Fadhila Chebbi

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Fadhila Chebbi
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (78 ans)
TozeurVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
فضيلة الشابيVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Parentèle
Œuvres principales
  • Parfums de terre et de colère (1973)
  • Tigelles (1991)

Fadhila Chebbi (arabe : فضيلة الشابي), née le [1] à Tozeur, est une poétesse et romancière tunisienne d'expression arabe. Elle écrit dans plusieurs genres comme la poésie, le roman, la nouvelle et les livres pour enfants[2]. Les notions majeures que l'on retrouve dans sa poésie sont la métaphore mystique, la dialectique du vide et de la matière et la relation à l'univers[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Née dans une famille zitounienne[4], fille d'Ahmed Ben Brahim Chebbi, Fadhila est la cousine du poète Abou el Kacem Chebbi. Diplômée de langue et littérature arabes en 1971 à la faculté des sciences humaines et sociales de Tunis[5] et professeur d'arabe durant plus de trente ans, elle se consacre à la littérature à partir de 1988[6]. Elle a semble-t-il été influencée à ses débuts par l'idéologie du parti Baas[7].

Dans les années 1970, elle fonde avec Tahar Hammami et Habib Zannad un mouvement littéraire, Fi ghayr al-amoudi wal-hurr (Poésie autre que métrique et libre)[8],[9],[5] dont elle était la seule femme[4]. Son premier recueil, où elle est la première poétesse à sortir de la métrique classique[10], s'intitule Parfums de terre et de colère (publié en 1973 à Beyrouth).

En 1984, elle reçoit le prix Wallada de poésie, décerné par l'Institut hispano-arabe de culture à Madrid[11], pour son recueil de poèmes Des nuits aux lourdes cloches (Allayali dhat el ajrass athaqila), mais n'a pas pu obtenir le renouvellement de son passeport pour aller le recevoir[12],[2].

En 1991, elle publie un petit livre en arabe dialectal, Tigelles (Chamârîkh)[13] et Les Jardins géométriques[5]. En 1998, elle reçoit pour Miyah nesbiyya le prix Zoubeida Bchir pour la création littéraire en langue arabe, décerné par le Centre de recherches, d'études, de documentation et d'information sur la femme, et le reçoit à nouveau en 2009[14] pour son recueil Bourouk El Mata[15]. En 1999, elle publie Al Of'ouan, qu'elle réédite en 2001[2].

En 2000, elle publie son deuxième roman, L'Arpenteur des heures absentes (Tasalluq al-sâ'ât al-ghâ'iba), ce qui constitue son dixième ouvrage au total[16],[17]. Elle reçoit en 2002 le Prix de la Foire du livre pour enfants pour Hayyi sayyad el achi'aa[2]. Elle publie en 2003 Tafattouq el hijara[2] et, en 2009, un recueil de nouvelles intitulé Anissat ez-zaman el mouareb et une deuxième édition de son ensemble poétique de 2008, Assou'al fajroun youssafer[2]. Elle écrit aussi Le Poète, le monde et la rose[6].

Son poème L'Épopée, écrit à l'époque de la révolution de 2011, rend hommage à Mohamed Bouazizi[18]. Dans son recueil Foyer du vent (Manzilou arrih), elle évoque des thèmes comme la liberté et la justice[18].

Fadhila Chebbi traite aussi de la question du féminin, mais d'une façon qui lui est particulière, à la fois sensualiste et métaphysique, notamment dans des textes en prose, tel Al-ismou wa-l-hadhidh dont un extrait inspiré de l'expérience de l'accouchement a été traduit en français par Inès Horchani sous le titre L'écartement rouge, ou dans des textes en vers libres, comme Où s'est-elle cachée ? qui décrit l'être-au-monde féminin, entre apparition et disparition, anéantissement mystique et énergie sexuelle[19].

En 2013, elle publie ses œuvres complètes en cinq tomes chez Dar M'hamed Ali El Hammi ; les deux premiers tomes rassemblent de la poésie en arabe littéraire, le troisième de la poésie en arabe tunisien, le quatrième des contes pour enfants et un dernier de la narration[20].

Elle est invitée à lire sa poésie dans des festivals et conférences littéraires dans tout le monde arabe, mais aussi à Paris, en Espagne et en Italie[1]. Ses œuvres sont traduites en plusieurs langues, en particulier en français[1] et en anglais.

Sa poésie, déjà célébrée dans l'ensemble du monde arabophone, commence à se faire entendre en Occident grâce à ses traductions et à être reconnue comme une voix « puissante, singulière, mystérieuse »[19].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Parfums de terre et de colère (1973)
  • Tigelles (1991)
  • L'Arpenteur des heures absentes (2000)

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Nathalie Handal, The Poetry of Arab Women: A Contemporary Anthology, éd. Interlink Publishing, Northampton (Massachusetts), 2001, p. 329 (ISBN 978-1566563741).
  2. a b c d e et f Badreddine Ben Henda, « Trois recueils de Fadhila Chebbi », Le Temps, 2 décembre 2009.
  3. Hatem Bourial, « Club culturel Tahar Haddad », Le Renouveau, 18 mars 2010.
  4. a et b (ar) « La Tunisienne Fadhila Chebbi », Al Jazeera, 29 août 2013.
  5. a b et c (ar) Mohammed Saleh Bin Omar, « La féminité rebelle dans le recueil Parfums de terre et de colère », Shehrayar, 12 septembre 2012.
  6. a et b [PDF] CV d'auteurs à la Foire du livre de Tunis 2009.
  7. Istituto per l'Oriente Carlo Alfonso Nallino, Oriente moderno, vol. 16, p. 84.
  8. Tahar Bekri, Littératures de Tunisie et du Maghreb suivi de Réflexions et propos sur la poésie et la littérature, éd. L'Harmattan, Paris, 1994, p. 16 (ISBN 2738428169).
  9. Tahar Bekri, op. cit., p. 53.
  10. Jeune Afrique l'intelligent, n°2137-2145, éd. Jeune Afrique, Paris, 2002, p. 57.
  11. Jean Fontaine, Écrivaines tunisiennes, éd. Gai Savoir, Tunis, 1990, p. 72 (ISBN 9789973971609).
  12. Al Mawkif du 20 juillet 1985, cité par Collectif, Les Droits de l'homme dans le monde arabe : rapport annuel 1986, éd. L'Harmattan, Paris, pp. 216-217 (ISBN 9782858026968).
  13. Jean Fontaine, Histoire de la littérature tunisienne par les textes, tome III « De l'indépendance à nos jours », éd. Cérès, Tunis, 1999, p. 157 (ISBN 978-9973194053).
  14. Femmes récipiendaires du Prix Zoubeida B'chir en 1995-2009 (Centre de recherches, d'études, de documentation et d'information sur la femme).
  15. « Prix Zoubeïda-Bchir pour les écrits féminins tunisiens sur la femme », La Presse de Tunisie, 11 mars 2010.
  16. Jean Fontaine, Le roman tunisien de langue arabe. 1956-2001, éd. Cérès, Tunis, 2002, p. 139 (ISBN 978-9973195180).
  17. Jean Fontaine, « Romans 2000 », Alternatives citoyennes, n°1, 28 avril 2001.
  18. a et b Hela Sayadi, « Rencontre poétique à El Béchia : Hymne à la patrie, ode aux Tunisiennes », La Presse de Tunisie, 13 juin 2013.
  19. a et b Ines Orchani, « Rencontre avec Fadhila Chebbi, Tunis, décembre 2018 », Monde traduction 20 avril 2020.
  20. « Parution de l'œuvre complète de Fadhila Chebbi », Jetset Magazine, 24 juin 2013.

Liens externes[modifier | modifier le code]