Famille monastique de Bethléem, de l'Assomption de la Vierge et de saint Bruno

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Famille monastique de Bethléem, de l'Assomption de la Vierge et de saint Bruno
Image illustrative de l’article Famille monastique de Bethléem, de l'Assomption de la Vierge et de saint Bruno
Messe au monastère de Beit Jamal (Israël).
Ordre religieux
Institut Ordre monastique
Type contemplatif
Spiritualité Type cartusienne
Règle Règle monastique
But Prière
Structure et histoire
Fondation 1951
Chamvres
Fondateur Odile Dupont
Abréviation Famille monastique de Bethléem
Autres noms Moines et moniales de Bethléem
Fin Contemplation et prière
Patron Notre-Dame-de-l'Assomption et saint Bruno le Chartreux
Site web www.bethleem.org
Liste des ordres religieux

La Famille monastique de Bethléem, de l'Assomption de la Vierge et de saint Bruno est un institut religieux de droit pontifical qui comprend une branche féminine et une branche masculine.

Elle a été fondée initialement en 1951 comme une fraternité dominicaine, « les petites sœurs de Notre-Dame de la Nativité », couramment appelée « Bethléem », avant que la communauté se sépare en 1971 de l'Ordre dominicain et se rapproche d'un modèle de vie semi-érémitique inspiré des chartreux, sans toutefois dépendre de leur Ordre.

Elle a pris un grand essor à partir des années 1970 dans le sillage des communautés nouvelles, sous l'influence du père Marie-Dominique Philippe. Une visite apostolique initiée en 2015 a révélé de graves dérives dans la communauté se traduisant par des abus de conscience et d'autorité aux conséquences délétères sur le psychisme de ses membres.

La fondatrice[modifier | modifier le code]

Odile Dupont
Fonction
Fondatrice
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Religieuse catholique, prieureVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Nom en religion
Sœur MarieVoir et modifier les données sur Wikidata
Ordres religieux
Ordre des Prêcheurs (-), Famille monastique de Bethléem, de l'Assomption de la Vierge et de saint Bruno (-)Voir et modifier les données sur Wikidata

Origines familiales[modifier | modifier le code]

La première prieure et fondatrice est Odile Dupont (1922-1999) issue d'une famille aisée du Havre. Elle est la fille aînée dans une fratrie de six enfants composée de quatre garçons et deux filles, dont les parents sont François Dupont (1887-1961) et Marie Thérèse Fanny Mathilde Caillard (1897-1984). Sa mère est issue d'une famille renommée d'entrepreneurs du Havre qui fabriquent des engins de levage[1],[note 1].

Elle est également connue sous le nom d’Odile Dupont-Caillard, qu’elle a elle-même popularisé, jugeant son patronyme trop banal[2]. De façon similaire, son frère, Jean-François Dupont (1918-2005) et son neveu adjoignent à leur nom celui de Danican dans leurs livres consacrés à la famille Philidor, une dynastie de musiciens. Ce patronyme emprunté à la grand-mère paternelle, Charlotte Danican Philidor (1861-1923) serait la francisation du nom écossais Duncan, dont Odile Dupont se sert volontiers pour souligner les origines britanniques d'un père idéalisé[3] qu’elle présente sous le nom de François Dupont-Danican[2]. Auteure d'une biographie d'Odile Dupont, Blandine de Dinechin[4] relève cette similitude et la rapproche de la propension de la fondatrice à rallonger le nom initial de sa communauté, « Bethléem », qui par la suite « s’anoblit avec plusieurs particules pour devenir la Famille monastique de Bethléem, de l’Assomption de la Vierge et de Saint Bruno »[5].

Contrairement à ce qu’affirme un ouvrage paru en 2005, qui recense des « figures de sainteté » du XXe siècle[6], elle n’est pas la cousine des dominicains Thomas et Marie-Dominique Philippe, même si ce dernier a joué un rôle éminent dans la vocation d'Odile Dupont, la fondation et le développement de la Famille monastique de Bethléem[7].

L’influence dominicaine[modifier | modifier le code]

La vie religieuse tient une place importante dans la famille Dupont. Le père est oblat bénédictin de la Pierre-qui-Vire, la mère tertiaire dominicaine[3]. Avec ses parents, Odile Dupont fréquente le couvent dominicain du Très Saint-Rosaire[8] au Havre. Marie-Dominique Philippe est un ami de la famille[9], de même que l'oncle de ce dernier, Thomas Dehau qu'elle a connu enfant[10]. Elle est scolarisée au collège des Ormeaux[11] tenu par des dominicaines[12]. Sa scolarité terminée, elle entreprend des études d’infirmière à l'école Chaptal à Paris[Bm 1]. Son goût pour la mystique, qu’elle partage avec son père, auquel la lie une relation jugée fusionnelle, la conduit vers une vocation religieuse[3].

Trois dominicains accompagnent cette vocation. Tout d’abord Marie-Dominique Philippe[9], que la tante d’Odile Dupont, Paule Caillard (1906-1948) lui fait rencontrer en 1942[13]. Paule Caillard, sœur Jeanne de la Croix en religion, est alors dominicaine au monastère de La Croix et de la Compassion d’Étiolles, à côté du Saulchoir, dont la prieure est Cécile Philippe, sœur de Marie-Dominique Philippe, condamnée en 1956 par le Saint-Office avec Thomas Philippe et son oncle dans l’affaire de l’Eau vive. Le dominicain Jourdain Bonduelle (1906-2003)[14], cousin de Marie-Dominique Philippe, élu prieur du couvent du Havre en 1945, suit également les débuts d’Odile Dupont dans la vie religieuse[12] ainsi que le dominicain Ceslas Minguet qu’elle rencontre en 1946, assigné au couvent du Havre, considéré par son Ordre comme instable et faisant partie des « mariolâtres »[15].

Débuts dans la vie religieuse aux Tourelles de Montpellier (1946-1950)[modifier | modifier le code]

Au vu de la complexité du parcours d'Odile Dupont durant cette courte période de quatre ans, sa biographe qualifie sa première vie religieuse de « chaotique »[16].

Odile Dupont entre en avril 1946 dans la congrégation dominicaine des Tourelles[17] à Montpellier et prend le nom de sœur Marie-Catherine[18],[19]. La congrégation, dont la prieure générale est mère Marie-Bernard Maistre, connaît alors de vives tensions internes et est placée sous la tutelle du père dominicain Vincent Héris, un proche de Thomas Philippe, son vice-régent au Saulchoir[20],[note 2].

Elle y entre comme sœur « auxiliaire », « une sorte d'oblature, un état hybride inventé pour elle seule. [...] Elle n'est pas religieuse à part entière » en raison de ses difficultés à suivre la Règle qui impose un lever de nuit qu’elle ne supporte pas[21]. Le diaire de la communauté évoque sa « profonde incertitude sur sa fixation définitive aux Tourelles. Sur le conseil du père Bonduelle, elle sollicite la grâce de faire profession quand même »[21]. Odile Dupont prononce ses vœux privés temporaires le 22 août 1948 et les renouvelle l'année suivante[22].

Ses difficultés d’adaptation[note 3] la conduisent en septembre 1949 à plaider en faveur d'une attitude « de miséricorde à l’égard des sujets ayant une vraie vocation, mais peu de santé »[23]. Marie-Dominique Philippe conseille à Odile Dupont de sortir temporairement de la communauté[22].

Séjour chez les dominicaines de Sainte-Marie (octobre 1949 - mars 1950)[modifier | modifier le code]

En octobre 1949, elle obtient de sa prieure l’autorisation de se rendre pour quelques mois en Suisse, à Bluche dans le diocèse de Sion, au sein de l’un des couvents des Dominicaines de Sainte-Marie ouvert un an plus tôt, qui adapte la vie contemplatives aux sœurs de santé fragile, comme se considère Odile Dupont[24]. Il s’agit d’une congrégation nouvelle fondée en 1942[25] par Marie-Renée Seuillot (1910-1969), sœur Marie-Renée du Christ en religion[26],[note 4]. Marie-Dominique Philippe prêche régulièrement des retraites à Bluche et exerce un ministère de confession « qui lui donne un accès très large aux couvents de la congrégation ».[27] En mars 1950, Odile Dupont essuie cependant un refus d’entrer dans la congrégation des Dominicaines de Sainte-Marie en raison de son noviciat à Montpellier qui la rattache aux Tourelles[24].

Ermitage au Perthus (avril - octobre 1950)[modifier | modifier le code]

En avril 1950, la prieure des Tourelles l’autorise à rejoindre au Perthus, dans les Pyrénées-Orientales[28],[6],[29],[note 5], une communauté des « ermites de Marie » d’inspiration cartusienne. Elle quitte l'habit dominicain[30]. En septembre 1950, Ceslas Minguet vient la chercher au Perthus afin de fonder avec elle l’« Ordre de la Sainte Vierge » dont le dominicain a conçu le projet quatre ans plus tôt en la rencontrant en 1946. Devant la résistance d’Odile Dupont, Ceslas Minguet intrigue auprès de l’évêque de Perpignan, Henri Marius Bernard, en cherchant à discréditer la communauté du Perthus afin de l’en faire sortir. Ceslas Minguet retourne finalement au Havre pour convaincre les parents d’Odile Dupont de rappeler leur fille dans sa communauté d’origine. De son côté, mère Marie-Bernard Maistre demande également à l’évêque d’intervenir : Odile Dupont, qui n’a pas affiché ses intentions d’être ou non relevée de ses vœux aux Tourelles, ne peut pas prétendre à un postulat au Perthus[31]. Après la visite de l’évêque qui lui demande de partir, Odile Dupont quitte l'ermitage fin octobre sans savoir où aller. Après un bref séjour de trois jours dans une fraternité du père de Foucauld à Montpellier, où l'on refuse de l’admettre, elle se présente aux Tourelles où elle est accueillie à nouveau par mère Marie-Bernard Maistre dans l’attente d’une solution quant à sa vocation religieuse[32].

L’Eau vive (novembre 1950 - début 1951)[modifier | modifier le code]

À l’approche du , date annoncée de la promulgation du dogme de l’Assomption par Pie XII, Ceslas Minguet depuis le Havre organise en quelques jours un pèlerinage pour Rome[33] financé par Mme Boudy, une commerçante havraise. Les parents d’Odile Dupont[6],[Bm 2] et leur fille Agnès sont du pèlerinage[34]. Cet événement est considéré comme fondateur par la Famille monastique de Bethléem[Bm 2]. Le trajet passe par l’Eau vive à Soisy-sur-Seine, où Ceslas Minguet est assigné depuis le début de l'année[35], afin d’emmener des résidents[Bm 3]. Sur le chemin du retour, après que le car a dépassé la frontière italienne, Ceslas Minguet, ayant appris qu’Odile Dupont a finalement quitté le Perthus et se trouve à Montpellier, téléphone à mère Marie-Bernard Maistre pour qu’Odile Dupont vienne rejoindre à Aix-en-Provence le car qui se dirige vers le Havre avec une étape à l’Eau vive pour ramener ses résidents. Il convainc facilement la prieure des Tourelles de l’envoyer au couvent de l’Épiphanie[36],[37], ouvert en 1947 pour servir d'hôtellerie à L'Eau vive, centre de formation créé un an auparavant par Thomas Philippe[38]. Odile Dupont y étudie[13] et y passe Noël 1950[37].

Or, c'est également en 1950 que mère Marie-Bernard Maistre commet avec Thomas Philippe des « actes impurs graves » selon sa déposition de 1956 au dominicain Paul Philippe (sans lien de parenté). Ce dernier, commissaire du Saint-Office chargé d'enquêter sur les abus de Thomas Philippe, a connaissance de rumeurs d'une « influence dangereuse [de Thomas Philippe] sur certaines religieuses [du couvent de l’Épiphanie] dont les noms sont malheureusement inconnus »[39]. L'une des victimes de Thomas Philippe à l'Eau vive, la première à l'avoir dénoncé en 1952, rapporte cependant avec précision le cas d'une dominicaine de l’Épiphanie entretenant un commerce sexuel avec Thomas Philippe[40],[41],[note 6].

Dans ces conditions, l'envoi d'Odile Dupont par mère Marie-Bernard Maistre au couvent de l’Épiphanie auprès de Thomas Philippe, dont elle connaît les « les frasques mystico-sexuelles » pour les partager avec lui, interroge sa biographe[42]. La question se pose de savoir si Odile Dupont elle-même y a échappé[9].

Ceslas Minguet, qui n'a pas renoncé à la création avec Odile Dupont d'un « Ordre de la Sainte-Vierge »[note 7], sollicite de mère Marie-Bernard Maistre sa sortie du couvent de l’Épiphanie[37]. Marie-Dominique Philippe, lui-même impliqué dans les agissements de son frère, encourage également Odile Dupont fin 1950[43] à créer une nouvelle fondation qui voit le jour au début de l'année 1951[44],[36].

Historique de la communauté[modifier | modifier le code]

Les dominicaines de Notre-Dame de la Nativité (1951-1971)[modifier | modifier le code]

Chamvres (1951-1954) : des débuts laborieux[modifier | modifier le code]

Les femmes pressenties pour former la fraternité religieuse qu'encouragent Ceslas Minguet et Marie-Dominique Philippe se désistent les unes après les autres. Il ne reste finalement qu'Odile Dupont et Hortense Djakeli[note 8] pour s'installer en février 1951[note 9] dans l'Yonne à Chamvres[19], dans la maison natale de Mme Boudy qui apporte une aide financière à la communauté naissante[43]. Elles sont rejointes par d'autres femmes, venues de l'Eau vive ou recrutées par Ceslas Minguet qui sillonne la France pour implanter ses « équipes du Rosaire ». Ce dernier s'attelle à la rédaction d'une règle communautaire et cherche l'appui du maître de l'Ordre dominicain, Emmanuel Suarez, qui lui recommande de s'adresser à l'ordinaire du lieu, Frédéric Lamy, évêque de Sens[10]. Au bout de quelques mois seulement, Odile Dupont est démise de sa fonction de prieure par l'évêque qui n'apprécie pas l'orientation cartusienne qu'elle souhaite donner à sa communauté après une rencontre avec un chartreux. Elle est remplacée par Geneviève Oury, sœur Myriam en religion, qu'Odile Dupont a connue aux Tourelles. Atteinte par la tuberculose, sœur Myriam doit cependant au bout de quelques mois céder sa charge à Odile Dupont qui redevient prieure[45].

Les « Petites sœurs dominicaines de Notre-Dame de la Nativité » reçoivent une approbation épiscopale le 4 août 1951. Les premières prises d'habit ont lieu le 22 octobre 1951[Bm 4]. Cette date est retenue pour le dixième anniversaire de la communauté le 22 octobre 1961[Bm 5]. À la fin de l'année 1951, elles sont quinze à vivre à Chamvres[46]. La communauté est érigée le 22 août 1952[47] en fraternité du Tiers-ordre des Prêcheurs par le père Albert-Marie Avril, Provincial de France des dominicains[Bm 4],[48].

En février 1954, selon le diaire de la communauté, « les conditions d'exiguïté des lieux de la maison de Chamvres dépriment manifestement les santés ». Plusieurs sœurs tombent malades et sont envoyées à Font-Romeu et à Dorres pour être soignées, dont la fondatrice et prieure qui doit s'absenter plusieurs mois pour subir une opération. Selon la biographe de Renée de Tryon Montalembert, entrée à Bethléem en 1954, dans cette « période de fondation, la communauté se cherche [et] traverse une crise »[49]. Un rapprochement de Paris est souhaité afin de « trouver moins difficilement [d]es professeurs de doctrine, [d]es médecins et [d]es conditions de travail rentables »[50].

Méry-sur-Oise (1954-1971) : une communauté en croissance[modifier | modifier le code]

Le 15 septembre 1954, les religieuses déménagent dans le hameau de Vaux à Méry-sur-Oise[19],[50]. La communauté est reconnue comme pieuse union[note 10] par l'ordinaire du lieu, Alexandre Renard, évêque de Versailles[Bm 6]. Ceslas Minguet en est l'aumônier et le confesseur jusqu'à son assignation quelques mois plus tard au couvent Saint-Dominique de Corbara en Corse, « qui sert à la province de France de lieu de relégation pour ses cas difficiles »[51], où a séjourné Thomas Philippe de décembre 1953 à septembre 1954[52], après son éviction de l'Eau vive en 1952[50]. Le référent de la communauté est le père Jourdain Bonduelle, qui a accompagné les débuts d'Odile Dupont dans la vie religieuse, puis à partir de 1959, le père Bernard-Marie Chevignard (1909-1996)[53],[54].

La communauté peut compter sur le soutien financier de l'« Association d'éducation populaire "Bethléem" », déclarée en préfecture le 30 septembre 1954, dont l'objet est l'« organisation à Chamvres et en tous autres lieux, de maisons d'accueil et de centres de retraites spirituelles »[55]. Propriétaire de la maison de Méry-sur-Oise, l'association de laïcs est vice-présidée, puis présidée à partir de 1959, par Jacques Oudiette (1906-1983)[note 11], inspecteur des Finances. La communauté tire son appellation courante « Bethléem » du nom de cette association qui « gère l'ensemble des responsabilités matérielles de la Fraternité »[Bm 7],[54]. Des ventes de charité annuelles sont organisées au profit de la communauté à l'hôtel Lutetia. La proximité de Paris favorise l'accueil de nombreux retraitants, dont des scolaires et des étudiants : 4000 sont accueillis annuellement[56].

Les premières fondations « de solitude » voient le jour[19] à Villeneuve-des-Escaldes (1959)[Bm 6] et Hautecour (1962)[57]. En 1960, la communauté compte vingt-cinq sœurs[56] ; en 1963, elles sont une quarantaine[58]. « La communauté se réfère à saint Dominique, son fondateur originel, et à Charles de Foucauld pour l'esprit et l'organisation de la vie courante. (...) Cet aspect se retrouve (...) dans le temps important consacré à l'adoration et à la solitude, ainsi qu'à la prière commune et privée (et) dans la simplicité et la pauvreté de leur vie quotidienne. »[59] Deux fraternités d'étudiantes voient le jour en 1968 à Paris et à Fribourg en Suisse[19],[60].

La communauté de Bethléem s'installe en 1971 dans la forêt de Nemours sur la route de Poligny[19].

Les moines et moniales de Bethléem (1971- )[modifier | modifier le code]

Monastère de Currière-en-Chartreuse

Les sœurs de Bethléem se séparent de l'Ordre dominicain dont elles dépendent en 1971[29] jugeant « que la vie dominicaine n'avait pas un caractère suffisamment monastique et que "l'ouvriérisme" marquait trop certains de ses représentants »[19]. Elles deviennent la « communauté monastique de Bethléem » et gardent ce nom (sans l'adjonction plus tardive « de l'Assomption de la Vierge ») au moins jusqu'en mai 1978[29].

Le tournant pseudo-cartusien[modifier | modifier le code]

À partir de 1974, sœur Marie Dupont donne une orientation nouvelle à sa communauté. Avec la mise à disposition en 1973 par l'Ordre des Chartreux de la Chartreuse de Currière à Saint-Laurent-du-Pont pour accueillir des retraitants souhaitant faire une expérience de la solitude, la communauté monastique de Bethléem s'oriente progressivement vers une vie monastique de style semi-érémitique[28]. Cette orientation cartusienne avait été préparée par des rencontres annuelles avec l'Ordre pendant plus de 10 ans, à partir de l'entrée en 1960 dans la communauté de la sœur d'un religieux chartreux[29]. Totalement acquis à la cause de sœur Marie Dupont, Dom André Poisson, ministre général des Chartreux (1967-1997) et prieur de la Grande Chartreuse, se rend fréquemment à Currière et écrit leur règle « en déguisant celle des Chartreux ». Il permet sur place la construction d'ermitages et offre à la communauté des monastères désertés par les Chartreux, faute de vocations, au grand dam des moniales chartreuses qui s'estiment lésées[61].

La branche masculine de Bethléem est créée en octobre 1976[57]. Elle compte 3 frères au départ, dont le frère Vincent, qui en est le prieur et fondateur. Il quitte la communauté deux ans plus tard[Bm 1]. Le frère Patrick lui succède. Ils sont 11 en 1978[29]. « S'attribuant la filiation de Saint Bruno, fondateur des Chartreux au XIe siècle, les sœurs puis les frères font alors de leurs deux monastères mitoyens leurs maisons-mères respectives, à savoir le lieu où résident le prieur général et la prieure générale. »[61]

Les moniales de Bethléem sont reconnues comme pieuse union le 6 octobre 1977 par Gabriel Matagrin, évêque de Grenoble[62]. À sa demande, la communauté de Bethléem est autorisée en 1979 par le Chapitre général de l'Ordre des Chartreux à se référer à Saint Bruno, néanmoins « sans aucune relation de dépendance » avec l'Ordre[57].

Sœur Marie Dupont crée cependant l’équivoque en présentant la communauté de Bethléem comme une nouvelle branche cartusienne qui aurait pris naissance à l'époque contemporaine. Cette « instrumentalisation de l'ordre des Chartreux »[63] déplaît au procureur général, représentant de l'Ordre à Rome, qui demande à Dom Poisson de rompre tout lien avec la communauté de Bethléem, sous peine d'être démis de sa fonction de prieur général[61].

« Cette appropriation abusive » est à nouveau dénoncée par l'Ordre des Chartreux qui demande que la maison générale de la Famille monastique de Bethléem ne soit plus établie à la Chartreuse de Currière[61]. Le siège est déplacé en 2017 au monastère du lieu-dit « la Piquetière », construit par la communauté en 1991, également situé à Saint-Laurent-du-Pont[Bm 1].

L'attrait pour les chrétiens orientaux[modifier | modifier le code]

Les moniales se tournent également vers l'Orient chrétien, à partir des contacts noués à la fin des années 1960 avec des personnalités du monde orthodoxe comme le patriarche Athenagoras, l'archimandrite Sophrony, le père Boris Bobrinskoy et les monastères grecs de Patmos et de Saint Patapios[19],[Bm 8]. Leur spiritualité emprunte à partir des années 1970 à la tradition orientale des Pères du désert et leurs offices s'inspirent du rite byzantin[29]. Elles fondent dans ce sens en 1971 une communauté près de l'abbaye de Chevetogne ainsi qu'une autre au Liban[19].

Un essor considérable[modifier | modifier le code]

La communauté fonde pratiquement un monastère par an : de 1967 à 1982 treize se sont ouverts. Certains couvents ont dix ou quinze novices, d’une moyenne d’âge de vingt-cinq ans[64]. « La communauté de Bethléem attire des centaines de jeunes filles pour la plupart issues, pour la France, de la très grande bourgeoisie, subjuguées par l'idéal de radicalité et le charisme magnétique de sœur Marie qui fait l'objet d'une vénération. »[44]

En 1984, la communauté compte 22 moines et 250 moniales répartis, pour les premiers, dans deux monastères, et, pour les secondes, dans douze monastères en France, en Belgique et en Italie[57].

Les moniales sont reconnues le 24 juin 1986 comme institut religieux de droit diocésain[6],[Bm 9] ; les moines comme association de fidèles le 2 février 1987[62], puis comme institut de droit diocésain le 25 mars 1992[Bm 9] à l'instar des moniales. Les branches féminine et masculine sont érigées ensemble en institut religieux de droit pontifical par le Saint-Siège le 6 octobre 1998[28]. Jusqu'à cette date, la communauté se nomme encore en 1998 « Famille monastique de Bethléem et de l’Assomption de la Vierge ». Le nom de saint Bruno n'est ajouté qu'au moment de la reconnaissance pontificale, en référence aux chartreux. « Une paternité affirmée, sans rattachement à l'Ordre des Chartreux, et par décision de la prieure de Bethléem »[65] La communauté compte alors vingt-huit monastères féminins et trois monastères masculins, pour environ 500 membres[6].

Prieures successives[modifier | modifier le code]

Après avoir été prieure générale de la communauté pendant près de 49 ans, la fondatrice, Odile Dupont, décède à Saint-Laurent-du-Pont[note 12] à l'âge de 77 ans le 27 septembre 1999. Sœur Isabelle Flye Sainte Marie[66] lui succède[67]. En 2017, le Saint-Siège accepte la démission de sœur Isabelle qui est remplacée par Rose Armelle Lorenchet de Montjamont, sœur Emmanuel, proche de la famille royale belge[note 13], nommée par la Congrégation pour les instituts de vie consacrée[68].

Dans la branche masculine, le frère Silouane succède au frère Patrick, gouvernant pendant vingt-deux ans, de 1978 à 2000[69]. En octobre 2018, le frère Jean-Baptiste est élu prieur général[Bm 10].

Le récit de la fondation : une réécriture de 1977[modifier | modifier le code]

Selon son propre récit fondateur, repris dans le décret d'érection canonique[Bm 9],[note 14], « la Famille monastique de Bethléem, de l’Assomption de la Vierge, et de Saint Bruno naît le sur la place Saint-Pierre à Rome à l’heure où le pape Pie XII proclame le dogme de l’Assomption de la Vierge. [...] Quelques pèlerins français entendent alors l’appel à tout donner pour que de nouvelles communautés naissent dans l’Église. »[Bm 2],[Bm 11].

Cette narration se retrouve chez différents auteurs liés aux communautés nouvelles[70] sous une même version[62],[71] ou avec quelques variantes : « des pèlerins venus de France, guidés par le père Ceslas Minguet, fils de saint Dominique »[33], « un groupe de pèlerins du Havre [...] dont les parents d'Odile »[6]. Cette dernière version, qui inclut la famille de la fondatrice parmi les pèlerins, raconte que « sept d'entre eux sans se concerter [...] entendent un appel à réaliser « le projet de la Vierge », c'est-à-dire la création d'une communauté nouvelle répandue partout dans le monde. »[6].

Ce récit fondateur, dont la fondatrice est absente, est une élaboration postérieure[72]. De manière significative, il est absent de l'historique de la communauté dans la plaquette de présentation de 1960[Bm 6]. Ni la référence au dogme, ni le récit l'entourant, ne sont repris dans le livre de référence d'Olivier Landron[note 15] sur les communautés nouvelles[19],[note 16]. Le premier nom de la communauté, « les Sœurs de Notre-Dame de la Nativité »[44], ne fait aucunement allusion à l'Assomption, tout comme son appellation courante « Bethléem » qui se réfère à la Nativité[note 17].

L'origine de ce dernier nom est attribuée à l'installation de la première chapelle dans une étable : « le premier oratoire est aménagé dans une étable qui évoque la grotte où le Fils de Dieu se fait petit enfant. [..] C’est pourquoi la communauté naissante reçoit le nom de Bethléem. »[Bm 11] Il s'agit à nouveau d'une reconstruction de la réalité : la première chapelle de la communauté est aménagée en 1951 dans une grange[29], puis celle de Méry-sur-Oise en 1954 dans une écurie[Bm 6].

« Quelles que soient les sources explorées - chroniques, fascicules, textes ou homélies - on ne trouve nulle part, durant les années 1951-1977, la moindre évocation, la moindre trace de ces intuitions annonçant que la Vierge Marie aurait voulu fonder une communauté en incitant ces quelques pèlerins à en favoriser l'éclosion et la croissance. »[73] Monique Dupont, belle sœur de la fondatrice, présente ce jour-là à Rome avec les autres pèlerins, qualifie ce récit de « pure invention »[74].

Ce nouveau récit des origines a été élaboré par sœur Marie Dupont en décembre 1977[75]. Il se substitue au récit classique qui faisait de la date du 2 février 1951 le point de départ de la communauté, au moment de l'installation à Chamvres dans l'Yonne. Après le tournant pseudo-cartusien de 1973, la création de la branche masculine en 1976, et l'élaboration d'une règle de vie à l'automne 1977 sous la pression de la Congrégation pour les religieux, la communauté se réinvente avec ce récit bâti de toutes pièces[73]. Il serait issu de la visite à Rome le 14 décembre 1977 de sœur Marie Dupont avec trois autres membres de la communauté pour y rencontrer Paul VI. Cette audience très formelle, limitée à une ou deux minutes, constitue pour la fondatrice une frustration, voire une humiliation. Seule sur la place Saint-Pierre, repensant au pèlerinage de sa famille en 1950, elle aurait alors imaginé ce récit « surnaturel » de la fondation, dans lequel par « une sorte de motion intérieure [...] reçue par quelques pèlerins français lors de la proclamation du dogme de l'Assomption » la communauté de Bethléem aurait été fondée par la Vierge elle-même[76]. C'est ainsi que « sœur Marie renvoie aux oubliettes le récit autobiographique dans lequel son ego tient une large place et [...] se met à relier la fondation de Bethléem à une intervention directe et personnelle de la Vierge Marie depuis le ciel. »[73]. Cette narration a été par la suite amplifiée : le nombre des pèlerins est fixé à sept. Le chiffre symbolise la perfection et fait référence à la fondation des Servites de Marie, ordre fondé au XIIIe siècle par sept personnes[77]. La Règle de la communauté, qui comprend 890 paragraphes, est construite autour de ce récit mythique « considéré comme certain et non contestable » au sein de la communauté[78].

Avec le rapprochement du modèle semi-érémitique des chartreux, même l’appellation courante « Bethléem » acquiert un sens différent rapporté ainsi par Olivier Landron : « Elles choisirent le nom de Bethléem (Prier, mars 1979) en référence au désert de Juda qui se situe à proximité de cette ville et abrita les premiers ermites chrétiens. »[28]

Règles de vie[modifier | modifier le code]

La vie conventuelle s'inspire du modèle des chartreux. Elle est régie par les « constitutions » écrites par la fondatrice qui comprennent plus de 800 pages[78],[79]. Les sœurs sont seules dans leur cellule toute la journée pour prier, travailler et prendre leurs repas[note 18]. Le seul repas communautaire a lieu le dimanche en silence au réfectoire. Elles assistent à deux assemblées liturgiques par jour, une heure et quart le matin, deux heures le soir. L'« office de l'attente »[Bm 12] se tient entre 4 et 6 heures du matin en cellule selon une tradition des moines solitaires des déserts d'Orient « veilleurs de l’Église à l'heure où l’univers dort ». Toute lecture est interdite durant le noviciat[64].

Soutiens financiers[modifier | modifier le code]

La communauté compte de nombreux et puissants soutiens[80] de la part de familles d'industriels, comme les héritiers de la firme C&A. Le couple Brenninkmeyer (en), sans enfant, a légué l'intégralité de sa fortune à la Famille monastique de Bethléem. Elle bénéficie aussi du soutien constant de la famille Michelin qui a financé la construction de plusieurs monastères : celui de Poligny près de Nemours en 1971, celui de Camporeggiano en Italie, et un monastère en Lituanie où sont sont entrées deux petites nièces de Bruno Jeanson, lié à la famille Michelin, directeur de la filiale italienne à Turin. Un richissime donateur américain a intégralement financé la construction du monastère américain de Livingstone Manor sur un terrain de 300 hectares mis à disposition par le cardinal John Joseph O'Connor, archevêque de New York à cette époque[81]. La communauté a compté également un soutien de poids avec la famille royale de Belgique : le roi Beaudouin, très proche de la communauté où il effectuait discrètement des retraites avec son épouse, la reine Fabiola, a légué en 1992 les 15 hectares du domaine royal d'Opgrimbie, dans le Limbourg. La construction du monastère des sœurs sur le site a connu de nombreux rebondissements judiciaires[82], suscitant la controverse comme d'autres implantations en France[83].

En octobre 2006 est créée la Fondation Maison du Pain basée en Suisse à Ayent, dont sont membres la prieure générale, sœur Isabelle Flye Sainte Marie (radiée et remplacée en 2017 par celle qui lui a succédé à la tête de la communauté, sœur Emmanuel, Rose Armelle Marie Claude Lorenchet de Montjamont), et Annie Lheureux (1936-2023), sœur Hallel en religion. Ses buts principaux sont : « développer la vie spirituelle dans le monde en s'appuyant en particulier sur la Famille monastique de Bethléem ; collecter les fonds nécessaires [...] ; assurer la répartition des biens [...] ; favoriser la diffusion de son artisanat. »[66]

L'influence du père Marie-Dominique Philippe[modifier | modifier le code]

Dans son livre L'Affaire publié en février 2023, consacré aux abus sexuels de Thomas et Marie-Dominique Philippe[84], Tangi Cavalin indique qu'il existe une « Note concernant le rôle joué par le père Marie-Dominique Philippe, op, dans l’histoire de la famille de Bethléem », non publiée, datant du 12 novembre 2021[60]. Au sujet de la fondatrice de Bethléem, le rapport des Frères de Saint-Jean paru en juin 2023 souligne que « le père Marie-Dominique a été son père spirituel pendant un temps. Elle lui a écrit en 1968 qu’il a joué un rôle décisif à des moments clefs de son existence. »[85] Céline Hoyeau, auteure de La Trahison des pères[86], la classe parmi les « fondateurs de communautés ayant été proches des frères Philippe et/ou figures ayant revendiqué leur influence sans pour autant être auteurs d'abus sexuels »[13].

Un accompagnateur (1942-1951)[modifier | modifier le code]

La première rencontre d'Odile Dupont et de Marie-Dominique Philippe date de 1942[13]. Marie-Christine Lafon, biographe de Marie-Dominique Philippe, suggère un rôle d'accompagnateur en 1946 au moment où Odile Dupont entre dans la congrégation des Tourelles : « L’activité apostolique du prêcheur comporte rencontres, échanges et accompagnements personnels. Ainsi, en 1946, avec sœur Marie Dupont-Caillard (1922-1999) »[36]. En 1950, elle séjourne au couvent de l’Épiphanie à Soisy-sur-Seine[36] et étudie à L'Eau vive[13] où enseigne alors Marie-Dominique Philippe. La biographe du dominicain lui prête également un rôle dans la création de la communauté de Bethléem : « Avec la lumière et les encouragements du père Marie-Dominique Philippe, entre autres frères prêcheurs, en février 1951, dans le diocèse de Sens, [sœur Marie] commence à mener, avec deux jeunes femmes, une vie communautaire [...] bientôt, elles reçoivent le nom de Petites Sœurs de Bethléem »[36]. Ce point est évoqué par la journaliste Céline Hoyeau dans son livre La Trahison des pères : « Le père Marie-Dominique Philippe, de dix ans son aîné, l'encourage dans cette entreprise. »[44]

Les abus sexuels de Thomas Philippe sur des femmes ont été largement documentés par les rapports commandés par la Province de France des dominicains et l'Arche publiés fin janvier 2023[87], et en particulier ceux de son frère Marie-Dominique Philippe dans le rapport de la congrégation Saint-Jean paru en juin 2023[88]. Aussi Blandine de Dinechin note dans sa biographie de la fondatrice de Bethléem que « depuis que les frasques mystico-sexuelles criminelles des deux frères ont été révélées [...], il est possible de se demander si Odile Dupont y a échappé, dans la mesure où les ramifications de leur influence s'étendent jusqu'aux monastères féminins proches de l'Eau vive. Une chose est certaine : comme beaucoup d'autres, elle fut séduite spirituellement jusqu'à la fin de sa vie par Henri, Marie-Dominique Philippe en religion. »[9]

Un cercle de relations (1951-1971)[modifier | modifier le code]

Céline Hoyeau et le rapport de la communauté Saint Jean sur son fondateur soulignent également la proximité géographique entre la communauté de Bethléem, implantée en 1954 à Méry-sur-Oise, et le couvent dominicain du Saulchoir où enseigne alors Marie-Dominique Philippe[44],[85].

Très proche de ce dernier, dont elle est la dirigée depuis 1954, Alix Parmentier (1933-2016) cofondatrice avec lui des sœurs contemplatives de Saint Jean en 1982 et prieure générale, vit un an à Méry-sur-Oise chez les sœurs de Bethléem jusqu'à l'été 1957[89]. Elle est susceptible dès cette époque d'entretenir une relation de nature sexuelle avec Marie-Dominique Philippe[90],[91]. Malgré son souhait, elle n'a pas pu entrer en juin 1956 au monastère de Bouvines dont la prieure, Cécile Philippe, venait d'être déposée en raison d'une condamnation du Saint-Office pour de graves abus commis sur ses propres religieuses avec son frère Thomas Philippe[92]. « Il semble que sœur Marie aurait souhaité qu’Alix [Parmentier] reste dans la communauté [de Bethléem], mais malgré la séparation, un lien demeurera entre les deux. ». Alix Parmentier rejoint ensuite le carmel de Boulogne (Hauts-de-Seine) qui a des relations privilégiées avec Marie-Dominique Philippe. La fondatrice de Bethléem entretient avec Alix Parmentier une relation épistolaire suivie jusqu'en 1961, puis chaque année à Noël[89].

La nièce de Marie-Dominique Philippe, Anne Philippe (1933-1964), fille de Joseph Philippe, entre dans la communauté de Bethléem et reçoit l'habit du provincial de France des dominicains, le père Joseph Kopf (1912-2007) le 4 octobre 1958[Bm 13].

Sanctionné par le Saint-Office en 1957, en raison de sa complicité avec son frère Thomas Philippe, lui-même condamné en 1956, Marie-Dominique Philippe a interdiction « de confesser, de diriger spirituellement des religieuses, de séjourner et de prêcher dans des monastères et d’enseigner la spiritualité ». Il est pleinement réhabilité le 27 mai 1959[93].

« Une fois les sanctions levées, le père Marie-Dominique Philippe reste l’objet d’une certaine méfiance. En octobre 1959, le père Chevignard, dominicain chargé d’accompagner la fondation des sœurs de Bethléem, interdit à sœur Marie Dupont-Caillard de le faire venir dans sa communauté à Méry-sur-Oise. »[85] L'interdiction faite à Marie-Dominique Philippe de venir séjourner et prêcher à Bethléem est corroborée par les chroniques de la communauté entre 1957 et 1965 : si elles mentionnent de très nombreux pères dominicains avec lesquels les sœurs sont en contact, le nom du père Marie-Dominique Philippe n'est jamais cité. Sa biographe souligne son absence dans le développement de la communauté jusqu'en 1971 : « Entre 1952, date des premiers pas de la communauté [de Bethléem], et 1971, date de son essor selon son charisme, le père Marie-Dominique Philippe n’a pas participé à l’explicitation progressive de sa vocation. »[94]

Cependant l'année 1968 voit à nouveau un rapprochement : une religieuse proche de Marie-Dominique Philippe, mère Marie-Renée du Christ, que sœur Marie Dupont a connue lors de son séjour en 1949 dans sa congrégation, lègue en 1968 peu avant sa mort sa maison fribourgeoise à la communauté, ce qui permet aux jeunes sœurs de suivre, entre autres, l'enseignement de Marie-Dominique Philippe à l'Université de Fribourg[95].

Rôle éminent à partir de 1971[modifier | modifier le code]

C'est en 1971 que le père Marie-Dominique Philippe rejoint les moniales de Bethléem, d'abord au monastère des Monts-Voirons à Boëge (Haute Savoie), puis au monastère de Currière et à l'abbaye de Lérins pour assurer leur formation[96]. Il devient dès lors « quasiment l’unique enseignant extérieur de la communauté des sœurs de Bethléem »[97].

En 1979, des sœurs de Bethléem s'établissent à Fribourg dans un petit monastère voisin de celui des frères de Saint-Jean, dont Marie-Dominique Philippe est le fondateur depuis 1975. « Leur prieure générale, sœur Marie, désire qu’elles se forment [...] auprès du père Philippe, en vue d’être responsables des études dans leur communauté. » Les communautés de Bethléem et de Saint-Jean apparaissent alors comme « deux communautés sœurs ». Marie-Dominique Philippe surnomme les moniales de Bethléem « les cousines »[98].

À la demande de sœur Marie Dupont, Marie-Dominique Philippe rédige en 1983 la règle de vie de la fraternité de laïcs constituée autour des moniales de Bethléem, selon le témoignage de l'un de ses membres les plus actifs, Philippe Rouvillois[note 19]. Le dominicain a été leur prédicateur pendant plus de dix ans[94].

Dans les années 1980, au moment où se font jour les premières mises en cause du fondateur de la Congrégation Saint-Jean, qui jouit d'une forte aura dans le monde catholique, ses proches, dont la fondatrice de Bethléem, le défendent tout en l'alertant : « À cet égard, les lettres du père de Monteynard (1981) ou de sœur Marie Dupont-Caillard, des sœurs de Bethléem (1986), à M.-D. Philippe sont caractéristiques. Toute confiance et « respectueuse affection » lui sont données. On lui dit qu'il est, lui, victime potentielle, on veut le prémunir [...] On loue les vocations qui abondent et sont une bénédiction du Seigneur. [...] Sœur Marie y ajoute une dimension « surnaturelle » par l'appel à des citations de dires de la Vierge Marie concernant M.-D. Philippe lui-même : "Marie a tellement dit 'je tiens à son honneur de prêtre' " »[99].

En mai 2002, dans le rapport du Service Accueil Médiation (SAM) de la CEF, la Famille monastique de Bethléem apparaît aux côtés d'autres communautés suspectées de dérives sectaires, dont Marie-Dominique Philippe est le commun dénominateur. Il est « décrit comme omniprésent dans un réseau dont il est le principal, voire l’unique point de référence. »[100].

En 2004-2005, au moment où commencent à être révélées par l'AVREF et le magazine Golias les graves dérives de la communauté Saint-Jean et de son fondateur [101], le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, conseille à la Famille monastique de Bethléem de gommer toutes ses références à Marie-Dominique Philippe. « Non seulement comme directeur spirituel de sœur Marie pendant des années aussi, mais comme enseignant ou accompagnateur à Bethléem de sœurs en crise. »[102]

Dans son article de juin 2023 dans La Croix, Céline Hoyeau rattache certaines formes d'abus de conscience et d'autorité dans la communauté de Bethléem à l'héritage de Marie-Dominique Philippe : « Les pressions psychologiques sur les vocations en particulier ont été pointées par d’anciennes membres. On leur disait notamment : « Si tu pars, je ne réponds plus de ta vocation. » Or cette phrase, le père Philippe la répétait souvent à ses propres frères de communauté. Elle lui venait directement de son oncle et père spirituel, le père Dehau, qui avait fait pression pour qu’il entre dans l’ordre dominicain [...] »[13]. Marie-Dominique Philippe a été chargé par sœur Marie Dupont de rencontrer en entretien privé de nombreuses sœurs de Bethléem souffrant dans la communauté, afin de les dissuader de la quitter[103].

Abus de conscience et d'autorité délétères sur le psychisme des personnes[modifier | modifier le code]

De très nombreuses alertes auprès de la hiérarchie catholique[modifier | modifier le code]

Années 1980-2000[modifier | modifier le code]

Une enquête du Monde paraît le 22 février 1983 consacrée au renouveau de la vie monastique féminine. Selon Catherine Baker[note 20], interrogée dans l'article, « la fascination exercée sur [l]es religieuses [de Bethléem], l'obéissance exigée est de l'ordre de la secte. On est à la limite de pratiques manipulatoires, qui annihilent toute réflexion individuelle. » Une dominicaine « ayant de hautes responsabilités » affirme recevoir d'anciennes religieuses de Bethléem qui ont « le plus grand mal à retrouver leur équilibre »[64],[note 21]. Des sœurs « en crise », selon l'euphémisme en usage dans la communauté, sont accompagnées par des prêtres et des religieux, dont le dominicain Jean-Miguel Garrigues[104].

Le , une jeune polonaise originaire de Cracovie, Magda (sœur Mirya en religion), âgée de 27 ans[105], met fin à ses jours en s'immolant par le feu au monastère de Camporeggiano près de Gubbio en Italie. Ses obsèques sont célébrées de façon précipitée le , sans autopsie, comme le souhaite sœur Marie Dupont qui présente à la mère le suicide de sa fille comme une rupture d'anévrisme. L'évêque du lieu, Pietro Bottaccioli (en), est informé, mais au sein de la communauté l'affaire est étouffée. La mère de la jeune femme, prise de doutes sur les circonstances du décès, souhaite entamer des démarches par le biais d'un avocat auprès de l'ambassade de Pologne à Rome. Elle écrit au pape polonais, Jean-Paul II, mais n'obtient aucune réponse. Elle correspond avec Laurent Grzybowski, journaliste au magazine La Vie, qui n'évoquera pas l'affaire dans son article de 2001. Elle est révélée par un ancien prieur, Fabio Barbero, sur le site l'envers du décor et sur celui de l'AVREF en 2014, ce qui vaut à ces deux sites une mise en demeure de l'avocat de la Famille monastique de Bethléem. Une ancienne religieuse sortie de la communauté en 2013 témoigne ainsi en 2015 auprès de La Croix : « Je n’ai cessé d’alerter sur son état de santé psychique et sur le risque de suicide, en vain… Ce qui m’a fait le plus mal, c’est que l’on cache sa mort. »[79]. Ce suicide a précédé de quelques mois la reconnaissance pontificale du 6 octobre 1998 et l'ouverture d'un monastère dans le nord de la Pologne, le 8 décembre suivant, à Grabowiec, dans le diocèse de Gdansk, sous l'égide de son évêque Tadeusz Goklowski, raisons probables de sa dissimulation[106].

Années 2000[modifier | modifier le code]

En février 2001, sous la plume de Laurent Grzybowski, le magazine La Vie publie une enquête[note 22] intitulée « Des gourous dans les couvents » qui dénonce « des dérives sectaires » dans « cinq communautés religieuses françaises » dont la Famille monastique de Bethléem. L'article évoque le cas d'une jeune femme, entrée en 1987 à l'âge de 26 ans dans la communauté, que sa mère a fait sortir constatant la détérioration de son état physique et psychique. À l'époque de la parution de l'article, après deux tentatives de suicide, elle est « invalide psychiatriquement » et vit recluse chez une parente. Des lettres découvertes par la mère montrent que sa fille a été manipulée par de prétendus messages de la Vierge traduits à son intention par la prieure générale, sœur Isabelle. Contactée par La Vie, sœur Isabelle, reconnaît « une grande faute » qui l'a conduite à demander pardon à la mère de la jeune femme « et même à Rome, l'affaire étant remontée jusqu'au Vatican »[107]. Un accord financier est conclu entre la communauté et la mère pour qu'elle n'en dise pas plus sur cette affaire et ainsi préserver l'image de la communauté[108]. « Dans les semaines qui suivent la publication, des centaines de lettres affluent au siège du magazine, pour la plupart hostiles au point de vue développé, récusant la mise en cause d’une personnalité comme Marie-Dominique Philippe ou le rapprochement entre des communautés controversées et d’autres jugées parfaitement orthodoxes et respectables comme celle de Bethléem, reconnue de droit pontifical. » En sa qualité d'ancien supérieur diocésain, Gabriel Matagrin, évêque émérite de Grenoble, prend vivement la défense de la Famille monastique de Bethléem et de sa fondatrice[109].

Le 13 mai 2002, le Service Accueil Médiation (SAM) de la Conférence des évêques de France, créé à l'initiative de Jean Vernette, émet un rapport dans lequel est citée la Famille monastique de Bethléem aux côtés d'autres communautés suspectées de dérives sectaires (branches de la Congrégation Saint-Jean, l'abbaye d'Ourscamp avec Points-Cœurs, le carmel de Montgardin) dont Marie-Dominique Philippe apparaît comme le commun dénominateur. Sur ces communautés, dont il est le principal, sinon l'unique référent, comme enseignant, aumônier ou confesseur, voire exorciste, il exerce une profonde influence[110]. Dans son livre paru en 2004, Olivier Landron indique que le développement rapide de la communauté à partir des années 1970 (une vingtaine de novices par an), en contraste avec son caractère ascétique et érémitique qui d'ordinaire attire peu de vocations, a suscité des inquiétudes dans l'épiscopat français « à cause de ce radicalisme évangélique qui pouvait mener à des excès regrettables »[28].

Dans son numéro de novembre-décembre 2005 sur La face cachée des « Petits gris », le magazine Golias publie le témoignage anonyme d'une ancienne sœur de la Famille de Bethléem qui dénonce la manipulation, l'infantilisation, l'exaltation de la souffrance et l'endoctrinement qui régneraient au sein de la communauté[111],[112].

Années 2010[modifier | modifier le code]

En 2010, choqué par l'attitude des deux prieurs généraux, la sœur Isabelle et le frère Silouane, l'ancien prieur général de la branche masculine, le frère Patrick, remet en personne à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi le 8 janvier « un document de quarante pages signalant les graves désordres » dont il a été témoin dans la communauté[113]. Le document contient notamment le récit du suicide au monastère de Camporeggiano[114]. Le frère Patrick n'obtient aucune réponse du Saint-Siège. La Famille monastique de Bethléem, mise au courant de sa démarche, obtient son exclaustration en 2013 et le renvoie en 2022[115].

Fin octobre 2013, une quarantaine de victimes de dérives sectaires de communautés nouvelles, parmi elles d'anciens membres de la Famille monastique de Bethléem, lancent un appel aux évêques réunis en assemblée plénière à Lourdes[116].

En 2014 et 2015, l'AVREF[117] et le site internet L'envers du décor[118] publient une longue série de témoignages faisant état de dérives sectaires dans la Famille monastique de Bethléem, notamment, le 28 octobre 2014, celui d'un ancien supérieur, Fabio Barbero[119], premier assistant du prieur général de la branche masculine, le frère Silouane[120]. Il décrit un « sentiment de supériorité et [de] défiance compulsive à l’égard de l’Église » se traduisant par « un niveau apparent, en conformité avec l’Église et un niveau secret, caché »[121]. Il dénonce un maximalisme marial de type gnostique[note 23] favorisant l'ascendant et l'emprise de la prieure générale « en [qui], la Vierge est présente in persona, personnellement » et à qui chaque membre de la communauté doit rendre des comptes par la tenue d'un « cahier des confessions à la Vierge – genre d’examens de conscience quotidiens où au lieu de s’adresser à Dieu on s’adresse à la Vierge »[122],[79]. Dans un droit de réponse écrit le 18 novembre 2014 et publié par L'envers du décor, le frère Silouane qualifie le témoignage de « dossier mensonger et à charge » dont l'auteur se prévaut d'un « pseudo statut de victime et de lanceur d’alerte »[119].

Un collectif de proches de la Famille de Bethléem crée en février 2015 un blog, sansdecor.com[123],[note 24], destiné à défendre la communauté contre les critiques d’anciens membres publiées sur Internet. Deux documentaires de la réalisatrice Stéphanie Pillonca-Kervern, dont la sœur est religieuse à Bethléem, Un Amour absolu et Ma Petite Sœur sont diffusés par France 2 et Arte fin décembre 2014 et en avril 2015[124],[125]. Le monastère des monts Voirons organise pour la première fois le 20 juin 2015 une journée portes ouvertes pour faire découvrir au public ses ermitages[122],[79].

En avril 2015, d'anciens membres de la famille monastique de Bethléem, témoins de nombreux dysfonctionnements de la communauté, créent l'association Accueil et Soutien aux Ex-Membres de la communauté de Bethléem[126],[127].

La même année, une ancienne sœur remet à plusieurs personnalités de l’Église catholique un dossier historique de plus de 500 pages sur la communauté. Deux auteurs y sont mentionnés, qui comptent au nombre des références spirituelles de la Famille monastique de Bethléem : le dominicain Louis Chardon (1595-1651) et le père Gabriel-Marie Jacquier (1906-1942)[note 25],[128].

La visite apostolique de 2015 et ses suites[modifier | modifier le code]

Fin mai 2015, faisant suite à plusieurs plaintes d’anciennes sœurs « qui font état de graves dysfonctionnements et que la CEF comme le Vatican [...] prennent “très au sérieux” »[122],[79], une visite apostolique[129],[note 26] est diligentée par le Saint-Siège qui nomme visiteurs apostoliques Jean Quris, ancien secrétaire général adjoint de la conférence des évêques de France (CEF)[130] et sœur Geneviève Barrière, bénédictine et ancienne abbesse de Jouarre entre 2007 et 2014. Sont dénoncés dans les témoignages envoyés à Rome ou parus sur Internet « une pression dans le discernement, une rupture excessive avec l’extérieur, une culture de culpabilité, une centralisation des pouvoirs dans les mains de la prieure générale, l’absence de réelles élections au niveau local et une pensée unique qui n’autorise aucun recul » ainsi que le manque de distinction entre for interne et for externe[122],[79],[note 27].

À l'issue de cette visite apostolique fin 2016[68], la Congrégation pour les instituts de vie consacrée préconise des adaptations pour mettre fin à ce qui apparaît « comme des abus d’autorité, voire des abus spirituels ». En février 2017, une nouvelle prieure générale est nommée par Rome et six moniales désignées par le Saint-Siège prennent place au conseil permanent avec le père Jean Quris et sœur Geneviève Barrière nommés assistants apostoliques[68]. Le père cistercien Cesare Falletti est nommé assistant pour la branche masculine, dont il avait lui-même suggéré la création en 1971[Bm 1] après des séjours à l'abbaye de Tamié et à la fondation voisine des sœurs à Hautecour[131].

Ces derniers appellent en novembre 2020 la Famille monastique de Bethléem à s'engager publiquement dans « une reconnaissance claire des erreurs et fautes du passé »[132]. Par un communiqué du , la communauté annonce avoir « pris conscience des blessures et des traumatismes que de tels dysfonctionnements ont provoqué ». Elle met en place une cellule d'écoute indépendante et entame un chemin de réforme qui passera par un travail de révision des constitutions[Bm 14]. Au terme du chapitre général tenu en novembre 2021, où « la question des abus d’autorité et des abus spirituels a été au cœur des interventions, des échanges, [et] des décisions », la communauté nomme explicitement les « dysfonctionnements [...] qui ont pu aboutir à des abus ou des emprises » et annonce le vote de nouvelles constitutions soumises à l'approbation de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée[133],[Bm 15].

Mises en doute des mesures de réforme prises par la Famille monastique de Bethléem[modifier | modifier le code]

La cellule d'écoute et de médiation[modifier | modifier le code]

Selon un article du magazine Golias publié en mai 2022, signé par une ancienne sœur de Bethléem, si la communauté consent à régulariser au moins en partie les cotisations de retraite non versées à la CAVIMAC, les demandes d’indemnisation à la cellule d'écoute concernant les abus psychologiques ne seraient pas satisfaites. La communauté avance que ni le Service Accueil Médiation (SAM) de la CORREF, ni la Commission reconnaissance et réparation (CRR) ne seraient habilités à traiter ces cas. Cette dernière instance, créée en novembre 2021 après la publication du rapport de la CIASE[134], n'étant compétente qu'en matière d'abus sexuels. La mise en place par la communauté elle-même d'« une cellule de médiation d’indemnisation destinée à recueillir tous les éléments nécessaires à une juste réparation pour permettre d’établir et de régulariser des accords définitifs » serait évoquée dans les courriers envoyés par la Famille monastique de Bethléem aux requérantes[135]. Selon le témoignage d'une sœur sortie récemment de la communauté, l'anonymat de celles qui se confient à la cellule d'écoute ne serait pas respecté, ce qui créerait « un véritable climat de peur »[136].

Enquête sur une disparition inquiétante[modifier | modifier le code]

Le 4 mai 2023, le magazine Golias Hebdo publie une enquête sur la disparition d’une jeune femme, Sarah (devenue sœur Telf Maryam en religion), entrée à Bethléem en octobre 2012 à l’âge de 23 ans au monastère Notre-Dame de la Présence de Dieu[Bm 16] à Paris, dont sœur Priscille[note 28] est la prieure[137]. Ayant perdu tout contact avec Sarah et privés de visite depuis janvier 2016, ses parents se tournent en mai 2017 vers la prieure générale, sœur Emmanuelle, et demandent sans succès à être reçus par l’assistante apostolique, Geneviève Barrière. Ils adressent également un courrier au pape François en juin 2017 dans lequel ils font part de leur inquiétude quant à l’état de santé physique et psychologique de leur fille : opérée à deux reprises du genou en septembre et décembre 2013, elle souffrirait également de dépression. Sans nouvelles d’elle, ils déposent en janvier 2018 une plainte pour séquestration, classée sans suite. Ils signalent à la police sa disparition inquiétante en mars. Début 2020, ils saisissent le Centre contre les manipulations mentales (CCMM). Son vice-président, Francis Auzeville[note 29], adresse plusieurs courriers à Alain Planet, évêque responsable de la cellule des dérives sectaires dans l’Église catholique. Selon Alain Planet, Sarah a rencontré à au moins deux reprises en 2017 les deux assistants apostoliques nommés par Rome. L'un d'eux, le père Quris, affirme que Sarah aurait déposé en juin 2017 une main courante à la police pour harcèlement à l'encontre de ses parents. La communauté l'aurait encouragée à cesser toute relation avec eux. Selon l'assistant apostolique, dans une lettre écrite en juillet 2018, Sarah aurait quitté Bethléem. En octobre 2020 le vice-président du CCMM se tourne du côté du nonce apostolique Celestino Migliore qui lui répond par « une courte missive, en forme de non recevoir ». Francis Auzeville affirme que « le représentant du pape en France ne prend nullement en compte le résultat de l’enquête effectuée à la demande des parents, qui ont déjà essuyé un classement sans suite après leur dépôt de plainte pour disparition inquiétante. »[138]

Signalements à la Miviludes et instruction judiciaire en cours[modifier | modifier le code]

Dans une enquête parue le 10 mai 2023 rassemblant quinze témoignages, Charlie-Hebdo fait état de plusieurs signalements à la Miviludes en 2021 et 2022. La présidente de la CORREF, Véronique Margron, a elle-même transmis à la justice en 2021 « plusieurs cas de maltraitance psychique » à la suite de « témoignages graves médicalement parlant ». Selon un psychothérapeute qui s'occupe de nombreuses anciennes sœurs, hospitalisées pour certaines, « Bethléem est la communauté catholique qui détruit le plus en profondeur sur les plans mental et psychologique, car les sœurs ne sont plus capables de penser par elles-mêmes » Une instruction judiciaire est en cours après au moins deux dépôts de plainte « pour abus de faiblesse et manquement aux obligations légales de cotisations pour les retraites ». Même si l'usage du cahier à la Vierge et la lecture des correspondances par les supérieures auraient pris fin après la visite apostolique, « les sœurs ont toujours l’interdiction de communiquer entre elles, et la prieure concentre encore l’essentiel des pouvoirs » selon le magazine[136].

En octobre 2023, un article du magazine Le Pèlerin, consacré aux phénomènes d'emprise, note que « de nombreuses femmes ayant quitté [la] famille monastique [de Bethléem] ont décrit [d]es pratiques délétères : les sœurs ne peuvent communiquer oralement entre elles, la culture du mensonge et de la délation est omniprésente. »[139]

Suspicions d'abus sexuels au sein de la communauté[modifier | modifier le code]

En janvier 2023, le diocèse de Besançon lance un appel à témoignages pour retrouver d'éventuelles victimes de Raymond Jaccard entré en 2010[140] à l'âge de 79 ans au monastère de Pugny-Chatenod en Savoie comme prêtre aumônier des sœurs de Bethléem[note 30]. Il y a résidé jusqu'à sa mort en août 2021. Le diocèse de Chambéry révèle avoir reçu en avril 2020 « des informations orales et écrites mettant en cause [ce] prêtre incardiné dans le diocèse de Besançon, pour des abus d'ordre sexuel et spirituel sur des personnes majeures ». Les faits sont signalés en mai par l'évêque, Jean-Luc Bouilleret, au procureur de Chambéry, la résidence du prêtre se trouvant alors en Savoie. Une enquête préliminaire est ouverte. La Congrégation pour la Doctrine de la foi est également saisie du dossier et suspend le prêtre de tout ministère. Son décès en août 2021 met fin à l'enquête judiciaire, mais le diocèse de Chambéry affirme qu'« en l'état de l'enquête, les faits dénoncés ont été corroborés par de nombreux témoignages » sans préciser ni la nature des abus, ni les lieux où ils auraient été commis, ni le nombre de victimes potentielles. Le procureur de Chambéry indique qu'« il y aurait deux victimes qui sembleraient liées, avec une adresse en Savoie » mais il ignore le contexte des abus présumés. Selon sa coordinatrice, la cellule d'écoute du diocèse de Savoie (à destination de victimes de clercs) n'a pas été contactée dans cette affaire entre 2020 et 2023. Selon l'évêque, le prêtre n'avait pas de ministère en Savoie, à l'exception de son office d'aumônier chez les sœurs de Bethléem[141].

En mai 2023, un article de Charlie-Hebdo révèle que la Commission reconnaissance et réparation (CRR) a été saisie en octobre 2022 pour un cas d'abus sexuel qui aurait eu lieu au sein de la communauté dans les années 1960[136].

Interrogé dans un livre paru en juillet 2023, L'art et le drame du trop : Sœur Marie et Bethléem, le frère Patrick, ancien prieur général de Bethléem, n'exclut pas, même s'il affirme ne pas en avoir la preuve, que Marie-Dominique Philippe ait pu commettre des abus sexuels au sein de la communauté : « Dans la mesure où [...] sœur Marie a confié à Marie-Dominique Philippe beaucoup de sœurs de Bethléem, ont-elles été les seules religieuses qu'il n'a pas tripotées, caressées voire violées ? »[103]

Parutions récentes[modifier | modifier le code]

Le livre Risques et dérives de la vie religieuse[142] publié en 2020 par le prieur général des Chartreux, Dysmas de Lassus[143] « a été conçu et écrit directement en lien avec l’actualité de la communauté des sœurs et des frères de Bethléem » à partir de témoignages d'anciens membres. Au fil d'échanges sous pseudonyme sur le site L'Envers du decor, il a acquis la certitude de très graves dérives au sein de la Famille monastique de Bethléem dont il rend compte dans son livre, même si la communauté n'est pas explicitement nommée[144]. Selon lui « l’impossibilité d’avoir des relations personnelles et la soumission totale à un supérieur [sont] des caractéristiques sectaires ». La limitation des contacts avec l'extérieur vient renforcer cette « structure pyramidale » d'emprise sur les personnes par les responsables de la communauté[136].

Dans son livre paru en 2021, La Trahison des pères[145], la journaliste à La Croix, Céline Hoyeau, suggère que selon « une théologie faussée » développée par sœur Marie Dupont et son entourage, « les sœurs devaient se départir de leur psychisme pour devenir des "petites Vierges Marie en miniature" » dépersonnalisées[44],[note 31],[note 32].

En mai 2022, à l'occasion de la réédition de son livre-témoignage, 15 ans dans l'enfer de la famille monastique de Bethléem[146], paru en 2020, Patricia Blanco-Suarez est invitée pour la première fois à s'exprimer en public dans une église de Lausanne sur ce qu'elle a vécu : « Mon noviciat, qui devait canoniquement durer deux ans, s’est prolongé durant neuf ans. On m’a mise en solitude, j’ai vu toutes les dérives sectaires, les manipulations. [...] J’ai fugué trois fois, plusieurs sœurs se sont suicidées. »[147] Elle dénonce dans son témoignage au magazine Golias ce qui serait une forme de discrimination au sein de la communauté entre des « religieuses de bonne famille, dont les parents sont aisés, voire riches », « prometteuses, notamment en matière de filiation et d’héritage » destinées à être prieures, et d'autres moins bien loties « corvéables à merci », qui au lieu de faire profession religieuse, ne font qu'une « donation », « une « sous-profession » humiliante » qui les assimile aux sœurs converses d'autrefois, œuvrant essentiellement aux tâches matérielles de la communauté[135].

Le 28 juillet 2023 paraît L'art et le drame du trop : Sœur Marie et Bethléem écrit par Blandine de Dinechin, ancienne journaliste chez Bayard Presse. Le livre, préfacé par Jean Lebrun, historien et homme de radio, se fonde notamment sur les témoignages de quatre membres qui ont quitté la communauté : l'ancien prieur des frères de 1978 à 2000, le premier assistant de son successeur, Fabio Barbero, Véronique Lauliac qui a créé l’association de soutien des ex-membres de Bethléem (ACSEMB) et une personne ayant souhaité garder l'anonymat. L'ouvrage repose également sur le dossier de presque 600 pages remis aux évêques de France en 2015 par une ancienne sœur[148]. Il « brosse un portrait inédit et critique » de la fondatrice, dont les excès sont dénoncés : sa réécriture constante de l'histoire de la communauté, l'austérité de vie imposée aux membres de sa communauté, qu'elle-même ne partageait pas, la dépossession « de leur raison et de leur bon sens au nom d’une obéissance radicale à la Vierge Marie » les obligeant à se conformer à ses lubies personnelles en les privant d’une vie spirituelle réelle. Le livre dénonce aussi de la part de la Famille monastique de Bethléem « des mensonges et des silences coupables », comme ceux qui ont entouré le suicide de la sœur polonaise qui s'est immolée par le feu en 1998, et un « système d’emprise » décrit comme une « lente, profonde et totale dépersonnalisation »[80].

Selon Pierre Vignon, l'ouvrage établit « l’histoire vraie, c’est-à-dire démystifiée de la propagande interne » de la fondatrice de Bethléem qualifiée par lui de « personnalité de type histrionique » qui a manipulé les autorités tant civiles qu'ecclésiales au service de sa communauté dont « la liste des méfaits est longue »[148].

Le 21 octobre 2023, la Famille monastique de Bethléem refond son site web[Bm 17] et met en ligne un historique détaillé de la communauté qui se démarque de son propre récit fondateur tel qu'il figure dans le décret d'érection canonique de 1998[Bm 1]:

Monastère de l'Assunta Gloriosa en Corse.

Membres et monastères[modifier | modifier le code]

La Famille monastique de Bethléem, de l’Assomption de la Vierge et de saint Bruno compte environ 600 membres, répartis comme suit :

  • 29 monastères de moniales situés dans 15 pays pour environ 550 sœurs.
  • 3 monastères de moines en France, en Italie, et en Israël pour environ 35 frères[Bm 18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « La saga des Ateliers Caillard-Frères au Havre », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne) Cf. Le témoignage de l'amie de jeunesse d'Odile Dupont qui y fait référence « Au Havre, les grues Dupont Cailllard occupaient tous les quais du port. En traversant la banlieue parisienne, Odile nous indiquait toutes les usines dirigées par des membres de sa famille. » « Histoire des Dupuy » (consulté le ), p. 42-43.
  2. Le témoignage de sr. Marie-Françoise Giraud (1916-2008), novice en 1942 au couvent des Tourelles de Montpellier décrit un conflit entre les sœurs en 1946 au moment où Odile Dupont y entre : « Certaines plus attachées aux origines à Prouilhe, d'autres plus hardies entrevoyaient déjà l'accès à l'université, au studium des Pères [le Saulchoir d'Etiolles], à l'apostolat en milieu universitaire. Une cassure s'accentuait. [...] La rupture était inévitable. Elle eut lieu le 16 novembre 1946. [...] La maîtresse des novices, acquise à un projet de refondation dans la région parisienne, [à Soisy-sur-Seine] essaya de nous en convaincre chacune. [...] C'est près de la moitié des professes et les novices, sauf deux, qui, par la grande allée, tournaient définitivement le dos aux Tourelles issues de Prouilhe. Certaines revinrent cependant. La refondation [à Soisy-sur-Seine] s'émietta vite et chacune partit de son côté, soit pour entrer dans d'autres communautés de l'Ordre ; soit pour tenter une vie nouvelle, à deux ou trois et même quatre [...] »
  3. Cf. Marie-Christine Lafon : « Désirant une vie plus solitaire, contemplative et silencieuse, cette dominicaine était depuis quelque temps dispensée de vie commune afin de réfléchir sur sa vocation [...] ». Le témoignage d'une amie de jeunesse dans son récit de famille « Histoire des Dupuy » (consulté le ), p. 42-43 fournit quelques indications sur les difficultés exprimées par Odile Dupont au sujet de sa vie conventuelle aux Tourelles de Montpellier : « Cette vie religieuse ne la satisfit pas complètement : elle découvrit certains défauts qu’elle n’accepta pas comme la dot, la séparation entre sœurs convers[es] et religieuses, l’exclusion des infirmes et des malades et toutes ces vieilles formes comme le chant en latin. ».
  4. Contrairement à ce qu'affirme Blandine de Dinechin en note p. 48 et 100, Marie-Renée Seuillot n'est pas « une des femmes qui a (sic) été abusée par le père Thomas Philippe, d'après l'ouvrage de Tangi Cavalin, p. 54 et sq. ». Cf. « Elle n’a jamais été entreprise par Thomas Philippe qu’elle connaît peu, [et] n’a pas vécu à l’Eau vive » Cavalin 2023, p. 46. En revanche, elle recueille les confidences de femmes abusées par Thomas Philippe, entrées dans sa congrégation, et les communique à l'enquêteur du Saint-Office en 1952 au moment où éclate le scandale de l'Eau vive. Cf. « Le rôle de la mère Marie-Renée du Christ dans l’affaire de l’Eau vive est donc loin d’être négligeable non seulement par les faits rapportés mais aussi par l’analyse qu’elle produit et qui permet de qualifier la doctrine spirituelle des deux frères Philippe d’une manière qui achève de convaincre un Paul Philippe réticent [...] » Cavalin 2023, p. 48. Quoique désapprouvant les mœurs des frères Philippe, elle conserve des liens « complexes » avec Marie-Dominique Philippe dont elle partage la ligne doctrinale. Cavalin 2023, p. 51-53
  5. Joachim Bouflet et al., Olivier Landron et la revue Prier indiquent l'année 1949. Cependant, la biographie beaucoup plus détaillée de Blandine de Dinechin s'appuie sur le diaire des Tourelles, et non sur des informations de seconde main probablement données par la communauté de Bethléem.
  6. Dans son témoignage, sr Marie-Françoise Giraud fait part d'un « malaise » (lié à une affaire de mœurs ?) au couvent de l'Epiphanie, où elle est assignée entre 1947 et 1953, au moment où sr. Marie Dupont s'y trouve : « Or, pendant le temps où j'y étais, j'avais eu une pénible démarche à faire. Elle [la sœur hôtelière] recevait, tard le soir, dans une chambre de l'hôtellerie, un dominicain du Saulchoir, nos voisins, avec une jeune personne aux multiples maux dont ils se faisaient les thérapeutes. C'était connu de toutes les sœurs et toutes étaient blessées n'osant rien lui dire. Une sœur particulièrement attachée à ce Père, en était jalouse ; elle était peu équilibrée affectivement. Je fis donc la démarche dangereuse de dire à cette sœur hôtelière le malaise qu'elle entretenait dans la communauté. Sur le moment, très fière, très maîtresse d'elle-même, elle ne dit rien et je crus avoir été entendue. Sa vindicte se manifesta donc, des années après [1960], quand, devenue Prieure Générale [des Tourelles], nous nous retrouvâmes dans le bureau de Monseigneur Collin. »
  7. Cet « ordre de la Sainte-Vierge », appelé de ses vœux par Ceslas Minguet, n'est pas sans rappeler les « prophéties » de la dirigée de Thomas Dehau, Hélène Claeys Boúúaert, sur la fondation de l'Eau vive en 1946 : « Cette âme parlait d’une œuvre d'Église (non de l'ordre), d’une espèce de congrégation ou d'ordre de la Sainte Vierge, sans forme extérieure ni constitution visible mais où il y aurait son esprit dans la liberté. C’est tout cet ensemble de lumière qui a fortifié le Père Thomas Philippe et l'a poussé à fonder l'Eau Vive. » Carnets personnels de Maritain, 30 août 1949, Archives Jacques et Raïssa Maritain, cité par Cavalin 2023, p. 277
  8. Hortense Djakeli, âgée de 50 ans, protestante convertie au catholicisme, a pris le prénom de Marie-Liesse à sa confirmation. Elle est la veuve d'un peintre d'origine géorgienne, Georges Djakeli (1868-1938) établi à Genève (Cf. Dinechin 2023, p. 66). Elle a rapidement quitté la communauté : elle ne fait pas partie des huit à dix sœurs de Chamvres présentes à Méry-sur-Oise en 1954.
  9. Le jour du 2 février 1951 donné par la plaquette de présentation de 1960, repris par la revue Vies consacrées (1984), est probablement symbolique pour correspondre à la Fête de la Présentation de Jésus au Temple. Landron (2004) indique l'année 1951 sans plus de précision. Bouflet et alii (2005) : « Douze semaines plus tard seulement [après le 1er novembre 1950], début 1951 ». Lafon (2015) : « en février 1951 ». L'historique de la communauté (établi en novembre 2023) donne la date du 3 février 1951.
  10. « Pieuse union » (ou union pieuse) est l'ancienne appellation qui correspond à une « association de fidèles » dans le Code de droit canonique de 1983.
  11. Jacques Oudiette sur data.bnf.fr
  12. Selon Blandine de Dinechin, Odile Dupont est en réalité décédée dans la nuit du 26 au 27 septembre 1999 à l'hôpital de Montpellier. Son corps aurait été transporté, sans autorisation, par le frère Patrick et le professeur Henri Joyeux au monastère de Currière à Saint-Laurent-du-Pont, où son décès a été enregistré. Dinechin 2023, p. 225
  13. Rose Armelle Lorenchet de Montjamont, née le 30 juillet 1949, entre dans la famille de Bethléem en 1971. Elle a été prieure du monastère de Marches-les-Dames (Belgique) en 1981, puis en 1999 du monastère d'Opgrimbie construit sur un terrain offert par le roi Baudouin. Elle a été ensuite l'assistante de sœur Isabelle à Beit Gemal en Israël. Cf. Céline Hoyeau, « Une nouvelle prieure à la tête des sœurs de Bethléem », La Croix,‎ (lire en ligne)
  14. Selon le témoignage du prieur général auquel il a succédé, Fabio Barbero rapporte que le texte originel du décret pontifical, « un document assez laconique » dans le style bref et concis du Vatican, a été réécrit par la fondatrice : « En le lisant, [elle] se montra très irritée. En moins de trois jours, elle réécrivit ce décret et elle renvoya à Rome le prieur des frères, avec la requête que ce fût son texte à elle qui devait être approuvé et non celui fourni par le Vatican. Le frère en question se souvient encore de l’étonnement manifesté par les fonctionnaires du Saint-Siège. C’était du jamais vu pour eux. Néanmoins ils accédèrent à une telle requête. » Fabio Barbero, « Communauté de Bethléem : les révélations accablantes d’un ancien supérieur », sur lenversdudecor.org, (consulté le ).
  15. Olivier Landron, enseignant à l'Université catholique de l'Ouest, est l'auteur d'une thèse sur « Le renouveau communautaire dans le christianisme français depuis le concile Vatican II » soutenue en 2002 à l'Université Paul-Valéry - Montpellier III. Son livre sur les communautés nouvelles est issu de ce travail.
  16. Dans la production écrite de la communauté entre 1954 et 1965 (environ 300 pages), la seule allusion au dogme promulgué en 1950 se trouve dans le fascicule de présentation de 1954 (20 pages format A4 agrafées) au milieu d'autres références mariales (Lourdes et Fatima) : « Elles [les sœurs] prennent pour celà [sic] un appui spécial sur le Dogme de l'Assomption de N.D. dans les Cieux. » p. 12
  17. On peut lire au verso de la pochette d'un disque réalisé en mai 1962 Noël à Bethléem-sur-Oise (l'office de Noël par les petites sœurs de Notre-Dame) : « La communauté étant placée sous le signe de Noël, [...] c'est l'office de Noël [...] qui fut composé d'abord. »
  18. C'est ainsi qu'est décrite la vie monastique à Bethléem par la secrétaire générale de la Miviludes dans sa lettre du 4 février 2020 : « Dans ce mouvement, la vie des moines et moniales est rythmée par des séances de prières et de célébrations liturgiques à des heures déterminées et identiques chaque jour. Les moines et les moniales de Bethléem prient, travaillent, étudient, mangent et dorment en cellule. » Christian Terras et Eva Lacoste, « Où est passée Sarah ? : disparition inquiétante chez les moniales de Bethléem », Golias Hebdo, no 767,‎ , p. 5
  19. Il est le père du fr. Samuel Rouvillois entré en 1982 à l'âge de 21 ans dans la Communauté Saint-Jean fondée par Marie-Dominique Philippe. « Biographie de Samuel Rouvillois », sur Organisation de coopération et de développement économiques, (consulté le ). Voir aussi : Babette Stern, « Frère Samuel, un moine au pays des affaires », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  20. Auteure de Catherine Baker, Les contemplatives, des femmes entre elles, Stock, , 206 p. (ISBN 978-2845950238). La communauté de Bethléem est citée à trois reprises. Elle note à la p. 165 la toute puissance de la fondatrice : « Aucune autonomie des sœurs ; elles parlent d'enfouissement et d'anéantissement comme on n'oserait plus le faire dans aucun monastère occidental. » Cité par Dinechin 2023, p. 22
  21. À la suite de l'article, le quotidien Le Monde fait paraître dans son édition du 21 mars 1983 le courrier d'un lecteur, père d'une sœur de Bethléem, qui dénonce « des interprétations subjectives » auxquelles il oppose son témoignage : « Ma fille, après treize ans de présence chez les Sœurs de Bethléem, est sans doute la plus épanouie de nos sept enfants. Je connais bien une dizaine d’autres religieuses (de divers couvents du même ordre) qui m'ont donné cette impression d'équilibre et de joie profonde. »
  22. « Sur une dizaine de pages, le journaliste Laurent Grzybowski, assisté de Jean Mercier et de Bernadette Sauvaget, révèle au grand public catholique les « abus de pouvoir, maltraitances, viol du secret de la correspondance, faux messages de la Vierge... » en usage dans cinq communautés catholiques françaises (sœurs de Bethléem, sœurs mariales d’Israël et de Saint-Jean, sœurs apostoliques de Saint-Jean, communautés de Gennésaret en Ardèche et de Nazareth à Villecroze près de Toulon). Nourri par un travail d’investigation de plusieurs mois auprès de plus de quatre-vingts personnes, donnant une large place aux paroles des victimes mais aussi aux évêques chargés du suivi de ces communautés, le dossier de La Vie prend l’allure d’un pavé dans la mare [...] » Cavalin 2023, p. 115
  23. Selon Fabio Barbero, aurait cours dans la communauté de Bethléem « un phénomène connu dès l’Église des premiers temps et condamné dès lors, [une] « gnose » [...] : la doctrine mariale est le fruit d’une révélation personnelle, gratuite. Il y a donc deux catégories de chrétiens, les baptisés « courants » et les baptisés « favorisés de ce don tout gratuit » [...] ; cette connaissance est entourée d’un secret qu’on ne révèle qu’aux initiés, car « les autres », y compris les prélats catholiques, ne pourraient pas le comprendre ; elle donne infailliblement le sens d’une supériorité spirituelle [...] et se nourrit de textes différents des textes communautaires officiels approuvés par l’Église. [...] ; [elle conduit à une] mise entre parenthèses de la morale [et au] mépris de tout élément personnel, humain et particulièrement affectif, ce qui ne manque évidemment pas d’avoir des répercussions dangereuses sur la maturité et l’affectivité des personnes. »
  24. Ce blog est hors ligne depuis fin 2016.
  25. Présentation de Gabriel-Marie Jacquier dans La Renaissance catholique (no 111), (lire en ligne)
  26. Il est possible que simultanément à la visite apostolique initiée en 2015 par le Saint-Siège, la Famille monastique de Bethléem ait demandé une visite canonique, ce qui expliquerait que Céline Hoyeau la présente comme telle dans son article du 8 juin 2015 paru dans La Croix.
  27. Dans l'article de La Croix du 8 juin 2015 : « Comme les autres sœurs, Hélène est invitée à retranscrire ses pensées dans un « cahier de confessions à la Vierge » qu’elle remet à sa prieure, qui fait à la fois office de supérieure et de directrice spirituelle. Impossible en revanche [...] de s’ouvrir à quelqu’un de l’extérieur : « Le temps passé avec le confesseur était contrôlé. Pas plus d’une minute, sans quoi la sœur qui le dépassait était reprise lors du chapitre des coulpes devant la communauté. On nous disait que le prêtre n’était pas là pour écouter nos difficultés, il ne pouvait pas nous comprendre. » »
  28. Ghislaine de la Fouchardière, née en 1943, prieure du monastère Notre-Dame de la Présence de Dieu depuis 1986.
  29. Colonel de Gendarmerie à la retraite, président du CCMM depuis décembre 2020 « Historique », sur CCMM. Membre du conseil d'orientation de la Miviludes depuis mars 2021 « Arrêté du 30 mars 2021 portant nomination au Conseil d'orientation de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) », sur legifrance.gouv.fr, .
  30. Son frère Pierre Jaccard (1927-2018) a été quant à lui aumônier des sœurs de Bethléem aux Monts Voiron. Il est enterré à Pugny-Chatenod. Cf « Père Raymond Jaccard, une figure de sainteté », sur RCF, (consulté le ).
  31. Cette expression « petites Vierges Maries en miniature » utilisée par Céline Hoyeau dans son livre est empruntée à un passage d'un texte interne à la Famille monastique de Bethléem écrit par sa fondatrice intitulé La Théologie surnaturelle (p. 8-9) : « Est-ce que Bethléem doit être un ordre religieux de plus qui organise ses systèmes de formation, ses méthodes ? La Congrégation des Religieux en est satisfaite. Il s'agit donc de préciser si Bethléem est une réserve de personnes qui accomplissent la raison d'être pour laquelle cette Famille monastique a été fondée dans l'Église ? (sic) Il s'agit d'"être des Marie en miniature". [...] La réalité la plus grave qui puisse exister dans l'Église n'est pas encore vraiment prise en compte. Ce que Mère [Marie-]Bernard [Maistre] a reçu de Marie avant la fondation de Bethléem, c'est : "multiplier dans l'Église des petites Marie en miniature". Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que les trente années pendant lesquelles il s'est passé des choses entre Marie et la Trinité en passant par le Christ continuent de se prolonger indéfiniment. Un peu avant la fin des temps, avant la Parousie, Jésus et Marie appellent certains disciples à se grouper dans des monastères. Ils s'appellent "Bethléem", du nom de la naissance de Jésus, et de la continuelle re-naissance d'une Église qui ne cesse jamais de naître avec Jésus de Marie, du Père, dans l'Esprit-Saint. »
  32. Selon Blandine de Dinechin (p. 68) Odile Dupont a été marquée par la lecture d'un écrit de Paul Philippe paru en 1942. Cet article publié dans La Vie spirituelle (Tome LXVII n°2 pp. 171-187) et intitulé « Le rôle de la Sainte Vierge dans la vie intérieure » reprend notamment un passage du Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge de Louis-Marie Grignion de Montfort (ch. VII, art 5, n°217) : « L'âme de Marie se communiquera à vous pour glorifier le Seigneur ; son esprit entrera à la place du vôtre pour se réjouir en Dieu. [...] Quand viendra-t-il ce temps heureux, ce siècle de Marie, où plusieurs âmes choisies et obtenue du Très-Haut par Marie, se perdant elles-mêmes dans l'abîme en son intérieur, deviendront des COPIES VIVANTES DE MARIE, pour aimer et glorifier Jésus-Christ ? » (capitales et italiques d'origine)

Références externes[modifier | modifier le code]

  1. Dinechin 2023, p. 35.
  2. a et b Dinechin 2023, p. 37.
  3. a b et c Dinechin 2023, p. 43.
  4. Blandine de Dinechin (préf. Jean Lebrun), L'Art et le drame du trop : Sœur Marie et Bethléem, Paris/14-Condé-sur-Noireau, L'Harmattan, , 274 p. (ISBN 978-2-14-049411-6, lire en ligne)
  5. Dinechin 2023, p. 39.
  6. a b c d e f et g Bouflet, Peyrous et Pompignoli 2005, p. 80-82.
  7. Dinechin 2023, p. 31.
  8. Jean Bourienne, « Le Havre (couvent) », sur Dictionnaire biographique des frères prêcheurs, (consulté le ).
  9. a b c et d Dinechin 2023, p. 42.
  10. a et b Dinechin 2023, p. 71.
  11. « L’histoire du collège », sur Collège Les Ormeaux.
  12. a et b Dinechin 2023, p. 40.
  13. a b c d e et f Céline Hoyeau, « Abus sexuels dans l’Église : les ramifications souterraines des frères Philippe », La Croix,‎ (lire en ligne)
  14. « BONDUELLE Jourdain », sur Dictionnaire biographique des frères prêcheurs, (consulté le ).
  15. Dinechin 2023, p. 41.
  16. Cf. le titre du chap. 3 de L'art et le drame du trop : Sœur Marie et Bethléem : « Débuts chaotiques dans la vie relieuse »
  17. « Dominicaines des Tourelles », sur Conférence des religieux et religieuses de France.
  18. Dinechin 2023, p. 45.
  19. a b c d e f g h i et j Landron 2004, p. 26.
  20. « Les dominicaines des Tourelles sont une congrégation de droit pontifical, érigée en 1931. Les tensions internes, autour de la question de la vocation (plus contemplative ou plus intellectuelle), ont amené la nomination en août 1946 d’un visiteur apostolique, Vincent Héris, proche de Thomas Philippe dont il est le vice-régent. Héris assure une tutelle sur la communauté en attendant la rédaction définitive des constitutions. [...] » Cavalin 2023, p. 335
  21. a et b Dinechin 2023, p. 46.
  22. a et b Dinechin 2023, p. 47.
  23. Dinechin 2023, p. 65.
  24. a et b Dinechin 2023, p. 48.
  25. Cavalin 2023, p. 43.
  26. Cavalin 2023, p. 44.
  27. Cavalin 2023, p. 45.
  28. a b c d et e Landron 2004, p. 180-181.
  29. a b c d e f et g François Séjourné, « Au cœur de la Chartreuse en stricte solitude », Prier, no 1,‎ , p. 10-13
  30. Dinechin 2023, p. 49.
  31. Dinechin 2023, p. 52.
  32. Dinechin 2023, p. 53.
  33. a et b Selon Gabriel Matagrin, évêque de Grenoble in Frédéric Lenoir (préf. Albert Decourtray), Les Communautés nouvelles : interviews des fondateurs, Paris, Fayard, , 365 p. (ISBN 2-213-02118-X), p. 261-281
  34. Dinechin 2023, p. 61.
  35. « L'Eau Vive [passe] au statut de « domus formata », statut intermédiaire, entre la simple maison filiale et le couvent, qui assure à l'Eau Vive une autonomie vis-à-vis du Saulchoir et lui donne une existence canonique plus solide. [...] Mais la création d'une « domus formata », requiert l'affectation d'au moins six religieux. En conséquence, le début de l'année 1950, doit voir [...] l'installation de 4 nouveaux religieux. C'est effectivement le cas [...] Tout d'abord il y a le Père de Menasce qui s'installe à l'Eau Vive au début de 1950 [...], le Père Ambroise Gagneux de la Province de Lyon, le Père Ceslas Minguet et le Père Paul-Dominique Thomas [...] » Antoine Mourges, Des « sages et des savants » aux « tout petits ». Aux origines des communautés de l'Arche, 1945-1965. Mémoire de Master 1 d'Histoire religieuse sous la direction de Michel Fourcade, Université Paul Valéry Montpellier III, , 478 p., p. 129
  36. a b c d et e Lafon 2015, p. 293-294.
  37. a b et c Dinechin 2023, p. 63.
  38. « L’Eau vive reçoit également le renfort, au même moment, des sœurs de la Congrégation des Tourelles de Montpellier dans une opération où, là encore, Thomas Philippe court-circuite largement les autorités légitimes. Dominicaines contemplatives sans être cloîtrées comme les moniales de la Croix, les dominicaines des Tourelles sont orientées à Soisy-sur-Seine par Vincent Héris et Thomas Philippe au moment où elles ferment leur couvent de Sarcelles et sont à la recherche d’un nouveau lieu d’implantation. En dépit des fortes réticences des sœurs du conseil des Tourelles, la prieure générale, la mère Marie-Bernard Maistre, enthousiaste à l’idée de s’insérer dans l’ambitieux édifice de l’Eau vive, donne immédiatement son accord. Les premières religieuses investissent une demeure située en face du monastère de la Croix, en février 1947, avec pour objectif d’assurer une hôtellerie pour les retraitantes de l’Eau vive. C’est le couvent de l’Épiphanie. » Cavalin 2023, p. 335
  39. « Au cours de l’enquête menée en France par Paul Philippe [dans l'affaire de l'Eau vive], au tournant de l’année 1955‐1956, un autre lieu attire l’attention du Saint-Office : le couvent de l’Épiphanie, situé à Soisy-sur-Seine, en face de l’Eau vive, qui sert notamment d’hôtellerie pour les femmes fréquentant le centre spirituel. Communauté de sœurs dominicaines dont les premiers éléments investissent les lieux en mars 1947, le couvent de l’Épiphanie est une filiale du couvent de Montpellier de la congrégation de droit pontifical des Tourelles. Le 21 février 1956, Paul Philippe reçoit la déposition de la prieure générale, la mère Marie-Bernard [Maistre], dans un lieu qui n’est pas indiqué. Elle reconnaît sa participation aux errements de Thomas Philippe, « par des actes impurs graves au cours de l’année 1950 » qu’elle serait seule à avoir accomplis dans sa congrégation : « En février 1951, je m’en suis confessée et j’ai prévenu le Père Thomas que je jugeais [rayé dans le texte] ces [souligné par Paul Philippe] rapports avec lui parce que je reconnaissais que d’après leur nature il était impossible de penser qu’ils étaient voulus par la T.S. Vierge. Je crois pouvoir assurer que personne dans ma congrégation n’a connu ces errements et n’a été victime de telles erreurs. » La brièveté de la déposition décourage l’analyse. On ne sait rien de l’initiation de la prieure générale. Le témoin en a-t-il dit davantage que ce que consigne le rapport d’archives ? D’autres dominicaines de l’Épiphanie ont-elles été interrogées par le commissaire du Saint-Office ? L’enquête dans cette congrégation ne paraît pas avoir été menée de manière approfondie : en juin 1956, au moment d’informer les religieuses des Tourelles des décisions du Saint-Office, le commissaire demande au père Vincent Héris, assistant apostolique de la congrégation, de se rendre à Montpellier afin de découvrir si les rumeurs dont il a eu l’écho d’une « influence dangereuse [de Thomas Philippe] sur certaines religieuses dont les noms sont malheureusement inconnus » étaient fondées. C’est à ce religieux qu’est délégué le soin d’en savoir plus, tâche dont il s’acquitte sans que rien de notable ne soit soumis à l’attention du Saint-Office. » En note : « [...] Le père Vincent Héris avait déjà mené une visite aux couvents de l’Épiphanie et de Montpellier en octobre 1952, à la demande de la curie généralice, visite au terme de laquelle il n’avait rien trouvé à reprocher à Thomas Philippe et n’avait en rien soupçonné la prieure générale. Le compte rendu rédigé alors était même très favorable à l’ancien directeur de l’Eau vive. » Cavalin 2023, p. 470-471
  40. « Ces témoignages émanant de victimes de T. Philippe donnent à voir le basculement dans le « mystico-sexuel » de ce noyau de permanentes et de certaines étudiantes de l’Eau vive. Celui de Madeleine Guéroult, d’une grande précision, offre une bonne introduction : "Une dominicaine de l’Épiphanie venait furtivement dans la chambre à coucher du P. T[homas] au 1er étage, montant par le petit escalier de service, et le P. T[homas] par le grand escalier. Ils s’enfermaient à clef durant des heures. Les rideaux, et parfois les persiennes aussi, étaient complètement fermés – cela se voyait du dehors, quand on passait dans la rue." » Arche 2023, p. 258
  41. « On sait [...] que la communauté de l’Épiphanie, prenant en charge les étudiantes de l’Eau vive, est aussi impliquée dans les pratiques de T. Philippe. On a vu que Madeleine Guéroult mentionne qu’une des religieuses y vivant venait rejoindre T. Philippe dans sa chambre le soir. Par ailleurs le « Rapport d’archives » de la Congrégation pour la doctrine de la foi indique que la supérieure de la congrégation des Tourelles a reconnu s’être laissée entraîner durant une brève période dans les pratiques mystico-sexuelles de T. Philippe. » Arche 2023, p. 261
  42. Dinechin 2023, p. 62.
  43. a et b Dinechin 2023, p. 66.
  44. a b c d e et f Hoyeau 2021, p. 49-51.
  45. Dinechin 2023, p. 68-69.
  46. Dinechin 2023, p. 70.
  47. C'est aussi le 22 août 1948 qu'Odile Dupont avait fait profession aux Tourelles quatre ans auparavant. Cf. « [Odile Dupont] a besoin de repères, à travers des dates clefs comme elle du 22 août [...] date de sa profession à laquelle elle s'accroche comme un sésame. » Dinechin 2023, p. 84
  48. Dinechin 2023, p. 79.
  49. Sœur Édith-Marie o.v., Prier 15 jours avec Renée de Tryon-Montalembert : vierge consacrée, Bruyères-le-Châtel, Nouvelle Cité, , 128 p. (ISBN 9782853136433), p. 11
  50. a b et c Dinechin 2023, p. 80.
  51. Étienne Fouilloux, « PHILIPPE Thomas », sur Dictionnaire biographique des frères prêcheurs, (consulté le ).
  52. Arche 2023, p. 107
  53. « CHEVIGNARD Bernard-Marie », sur Dictionnaire biographique des frères prêcheurs, (consulté le ).
  54. a et b Dinechin 2023, p. 94.
  55. « Annonce JOAFE n°10 de la parution n°19540228 du 30 septembre 1954 », sur journal-officiel.gouv.fr (consulté le ).
  56. a et b Dinechin 2023, p. 93.
  57. a b c et d Sœur Marie, Prieure de Bethléem et Frère Patrick, Prieur de Bethléem, « La paternité de Saint Bruno sur une famille spirituelle : les monastères de Bethléem. », Vies consacrées,‎ , p. 358-376 (lire en ligne, consulté le )
  58. (en) Olive Wyon, Living Springs. New religious Movements in Western Europe, Philadelphie, The Westminster Press, , 128 p. (lire en ligne), p. 102-103
  59. « This community looks to St Dominic as their original founder and to Charles de Foucauld for the spirit and ordering of their present life. (...) This element enters into much of their practice : in the large amount of time spent in adoration and in solitude and also in corporate and private prayer ; in the simplicity and poverty of their daily life. » (en) Olive Wyon, Living Springs. New religious Movements in Western Europe, Philadelphie, The Westminster Press, , 128 p. (lire en ligne), p. 102-103
  60. a et b Cavalin 2023, p. 54.
  61. a b c et d Dinechin 2023, p. 127-129.
  62. a b et c Pingault 1989, p. 121-133.
  63. Pour Pierre Vignon, qui a préfacé le livre de Patricia Bianco-Suarez, il s'agit d'une « instrumentalisation de l'ordre des Chartreux ». À partir de 13 minutes dans Pascal Hubert, « Pierre Vignon : "La Famille Monastique de Bethléem : une secte dans l'Église ?" », [vidéo] Disponible sur YouTube.
  64. a b et c Liliane Delwasse, « Les religieuses entre le monde et le désert », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  65. Dinechin 2023, p. 220.
  66. a et b « Registre du commerce n° 219 » [PDF], sur Feuille officielle suisse du commerce, (consulté le ).
  67. « Les petites sœurs de Bethléem », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  68. a b et c Céline Hoyeau, « Une nouvelle prieure à la tête des sœurs de Bethléem », La Croix,‎ (lire en ligne)
  69. Dinechin 2023, p. 27.
  70. Pascal et Marie-Annick Pingault sont les fondateurs en 1976 de la communauté du Pain de Vie (dissoute en 2015). Bernard Peyrous est un ancien membre de la communauté de l'Emmanuel et postulateur de la cause de Marthe Robin, cofondatrice des Foyers de Charité. Frédéric Lenoir est entré dans la communauté Saint-Jean (1982-1986) après une retraite passée en 1981 à l'abbaye de Boquen chez les sœurs de Bethléem. Cf. Benjamin Coste, « Portrait - Frédéric Lenoir : des Frères de Saint-Jean au « Monde des religions » », Famille chrétienne,‎ (lire en ligne). Gabriel Matagrin, cité dans l'ouvrage de Frédéric Lenoir, a été l'évêque qui a reconnu canoniquement les moines et moniales de Bethléem entre 1977 et 1987. Il a également accompagné la communauté de la Sainte-Croix jusqu'à sa dissolution en 1984.
  71. Pascal Pingault et Marie-Annick Pingault, À la rencontre des communautés nouvelles : petit guide, Nouan-le-Fuzelier, Éd. des Béatitudes, , 354 p. (ISBN 2-84024-216-8), p. 54-66
  72. Dinechin 2023, p. 190-193.
  73. a b et c Dinechin 2023, p. 189.
  74. Dinechin 2023, p. 193.
  75. Dinechin 2023, p. 188.
  76. Dinechin 2023, p. 191.
  77. Dinechin 2023, p. 192.
  78. a et b Dinechin 2023, p. 222.
  79. a b c d e et f Céline Hoyeau, « Les sœurs de Bethléem sous le coup d’une visite canonique », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  80. a et b Céline Hoyeau, « Sœurs de Bethléem : les secrets de leur fondatrice dévoilés dans une enquête », La Croix,‎ (lire en ligne)
  81. Dinechin 2023, p. 121-127.
  82. « Achèvement de la construction du couvent compromise ? », cath.ch,‎ (lire en ligne)
  83. Christian Laporte, « Opgrimbie en Bretagne : chalets indésirables à Boquen », Le Soir,‎ (lire en ligne)
  84. Anne-Bénédicte Hoffner, « Scandale des frères Philippe : que révèle le rapport sur le rôle des dominicains ? », La Croix,‎ (lire en ligne)
  85. a b et c CSJ 2023, p. 71
  86. Dominique Greiner, « « La Trahison des pères » de Céline Hoyeau : les abus spirituels, une responsabilité partagée », La Croix,‎ (lire en ligne)
  87. Céline Hoyeau, « Affaire Jean Vanier et frères Philippe, une secte au cœur de l’Église », La Croix,‎ (lire en ligne)
  88. Jean-Marie Guénois, « Les Frères de Saint-Jean publient un rapport accablant sur les abus sexuels de leur fondateur », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  89. a et b CSJ 2023, p. 88-89
  90. Mikael Corre, « Héritières des frères Philippe : l’incroyable cavale des sœurs de Maria Stella Matutina », La Croix,‎ (lire en ligne)
  91. CSJ 2023, p. 90
  92. CSJ 2023, p. 51
  93. Cavalin 2023, p. 620.
  94. a et b Lafon 2015, p. 376-377.
  95. « Il semble que c’est dès 1964, lorsque ses jours semblaient en danger, que mère Marie-Renée du Christ a une première fois envisagé de donner cette maison à Bethléem. Marie-Dominique Philippe s’y serait opposé sans que l’on sache pourquoi. Le 18 septembre 1968, une lettre de Marie-Renée du Christ à Marie-Dominique Philippe lève l’opposition à la venue des sœurs de Bethléem à Fribourg, où elles ont à leur disposition la maison de Marie-Renée du Christ. « Note concernant le rôle joué par le père Marie-Dominique Philippe, op, dans l’histoire de la famille de Bethléem », 12 novembre 2021, p. 10. » Cavalin 2023, p. 54
  96. « [Marie-Dominique Philippe] les retrouve en 1971, au monastère des Monts Voirons (Haute-Savoie), où vivent alors une quinzaine de moniales en formation. Il répond volontiers aux invitations de sœur Marie à y donner des cours de philosophie et de théologie ainsi qu’au monastère de Currière-en-Chartreuse ou de Lérins. » Lafon 2015, p. 375
  97. Céline Hoyeau, « L’influence des frères Philippe sur les communautés nouvelles. », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  98. « « Lorsque les Sœurs de Bethléem sont arrivées à Fribourg, cela nous a beaucoup aidés, rapporte le père Philippe-Marie. C’était notre lot de consolation. Nous étions deux communautés sœurs. » Le père Marie-Do les nomme les « cousines ». Ces sœurs, ces amies de plus de vingt ans, chères à son cœur, épauleront à leur manière les apprentis-religieux. En 1979, elles établissent un petit monastère à deux pas du Père-Girard et à dix bonnes minutes de marche de l’université. Une quinzaine de moniales y mènent une vie de solitude, de prière et d’étude. Leur prieure générale, sœur Marie, désire qu’elles se forment, notamment en philo réaliste auprès du père Philippe, en vue d’être responsables des études dans leur communauté. » Lafon 2015, p. 529
  99. CSJ 2023, p. 640-641
  100. Cavalin 2023, p. 121-122.
  101. Cavalin 2023, p. 115-127.
  102. Dinechin 2023, p. 237.
  103. a et b Dinechin 2023, p. 100.
  104. Dinechin 2023, p. 76.
  105. Fabio Barbero, « Communauté de Bethléem : les révélations accablantes d’un ancien supérieur », sur lenversdudecor.org, (consulté le ).
  106. Dinechin 2023, p. 207-220.
  107. Laurent Grzybowski, « Des gourous dans les couvents », La Vie,‎ (lire en ligne, consulté le )
  108. Dinechin 2023, p. 24.
  109. Cavalin 2023, p. 116.
  110. « Le rapport, relativement bref mais dense, est daté du 13 mai [2002]. Il est remis à Mgr Fruchaud et sert de base à un échange lors de la réunion suivante du 4 juin. Que met-il en avant ? Organisé en dix points et assorti d’une conclusion pratique, il se révèle extrêmement sévère à l’endroit de Marie-Dominique Philippe, décrit comme omniprésent dans un réseau dont il est le principal, voire l’unique point de référence. » Tangi Cavalin cite, entre autres, cette partie du rapport : « Sur toutes [ces] communautés [Bethléem, sœurs mariales, etc.], le Père a une profonde influence. Par son enseignement [...]. Mais également au for interne : ici, il est aumônier ; ailleurs le confesseur ou le directeur spirituel, voire l’exorciste ; partout il est le référent. [...] » Cavalin 2023, p. 121-122
  111. Christian Terras (dir.), « Enquête : La face cachée des « Petits Gris » », Golias Magazine, no 105,‎ (lire en ligne)
  112. L'épilogue du no 105 (p. 59-62) de Golias Magazine est lisible ici : « Apologie de la souffrance, culpabilisation et infantilisation (Témoignage) », sur lenversdudecor.org, .
  113. Dinechin 2023, p. 243-244.
  114. Dinechin 2023, p. 208.
  115. Dinechin 2023, p. 28.
  116. Céline Hoyeau, « Les victimes des dérives sectaires dans l’Église se disent « enfin entendues » », La Croix,‎ (lire en ligne)
  117. AVREF : « Témoignages concernant la communauté Bethléem », sur avref.fr, .
  118. « Famille monastique de Bethléem », sur lenversdudecor.org.
  119. a et b Fabio B., « Communauté de Bethléem : les révélations accablantes d'un ancien supérieur », sur L'envers du décor, (consulté le ).
  120. Dinechin 2023, p. 30.
  121. Sandrine Plaud, « La famille monastique de Bethléem poursuit son chemin de rédemption », Golias,‎ (lire en ligne)
  122. a b c et d Raphaël Zbinden, « Haute-Savoie: Les Sœurs de Bethléem sous le coup d’une visite canonique », cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  123. « Venez et voyez ! : Blog destiné à toutes celles et tous ceux qui souhaitent partager dans la joie et dans la paix au sujet de la Famille Monastique de Bethléem », sur sansdecor.com.
  124. Alexia Vidot, « « L’équipe du tournage a été foudroyée par les Sœurs » », Famille chrétienne,‎ (lire en ligne)
  125. « Bethléem : « ma petite soeur » et « un amour absolu » », sur lenversdudecor.org, .
  126. Création « Détail d'une annonce d'association », Journal officiel de la République française,‎ (lire en ligne). Modification « Détail d'une annonce d'association », Journal officiel de la République française,‎ (lire en ligne)
  127. « ACSEMB-Accueil », sur acsemb.org (consulté le ).
  128. Dinechin 2023, p. 32.
  129. Cette visite présentée par l'article de La Croix du 8 juin 2015 comme une « visite canonique » est en réalité une visite apostolique. Cf. Céline Hoyeau, « Que sont les visites canoniques ? », La Croix,‎ (lire en ligne) « À côté de ces visites « ordinaires » [pastorales ou canoniques], le Vatican peut demander une visite « extraordinaire », appelée alors visite apostolique, assurée par une autorité extérieure à la communauté. Cela arrive notamment lorsque Rome a reçu des plaintes pointant des dysfonctionnements, abus en tous genres ou dérives sectaires. [...] Pour les communautés religieuses ou les associations de fidèles, il arrive aujourd’hui que deux visiteurs, un homme et une femme, soient nommés, comme ce fut le cas pour les sœurs de Bethléem. » Voir aussi : « Communiqué de presse : Les sœurs de la Famille monastique de Bethléem mettent en place une cellule d’écoute et font le point sur leur chemin de conversion », sur bethleem.org, (consulté le ) « Depuis 2017, les moniales de Bethléem poursuivent un chemin de conversion selon les orientations données par le Dicastère de la Vie consacrée à la suite de la visite apostolique initiée en 2015. ».
  130. Église catholique de France, « Mgr André Dupleix, le père Antoine Hérouard et le père Jean Quris nommés secrétaires généraux adjoints de la Conférence des évêques de France », sur eglise.catholique.fr, (consulté le ).
  131. « Césaire Falletti : "Le moine se fait la voix de toutes les créatures" », La Vie,‎ (lire en ligne)
  132. Christophe Henning, « Abus d’autorité : les sœurs de Bethléem à l’écoute de leurs victimes », La Croix,‎ (lire en ligne)
  133. Clémence Houdaille, « Nouvelles constitutions et promesse d’un « changement de mentalité » pour les sœurs de Bethléem », La Croix,‎ (lire en ligne)
  134. Youna Rivallain, « Un an après sa création, la Commission reconnaissance et réparation veut rejoindre les victimes éloignées de l’Église », La Vie,‎ (lire en ligne)
  135. a et b Christiane Paurd, « Sœurs de Bethléem : repentir ou poudre de perlimpinpin ? », Golias Hebdo,‎ (lire en ligne)
  136. a b c et d Alexis Da Silva, « L’enfer des sœurs de Bethléem », Charlie-Hebdo,‎ (lire en ligne)
  137. « L’Église sous emprise », Golias Hebdo,‎ (lire en ligne)
  138. Christian Terras et Eva Lacoste, « Où est passée Sarah ? : disparition inquiétante chez les moniales de Bethléem », Golias Hebdo, no 767,‎ , p. 5-6
  139. Alban de Montigny, « Mécanismes, conséquences, réponse de l'Église... Qu'est-ce que l'emprise spirituelle ? », Le Pèlerin,‎ (lire en ligne)
  140. « Décès de l’abbé Raymond Jaccard », L'Est républicain,‎ (lire en ligne)
  141. Marie-Charlotte Perrier, « Un prêtre résidant en Savoie suspecté d’abus sexuel : le diocèse de Besançon lance un appel aux potentielles victimes », France 3 Auvergne-Rhône-Alpes,‎ (lire en ligne)
  142. Lassus 2020.
  143. Emmanuelle Maupomé, « Risques et dérives de la vie religieuse de Dom Dysmas de Lassus », Etudes, no 4274,‎ septembre 2020) (lire en ligne)
  144. Véronique Lauliac et Elisabeth Barrault, anciennes religieuses de la Famille Monastique de Bethléem, « Présentation du livre de Dom Dysmas de Lassus, Risques et dérives de la vie religieuse », sur AVREF, .
  145. Hoyeau 2021.
  146. Noëlle Hausmann, « 15 ans dans l'enfer de la famille monastique de Bethléem », Vies consacrées,‎ (lire en ligne)
  147. Olivier Schöpfer, « Présentation du livre 15 ans dans l’enfer de la famille monastique de Bethléem », Centre catholique des médias Cath-Info,‎ (lire en ligne)
  148. a et b Pierre Vignon, « Bethléem : la vraie vie de la sœur Marie-Cache-Toi-Là », Golias Hebdo,‎ (lire en ligne)

Références aux publications de la communauté[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « Notre charisme au cœur de l’Église » [PDF], sur bethleem.org, (consulté le )
  2. a b et c « Naissance de la famille monastique de Bethléem », sur bethleem.org (consulté le ).
  3. « Le car des pèlerins de Rome » [PDF], sur bethleem.org, (consulté le )
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  5. Chronique des Dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association Bethléem, vol. 5, , 20 p. (BNF 34476006), p. 11
  6. a b c et d Plaquette de présentation des Petites sœurs dominicaines de Notre-Dame (Bethléem), , 52 p., p. 25-27
  7. Chronique des Petites sœurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association Bethléem, vol. 3, 1959-1960, in-8°, p. 11
  8. « Bethléem dans l’Église », sur bethleem.org.
  9. a b et c Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, « Décret d'érection canonique »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur bethleem.org, (consulté le ).
  10. « Un nouveau prieur général pour les frères », sur bethleem.org (consulté le ).
  11. a et b « Les Trois noms »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur bethleem.org (consulté le ).
  12. « La liturgie », sur bethleem.org (consulté le ).
  13. Chronique des Petites sœurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association Bethléem, vol. 2, , 24 p., p. 10
  14. « Les sœurs de la Famille monastique de Bethléem mettent en place une cellule d’écoute et font le point sur leur chemin de conversion », sur bethleem.org, .
  15. « Déclaration finale du Chapitre Général des sœurs de Bethléem », .
  16. « Monastère Notre-Dame de la Présence de Dieu », sur bethleem.org (consulté le ).
  17. « Page d'accueil », sur bethleem.org,
  18. « La gouvernance »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur bethleem.org (consulté le ).
  19. « Monastère de l’Assomption-Notre-Dame », sur bethleem.org (consulté le ).
  20. « Monastero dell'Assunta Incoronata », sur bethleem.org (consulté le ).
  21. « Monastère de Notre-Dame de Maranatha », sur bethleem.org (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Publications de la communauté (1954-1965)[modifier | modifier le code]

  • Fascicule de présentation des sœurs de Notre-Dame de la Nativité, Sens, , 37 p. (lire en ligne)
  • Chronique des Petites sœurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association Bethléem, vol. 1, , 21 p., in-8° (BNF 32741700, SUDOC 172737249)
  • Chronique des Petites sœurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association Bethléem, vol. 2, , 24 p., in-8°
  • Chronique des Petites sœurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association Bethléem, vol. 3, 1959-1960, in-8°
  • Plaquette de présentation des Petites sœurs dominicaines de Notre-Dame (Bethléem), , 52 p.
  • Chronique des Petites sœurs dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association Bethléem, vol. 4, , 15 p., in-8°
  • Chronique des Dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association Bethléem, vol. 5, , 20 p., in-8° (BNF 34476006)
  • Chronique des Dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association Bethléem, vol. 6, , in-8°
  • Chronique des Dominicaines de Notre-Dame et Bulletin de l'Association Bethléem, vol. 7, 1964-1965, 36 p., in-8°

Bibliographie générale[modifier | modifier le code]

Bibliographie consacrée à la Famille monastique de Bethléem[modifier | modifier le code]

Vidéos[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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