Famille de Thoisy

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de Thoisy
Image illustrative de l’article Famille de Thoisy
Armes de la famille.

Blasonnement D'azur à trois glands d'or, posés deux et un
Période XVe siècle au XXIe siècle
Famille subsistante
Pays ou province d’origine Bourgogne
Royaume de France
Allégeance État bourguignon
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Charges Chancelier du duc de Bourgogne
Ambassadeur
Fonctions militaires Amiral
Fonctions ecclésiastiques Evêque de Tournai

La famille de Thoisy est une ancienne famille noble du Duché de Bourgogne. Elle a donné au duché un évêque, un amiral de la Flotte, un chancelier de Bourgogne et de nombreux conseillers puis au royaume de France un lieutenant-général colonial.

Origines

La famille de Thoisy est originaire de Thoisy-Cipierre aujourd'hui Thoisy-la-Berchère près de Saulieu en Bourgogne. Elle est anoblie en 1422 par le duc de Bourgogne en la personne de deux des siens Laurent et Renaud. En revanche, Régis Valette pour sa part, donne comme date d'anoblissement l'année 1599. Elle donna entre autres un évêque, un amiral, un ambassadeur. Elle est maintenue dans sa noblesse en 1669, admise aux États de Bourgogne en 1781, et adhère à l'ANF en 1933. Elle fut titulaire des Seigneuries de Rancy, La Motthe-Chissey, Varennes, Pantières, Thorcy, Mimeure, Joudes.

Extraits généalogiques

Les chroniqueurs relatent qu'au XIIe siècle le chevalier Jean de Thoisy, seigneur de ces lieux, fut contraint de vendre ses terres à Étienne II, évèque d'Autun (1171-v.1189), afin de financer sa participation à la Troisième croisade. Les chevaliers bourguignons, sous le commandement d'Hugues III de Bourgogne, (1148-1192), ont participé au Siège de Saint-Jean-d'Acre en 1191.

À compter du XVe siècle, on retrouve un certain nombre de membres de la famille de Thoisy dans l'entourage des ducs de Bourgogne et au sein de la haute administration du duché de Bourgogne. Parmi eux certains vont particulièrement s'illustrer: Regnault de Thoisy est chargé en 1409 de la Direction générale de la recette du Duché de Bourgogne, puis en 1430, du Duché de Brabant, au temps du duc Jean sans Peur, puis de Philippe le Bon. Godefroy est doyen de l'église d'Autun et député au Concile de Constance, en 1416. Laurent de Thoisy est Gruyer de l'Auxois en 1415. Pierre de Thoisy est Bailli d'Autun en 1446. Au XVIIe siècle, Charles de Thoisy, seigneur de Rancy, Molaise, Joude et Villars, enseigne au Régiment d'Auvergne, participe au Siège de Valence, en 1636. Nommé Maréchal des logis du prince de Condé, dit le Grand-Condé, il refuse de se joindre à la Fronde contre Mazarin et Louis XIV. En représailles, les armées de Condé ravagent ses terres et brûlent son château le 26 février 1653[1].

Personnalités


Jean de Thoisy

Jean de Thoisy (v.1350- 1433), est licencié en droit. Il a d'abord été proviseur de la Sorbonne[2] , chanoine de Notre-Dame de Paris, évêque d'Auxerre, puis de Tournai et chancelier du duché de Bourgogne.

À la nouvelle de la mort de Michel de Creney, le chapitre nomme des chanoines pour l'administration du temporel de l'évêché d'Auxerre pendant la vacance du siège. Il y a deux élections. Dans la première, on choisit Jean de Noury qui n'est point retenu comme évêque. Dans la seconde, les voix se réunirent en faveur de Jean de Thoisy: Il est nommé évêque d'Auxerre. Il prend possession de son siège épiscopal le 22 janvier 1409, accompagné du doyen d'Autun, son frère, le chanoine Godefroy de Thoisy. Il ne fixe pas sa résidence épiscopale à Auxerre. Il se fait représenter par son vicaire général et official, Pierre Charbet, et se retire dans l'hôtel des évêques d'Auxerre à Paris[3].

Le 29 juillet 1409, le roi Charles VI envoie en ambassade Monseigneur de Thoisy en Auvergne, avec d'autres seigneurs, vers le duc Jean de Berry, son oncle. Les émissaires du roi de France sont chargés de négocier une trêve entre les Armagnacs et les Bourguignons. Mais, la guerre civile est déclenchée le 15 avril 1410 et va durer jusqu'au traité de Paix d'Arras du 4 septembre1414.

Le 17 septembre 1410, Jean de Thoisy est transféré contre son gré au siège épiscopal de Tournai. Il est remplacé par Philippe des Essarts et devient évêque de Tournai.

En 1420, monseigneur de Thoisy participe à un grand événement de l'Histoire de France: il est nommé Chancelier du Duché de Bourgogne par le duc Philippe le Bon qui vient de succéder à son père, le duc Jean Sans Peur, assassiné le 7 décembre 1419 à Montereau par les séides du dauphin de France. À titre de représailles, Philippe le Bon demande à son chancelier de mettre diplomatiquement en œuvre la prise de pouvoir en France de son allié, le roi d'Angleterre, Henry V. Celui-ci revendique en effet la succession du roi Charles VI. Le plan échafaudé consiste à évincer du trône le futur Charles VII que Philippe le Bon considère comme l'assassin de son père[4]. Cette tractation est concrétisée par le Traité de Troyes du 21 mai 1420, ratifié par l'Angleterre, la Bourgogne et la France[5], en présence de Jean de Thoisy. La suite démontrera que le dauphin de France - successeur de son père en 1422 - surnommé par dérision le roi de Bourges, aidé par Jeanne d'Arc, boutera les Anglais hors de France[6].

Jean de Thoisy reste chancelier de Bourgogne jusqu'en 1422, date à laquelle il est remplacé par Nicolas Rolin. Il reprend le fil de ses activités épiscopales à Tournai . Mais les habitants de Tournai se soulèvent contre le duc de Bourgogne le 4 juin 1423. Ils se rallient au roi de France et, au cours d'une révolution institutionnelle, mettent en place des échevins favorables au royaume de France[7]. Le prélat se retire alors à Lille, tout en restant titulaire en titre du siège épiscopal de Tournai. Jean de Thoisy est mort à Lille le 2 mai 1433.

Geoffroy de Thoisy

Geoffroy de Thoisy, seigneur de Mimeure, neveu de Jean de Thoisy, est chambellan du duc de Bourgogne, Philippe Le Bon. Il est nommé amiral et chevalier de l'ordre de la Toison d'or.

En 1441, il est appelé par son suzerain à lever à Ostende une flottille de guerre et à en prendre le commandement pour venir en aide aux chevaliers hospitaliers assiégés par les Mamelouks dans l'ile de Rhodes. L'expédition va durer du 8 mai 1441 jusqu'au mois de juin 1442 . Elle est considérée comme un succès, bien que les égyptiens aient levé le siège avant l'arrivée des renforts. Les chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, aux ordres du grand-maître Jean de Lastic avaient, en effet, résisté vaillamment aux assiégeants qui ont subi de lourdes pertes et fui à l'arrivée des bateaux de guerre bourguignons. La Flotte commandée par Geoffroy de Thoisy, était composée d'une caravelle et d'au moins six galères . Elle était forte d'environ 200 marins de guerre et d'autant de galériens, et elle était bien armée. Le capitaine de Thoisy a fait de nombreuses prises fructueuses de bateaux de commerce barbaresques. Il rentre en pays de Flandre, couvert de gloire, après avoir obtenu du duc de Savoie l’autorisation de mouiller la flotte bourguignonne dans le port de Villefranche, en la confiant au commandement de son neveu, Pierre de Moroges.

En 1444 et en 1445, la participation à la croisade prêchée par le pape Eugène IV fut la plus importante expédition navale en Méditerranée du duc Philippe le Bon. Dès son retour de Villefranche, l'amiral Geoffroy de Thoisy est désigné pour prendre le commandement de la flotte bourguignonne, forte de plus de vingt unités. Il n'aura pas l'occasion de venir au secours des chevaliers de Rhodes qui ont résisté victorieusement aux forces égyptiennes qui se sont repliées, en laissant de nombreux morts sur le champ de bataille. Arrivée en Mer Noire, la flotte bourguignonne recherche en vain les croisés rescapés de la bataille de Varna. L'amiral capture plusieurs navires turcs, ravage le rivage oriental, dévaste le château turc de Ünye. Mais il est fait prisonnier, à la suite d'un complot organisé sur le port de Tébizonde. Il va rester en prison pendant tout le mois de mais 1445, jusqu'à l'arrivée d'une flottille de secours dirigée par Wallerand de Wavrin et Jacquot de Thoisy. Ces derniers négocient avec l' Empereur de Trébizonde qui relâche son prisonnier. Sur la promesse de ne plus s'attaquer aux gens du pays, l'amiral de Thoisy et Wavrin quittent les eaux grecques, non sans effectuer quelques prises en longeant les côtes d'Égypte et de Syrie. Pendant ce temps, la flotte bourguignonne de Jacquot de Thoisy et de Renaud de Confide continue à infliger des dommages aux infidèles. Mais l'ensemble de la Flotte de guerre sera désarmée à Marseille en décembre 1545. Ainsi s'achève la deuxième expédition commandée par l'amiral de Thoisy.

À la suite de la Chute de Constantinople, survenue le 29 mai 1453, les Bourguignons décident de participer à la croisade contre les Turcs, qui va durer pendant 12 ans, jusqu'à l'année 1465. Toutefois la Révolte de Gand immobilise les forces du duc de Bourgogne en pays de Flandre au cours de longues années. Les bâtiments de guerre de l'amiral de Thoisy sont utilisés pour mettre en œuvre le blocus fluvial et maritime de la ville de Gand. Ce n'est que le 29 juin 1463, que l'amiral participe à l'ambassade dirigée par Guillaume Fillastre, évêque de Tournai, pour se rendre à Rome, auprès du pape Pie II, afin de négocier la participation bourguignonne à la croisade. En vertu du traité du 19 octobre 1463 passé entre le Vatican, la République de Venise et le duc de Bourgogne Philippe le Bon , l'amiral de Thoisy est désigné pour lever une flotte de guerre bourguignonne afin de faire la conquête des Turcs. Sous son commandement, la flotte appareille du port de L'Écluse, devant le duc, le 21 mai 1464. Les croisés longent les côtes d'Espagne et font escale en Galice pour se rendre au pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Mais on apprend la mort du pape survenue le 15 août 1464 . Le duc décide d'abandonner la croisade et l'expédition est liquidée au printemps 1465. Ici s'arrête la relation de la vie de l'amiral de Thoisy: les chroniques de l'époque n'en font plus mention [8].

Hugues de Thoisy

Hugues de Thoisy, fils de Geoffroy de Thoisy, preux et vaillant chevalier [9] est nommé bailli d'Auxois. Puis, il est ambassadeur du duc de Bourgogne Philippe le Bon à Rome, en Sicile et à Florence de 1457 à 1462. À la mort de Charles le Téméraire en 1478, il prend le parti de sa souveraine Marie de Bourgogne contre le roi de France Louis XI. Après que le roi de France ait fait envahir le duché de Bourgogne, Hugues de Thoisy subit des représailles: ses terres sont ravagées et son château rasé. Sa fille Claudine est contrainte de vendre ce qu'il en reste à Mongin Contaut, membre ordinaire de la chambre des comptes du Duc de Bourgogne, devenu Président pour s'être rallié rapidement à Louis XI.

Noël Patrocle de Thoisy

Noël Patrocle de Thoisy (…-1671), est nommé lieutenant-général. Il est gouverneur général des Antilles françaises pour le Roi aux îles d'Amérique, mais il doit subir de 1645 à 1647 la vindicte de son prédécesseur qui fomente un complot pour l'empêcher de gouverner. Il est obligé de s'exiler en Guadeloupe, tente en vain de prendre le pouvoir au travers d'une action armée ratée où il semble avoir été capturé par un parti adverse et libéré par voie d'échange[10]. Il rentre se réfugier en France. Sa présence aux Antilles n'a donc pas laissé de traces. Il est conseiller du Roi en son conseil.

Armoiries

Les armes de la famille sont : d’azur à trois glands d’or, posés deux et un.

Alliances

Famille Viénot de Vaublanc, de Beaurepaire, Guillaume de Chavaudon, Richard de Soultrait, d'Ambly

Bibliographie

  • Pierre de Saint-Julien de Balleure, De l'origine des Bourgougnons et antiquités des Estats de Bourgogne, Nicolas Chesneau, au chêne vert, 1581.
  • Claude Courtépée, prêtre, sous-principal préfet du collège de Dijon, Description Générale et Particulière du Duché de Bourgogne, chez Causse, Dijon, 1779.
  • Nicolas Vitton de Saint-Allais, Nobiliaire Universel de France, Dijon, 1848. Tome II, ( pages 336 et suivantes).
  • Régis Valette, Catalogue de la noblesse française subsistante au XXIe siècle, Éditions Robert Laffont, Paris, 1989. (ISBN 2-221-05925-5)
  • Dictionnaire de la vraie noblesse, Éditions Tallandier, Paris, 2008. (ISBN 978-2-84784-498-6)
  • Baron Paul de Thoisy et E. Nolin. La Maison de Thoisy au duché de Bourgogne, origines, filiation et preuves, alliances, seigneuries, renseignements divers.
  • Jacques Paviot, La Politique Navale des ducs de Bourgogne (1384-1482), Presses Universitaires de Lille 1995.
  • Éric Vannneufville, Histoire de Flandre, Éditions Yoran Embanner, 2011.
  • Paul Butel, Histoire des Antilles françaises, Perrin, 2007.


http://paroisse-saulieu.fr/Thoisy.html

Notes et références

  1. Vitton de Saint-Allais, Nobiliaire Universel de France, (T. II, pages 336 et suivantes)
  2. Suivant les chroniqueurs, Jean de Thoisy aurait été précepteur du futur duc de Bourgogne, Jean le Bon
  3. Jean Leboeuf, chanoine et souchantre de l'église-cathédrale d'Auxerre, Mémoire concernant l'histoire ecclésiastique et civile d'Auxerre, chez Durand, Paris, 1743. (La plupart des princes de l'Église, en provenance des familles aristocratiques, résident dans des Hôtels parisiens, dans le quartier des Universités et des Grandes Abbayes. Ils sont souvent proches conseillers du roi).
  4. les historiens considèrent que l' Assassinat de Jean sans Peur fut une catastrophe pour le royaume de France, car il provoqua l'alliance entre la Bourgogne et l'Angleterre, qui aboutit au Traité de Troyes.
  5. Le Traité de Troyes, destiné à légitimer les prétentions du roi d'Angleterre et, en principe à terminer la Guerre de Cent Ans fut ratifié par le roi de France, Charles VI, au détriment de son fils . Celui-ci est déshérité au profit du roi d'Angleterre, ce qui semble bien prouver que Charles VI n'avait plus toute sa tête. Le futur roi Charles VII refusera d'entériner le Traité.
  6. Le dauphin de France sera couronné à Reims le 17 juillet 1429 sous le nom de Charles VII, en présence de Jeanne d'Arc et d'une délégation d'habitants de Tournai
  7. Jeanne d'Arc avait écrit le 25 juin 1429 aux Loyaux Français de la ville de Tournai: "…La pucelle vous fait savoir des nouvelles de par deça. En huit jours, elle a chassé les Anglais de toutes les places qu'ils tenaient…et elle les a mis en déroute. Maintenez vous bien, loyaux Français, je vous en prie et vous demande d'être prêts à venir au sacre du gentil Roy Charles à Reims où nous serons bientôt…Je vous confie à Dieu. Dieu vous soit en garde et vous donne la grâce de pouvoir maintenir la bonne cause du Royaume de France"
  8. L'ensemble de la biographie d'Hugues de Thoisy est inspiré de l'étude effectuée par Jacques Pariot, Universitaire de Lille, auteur du livre intitulé La Politique Navale des ducs de Bourgogne (1384-1482), paru aux Éditions Universitaires de Lille en 1995
  9. C'est ainsi qu'il fut nommé par Pierre de Saint-Julien de Balleure. (Voir Bibliographie)
  10. Nommé en remplacement du gouverneur Philippe de Longvilliers de Poincy, il est combattu par ce dernier et ne réussit pas à s'imposer, malgré l'intervention de son allié, Jacques Dyel du Parquet.

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