Fernand Ledoux

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Fernand Ledoux
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Fernand Ledoux en 1941 (photo studio Harcourt)
Naissance
Tirlemont, Belgique
Nationalité Drapeau de la Belgique Belge (d'origine)
Drapeau de la France Française (naturalisé)
Décès (à 96 ans)
Villerville, France
Profession Acteur
Films notables La Bête humaine
Volpone
Goupi Mains Rouges
Les Visiteurs du soir
Papa, maman, la bonne et moi
Fernand Ledoux à Deauville (Calvados, France) en janvier 1992.

Fernand Ledoux est un acteur français d'origine belge, né à Tirlemont, en Belgique, le , mort à Villerville (Calvados), le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Son arrière-grand-père paternel était cocher de Napoléon Ier et, après les adieux de Fontainebleau, il partit vivre en Belgique où il fit souche[1].

Jacques Joseph Félix Fernand Ledoux, de son nom de scène Fernand Ledoux, est le fils de Joseph Ledoux, grossiste en vins belge, et d'une Française, Florentine Loos[2], fille de dentellière. Il fait ses études au collège de Tirlemont, puis au petit séminaire de Saint-Trond. Fernand Ledoux était bilingue, maîtrisant parfaitement le français et le néerlandais. Il a 17 ans quand éclate la Grande guerre.

Fernand Ledoux choisit la nationalité française de sa mère et, pendant la Première Guerre mondiale, s'engage dans l'infanterie. Il termine la campagne comme sergent mitrailleur.

Après l'armistice, en 1919, il arrive à Paris et commence à suivre les cours de Raphaël Duflos au Conservatoire national d'art dramatique. Il y obtient un deuxième prix de comédie. Il débute ensuite dans de petits rôles, en particulier à la Comédie-Française où il est engagé en 1921 par Maurice de Féraudy pour des petits rôles (on disait alors coryphée). Il y débute en tenant le rôle d'un paysan dans Monsieur de Pourceaugnac. De 1931 à 1942, il est sociétaire de la Comédie-Française.

Bien que ce soit le cinéma qui l'ait rendu populaire, avec près de 80 films tournés, il est avant tout homme de théâtre.

Jacques Feyder, qui l'a remarqué au Conservatoire, lui offre son premier rôle au cinéma dans La Faute d'orthographe en 1919. Il l'engage à nouveau dans L'Atlantide en 1921. On le remarque particulièrement dans La Bête humaine de Jean Renoir en 1938, et en 1941 Maurice Tourneur lui donne un très beau rôle de personnage ombrageux dans Volpone.

Entre-temps, en 1938, Pierre Dux, Fernand Ledoux et Alfred Adam ont ouvert un cours de théâtre dans un studio au dernier étage du Théâtre Pigalle.

Le , il est en mer au large de Dakar quand la radio du bord annonce le déclenchement de la guerre. Il revient à Paris, mais, âgé de 42 ans, il n'est pas mobilisable. Souhaitant se battre, il s'engage en avril 1940 dans le 212e régiment régional de Fontainebleau, d'où la retraite l'entraînera avec son corps jusqu'au village de Coudures dans les Landes[1].

En 1942, il cesse ses activités à la Comédie-Française pour éviter de jouer devant l'occupant, et se consacre exclusivement au cinéma. Cette même année, il est remarquable dans Goupi Mains Rouges de Jacques Becker et dans Les Visiteurs du soir de Marcel Carné.

En , après la Libération, il fut inquiété un temps par la résistance, car il avait participé aux films de la compagnie Continental, aux capitaux allemands. Mais il fut rapidement prouvé que cette participation était purement professionnelle et non politique. Entre 1940 et 1945, Fernand Ledoux fut très populaire en France, et ces années correspondent sans doute à l'apogée de sa carrière d'acteur.

De 1950 à 1954, il revient à la Comédie-Française en tant que pensionnaire à statut spécial où il fait plusieurs créations saisissantes.

En 1956, il joue un rôle de Français moyen bougon, dans le film Papa, maman, ma femme et moi, avec Robert Lamoureux. De 1958 à 1967, il donne des cours de dramaturgie au Conservatoire national d'art dramatique. Il a notamment comme élèves Suzanne Flon, Claude Brosset, Guy Tréjan, Élisabeth Alain, Jacques Lassalle, Michel Duchaussoy et Jean-Paul Zennacker.

Il joue également dans quelques productions américaines, comme Le Jour le plus long en 1961, il interprète le rôle du professeur Charcot dans Freud, passions secrètes (film de John Houston,1962) et Le Jour d'après de Robert Parrish en 1964. Il tourne avec de grands réalisateurs comme Orson Welles, Jacques Demy (Peau d'âne (1970)), Claude Chabrol, et se retire des écrans après Mille milliards de dollars d'Henri Verneuil, en 1981. On le voit aussi dans de nombreux téléfilms. Il prit sa retraite en 1984.

Après la mort de l'acteur Charles Vanel, en 1989, il devient jusqu'à sa mort en 1993 le doyen des acteurs français. Comme pour Charles Vanel, entre 1989 et 1993, lors de ses anniversaires, il recevra la visite des équipes des journaux TV ou de la presse écrite, où il relatera ses souvenirs lors de reportages sur sa personne.

Fernand Ledoux se marie le avec Fernande Thabuy (1908 - morte en 1997), avec laquelle il a quatre enfants : Claude, Françoise, Thierry et Jacques[2].

Grand amateur de la côte normande, qu'il aimait peindre, il vécut à Pennedepie, puis à Villerville où il est mort à 96 ans. Il repose dans cette ville.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Comédie-Française[modifier | modifier le code]

Entrée à la Comédie-Française en 1921
Sociétaire de 1931 à 1942, réengagé pensionnaire de 1950 à 1954
383e sociétaire

Hors Comédie-Française[modifier | modifier le code]

Metteur en scène[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Journal "7 Jours" no 49 du 5 octobre 1941, page 8 : "En deux heures, à 50 ans (sic), dans son 407e rôle, Fernand Ledoux devient une grande vedette."
  2. a et b Who’s Who in France : dictionnaire biographique, Éditions Jacques Lafitte, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Olivier Barrot et Raymond Chirat, Noir et Blanc - 250 acteurs français du cinéma français 1930-1960, Paris, Flammarion, 2000, p. 335–338.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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