Famille Clary-Aldringen

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Clary und Aldringen
Image illustrative de l’article Famille Clary-Aldringen
Armes de la famille.

Lignées Ficquelmont, Kinský, Radziwill
Période depuis le XIVe siècle
Pays ou province d’origine Haut-Adige  Pays-Bas espagnols
Allégeance Empire d'Autriche
Autriche-Hongrie
Fiefs tenus Teplice
Demeures Teplitz, Vienne
Charges Membres héréditaires du Reischrat, grand-officiers de la Couronne, hommes politiques
Fonctions militaires Officiers, généraux

Les Clary und Aldringen ou Clary-Aldringen sont une des principales familles princières des territoires héréditaires des Habsbourg, issue de la noblesse de Bohême.

Origine[modifier | modifier le code]

Portrait de SAS Elisabeth-Alexandrine de Ficquelmont, princesse Clary-und-Aldringen par Franz Schrocberg
Le comte et la comtesse Manfred von Clary-Aldringen

Les princes de Clary et Aldringen, princes de Bohême, descendent de deux familles de la noblesse du Saint-Empire. D'une part la famille Clary, nobles du Nord de l'Italie, seigneurs de Riva del Garda, qui furent reçus dans la noblesse de Bohême dès le XIVe siècle. D'autre part les Aldringen, issus d'une famille de la noblesse catholique des Pays-Bas espagnols rangée aux côtés des Habsbourg à l'issue des bouleversements religieux de la Réforme.

En 1622, la comtesse Anna Maria von Aldringen, sœur et héritière du Reichsgraf Johann von Aldringen, commandant des armées autrichiennes durant la guerre de Trente Ans, épouse le comte Hieronymus von Clary, fils du seigneur de Bohême Franz von Clary. Leurs descendants sont autorisés, par décision impériale survenue en 1666, à relever les titres et armes des deux familles et portent dès lors le nom de Clary-und-Aldringen (Clary d'Aldringen ou Clary-Aldringen).

Illustration[modifier | modifier le code]

Dans le Saint-Empire romain germanique et dans les territoires habsbourgeois[modifier | modifier le code]

Les Clary-Aldringen furent l'une des plus grandes familles d'Autriche et de Bohême.

Leur ascension commence lorsque Franz von Clary quitte définitivement ses terres ancestrales du Haut-Adige pour s'installer dans le royaume de Bohême, où sa famille s'est déjà illustrée. En 1623, Franz acquiert des domaines aux environs d'Ústí nad Labem. Mais c'est son fils Hieronymus qui consolide le patrimoine familial. En effet, le frère de son épouse Anna, Johann, obtient en 1634 la propriété de la ville de Teplice, confisquée aux comtes Kinsky, et décède la même année sans héritiers directs autre qu'Anna. Malgré des luttes d'influence autour de ce domaine, les Clary-Aldringen se voient confirmés dans leurs possessions par l'Empereur Ferdinand, devenant ainsi les plus puissants nobles du nord de la Bohème.

Dès 1666, la famille est élevée au titre de comtes du Saint-Empire par l'empereur Léopold Ier et continue son ascension, se rendant maîtresse d'immenses seigneuries dans la province du Tyrol dont elle finit par diriger les États en 1693.

En 1767, le comte Wenzel von Clary und Aldringen, Trésorier impérial et conseiller privé de l'empereur Joseph II, est élevé au titre de prince du Saint-Empire et siège à la Diète d'Empire. Les membres de la famille Clary-und-Aldringen deviennent membres héréditaires du Reichsrat, le Conseil d'Empire autrichien. Les règles de primogéniture s'appliquent au titre de Prince/Fürst qui n'est porté que par les aînés, les cadets étant titrés Comte/Graf ou Comtesse/Grafin Clary und Aldringen. Le chef de la famille possède le prédicat d'Altesse Sérénissime.

Durant les guerres napoléoniennes, c'est au château des Clary-Aldringen qu'est installé le quartier général des trois alliés autrichien, prussien et russe. C'est ainsi qu'y est scellée la Sainte-Alliance qui sera formellement signée à Paris le . En 1835, le roi Frédéric-Guillaume III de Prusse, l'Empereur Nicolas Ier de Russie et l'Empereur François Ier d'Autriche sont à nouveau leurs hôtes à Teplice. Les Clary-Aldringen recevront encore, en 1849, l'empereur François Joseph et les rois Frédéric-Guillaume IV de Prusse et Frédéric-Auguste II de Saxe puis, en 1860, l'empereur et le prince-régent Guillaume de Prusse.

La famille continue de s'illustrer au sein de l'élite politique de l'Empire d'Autriche ("Hoher Adle 100 familien") au cours du XIXe siècle avec le prince Siegfried (1848-1929), qui détient tour à tour les ambassades de Paris, Bruxelles, Saint-Pétersbourg, Stuttgart et Dresde, et son frère le comte Manfred (1852-1928), gouverneur impérial de Silésie autrichienne et de Styrie et ministre-président de l'empire d'Autriche en 1899.

Aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Depuis 1945 et la nationalisation de leurs domaines tchèques par l’application des décrets Benes, la famille réside en Allemagne et en Italie où ils conservent de nombreux domaines, entre autres le Palais Clary à Venise. Depuis , le chef de la maison est le 9e prince Hieronymus von Clary und Aldringen (né en 1944).

Membres notables[modifier | modifier le code]

Place[modifier | modifier le code]

Les principales résidences de la famille princière sont :

Les princes Clary-Aldringen firent également bâtir l'église de l'Immaculée Conception à Dubi sur le modèle de l'église vénitienne Santa Maria dell'Oro afin qu'elle leur serve de lieu de sépulture.

Alliances[modifier | modifier le code]

Les Clary-und-Aldringen sont liés aux familles Glam Gallas, Mensdorff-Pouilly, Radziwill, Ficquelmont, Pejácsevich, Baillet-Latour, Kinský, Stromberg, Donnersmarck, etc.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alfons Clary Aldringen, Histoire d'un ancien autrichien [Geschichten eines alten Österreichers], Frankfurt, Ullstein, 1977 (ISBN 3-550-07474-3)
  • Clary und Aldringen, Trois mois à Paris lors du mariage de l'Empereur Napoléon Ier et de l'Archiduchesse Marie-Louise. Souvenirs du prince Charles de Clary-et-Aldringen (sic). Paris, Plon, 1914. XVI+422pp
  • Généalogie des Clary-Aldringen depuis le XIXe siècle sur le site du Gotha [1]
  • Matthieu Magne, A Teplitz et dans le monde. Les Clary-Aldringen : une maison princière dans l'Europe des Habsbourg au temps des Révolutions, thèse soutenue à l'université de Nice-Sophia Antipolis, .