cafib en prouvant que Paulo Santos Cruz avait des Filas noirs et qu’il produisit des Filas bringés sombre avec une robe noire et un peu de rayures fauves. Une nouvelle impulsion s’initia alors dans la Cafib et le Clube de Aprimoramento do Fila Brasileiro se termina peu de temps après.

En 1988, le premier livre sur la race Fila Brasileiro écrit en anglais par Clélia Kruel est publié.

En 1992, un second ouvrage écrit par Clélia Kruel en anglais est publié. Le deuxième club spécialisé dans la race Fila Brasileiro est créé aux États-Unis, la FBA – Fila Brasileiro Association – par Clélia Kruel avec pour présidente et pour la première fois une Brésilienne.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Ce chien est imposant, mais a tout de même de bonnes proportions.

Il a une robe de couleur uniforme (sauf le blanc, le gris souris, le noir et feu et le bleu, qui sont interdites). Il est souvent bringé avec une raie foncée ou claire. Il a un masque noir et des tâches blanches sur les pattes, la poitrine ou sur la pointe de la queue sont tolérées à condition de ne pas dépasser le quart de la robe[3].

Il possède une tête massive et un museau puissant avec une truffe assez large. Le Fila a de grandes oreilles en V tombantes et des yeux de taille moyenne en amande. « Le cou doit être fort et pourvu d'un fanon. Le corps est assez long, la poitrine large et bien descendue ; la croupe est un peu plus haute que le garrot. Les membres sont assez longs, mais forts, la queue dépasse la pointe du jarret. » (LAROUSSE DU CHIEN ET DU CHIOT édition 2006).

Fila brasileiro bringé

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Fila brasileiro : caractère et éducation - Ooreka », sur Ooreka.fr (consulté le )
  2. « Le Fila Brasileiro : caractère, origine, conseils d'élevage, santé », sur Binette & Jardin (consulté le )
  3. « FILA BRASILEIRO », sur www.fci.be (consulté le )