Famille de Lorgeril

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Famille de Lorgeril
Image illustrative de l’article Famille de Lorgeril
Armes

Blasonnement De gueules au chevron d'argent chargé de cinq mouchetures d'hermine, accompagné de trois molettes d'or
Période XVIe siècle - aujourd'hui
Pays ou province d’origine Bretagne
Demeures Manoir de Lorgeril
Château de la Bourbansais
Château de la Ville-Chevalier
Château de Goudemail
Château de Pennautier
Château de la Tranchade
Château de Chalonge
Château de la Lande
Château de Parigny
Charges Substitut du procureur général
Sénateur inamovible
Député des Côtes-du-Nord
Députés d'Ille-et-Vilaine
Député de la Manche
Président du Conseil général des Côtes-du-Nord
Conseillers généraux
Maires
Fonctions militaires Contre-amiral
Capitaine des vaisseaux du roi
Général
Récompenses civiles Ordre national de la Légion d'honneur
Ordre national du Mérite
Récompenses militaires Ordre royal et militaire de Saint-Louis
Preuves de noblesse
Réformation de la noblesse 1669 à Rennes
Autres ANF-1933

La famille de Lorgeril (/lɔʁʒøʁi/[1]) est une famille subsistante de la noblesse française, originaire de Bretagne. Elle porte le nom de l'ancienne famille de Lorgeril, citée en 1311, mais ne prouve sa filiation qu'à partir de 1530[2]. Cette famille compte parmi ses membres plusieurs officiers dans la Marine royale et plusieurs hommes politiques.

Origine[modifier | modifier le code]

L'ancienne famille de Lorgeril tenait son nom de la seigneurie de Lorgeril, située dans la paroisse de Lescouët-Jugon, dans les Côtes-d'Armor. Elle est connue depuis Olivier de Lorgeril, cité en 1311, et se serait officiellement éteinte en 1483, avec Jehan de Lorgeril, père de Guyonne de Lorgeril, qui apporta la seigneurie de Lorgeril à son mari, Jean III de Rohan[3].

La famille actuelle de Lorgeril serait issue de l'ancienne famille de Lorgeril par une branche cadette[réf. nécessaire], mais elle n'a prouvé sa filiation en 1669, lors de la réformation de la noblesse du royaume, qu'à partir de Guillaume de Lorgeril, écuyer, habitant Lescouët-Jugon, marié avec Jeanne du Boisadam. Ils eurent pour fils François de Lorgeril, écuyer, marié vers 1530 avec Julienne Rouxel, dame de La Jartière[3].

La famille de Lorgeril fut maintenue noble d'extraction par arrêts du Parlement de Bretagne du et du [5].

Cette famille figure sur la liste des familles françaises subsistantes d'origine médiévale de Jacques de Marsay, établie d'après les listes de Gustave Chaix d'Est-Ange et du baron de Woelmont, sur lesquelles la famille de Lorgeril est mentionnée[6].

Filiation[modifier | modifier le code]

Guillaume de Lorgeril, écuyer, habitant Jugon-les-Lacs où les anciens seigneurs de Lorgeril possédaient des terres nobles, marié avec Jeanne du Boisadam, eut pour fils :

  • François de Lorgeril, mort avant 1550, marié avec Julienne Rouxel, dame de La Jartière, dont :
    • Christophe de Lorgeril, mort avant 1557. En 1554, il acquiert conjointement avec la famille Questier « une maison et d'autres biens fonciers dans la ville de Jugon, où il faisait aussi sa résidence » [7]. Il épouse Guyonne Questier, dame de Follideuc, dont Joachim qui suit, Guyonne, Marie, et Françoise :
      • Joachim de Lorgeril, seigneur de Saint-Méen, mort en , assassiné par ses cousins Guillaume et Axel Rouxel de La Jertière. Il est en partie héritier de biens fonciers mouvant de la seigneurie de Jugon, venus de sa grand-mère maternelle Françoise Martel. Il épouse Marguerite Rouxel, dame de La Barre, de la paroisse voisine de Saint-Igneuc, dont :
        • Charles de Lorgeril (1574-1648), seigneur de Follideuc, est au service du roi en 1591. Ayant fait remontrer au roi Louis XIII « que la maison de Lorgeril étant tombée entre les mains d'une fille qui en était héritière, il désirait être conservé ainsi que ses enfants dans le nom et titre de ladite maison qui lui appartenait comme en étant chef du nom et d'armes », il obtint des lettres patentes de , enregistrées à la Cour des comptes de Bretagne le , pour changer le nom de sa terre et seigneurie de Follideuc en Saint-Igneuc, évêché de Saint-Brieuc, en celui de Lorgeril. Il eut quatre enfants dont :
          • Jacques de Lorgeril (vers 1600-1673), écuyer, seigneur de Lorgeril en Saint-Igneuc, obtint l'accord de François Lambert, châtelain de Lorgeril en Lescouët-Jugon, « pour qu'il prenne à l'avenir la qualité de sieur de Lorgeril, sans toutefois préjudicier aux qualités, honneurs et prééminences de la seigneurie de Lorgeril par lui acquise de feue dame Louise de Maure, marquise de Mortemart en 1645 ». Sa qualité de noble lui ayant été contestée, il fit faire un procès-verbal devant le sénéchal de Dinan les 20 et dans lequel les témoins, composés en plus grande partie de gentilshommes qualifiés du pays, déposèrent que lui et ses prédécesseurs avaient toujours été tenus et réputés pour gentilshommes comme issus de la maison de Lorgeril en Plorec, comme le prouve aussi une tombe appartenant à ses prédécesseurs dans laquelle est inhumé son aïeul Joachim de Lorgeril, dans le chœur de l'église Saint-Malo de Jugon, sur laquelle tombe est gravée : « à un chevron brisé chargé par apparence de cinq hermines et trois molettes d'éperons, deux en chef et une en pointe », semblables à celles de la seigneurie de Lorgeril en Plorec. À la suite de cette enquête, il obtint le une sentence de maintenue de noblesse confirmée par un arrêt du Parlement de Bretagne du [5].

Jacques de Lorgeril (vers 1600-1673) eut pour fils :

  • Toussaint de Lorgeril (1632-1686), seigneur de la Houssaye, écuyer, premier substitut du procureur général au Parlement de Bretagne[8], dont :
    • Louis François de Lorgeril (1681-1752), capitaine des vaisseaux du roi, élu le comme doyen et président de l'ordre de la noblesse de Bretagne aux États de Bretagne[8], dont :
      • Louis François Nicolas de Lorgeril (1708-1762), page de l'écurie du roi en 1721, capitaine des vaisseaux du roi et chevalier de Saint-Louis[9]. Il est blessé à bord du Neptune le , dans un combat naval livré aux Anglais par M. de L'Estenduère, dont :
        • Louis Pierre Marie de Lorgeril (1744 - à Bath, Angleterre), enseigne des vaisseaux du roi. Il est atteint de 15 blessures au combat de Belle-Isle-en-mer en 1759 et se retire à Trébédan comme pensionné de guerre du roi. Émigré au temps de la Révolution. Marié avec Julie Renée Hay des Nétumières (1755-1791), dont :
          • Louis Marc Hippolyte Godefroy de Lorgeril (1774-1852), conseiller général des Côtes-du-Nord pour le canton de Plélan-le-Petit. Chevalier de la Légion d'honneur, dont :
            • Alphonse Émile de Lorgeril (1807-1866), officier, conseiller général des Côtes-d'Armor, dont :
              • Henri Alexandre de Lorgeril (1838-1911), châtelain de Chalonge à Trébédan, président du conseil général des Côtes-du-Nord en 1908, dont :
                • Alain de Lorgeril, châtelain de Chalonge à Trébédan, conseiller général et maire de Trébédan.
            • Hippolyte-Louis de Lorgeril (1811-1888), poète et littérateur, directeur de l’Impartial de Bretagne en 1842, journal légitimiste, conseiller général des Côtes-du-Nord, député catholique et légitimiste en 1871, sénateur en 1875.
          • Alexandre Armand de Lorgeril (1780-1825), époux de Victorine de La Moussaye (1794-1857), dont :
            • Victor Émile de Lorgeril (1823-1891), propriétaire de Beauchesne, époux de Augustine Marie Henriette Le Pelletier de Lagarde (1831-1868), dont :
              • Stanislas Marie Alexandre de Lorgeril (né en 1854), marié en secondes noces en 1894 avec Marie-Josèphe de Lagrené (née en 1863).
              • Maurice Charles Marie-Joseph de Lorgeril (1858-1932), époux de Jeanne Cécile Marie Huet de La Tour du Breuil (1865-1942), dont :
                • Antoine Olivier Amaury de Lorgeril (1893-1914), enseigne de vaisseau, affecté à la brigade des fusiliers marins, section des mitrailleuses, mortellement blessé lors de la bataille de Dixmude le [10].
        • Jean-François-Toussaint de Lorgeril (1751-1825). Il participe à la guerre d'indépendance des États-Unis. Contre-amiral, conseiller général en 1812 puis député de la Manche en 1815.
      • Jean Thomas Baptiste de Lorgeril (1709-1779), capitaine des vaisseaux du roi, chevalier de Saint-Louis, dont :
        • Louis François Marie de Lorgeril (1778-1842), agronome, il organise la culture de la pomme de terre et des fourrages artificiels en Bretagne. Il est également connu pour avoir vulgarisé l'usage des machines agricoles, pour avoir mis au point la fertilisation des sols, perfectionné l'ensemencement des blés, adapté les procédés de fabrication du cidre et amélioré les races ovines et bovines du pays. Il fonde en 1817 les comices agricoles de Bretagne. Maire de Rennes, il assiste au sacre du roi Charles X en 1825 à Reims. Élu député d'Ille-et-Vilaine en 1828 et décoré de la croix d'officier de la Légion d'honneur et de l'ordre du Lys, dont :

Terres[modifier | modifier le code]

Saint-Méen, Follideuc, La Houssaye, Le Verger, Lorgeril, Parigny[3],[11].

Juridiction et seigneurie[modifier | modifier le code]

XVIIe siècle[modifier | modifier le code]

Au début du XVIIe siècle, la juridiction et la seigneurie de Lorgeril, relèvent du comté de Châteauneuf et s'étendent sur les paroisses de Saint-Servan-sur-Mer, Paramé, Saint-Ideuc, Saint-Jouan-des-Guérets, et appartenaient à messire Amaury Gouyon, seigneur, marquis de La Moussaye, comte de Plouër, vicomte de Tonquédec et Pomment, baron de Mogeant et de Maré.

Les bailliages :

Lorgeril en ce XVIIe siècle comprend 4 villages qui s'étendent entre la paroisse de Saint-Servan-sur-Mer, le village de La Cité qui s'étend aussi dans la paroisse de Saint-Servan. Le village de Tressaint et de Lorgeril en la paroisse de Paramé, le bailliage de Saint-Ideuc. En plus de ces fiefs, la seigneurie possède les droits de Haute, Moyenne et Basse Justice.

Châteaux et demeures[modifier | modifier le code]

La famille de Lorgeril a possédé de nombreuses propriétés, parmi lesquelles :

Armes, devises, titres[modifier | modifier le code]

  • Armes : « De gueules à un chevron d'argent chargé de cinq mouchetures d'hermine, et accompagné de trois molettes d'or »[3]
  • Alias : « De gueules au chevron d'hermine, accompagné de trois molettes d'or »[14]
  • Devises : « Mori potius quam foedari » (« Plutôt la mort que la souillure ») ; « À ma vie ».[réf. nécessaire]
  • Les titres de noblesse portés par cette famille sont des titres dits de courtoisie.

Alliances[modifier | modifier le code]

Les principales alliances de la famille de Lorgeril sont : Geraldin de Lapenty (1705), de Saint-Germain de Parigny (1740), de Varignières, de Tesson de La Mancellière (1761 & 1812), Hay des Nétumières (1772), de Kermarec de Troarout (1777), de Bizemont (1798), de La Forest d'Armaillé (1806), de La Moussaye (1820), de Marnière de Guer (1836), de Lorgeril de Parigny (1838), de Marnière de Guer (1840), de Freslon de La Freslonnière (1841), de Pelletier de Gigondas de La Garde (1851), Hamon de Kervers (1857), de Monti de Rezé (1861), de Maussion de Candé (1871), de Douhet de Romananges (1874), Le Moniès de Sagazan (1874), de Carné-Trécesson de Coëtlogon, Guillotou de Kerever (1873), Pinot du Petit-Bois (1877), Huchet de Cintré (1878), de Chastenet de Puységur (1879), Thierry du Fougeray (1881), Le Borgne de Boisriou (1884), de Blanquet du Chayla (1887 & 1980), de Villaret de Joyeuse (1888), de Ferré de Péroux (1889), Huet de La Tour du Breuil (1891), des Merliers de Longueville (1893), de Lagrené, de Kerpoisson (1900), de Cornulier (1903), d'Estienne d'Orves (1904, 1929), des Prez de La Morlais (1905), de Rodellec du Porzic (1907), d'Espezel de Roquetaillade (1914), de Saint-Marc, Merland de Chaillé (1917), Rivaud de La Raffinière (1918), de Beynaguet de Pennautier (1918), de Livron (1919), des Mares de Trébons (1919), de Boixo de Méritens (1919), du Perron de Revel (1920), de Castellane Guron-Norante (1924, 1950), de Ponton d'Amécourt (1926), de Montecler (1928), de Pioger, de Chabot (1929), de Poulpiquet de Brescanvel (1929), de la Chevardière de la Grandville, de Maynard (1932), de Wolbock-Châtillon, de Denesvre de Domecy (1939), de Chalvet de Rochemonteix, de Durat (1952), de Marmier, de Sarcus (1955), Husson de Sampigny (1959 & 1978), du Boishamon (1979), de Laitre, de Saint-Chamas (1982), de Kerguiziau de Kervasdoué (1982), de Villaines (1984), de Bentzmann, Lajoumard de Bellarbre de Godailh, Lelu de Brach, de Maistre (1991), de Maintenant (2014), Regnault de Bouttemont (2021).

Situation contemporaine[modifier | modifier le code]

La famille de Lorgeril est membre de l'Association d'entraide de la noblesse française depuis 1933[15].

D'après un article de Ouest-France, en 2013, à l'occasion d'une réunion organisée au château de La Bourbansais qui regroupait quelque 500 invités, des généalogistes ont recensé 94 porteurs masculins vivants du nom de Lorgeril, et environ 4 000 descendants des premiers auteurs de la famille[16].

Publications d'Hervé de Lorgeril[modifier | modifier le code]

  • Hervé de Lorgeril, Six Chefs Chouans, Bellanger, 1963.
  • Hervé de Lorgeril, Deux Généraux vendéens, Bellanger, 1964.
  • Hervé de Lorgeril, Trois Enlèvements politiques, Bellanger, 1965.
  • Hervé de Lorgeril, Le Prisonnier de la Vendée, Joseph Clémenceau, Bellanger, 1968.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Prononciation en français standard retranscrite phonémiquement selon la norme API.
  2. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, éd. Robert Laffont, 2007
  3. a b c et d Henri Jougla de Morenas, Grand Armorial de France, tome 4, p. 475.
  4. Dom Hyacinthe Morice, preuves, t. II, col. 275-280.
  5. a et b Louis-Pierre d'Hozier, Armorial général de la France, 1764, registre V, seconde partie, p. 712.
  6. vicomte de Marsay, De l'âge des privilèges au temps des vanités, p. 360
  7. La Messelièree, IBID
  8. a et b Henri Frotier de La Messelière, Filiations Bretonnes, tome III, p. 531.
  9. François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse.
  10. Marie Antoine Olivier Amaury de Lorgeril, mort pour la France le . Né le à Argenton (source : Service historique de la Défense, Vincennes[source insuffisante]).
  11. Pol. Potier de Courcy, Nobiliaire et armorial de Bretagne, 1862, tome 2, p. 112.
  12. a et b Mémoires de la Société d'archéologie, littérature, sciences et arts des arrondissements d'Avranches et de Mortain, volume 11, 1893, p. 105.
  13. a et b René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 157.
  14. Ch. d'Hozier, Armorial général de France : dressé en vertu de l'édit de 1696, t. VIII (Bretagne, I) (lire en ligne), p. 598
  15. Annuaire de l'ANF', Aurillac', Albédia, 2017, p. 50.
  16. Olivier Berrezaï, « Reportage sur la réunion de la famille de Lorgeril au château de la Bourbansais », Ouest-France, .

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Guy Le Borgne, Armorial de Bretagne, Rennes, chez Pierre Garnier, 1681
  • Louis Pierre d'Hozier, Armorial général de France, Registre cinquième, Seconde Partie, Pierre Prault, 1765, pp. 711 à 714.
  • Pol Potier de Courcy, Nobiliaire et Armorial de Bretagne, Tome 2, Rennes, 1890, p. 112.
  • Henri Frotier de La Messelière, Filiations Bretonnes, tome III, Saint-Brieuc, éd. Prudhomme, 1914, pp. 530 à 549.
  • Jean de Lajudie, Généalogie de la famille de Lorgeril en Bretagne, Clamart, 1985.

Articles connexes[modifier | modifier le code]