Famille Servan-Schreiber

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La famille Servan-Schreiber, française d'origine juive allemande, s'est distinguée au cours du XXe siècle dans le journalisme.

Cette famille compte parmi ses membres des journalistes et directeurs de publication, un député qui fut également ministre, mais aussi une épouse de président du Conseil.

Généalogie simplifiée[modifier | modifier le code]

Cette généalogie simplifiée présente les principales personnalités de la famille Servan-Schreiber et de ses alliances :

Philippe Servan-Schreiber (1922-1994) épouse Elizabeth Spanien  (1923-2006)
Catherine  Servan-Schreiber (1948-2021)

Sylvie Servan-Schreiber (1949)

      • Francine (1924-2010), épouse Jacques Trèves (1911-1998)
        • Gilbert (1948-1994),
        • Odile, (1950)
      • Marianne (1925-2016) épouse Jacques Lewis (1919)

Véronique (1949) Olivier (1953)

Les fondateurs Joseph et Clara Schreiber[modifier | modifier le code]

Selon la légende familiale, Joseph fut le secrétaire du chancelier Otto von Bismarck et choisit de s’exiler en France à la veille de la guerre franco-prussienne de 1870. Cette assertion, non vérifiée par des archives, fut contredite par l'ouvrage La Saga Servan-Schreiber relatant l'histoire de cette famille : Joseph était représentant de commerce à Berlin. Il y ouvrit une poste privée municipale puis essaya de l’étendre à Vienne. Face à l'antisémitisme et l'échec de son entreprise, Joseph décida d'émigrer aux États-Unis[2] : rendant visite à des cousins parisiens avant de rejoindre le Havre pour prendre le paquebot pour New-York en 1877, il resta finalement à Paris où sa femme le rejoignit en 1879 et où ils s'installèrent d'abord dans le quartier juif-allemand[Lequel ?]. Joseph fonda une maison d’import-export d’articles de mercerie et de quincaillerie, la maison JJ Schreiber[3]. Il fut proche d’Henri Brisson, son frère en franc-maçonnerie[4].

Malgré l'antisémitisme et l'antigermanisme français, la famille juive allemande descendante de rabbins réussit son intégration française (un décret paru au Journal officiel du 22 novembre 1894 naturalisait français les Schreiber). Émile Schreiber écrivit en 1917 un essai sur les relations entre l'Europe et les États-Unis qu'il signa sous le pseudonyme de Servan[5] (inspiré par la commune bretonne de Saint-Servan[5]). Il fit adjoindre ensuite ce pseudonyme à son nom patronymique pour faire plus « français » lors de la Seconde Guerre mondiale. Par la gloire militaire (Première guerre mondiale, Résistance pendant la Seconde)[pas clair], il accéda à la bourgeoisie, obtint un pouvoir d'influence par la presse et enfin un pouvoir politique[6]. Ce nom composite sera ensuite repris par les autres membres de la famille[5].

Les trois fils de Joseph et Clara Schreiber[modifier | modifier le code]

  1. Robert Servan-Schreiber (1880-1966), premier fils, reprit en 1902 l’affaire d'import-export de son père pour laquelle il créa six ans plus tard Les Échos (à l'origine un bulletin mensuel gratuit de quatre pages), dont il fut coactionnaire avec son frère Émile, et directeur ; épousa en 1916 la féministe et sénateur radicale du Gard Suzanne Crémieux (1895-1976).
  2. Georges Schreiber (1884-1970), deuxième fils, pédiatre, épousa la fille d’un banquier juif, conserva le patronyme Schreiber et resta à l’écart de ses deux frères Robert et Émile.
  3. Émile Servan-Schreiber (1888-1967), troisième fils, journaliste et codirecteur du journal Les Échos, épousa Denise Bresard en 1923.

Les descendants de Robert Servan-Schreiber[modifier | modifier le code]

Robert Servan-Schreiber et son épouse Suzanne Crémieux (1895-1976) eurent trois enfants:

  1. Jean-Claude Servan-Schreiber (1918-2018) directeur de presse et député gaulliste. Héros de la Seconde guerre mondiale, un livre lui fut consacré par l’écrivain André Makine : Le pays du lieutenant Schreiber[7].
  2. Marie-Claire Servan-Schreiber (1921-2004), journaliste, épousa en 1946 Jacques Claret de Fleurieu puis en 1971 Pierre Mendès France (1907-1982)
  3. Marie-Geneviève Servan-Schreiber

Les descendants d'Émile Servan-Schreiber[modifier | modifier le code]

Émile Servan-Schreiber et son épouse Denise Bresard (1900-1987) eurent cinq enfants :

  1. Jean-Jacques Servan-Schreiber (1924-2006), journaliste et homme politique français.
    • David Servan-Schreiber (1961-2011), médecin et auteur.
    • Franklin Servan-Schreiber, spécialiste des nouvelles technologies, ancien directeur de la communication du CIO
    • Émile Servan-Schreiber, cogniticien, pionnier des marchés prédictifs, candidat indépendant aux élections législatives de 2012 pour l'Amérique du Nord.
    • Édouard Servan-Schreiber (1969), directeur d'un institut d'études
  2. Brigitte Gros, née Servan-Schreiber (1925-1985), journaliste et sénatrice.
  3. Bernadette Gradis née Servan-Schreiber (1928), épouse d'Henri Gradis.
  4. Christiane Collange, née Servan-Schreiber (1930-2023), journaliste.
    • Jean-Marc Coblence
    • Jean-Christophe Coblence
    • Vincent Ferniot (1960), journaliste et chroniqueur gastronomique
    • Simon Ferniot
  5. Jean-Louis Servan-Schreiber (1937-2020), journaliste

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Lumenogic becomes Hypermind - Hypermind », sur Hypermind, (consulté le ).
  2. Jean Bothorel, Celui qui voulait tout changer, Les années JJSS, éd. Robert Laffont, 2005.
  3. Jean-Louis Servan-Schreiber et Christiane Collange, émission C’est de famille sur Europe 1, 15 juillet 2011.
  4. « Celui qui voulait tout changer », sur L'Express, .
  5. a b et c « L'ancien résistant et homme de presse Jean-Claude Servan-Schreiber est mort », sur parismatch.com, 11 avril 2018.
  6. Les Servan-Schreiber, L’ambition d’une famille, documentaire de Philippe Kohly, Arte France, 2002.
  7. https://www.grasset.fr/livres/le-pays-du-lieutenant-schreiber-9782246810377

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]