Expansion de l'islam

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L'expansion de l'islam passe par la conquête, mais également par le commerce et des missions jusqu'aux Philippines.

Carte de l'histoire de l'expansion de l'islam jusqu'en 750.

Premiers siècles

Expansion arabe sous Mahomet (I) et les trois premiers califes, Abou Bakr (II), Omar (III) et Uthman (IV).

Ces guerres de conquête contre les anciens empires sassanide, perse et byzantin répondent à différents objectifs : islamisation sans apport financier ou contribution financière sans conversion, Djihad pour prévenir l'Islam de l'expansion du christianisme, recherche de butins lors de razzias notamment par les nomades intégrés dans les armées musulmanes, contrôle des réseaux commerciaux par l'aristocratie marchande arabe qui est à la tête des armées, etc. Selon la légende, leur succès fulgurant est le résultat du génie militaire des arabes mais il résulte en fait de l'affaiblissement des anciens empires : leurs provinces désarmées (dans le but de maintenir ordre et sécurité, ce qui facilite les victoires militaires des tribus arabes) souffrent de divisions internes, de guerres incessantes, de l'exploitation économique et de l'oppression religieuse si bien que tout conquérant est vu comme un libérateur apportant des réponses à ces problèmes sociaux et religieux, les autorités musulmanes allégeant les impôts fonciers et menant une politique initiale de « tolérance islamique » limitée toutefois aux Gens du Livre[1].

Né en Arabie, l'islam s'est étendu par la guerre à la Perse dès 636 (Bataille de Cadésie), puis vers l'Irak, l'Iran, la haute Mésopotamie ; et à l'ouest vers la Syrie, la Palestine et l'Égypte (provinces les plus riches de l'Empire byzantin, qui démarrent son enrichissement matériel).

L'islam pénètre le monde chrétien et gréco-romain peu après la mort du prophète de l'islam Mahomet. Sous les Omeyyades, l'expansion continue, les conquêtes territoriales se faisant par voie terrestre jusqu'en Afrique de Nord amazigh à la fin du VIIe siècle et jusqu'aux côtes espagnoles au début du VIIIe siècle. En 712, certains de leurs conquis berbères menés par Tarek-Ibn-Zyad voulant son armée constituée à 100/100 de berbères (appelés les Maures car originaires de Maurétanie, royaume berbère) franchissent le détroit de Gibraltar (dès leur accostage en terre ibérique, Tareq Ibn Zyad, après avoir ordonné la destruction totale de sa flotte navale par le feu, prononça cette phrase « l’ennemi est devant vous et la mer est derrière vous »[réf. nécessaire])[2] et conquièrent l'Espagne, d'où l'architecture du style mauresque. Ils sont arrêtés à Poitiers en 732 par les troupes du maire du palais, Charles Martel, grand-père du futur Charlemagne[3].

Expansion vers l'Asie centrale, Boukhara, Kaboul, et ils atteignent la frontière de l'Indus. Contact avec l'Empire byzantin, la mer Caspienne et Caucase au nord.

L'Empire byzantin contrôle alors la mer Méditerranée, ce qui peut entraver les conquêtes arabes. Les Arabes construisent alors une flotte et attaquent Constantinople à trois reprises, mais sans succès, car le feu grégeois donne un fort avantage tactique aux défenseurs. Ceux-ci, restant maîtres de la mer bloquent donc l'expansion musulmane, et cessent de commercer avec les Arabes. La mer sera quelque temps une frontière, mais redeviendra rapidement une zone d'échanges. Après une conquête rapide d'un siècle, les frontières ne bougent plus jusqu'au XIe siècle.

Quand les Arabes ont conquis un territoire, ils établissent des camps à part et vivent du fruit de leurs conquêtes et d'impôts (la jizya) versés par les non-musulmans, en échange d'une liberté et protection restreintes. Les musulmans sont enjoints pour leur part de pratiquer la Zakât (aumône au pauvre), un des cinq piliers de l'islam, mais seront, selon les périodes, libres de la pratiquer à leur gré (c'est-à-dire sans contrôle réel) ou non.

Le VIIIe siècle est marqué par la forte résistance de l'Empire byzantin, mais aussi par une agitation à la fois politique et religieuse à l'intérieur du monde arabo-musulman. Unification et arabisation des territoires conquis (par la langue, la monnaie, l'administration), ainsi que leur islamisation (écoles instituées pour répandre le Coran, juges formés au droit musulman) sont donc entrepris.

Les sécessions politico-religieuses n'en continuent pas moins : les Abbassides fondent Bagdad. Il y a alors un déplacement vers l'Est du centre politique arabo-musulman, déviant les flux d'arrivées de l'Extrême-Orient, mais éloignant ainsi le Centre du pan Ouest de l'empire. La tension qui en résulte provoque de nouvelles sécessions dont émergeront trois grandes zones de califats : abbasside, fatimide et andalouse; il en résulte aussi une émulation religieuse entre les successeurs de Mahomet.

Aux IXe et Xe siècles, l'Empire arabo-musulman ne s'étend plus sous les Abbassides.

Du VIIe au VIIIe siècle

Ruines de la cité musulmane d'Ayla (Aqaba en Jordanie), construite en 650

Les historiens ont souligné l'importance et la rapidité de la première conquête qui en un siècle permit rapidement aux Arabes sous-équipés et sous-entraînés de ravir à des empires séculaires et solidement établis un immense espace, du littoral atlantique aux déserts d'Asie centrale[4]. De fait, les empires byzantin et perse sont affaiblis au terme de leur rivalité pour la domination de l'Arabie[réf. nécessaire].

En Orient

Péninsule arabique

Conquêtes des débuts de l'Islam

On date la révélation du prophète Mahomet à environ 610. Les premières années sont difficiles et les musulmans sont souvent persécutés, certains migrent vers l'Abyssinie. En 622, Mahomet, chassé de la Mecque[5], se réfugie à Médine, c'est l'an I de l'Hégire. À partir de cette date, il commence à étendre son audience et son pouvoir (voir Tribus musulmanes et juives de Yathrib) et parvient à conquérir La Mecque. À sa mort en 632, il a conquis toute la péninsule arabique.

L'intense activité militaire et diplomatique qu'a été la Ridda peut être considérée comme la répression d'une apostasie, une reconquête, ou une conquête. Un exemple est le cas particulier de Musaylima (Banû Hanifâ), dernière confédération de tribus du Hedjaz à être réfractaire aux demandes musulmanes. D'autres exemples isolés sont Ayhala le Noir au Yémen, Tulayha al-Asadî dans le Nedjd, et la prophétesse Sajâh des Tamîm et des Taghlib.

Proche-Orient

Au Proche-Orient à l'arrivée des Arabes, l'empire byzantin est fortement affaibli par sa lutte contre les Perses sassanides.

Les Perses ont pris Jérusalem en 614 et l'ont gardée quinze ans, jusqu'en 629. Les musulmans prennent donc une ville affaiblie en 638.

Moyen-Orient et Asie centrale

Deux des trois madrasas du Registan à Samarcande

Les Arabes, menés par les troupes du général Qutayba ibn Muslim, conquirent vers 712 les territoires des actuels Ouzbékistan et Kirghizistan[6]. Ils y entrent au contact avec les Chinois pendant le règne du premier abbasside Abou al-`Abbâs à la victoire de Talas. Ils ont appris l'islam aux peuples centre-asiatiques pratiquant jusqu'alors le zoroastrisme.

Le contrôle arabe de l'Asie centrale fut consolidé à la suite de la bataille de Talas (au Kirghizistan près de la ville actuelle kazakh de Taraz) contre les Chinois en 751. Cette victoire qui a marqué l'avancée la plus à l'Est des armées arabes a été également l'occasion d'acquérir un certain nombre de techniques chinoises dont celle de la fabrication du papier. Lors de la bataille de Talas, les Arabes, victorieux, font prisonniers de nombreux Chinois et récupèrent ainsi le secret. Ils comprennent rapidement l'intérêt de ce nouveau support pour propager l'islam, et Samarcande en sera le tout premier centre de production du papier du monde musulman. Par ailleurs, ils en amélioreront la fabrication en y incorporant à sa préparation des chiffons. Haroun ar-Rachid imposa l'usage du papier dans toutes les administrations de l'empire. Le papier arrive alors dans le reste du monde connu et en Occident grâce aux conquêtes arabes en Asie centrale. On le retrouve à Bagdad en 793, au Caire en 900, à Xàtiva (San Felipe, Espagne) en 1056 et enfin en France au début du XIVe siècle.

Jama Masjid ou Grande Mosquée, à Delhi

Les conquérants arabes se frottent aussi à la Perse et vont, à l'est, jusqu'à l'Indus. Quelques populations turques se convertissent à l'islam. Au XIIIe siècle, le monde islamique joue un rôle important pour le commerce entre l'Europe, l'Inde et la Chine, les Arabes ayant, à cette époque et jusqu'à l'arrivée des Portugais en Inde, le monopole du commerce sur la côte de Malabar. Les Arabes naviguaient par un petit bateau à voile nommé boutre. Tamerlan (1336-1405), turc converti à l'islam, fonde un Empire dit mongol mais turc de fait, dont l'existence ne sera qu'éphémère. L'un de ses successeurs, Babur restaure l'empire, en Inde surtout, que l'on nommera moghol. En Inde se produiront nombre de syncrétismes dont la tentative de l'empereur moghol Akbar, qui promulgue l'un des premiers édits de tolérance.

L'expansion de l'islam se poursuit vers l'Asie du Sud-Est et la Chine, tout d'abord par l'intermédiaire des marchands.

L'Afrique

Grande Mosquée de Kairouan, fondée en 670 par le général arabe Oqba Ibn Nafaa, Kairouan, Tunisie

Les troupes d'Oqba Ibn Nafaa entrent en Ifriqya, nom donné à cette ancienne province romaine, mais il se heurte à la résistance de Kusayla. En 683, lors d'une terrible bataille, Oqba meurt ainsi que la plupart de ses hommes. Kusayla marche alors sur Kairouan, il y règnera près de cinq ans, mais des renforts venus de Syrie destituent le roi.

La conquête du Maghreb reprend et aussitôt un nouveau soulèvement gagne la région des Aurès, Dihya (Kahena) parvient à rassembler plusieurs tribus berbères et repousse provisoirement les soldats musulmans jusqu'en Tripolitaine (l'actuelle Libye). Carthage est prise en 698, la résistance est dominée à partir de 702 et l'Afrique du nord est « officiellement » conquise en 711. Cette même année, les premiers contingents berbères et arabes passent en Andalousie, dirigés par Tariq ibn Ziyad. À la phase d’organisation militaire de la conquête, va se substituer l’administration d’un territoire encore partiellement insoumis, et non converti.

Les populations afro-arabo-persanes d'Afrique de l'Est qui commerçaient depuis des siècles avec les Arabes se sont islamisés dès le VIIIe siècle. La culture swahilie est à la fois le fruit de ce métissage et de l'islamisation de la région.

L'Europe

Dès le VIIe siècle, de la péninsule arabique jusqu'à la péninsule Ibérique, l'expansion de l'islam se fait selon le principe de la guerre juste ou Jihad. Cette terre, alors chrétienne, avait été usée par les luttes intestines concernant l'hérétique (arianiste dans la péninsule Ibérique et donatistes dans le Maghreb) et, de ce fait, longuement persécutée par le pouvoir impérial. Ce qui explique l'accueil facile aux conquérants fait par la majorité d'entre eux au moins en Afrique du Nord. Cette terre espagnole devient le pays d'al-Andalûs pour 800 ans.

Alcázar de Séville, coupole du salon des Ambassadeurs.

En revanche les courants du christianisme ont considéré d'abord très négativement l'émergence de l'islam. Cette nouvelle religion faisait obstacle à leur revendication d'universalisme (« catholique » signifiant universel), et les références aux messages de la Bible leur apparaissaient, ainsi qu'aux Juifs, plutôt comme une hérésie schismatique (pour les courants qui utilisent ce concept) que comme une reconnaissance. Au mieux, l'islam leur apparaissait comme une forme de concurrence légère, partageant sa reconnaissance du Dieu unique, mais réfutant en revanche l'idée de Trinité et ayant par ailleurs besoin d'une évangélisation.

Jusqu'à l'arrivée des Turcs Seldjoukides, pourtant, la cohabitation à Jérusalem se passe sans difficulté majeure, malgré les invasions répétées de l'Europe par des troupes maures se réclamant de l'islam. La situation change totalement avec l'occupation turque, qui entend interdire aux chrétiens le passage vers les lieux saints.

Une tension se crée alors. Pour l'Occident chrétien, le mahométan devient l'infidèle par excellence, et Mahomet (déformé parfois en baphomet) celle d'un démon perfide, qui prêche au nom de Dieu pour détourner les fidèles de la vraie foi. Parfois on l'assimile à l'Antéchrist, parfois plus simplement on rappelle une parole attribuée par les Évangiles à Jésus et mettant en garde contre de faux prophètes qui viendront après lui.

Le Krak des Chevaliers en Syrie

La conquête islamique, comme plus tard les croisades, sont en fait aussi motivées

  • pour les chefs de guerre, par l'envie d'étendre leur territoire
  • pour les populations préparées à cette fin, par une nécessité perçue de répandre la vraie foi

L'acmé de la civilisation musulmane (sur le plan du développement scientifique et technique) se situe aux VIIIe et IXe siècles.

Les bénéfices culturels et techniques retirés par les territoires occidentaux issus de l'expansion musulmane sont objet d'un débat d'historiens concernant les transmissions.

Les progrès sont tels qu'on peut parler de « première renaissance », bien antérieure au phénomène qui a lieu en Italie durant le XVe siècle. Les conquérants n'en sont pas les auteurs, mais ils les ont reçus des pays de vieille civilisation qu'ils ont conquis par la force : (Syrie, Liban, Égypte, Mésopotamie, province romaine d'Afrique). L'imprimerie viendra ensuite inverser le sens du décalage chronologique.

Bataille de Poitiers, en octobre 732

Plus que la victoire de 732 par Charles Martel, qui repousse l'invasion à Poitiers, c'est l'échec du siège de Constantinople qui stoppe la progression des armées arabes. Les établissements maures perdureront longtemps sur les rives Ouest Européennes de la Méditerranée : la Sicile fut conquise à partir de 827, Malte en 870, les Baléares en 902.

On connaîtra le mouvement inverse de guerre juste aussi, quelques siècles plus tard, dans la Reconquista de la péninsule ibérique qui débute véritablement à la bataille de Las Navas de Tolosa, la première victoire de cette campagne, et s'achève au XVe siècle par la conquête des derniers reinos de Taïfa en 1492 (conquête de Grenade). Cette date correspond aussi selon Jacques Attali et Arnold Joseph Toynbee à l'extermination des derniers noyaux de résistance chrétienne en Égypte. Quelques croisades préalables destinées à reconquérir le tombeau du Christ avaient rouvert aux pays chrétiens la route des épices en s'emparant des échelles du Levant tel le port d'Ascalon, en Palestine, l'origine du mot « échalote ».

L'Inde

L'histoire de l'islam aux Indes ne s’arrête pas aux frontières de l'Inde dans ses frontières de 1947 et de 1971. Elle est inséparable de la progression musulmane dans le sous continent Indien dans son ensemble. On date la percée musulmane par les Arabes en 711. Le XIe siècle démarque la véritable expansion de l'Islam en Inde

En 1414 Sayyd s'empare du trône de Delhi puis Buhlul qui fonde la ligné des Lodi en 1451. En 1526 la dynastie des Lodi s’éteint, victime des conquête lancées par Badur roi de Kabul. Cependant, le dernier des Lodi, occupe toute la vallée du Gange et fonde l'empire moghol. C'est la fin de l'Inde islamique.

La conquête ottomane

Carte des conquêtes de l'Empire ottoman jusqu'en 1683

Au IXe siècle, on note la progression de peuples turco-mongols de la région des montagnes Altaï et du lac Baïkal vers l'Ouest; ces peuples s'islamisent progressivement. Par la suite, appelées en renfort par le calife abbasside pour calmer les agitations, des populations turques appelées Seldjoukides s'installent à Bagdad au XIe siècle.

L'islam s'étend en Asie Mineure et en Inde. Un prince afghan converti à l'islam instaure un sultanat en Inde. Il y a différentes influentes familles dans les tribus turques en Asie Mineure, et la famille Osman, implantée près d'Istanbul, va entreprendre la conquête de l'Asie Mineure et des Balkans. Constantinople tombe en 1453. L'expansion de l'islam en Europe a été le fait des Ottomans qui ont remporté d'importants succès militaires dans les Balkans, en particulier sur les Albanais et sur les slaves de Bosnie.

L'Asie du Sud-Est insulaire

Époque contemporaine

En 2010, le nombre de musulmans dans le monde est estimé à 1,6 milliard, soit 23,4 % de la population mondiale[7].

Carte des pays musulmans au début du XXIe siècle.

Depuis leur indépendance, certains pays de la bande sahélienne d'Afrique noire ont noué des relations religieuses avec les pays arabes musulmans (Niger, Mali, Tchad) plutôt qu'avec les anciens colonisateurs. Les Africains du Sahel et les Arabes musulmans avaient des contacts approfondis des siècles avant l'arrivée des Européens car les caravanes de chameaux menées par les Arabes, transportaient le sel, l'or et l'ivoire à travers le Sahara. La facilité de diffusion de l'islam en Afrique s'explique aussi par le fait que ce sont les pays du Golfe, finançant la construction de Mosquées et de madrassas, et non plus des évangélisateurs comme dans le cas du christianisme[8]. Il est à noter qu'il y a très peu d'échanges religieux entre les pays du Nord et du Sud du Sahel. En revanche, la rivalité entre les pays sahéliens d'Afrique Noire, et la bande côtière, datent de bien avant la colonisation, et ont un fond ethnique.

Cette expansion est aussi source de tensions et de conflits. En Côte d'Ivoire ou au Nigeria, par exemple, l'opposition entre les populations musulmanes dans le nord du pays et les populations chrétiennes du sud alimente une instabilité permanente qui peut aller jusqu'au conflit armé à l'échelle nationale (Côte d'Ivoire) ou en tout cas à des attaques et représailles dans les régions « mixtes » (Nigeria). Aux questions religieuses se greffent cependant des intérêts économiques et politiques (partage des richesses et du pouvoir politique) dans la genèse des affrontements.

La diffusion de l'islam hors du monde arabo-musulman traditionnel s'explique aussi en partie par la croissance des flux migratoires à partir des pays de religion et de culture musulmane. C'est le cas dans les pays occidentaux où l'immigration de populations musulmanes s'est développée depuis les années 1950. Cette immigration semble toutefois avoir un impact aussi bien démographique, ethnique, religieux et politique dans les pays occidentaux.

L'islam continue aussi sa diffusion vers l'est en Asie. En Indonésie notamment, l'islam, arrivé avec des marchands arabes, indiens et chinois qui faisaient escales dans les ports de Java et Sumatra depuis au moins le XIIe siècle, a eu une progression plutôt lente. De nos jours, 88 % de la population indonésienne est administrativement enregistrée comme musulmane.

Une étude conduite en 2011 par le Pew Research Center s'attache à établir l'évolution de la population musulmane dans la démographie mondiale[7] :

Région Pourcentage de musulmans
en 2010
Pourcentage de musulmans
en 2030 (projections)
Évolution 2010-2030
Afrique du Nord et Moyen-Orient 91,2 % 91,4 % +0,2
Afrique subsaharienne 29,6 % 31,0 % +1,4
Asie et Océanie 24,8 % 27,3 % +2,5
Europe (sans la Turquie) 5,8 % 7,8 % +2,0
Amérique du Nord (États-Unis et Canada) 1,0 % 2,2 % +1,2
Amérique du Sud, Amérique centrale et Caraïbes 0,3 % 0,3 % +0
Monde 23,4 % 26,3 % +2,9

Repères chronologiques

Notes et références

  1. Khaled Ridha, Le prophète de l'islam et ses califes : religion, classes sociales et pouvoir, Éditions Publibook, , p. 212-218
  2. On remarquera la similitude avec l'expression latine "brûler ses vaisseaux" (ustulare)
  3. Suzanne Citron, Le mythe national : l'histoire de France revisitée, Éditions de l'Atelier, , p. 56-57
  4. Thierry Bianquis, Pierre Guichard et Mathieu Tillier, "Les débuts du monde musulman, VIIe ‑ Xe siècle. De Muhammad aux dynasties autonomes", éd. P.U.F./Nouvelle Clio, 2012, p.108
  5. Larousse
  6. (fr) Jacques Barrat, Coline Ferro et Charlotte Wang, Géopolitique de l'Ouzbékistan, éd. L'Harmattan, Paris, 2011, p. 44
  7. a et b The Future of the Global Muslim Population
  8. univ-lyon2.fr

Articles connexes

Sources et bibliographie

  • Ferdowsî, Shâh Nâmeh [détail des éditions], 1000
  • Pascal Buresi, Géo-histoire de l'islam, Paris, Belin, Sup-Histoire, 2005, 355 p.
  • « Chrétiens et musulmans, le premier face-à-face VIIe-VIIIe siècle », dans Le Monde de la Bible, no 154, novembre 2003.
  • Louis Chagnon, La conquête musulmane de l'Égypte (639-646), Economica, 2008 (ISBN 978-2717855937)
  • Alfred Schlicht, Die Araber und Europa, Stuttgart 2008

Liens externes