Fédération française d'éducation physique et de gymnastique volontaire

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Fédération française d'éducation physique et de gymnastique volontaire
Sigle FFEPGV
Nom(s) précédent(s) LGEP (1888), FFGE (1953),
FFGEGV (1964)
Sport(s) représenté(s) plus de 50 activités sportives non compétitives
Création 1972
Président Marilyne Colombo (2021)
Siège Montreuil (Seine-Saint-Denis)
Nations membres Drapeau de la France France
Clubs 6 200 (2018)
Licenciés 530 000 (2018)

La Fédération française d'éducation physique et de gymnastique volontaire (FFEPGV) est une fédération sportive française fondée en 1888 et dédiée à l'éducation physique et plus particulièrement aux différentes formes de gymnastique.

Historique[modifier | modifier le code]

Philippe Tissié en 1901.

La Fédération française d'éducation physique et de gymnastique volontaire trouve son origine dans le courant hygiéniste[1] de la fin du XIXe siècle. L’idée d’un lien direct entre l’exercice physique et le bien-être physique et moral se répand à travers l’Europe. Plusieurs structures associatives se créent alors et l’une d’entre elles connaît un succès remarquable : il s’agit de la Ligue girondine d’éducation physique (LGEP), dont la FFEPGV poursuit aujourd’hui les objectifs de santé physique et mentale.

La LGEP est fondée en 1888 par le Dr Tissié[2]. Celui-ci prône l’éducation physique et la gymnastique pour toutes les couches sociales, tous les âges, et pour les deux sexes. Respectueux des différences, il s'oppose à la notion de compétition sportive. Il se distingue en cela de l'approche de Pierre de Coubertin.

Gymnastique volontaire Stockholm 1939.

Prenant modèle sur la gymnastique volontaire suédoise[3], initiée par Pier Henrick Ling[4], Philippe Tissié est partisan d’une forme de gymnastique douce aux gestuelles simples, utilisant des mouvements naturels et utilitaires[5] associés à des techniques complexes, en vigueur chez les autres théoriciens du sport de l’époque, dont Georges Hébert.

Philippe Tissié est aussi un ardent défenseur d’une éducation physique rationnelle — soulignant ses bienfaits moraux par opposition au sport professionnel — et du développement du sport universitaire. Il crée et organise ainsi durant de nombreuses années des lendits scolaires, manifestations sportives amicales réunissant des centaines de participants des universités du Sud-Ouest de la France.

Les successeurs du Dr Tissié ont continué la défense de ses idées avec la même constance et la même conviction. Cependant, historiquement la Ligue nationale d'éducation physique — fondée en octobre 1888 par Paschal Grousset ministre des affaires extérieures de la commune insurrectionnelle de Paris — semble être la véritable origine de la Ligue française d'éducation physique. Grousset veut en effet, favoriser l'accès de tous à l'exercice physique et favoriser la santé de tous notamment des plus faibles. Il s'oppose à la pratique sportive anglaise et lui préfère les jeux français. ll s'oppose notamment très violemment, ainsi que le fera plus tard Philippe Tissié, à Pierre de Coubertin. Il pense également que la compétition élimine les plus faibles et préfère en conséquence la coopération à la compétition.

La LGEP devient la Fédération française de gymnastique éducation (FFGE) en 1953, puis la Fédération française de gymnastique éducation et de gymnastique volontaire (FFGEGV) en 1964. Enfin, fusionnant avec la Fédération française d'éducation physique (FFEP) le , la FFGEGV devient la Fédération française d'éducation physique et de gymnastique volontaire.

À partir des années 1960, la gymnastique volontaire[6] fait partie du paysage éducatif et sportif français. Jusqu’aux années 1970, elle est l’une des rares impliquées dans le domaine de la gymnastique pour adultes.

Depuis, la fédération a fait croître spectaculairement ses effectifs — jusqu'à devenir la 1re fédération française de sports non compétitifs — grâce à une organisation structurée et à une politique fédérale de formation initiale et continue reconnue pour sa qualité.

La fédération[modifier | modifier le code]

Forte de 530 000 licenciés[7], encadrés par 7 500 animateurs sportifs diplômés répartis dans ses 6 200 clubs affiliés, la FFEPGV est la 1re fédération française de sports non compétitifs et la 5e, tous sports confondus, hors fédérations scolaires[8].

La gymnastique volontaire est une pratique éducative, de proximité et en groupe d'activités physiques diversifiées organisées en séances. Elle sert d'accompagnement pour entretenir, améliorer, dynamiser la santé, le bien-être et la qualité perçue de la vie ainsi que les relations sociales et citoyennes. Elle a une approche humaniste. C'est une pratique non compétitive fondée sur la connaissance de soi et prônant la solidarité. La spécificité de l'éducation physique et gymnastique volontaire (EPGV) est de permettre d'accompagner chaque personne dans ses démarches grâce à une pédagogie adaptée et différenciée.

La FFEPGV réunit ainsi tous les publics et toutes les tranches d’âge autour de pratiques sportives diverses telles que : gymnastique douce, gymnastique rythmique, fitness, stretching, danse, marche, randonnée pédestre, jogging, équilibre, adresse, renforcement musculaire, sports collectifs, sports d’opposition, capoeira, hip-hop, etc.

Une vocation humaniste[modifier | modifier le code]

La FFEPGV est depuis ses origines, en 1888, un mouvement humaniste attaché à l’amélioration des conditions de vie de l’humanité par l’éducation physique et la vie associative en particulier. Cet engagement perdure et se retrouve aujourd’hui dans le concept de « sport santé » que la FFEPGV, membre du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et du collège des fédérations multisports et affinitaires[9] et donc missionnée par l'État[10], se doit de mettre en avant.

Le concept de sport santé est le suivant : faire de l’exercice régulièrement au sein de structures associatives adaptées suffit à apporter santé et bien-être à tous. La mission de service public de la FFEPGV lui donne ainsi pour vocation d'accueillir, conseiller et former tous les publics à l'exercice de pratiques sportives exclusivement non compétitives, afin d'éviter toute dérive liée à la recherche de performances et ainsi privilégier la santé et le bien-être de ses pratiquants.

Activités physiques[modifier | modifier le code]

Les 500 000 licenciés de la FFEPGV pratiquent nombre d’activités physiques qui diffèrent selon l’âge, la condition physique et les attentes et besoins des pratiquants. Les activités proposées s’adressent aux trois publics, à partir de 9 mois : enfants, adultes et seniors.

Les objectifs des séances varient selon chacun. Il peut s’agir de développer l'équilibre, la souplesse, l'habileté, la tonicité, de diversifier les aptitudes physiques ou d’apprendre à gérer les dépenses énergétiques. Il peut aussi s’agir de développer la personnalité, la créativité, de favoriser les relations avec les autres, de gérer le stress ou de renforcer la confiance en soi. Par exemple en pratiquant des sports collectifs ou d’opposition. Enfin certaines activités, en particulier celles dédiées aux seniors, ont pour objectif d’entretenir l'équilibre, la mémoire et la vivacité intellectuelle, pour mieux organiser et valoriser la vie quotidienne.

Fondamentalement, les activités proposées par les animateurs sportifs diplômés d'État de la FFEPGV ne nécessitent pas de matériel sportif ni d’infrastructure et peuvent se pratiquer en salle comme en extérieur. Cependant, il est fréquent de constater l’utilisation de balles, ballons, anneaux, cerceaux, quilles, plots, steps, cordes à sauter, bandes élastiques et tapis de sol, voire de raquettes, de petits haltères, de disques « gliding ».

S’il est bien entendu possible et recommandé de pratiquer l’éducation physique et la gymnastique volontaire chez soi ou seul en extérieur, c’est dans le cadre associatif que la grande majorité des licenciés de la FFEPGV profitent de ses bienfaits.

Les séances conduites par les animateurs sportifs de la FFEPGV sont personnalisées, suivant le principe de la « pédagogie différenciée ». Ainsi, au cours d’une même séance, les pratiquants n’exercent pas forcément tous simultanément les mêmes activités.

Structures et chiffres-clés[modifier | modifier le code]

Membre du CNOSF et du collège affinitaire des fédérations multisports, la FFEPGV réunit 530 000 licenciés au sein de 6 200 associations sportives affiliées[7].

Parmi ces 530 000 pratiquants — un chiffre en augmentation de 800 % au cours des 35 dernières années[Lesquelles ?] — on compte plus de 90 % de femmes.

Encadrés par 24 000 dirigeants bénévoles et 6 500 animateurs sportifs diplômés, ces pratiquants ont pu bénéficier de plus d’1,5 million de séances d’activités physiques au cours de l’année 2009.

La formation occupe une place très importante dans le fonctionnement de la FFEPGV. Plus de 20 000 jours de formation sont en effet actuellement[Quand ?] dispensés chaque année.

Ce sont les 13 comités régionaux et les 99 comités départementaux qui coordonnent et mettent en œuvre les actions de formation initiale et continue des animateurs et des dirigeants d’associations. Ces comités assurent par ailleurs le développement régional et départemental de la FFEPGV.

Une direction technique nationale, comme dans toute fédération sportive, définit une politique technique pour l’ensemble des activités sportives exercées au sein des clubs affiliés à la FFEPGV. Elle définit surtout le contenu des formations et l’organisation des séances suivant la spécificité de l’EPGV, la pédagogie différenciée : pas de mouvement de groupe uniforme, chaque pratiquant exécute ses propres exercices, personnalisés en fonction de son âge, sa condition physique, ses attentes et ses besoins.

Enfin, une direction générale chapeaute l’ensemble des services associatifs, juridiques, administratifs, financiers et communication.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Dictionnaire Culturel du Sport, Éditions Armand Colin, Paris 2010, page 381 et 150 ans d’EPS, Jean Zoro, Éditions AEEPS 2002, page 187.
  2. L’Éducation Physique au point de vue historique, scientifique, technique, critique, pratique et esthétique, Docteur Philippe Tissié, 1901, Imprimerie Larousse – Fonds documentaire FFEPGV
  3. La Gymnastique volontaire – Mouvement pour l’amélioration de la santé publique, Éditions Mezata, Göteborg, 1939 – Fonds documentaire FFEPGV.
  4. Em samling Gymnastiska Ställningar och Rörelseformer, Pier Henrick Ling, Stockholm, 1893, Kungi, Boctrykeriert, Norstedt & Söner – Fonds documentaire FFEPGV.
  5. « La méthode naturelle : 3 cultures pour 1 devise », sur hebertisme.org (consulté le )
  6. cf. Manuel de Gymnastique volontaire, Éditions Gévédit, Paris, 1974 – Fonds documentaire FFEPGV.
  7. a et b « Fédération française d'éducation physique et de gymnastique volontaire », sur afm-telethon.fr (consulté le )
  8. Les Chiffres-clés du Sport publiés par le Ministère de la santé et des sports, décembre 2009, points 10 et 11
  9. Comité National Olympique Français
  10. [Ministère de la Santé et des Sports – Secrétariat d’État aux Sports : http://www.sports.gouv.fr/francais/acteurs-du-sport/les-federations/liste-des-federations-sportives-2742]