Esséniens

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 19 octobre 2014 à 13:47 et modifiée en dernier par Chamberi (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Les esséniens (du grec : εσσήνοι, « essēnoi » ; εσσαίοι, « essaioi » ; ou οσσαίοι, « ossaioi »[N 1]) sont un mouvement du judaïsme de la période du Second Temple qui a prospéré à partir du IIe siècle av. J.-C. et dont l'existence est attestée au Ier siècle en Palestine et dans la province romaine de Syrie.

Au Ier siècle, les esséniens sont mentionnés dans Apologia pro Judæis (« Apologie en faveur des Juifs »)[1] et Quod omnis probus liber sit (« Tout homme vertueux est libre »)[2] de Philon d’Alexandrie (v.12 av. J.-C.-v.54), dans la Guerre des Juifs[3] et les Antiquités judaïques[4] de Flavius Josèphe (v.37-v.100), ainsi que dans une courte notice figurant dans l'Histoire naturelle[5] de Pline l’Ancien (23-79).

Le philosophe et chroniqueur judéo-alexandrin Philon et l'historien judéo-romain Josèphe rapportent qu'il existait des esséniens en grand nombre, et que plusieurs milliers vivaient dans la Judée romaine. Pour Flavius Josèphe, les esséniens sont la « troisième secte » de la société juive de Palestine, avec les pharisiens et les sadducéens. Il décrit les esséniens comme des communautés d'ascètes, volontairement pauvres, pratiquant l'immersion quotidienne et l'abstinence des plaisirs du monde.

Les esséniens ont acquis une renommée dans les temps modernes à la suite de la découverte, à partir de 1947, d'un vaste groupe de documents religieux connus sous le nom de « manuscrits de la mer Morte », dont une centaine – « sur 870 » – pourraient être esséniens, ou d'un mouvement proche se donnant, dans une trentaine de manuscrits, le nom de « Yahad » (« Unité », « Alliance ») . Toutefois, cette identification ne fait pas consensus.

Sources, dénomination et étymologie

L’origine du terme « essénien », pour lequel une dizaine d'étymologies[N 2] ont été proposées[6], n’est pas connue[7], ou reste obscure[6],[8].

Le terme « essénien » n’est mentionné dans aucun des manuscrits de la mer Morte, ni dans le Nouveau Testament, ni dans l'immense littérature talmudique[9],[6]. Au Ier siècle, les éléments connus sur ce groupe viennent de Flavius Josèphe (v.37-v.100) et de Philon d'Alexandrie (v.12 av. J.-C.-v.54)[N 3], et il existe aussi une courte mention au sujet d'esséniens célibataires « retirés au-dessus d'Engaddi, au bord de la mer morte » chez Pline l’Ancien (23-79)[5].

Après que les manuscrits de la mer Morte découverts aux alentours de Khirbet Qumrân eurent été attribués « aux esséniens », cette dernière mention est devenue très célèbre. Flavius Josèphe, Philon d'Alexandrie et Pline l'ancien les mentionnent sous des noms différents : « εσσήνοι » (« essēnoï »), εσσαίοι (« essaioï), ou οσσαίοι (« ossaioï ») et que l'on rassemble sous le nom d'esséniens[N 4]. Au IVe siècle, l'évêque chrétien Épiphane de Salamine, spécialiste des « hérésies », c'est-à-dire des autres groupes religieux proches du christianisme, utilise la forme « ossaioï » pour désigner le groupe à qui Elkasaï a prêché pour former les elkasaïtes, qu'il désigne par ailleurs sous l'appellation de communautés « osséennes » ou « sampséennes »[10].

Pour André Dupont-Sommer, le radical dont est formé le mot « essénien » (« essēnoï », « essaioï ») « est manifestement "ess-", qui transcrit sûrement un mot sémitique[8]. »

Les données relatives aux esséniens

Suivant l'historien André Paul, Philon d'Alexandrie, Flavius Josèphe et Pline l'Ancien et, à leur suite, les Pères de l'Église attestent l'existence des esséniens et « évoquent à leur façon les mouvements baptistes de l'Antiquité pré-chrétienne[11]. »

L’œuvre de Josèphe s’adresse à un public romain auquel il souhaite faire connaître la nation juive dont il fait partie. À deux reprises, il situe les esséniens comme étant la « troisième secte » de la société juive de Palestine, aux côtés des pharisiens et les sadducéens[3]. Pour Flavius Josèphe, ces trois grands courants religieux juifs apparaissent au « milieu du IIe siècle av. J.-C., lorsque Jonathan Maccabée reçoit la charge du grand sacerdoce (-152)[12] ». Il classe à part ce qu'il appelle la « quatrième philosophie », le mouvement « galiléen », dont il est très difficile de comprendre s'il l'identifie au futur mouvement Sicaire ou zélote[13]. Selon lui, les esséniens vivaient dans des villes différentes, mais rassemblés dans la vie communale consacrée à l'ascèse, volontairement pauvres, pratiquant l'immersion quotidienne et l'abstinence des plaisirs du monde, y compris – pour certains groupes – le célibat. Ces groupes sont désignés collectivement par les différents spécialistes sous le nom d'« esséniens ». Flavius Josèphe rapporte qu'il existait des esséniens en grand nombre, et que des milliers vivaient dans la Judée romaine. Philon d'Alexandrie parle de « plus de quatre mille » essaioi vivant en « Palestine et en Syrie, « dans de nombreuses villes de Judée et dans de nombreux villages et groupés en grandes sociétés comprenant de nombreux membres ».

Josèphe présente les esséniens comme vertueux – imitant Philon d'Alexandrie – en insistant sur les détails qui semblent « exotiques » pour ses lecteurs romains[14]. Son témoignage est intéressant, car Josèphe indique qu'il a personnellement fréquenté ce mouvement[N 5]. Les esséniens étaient « plus ascétiques et plus ésotériques que les Pharisiens ou les Sadducéens, et cela les rendait plus intéressants pour l'ancien public hellénisé à qui s'adressaient Flavius Josèphe et Philon d'Alexandrie. Ainsi si cette communauté était plus réduite que les deux autres (selon ces deux auteurs elle comptait environ 4 000 membres), ils la décrivent plus en détail[15]. » Flavius Josèphe « nous apprend que les esséniens exerçaient leur don de divination et de prophétie de préférence sur les textes sacrés eux-mêmes. À l'aide d'exégèses subtiles, ils en recherchaient les sens cachés, qui leur révélaient l'avenir[16]. » Dans ses livres, il mentionne aussi « trois prophètes esséniens : Judas sous le règne d'Aristobule Ier (-104 à -103), Menahem sous Hérode le Grand (-40 à -4), et Simon sous Hérode Archélaos (-4 à +6)[12]. » Il « rapporte plusieurs prédictions qui auraient été faites par des Esséniens en diverses circonstances et qui se seraient réalisées (Antiquités judaïques, XIII, 11, 2 ; XV, 13, 5 ; XVII, 13, 3)[16]. »

« Pour Philon, les Esséniens sont des juifs. Ils composent une société idéale, habitant les campagnes et fuyant les villes considérées comme des lieux de perdition. Vivant sans argent, ce sont des modèles de piété et de sainteté : ils renoncent aux richesses et vanités de ce monde, partagent tout, ne fabriquent ni n'utilisent d'armes, ne parlent pas sans rien dire[6]. » Au IVe siècle, Eusèbe de Césarée suit de près Philon, mais s'en éloigne parfois aussi. Ainsi, pour lui, les esséniens ne sont pas nécessairement juifs[6].

La localisation des esséniens par les auteurs antiques

Selon Flavius Josèphe, les esséniens étaient installés « non pas dans une seule ville », mais « en grand nombre dans toutes les villes »[3],[15]. Philon d'Alexandrie parle de « plus de quatre mille » essaioi vivant en « Palestine et en Syrie[2],[N 6] », et aussi, « dans de nombreuses villes de Judée et dans de nombreux villages et groupés en grandes sociétés comprenant de nombreux membres »[1]. Les esséniens formaient à l'intérieur des villes juives de Palestine des communautés soudées et fermées[15]. Ceux dont parle Pline l'Ancien se trouvent « sur la côte ouest de la Mer Morte, bien loin du rivage… [au-dessus] de la ville d'Engaddi »[5],[17].

Flavius Josèphe fait référence à une « porte des Esséniens » dans sa description du parcours « du plus ancien » des trois murs de Jérusalem[18] , qu'il situe sur le mont Sion qui, à l'époque, désigne la colline de l'Ophel situé au sud du mont du Temple[19]. Il y avait peut-être une communauté essénienne dans ce quartier de la ville.

Les ruines de Qumrân, le Yahad et les esséniens

Localisation de Qumrân, d'Engaddi, de Massada, du Nahal Hever (grottes), de Murabba'at (grotte), de Jéricho, où des manuscrits de la même époque ont été trouvés, parfois dans des grottes.

Les manuscrits de la mer Morte

En 1948, le professeur Eleazar Sukenik a été, avant même la découverte des premières grottes à manuscrits, le premier à suggérer que les auteurs des sept premiers rouleaux achetés à des bédouins pouvaient être ces esséniens, mentionnés dans la littérature ancienne[20]. Par la suite, en 1952, après la découverte des cinq premières grottes (« sur 11 ») aux alentours de Khirbet Qumran, le père Roland de Vaux attribua ces écrits aux habitants du site, qu'il voyait comme une communauté retirée, avec un scriptorium où avaient été édités les manuscrits de la mer Morte[21]. « Roland de Vaux et d'autres avec lui s'efforcèrent de montrer que l'établissement de Qumrân abritait une "communauté" d'ascètes qui s'adonnaient à des bains rituels fréquents, à la prière et aux repas en commun, à l'étude des livres saints et à l'écriture. En bon religieux, il identifia même un scriptorium – ce qui relève de l'équipement monastique médiéval[22]. » Cette vision, relayée avec brio et érudition par André Dupont-Sommer, a eu un immense succès et n'a commencé à être sérieusement contestée que dans les années 1990, lorsqu'à la suite de diverses actions des chercheurs spécialistes du sujet, ceux-ci sont enfin parvenus à accéder aux textes de l'ensemble des manuscrits. Depuis, on a constaté qu'aucun lien n'a pu être établi entre le site de Qumrân et les manuscrits. Aujourd'hui, la majeure partie des chercheurs s'interrogent sur la nature de ce lien, voire sur son existence, à part la proximité de certaines grottes[N 7].

Avec la découverte des manuscrits de la mer Morte en 1947-1956 dans onze grottes situées aux alentours des ruines, près de 900 manuscrits ont été reconstitués à partir de plusieurs dizaines de milliers de fragments. La plupart ont été écrits sur parchemin et une centaine sur papyrus[23]. Un peu moins de 15 % sont écrits en araméen, la langue courante du pays depuis l'occupation perse[23]. L'immense majorité est en hébreu, la langue littéraire et doctrinale que l'on disait « sainte »[N 8]. Certains des manuscrits sont en grec, l'idiome de la diaspora hellénique. Certains des textes hébraïques ont une écriture cryptée[23] qui a bien sûr été décodée[24],[N 9]. À l'exception d'une douzaine, les 900 rouleaux – ou fragments de rouleaux – ont été copiés par des scribes différents[25].

Le Yahad et les esséniens

Une trentaine de manuscrits de la mer Morte mentionnent le « Yahad » (« Unité », « Alliance »), un mouvement religieux derrière lequel bon nombre de chercheurs reconnaissent les groupes mentionnés par les trois auteurs antiques sous des noms très proches et que l'on regroupe sous le nom d'esséniens. Dans d'autres manuscrits qui ne mentionnent pas le Yahad, on repère un vrai système de mots ou de formules qui les font classer également parmi les écrits sectaires. Ils sont à eux tous une bonne centaine[23].

Plusieurs points de convergence entre la description des esséniens chez les auteurs antiques et la doctrine décrite dans les manuscrits semblent effectivement permettre d'identifier avec eux les membres de la communauté du Yahad. Dans la Chartre d'un groupement sectaire juif aussi appelée Règle de la communauté, il est indiqué que les nouveaux arrivants doivent remettre leurs biens à l'Inspecteur, ce qui peut être relié à la description des Esséniens par Flavius Josèphe qui écrit que « ceux qui entrent dans la secte transfèrent leurs biens à l'ordre (Guerre des Juifs II, 122) »[26]. « Les Esséniens insistent sur le rôle du destin, de la divine providence, en toutes choses, alors que les Pharisiens et les Sadducéens font une certaine place au libre arbitre (Antiquités judaïques, XIII, 171-173) ; la doctrine de la prédestination apparaît souvent dans les manuscrits[27]. » Les nouveaux adhérents doivent faire la preuve de leur adhésion au mode de vie essénien pendant un an, suivi par une période de test de deux ans pendant lesquels il n'a pas encore tous les droits des membres à part entière[27]. Deux périodes d'essai assez semblables se trouve dans la « Règle » mais la seconde n'est que d'un an au lieu de deux[27].

Toutefois, d'autres éléments ne correspondent pas. Sur certains points les membres du Yahad ont les mêmes pratiques que les Sadducéens. De plus, ils sont littéralement obsédés par les « féroces Kittim[28] », derrière lesquels on reconnaît aisément les Romains[29], et de nombreux écrits parlent de guerres apocalyptiques (en) qu'il faudra mener contre eux. Or, Philon d'Alexandrie et Flavius Josèphe insistent sur l'aspect que l'on pourrait qualifier de « non-violent » de la doctrine des esséniens, les conduisant même jusqu'à refuser de posséder des armes. Selon Norman Golb, lorsqu'ils voyageaient, les esséniens n'emportaient que des armes défensives[30]. Toutefois, l'un des généraux de la Grande révolte de 66-70 est appelé « Jean l'Essénien » par Flavius Josèphe[17]. Les guerres apocalyptiques qu'il va falloir mener, selon plusieurs écrits du mouvement du Yahad, sont conduites par le Messie – ou par deux messies successifs[31] – et ont pour but d'instaurer le Royaume de Dieu.

Ruines de ce qui a probablement servi de pièces d'habitation sur le site de Qumrân.

La structure de la société juive à la fin de la période du Second Temple était plus complexe que la division en trois groupes proposée par Flavius Josèphe. Plusieurs mouvements plus ou moins sectaires cohabitaient, tout en se divisant sur l’interprétation de la Torah et sur la manière de réagir face à l’hellénisation. L'étude attentive des écrits de Josèphe montre que le nombre de groupes et de tendances étaient en fait très nombreux. Toutefois, le Talmud et d'autres sources juives font état par exemple d'une opposition entre disciples d'Hillel et de Shammaï, qu'il est bien difficile de reconnaître parmi les groupes décrits par Flavius Josèphe[32]. Dans ce contexte, la « secte du Yahad » peut être l’un de ces groupes. Il est même possible que le Yahad soit les esséniens. Mais ils ne s’identifient pas nécessairement avec la description simpliste et apologétique de Flavius Josèphe. De nombreux chercheurs estiment aussi que la vision de Roland de Vaux, qui faisait d'un petit groupe de sectaires repliés à Qumrân les auteurs ou les scribes de la quasi-totalité de la littérature apocalyptique juive, ne peut plus être soutenue aujourd'hui, tant au regard du contenu des textes que des découvertes archéologiques effectuées depuis l'énoncé de sa thèse[33].

Le messianisme du Yahad

Dans les plus anciens textes à contenu messianique, trois figures eschatologiques séparées sont attendues par la communauté: un prophète, un Messie-royal et un Messie-sacerdotal (4Q175 Les Testimonia) ; « ou encore un Prophète, un Messie d'Israël et un Messie d'Aaron (1QS IX, 11 ; Règle de la Communauté ou Manuel de discipline)[34]. » Mais le Prophète doit intervenir antérieurement aux deux autres dont il doit annoncer la venue[34]. Seuls les figures royales et sacerdotales sont de véritables Messies[34]. Le messianisme de la secte est donc bicéphale[34]. Émile Puech note que cette conception induit un partage des pouvoirs entre le Roi et le Prêtre[35]. Les conceptions messianiques de la secte évoluèrent toutefois, comme l'a montré Ernest-Marie Laperrousaz[36]. Après avoir semble-t-il désapprouvé le cumul des deux fonctions pratiqué par les Hasmonéens, « la communauté se mit à attendre un messie unique, à la fois sacerdotal et royal[36]. »

Croyances

Selon François Blanchetière, qui estime que le Yahad et les esséniens sont le même groupe, « les esséniens sont d'abord et avant tout des Juifs de stricte observance partageant toutes les idées que l'on retrouve dans les Écritures, observant les mizvot, même s'ils ont rompu avec le culte sacrificiel du Temple[31] ». Selon lui, « ils ont développé un ensemble de conceptions et de croyances longtemps demeurées secrètes, du fait que chacun des membres s'engageait par serment à ne pas les divulguer en dehors de la "secte", et qui n'ont été révélées qu'à partir du moment où l'on a pu décrypter les manuscrits cachés sur la rive occidentale de la mer Morte[31] ». Ils ont conscience de constituer la communauté de la Nouvelle Alliance renouvelée annuellement (4Q 226, 16-18) et dirigée par un collège sacerdotal au cœur d'un monde déchiré par les deux esprits de la Lumière et des Ténèbres[31].

Parmi leurs principales convictions, Blanchetière retient : « l'attente des derniers jours et la venue d'un ou deux messies, la croyance dans le libre arbitre, la résurrection des morts, la rétribution finale, le déterminisme et la prédestination, le rejet de l'utilisation de l'huile parce qu'impure, la rupture avec le culte sacrificiel du Temple (Manuel de discipline, 9, 4-5), ils prient tournés vers l'est[37] ».

Selon André Paul, « Les écrits dits de Qumrân attestent eux-mêmes une authentique filière gnostique. L'existence d'un gnosticisme judaïque pré-chrétien était déjà bien admise. On la repérait surtout dans la littérature judéo-grecque ou dans les œuvres d'apocalypse. Désormais, le fait est à même d'être confirmé, précisé et éclairé grâce à certains des textes venus des grottes, annonceurs de la communauté idéale ou témoins de la veine littéraire dite sapientiale[38]. »

Pratiques communautaires

Le plus marquant dans ces communautés était la mise en commun et la répartition des biens de la collectivité selon les besoins de chaque membre. Les esséniens méprisent les richesses : les postulants doivent abandonner leur fortune et leur héritage à la communauté. Ils ne pratiquent aucun commerce. Ils sont vêtus de blanc et, à la cinquième heure, après un bain rituel, ils consomment un repas de pain et de vin, en silence et en commun[6]. Le shabbat était observé strictement, comme la pureté rituelle.

Il était interdit de jurer, de prêter serment, de procéder à des sacrifices d'animaux, de fabriquer des armes, de faire des affaires ou de tenir un commerce. Les membres, après un noviciat de trois ans, renonçaient aux plaisirs terrestres pour entrer dans une sorte de vie monacale. Leur alimentation était particulière en ce qu'elle ne devait pas subir de transformation, par la cuisson par exemple. Leur nourriture se composait essentiellement de pain essénien (non cuit), de racines sauvages, et de fruits. La consommation de viande était interdite. Ils vivaient selon des règles strictes, et des sanctions étaient prévues pour ceux qui les enfreignaient :

  • fausse déclaration de biens : un an d'exclusion ;
  • mensonge, ou scène de colère contre un autre membre de la communauté : 6 mois ;
  • crachat ou rire pendant une réunion ou une séance de prière : 1 mois ;
  • gesticulation pendant une réunion : 10 jours ;
  • port de lainages prohibé.

La littérature intertestamentaire (Livre d'Hénoch, Livre des Jubilés et manuscrits de Qumrân) fait par ailleurs allusion à un calendrier juif particulier, calendrier solaire que l'on a appelé le calendrier essénien.

Après le Ier siècle

Pour certains chercheurs, le mouvement aurait disparu vers 70. Toutefois, comme le fait remarquer Norman Golb, le texte de Pline l'ancien qui parle succinctement d'une communauté d'esséniens célibataires installés au-dessus d'Engaddi pourrait décrire une situation après la destruction du Temple (70), puisqu'en 77[39], dans son Histoire naturelle, Pline écrit : « Engaddi, comme Jérusalem, n'est plus qu'un monceau de cendres[5]. » D'autres passages de la description que fait Pline de la Palestine reflètent la situation après l'an 70[N 10],[40].

D'autre part, les esséniens sont mentionnés à plusieurs reprises par les Pères de l'Église. Selon Émile Puech, les esséniens sont aussi connus par les écrits de Dion Chrysostome (IIe siècle) et Hippolyte de Rome (IIIe siècle)[12]. Ce dernier leur attribue expressément « la croyance en la résurrection des corps, au jugement final et à la conflagration de l'univers à la fin des temps[16] », alors que Flavius Josèphe indique qu'ils pensaient que seules les âmes étaient immortelles, dans une description qui pour André Dupont-Sommer « est tout inspirée d'Homère (Odyssée, IV, 562-568)[41]. » Il rattache aussi aux Esséniens, la secte des Zélotes — dont il précise que certains les appellent Sicaires — qui en serait une émanation tardive et avec laquelle ils refuseraient de frayer[42]. Au IVe siècle, Épiphane de Salamine utilise à plusieurs reprises le nom « Ossaioï » pour désigner les elkasaïtes ou une partie d'entre-eux[43],[44]. Ainsi, vers l'an 100, le mouvement elkasaïte a probablement été fondé par Elkasaï, qui était un judéo-chrétien ébionite[45] ou nazaréen[N 11] « à partir d'un groupe juif déjà existant. [Celui-ci] se caractérisant essentiellement par des pratiques baptistes, pourrait être celui des Osséens et aurait été établi vers la fin du Ier siècle en Syrie sous domination parthe[45]. »

À son époque, « Épiphane de Salamine mentionne la présence de communautés elkasaïtes, sous l'appellation d'osséennes et de sampséennes, en Nabathée, en Iturée, en Moabite, en Auriélitide (sud-ouest de Damas) et en Pérée[46],[10]. » Il indique aussi que le Livre d'Elkasaï a été adopté par les « osséens », les « nasaréens », les nazôréens et les ébionites[47],[44].

Jean le Baptiste et l'essénisme

Ainsi que l'explique Pierre Geoltrain, « bien des hypothèses avançant une influence directe de l'essénisme sur Jean-Baptiste […], Jésus ou Paul de Tarse sont moins que probables et indémontrables[48] ». Jean le Baptiste n'apparaît d'aucune façon dans les manuscrits de la mer Morte[N 12]. Néanmoins, certains chercheurs ont émis l'hypothèse de son appartenance au courant essénien ou à un courant proche, dit Yahad[N 13], « pour le moins jusqu'à sa vocation (Lc 3,2), lui qui était de famille sacerdotale. Cet apparentement ne peut toutefois être ni récusé, ni confirmé. »[49] Pour André Paul, spécialiste des fouilles et des manuscrits de Qumrân, « il n'est pas adéquat de présenter les groupes d'ascètes des environs occidentaux de la mer Morte comme réellement baptistes. Il y avait cependant de vrais groupes baptistes à l'époque. »[11]

François Blanchetière note que « l'existence d'un essénisme chrétien a été postulé » par certains chercheurs et « relève de l'éventualité envisageable[49] », même si elle demeure hypothétique. Selon lui, « d'abord parce qu'il existe une parenté indéniable entre les mouvements baptistes, dont celui de Jean le cousin de Jésus et le nazaréisme primitif. Ensuite parce qu'on retrouve tout un ensemble d'idées communes aux milieux esséniens ou péri-esséniens et à la "communauté johannique", enfin parce que l'on a identifié une parenté d'idées entre ces mêmes milieux des écrits de la mer Morte et l'Épître aux Hébreux[49]. » De même, la Didachè et l'Épître de Barnabé, un temps incluses dans le canon du Nouveau Testament, « reprennent à leur manière la thématique des deux voies, celle du bien et celle du mal, qui figure déjà dans le Manuel de Discipline[50] » retrouvé à Qumran.

Se fondant sur les écrits de certains Pères de l'Église, sur l'« Écrit de Damas » du mouvement du Yahad et sur les découvertes archéologiques de Claudine Dauphin, François Blanchetière estime que « Kokaba, non loin de Damas a pu constituer l'un des points de contact entre les Esséniens et les proto-nazaréens »[49]. « Reste qu'un essénisme proto-nazaréen demeure, faute de preuves suffisantes, une simple hypothèse[49] » précise-t-il.

Depuis 2008, André Paul met en doute la présence même des esséniens sur le site de Qumrân et considère que les manuscrits révèlent les prémices d'une gnose pré-chrétienne que l'on retrouve dans les manuscrits de Nag Hammadi, voire les germes de la tradition rabbinique[51].

Certains chercheurs ont proposé d’identifier les fragments 7Q5 et 7Q4 comme étant des extraits de l'évangile selon Marc et de la première épître à Timothée. Toutefois, ceux-ci ne comportent que moins de cinq morceaux de mots non significatifs et non consécutifs. Cette thèse est donc largement rejetée[52],[53]. Il a été démontré que l'on pouvait retrouver cet agencement de mots dans de multiples écrits antiques, dont par exemple l'Iliade.

Un courant complexe

Selon Marcel Simon, le courant des esséniens, « sur lesquels les manuscrits de la mer Morte ont jeté une lumière toute nouvelle, apparaît comme le plus complexe et, à bien des égards, le plus intéressant. Communauté fermée, d’organisation monastique, retirée dans le désert, sur les rivages inhospitaliers de la mer Morte, les esséniens communiquent à leurs seuls initiés un enseignement ésotérique. Purs entre les purs, on les a parfois définis comme des Pharisiens au superlatif. Leur mouvement est né, sans doute, au lendemain de l’insurrection maccabéenne, d’une protestation contre l’attitude, jugée trop mondaine et laxiste, des souverains hasmonéens et contre un sacerdoce considéré par eux comme illégitime. En conséquence, ils se détournent des liturgies officielles du Temple et pratiquent dans leur solitude des rites qui leur sont propres. Ils englobent dans une même condamnation les païens, ceux des Juifs qui fréquentent les occupants idolâtres et la masse du peuple qui accepte l’autorité d’un clergé indigne. Ils vivent dans une atmosphère eschatologique et se considèrent comme le petit troupeau des élus qui constitueront le noyau du Royaume imminent[54]. »

Notes et références

Notes
  1. En hébreu moderne, « esséniens » s'écrit אִסִּיִים, « isiyim ». Cette graphie ne correspondrait pas à l'hébreu ancien.
  2. Selon Émile Puech, « Essénien vient de l'araméen hasaya ("les pieux")/ hasîn ("des pieux"), transcrit directement dans les sources par les termes grecs essaioi/ essènoi (esseni en latin). Philon d'Alexandrie les nomme hosioi "saints", traduisant l'hébreu hasidîm, transcrit en grec par hasidaioi, "les pieux", connus des livres des Macchabées. » Cfr. Émile Puech, « Esséniens et interprétations », dans Qumrân le secret des manuscrits de la mer Morte, Paris, BNF, 2010, p. 136. — Philon d'Alexandrie propose une étymologie : « Essaioi, ce nom, à mon avis, bien qu'il ne soit pas à strictement parler un mot grec, peut être rapproché du mot "sainteté" ». Pour André Dupont-Sommer, « Philon semble jouer sur la ressemblance entre les termes grecs Essaioi "Esséens" et osioi "saints, purs". » Dupont-Sommer souligne toutefois que « le radical dont il est formé est manifestement ess-, qui transcrit sûrement un mot sémitique. » Il propose « d'y reconnaître le mot hébreu 'ésah "conseil, parti" : les esséniens dans les textes de Qumrân, sont "les hommes du Conseil (ou du Parti) de Dieu". » Cfr. André Dupont-Sommer, op. cit., p. 31.
  3. « C'est Philon d'Alexandrie qui nous a laissé les deux notices les plus anciennes sur la secte essénienne. L'une se lit dans son traité intitulé Quod omnis probus liber sit (§§ 75-91) ; l'autre dans son Apologie des Juifs, livre aujourd'hui perdu, mais dont Eusèbe de Césarée, dans la Preparatio evangelica (livre VIII, chap. XI), a conservé le passage sur les Esséniens. La date exacte de ces deux notices n'est pas connue. » André Dupont-Sommer, Les Écrits esséniens, découverts près de la mer Morte, Paris, Payot, 1983, p. 31.
  4. Le texte de Flavius Josèphe utilise même deux formes de ce nom : « εσσήνοι » (« essēnoï ») et « essaios ».
  5. Selon André Paul, « Flavius Josèphe rapporte une expérience singulière. Dans sa jeunesse et cherchant sa voie, il séjourna chez les Esséniens, puis auprès de Bannos, sorte de moine du désert dont les traits et les mœurs rappellent d'assez près ceux de Jean Baptiste. Voici ce qu'il écrit : "Ayant entendu parler d'un certain Bannos qui vivait au désert, se contentait pour vêtement de ce que lui fournissaient les arbres, et pour nourriture, de ce que la terre produit spontanément, et usait de fréquentes ablutions d'eau froide de jour et de nuit, par souci de pureté, je me fis son émule." (Autobiographie, 11) ». Cfr. André Paul, Les Mouvements baptistes.
  6. Philon d'Alexandrie, cité par Laurent Héricher, écrit : « La Syrie palestinienne non plus n'est pas stérile en hautes vertus, c'est là que se trouve disséminée une partie nullement faible de la nation juive, extrêmement nombreuse en hommes. Certains de ceux-ci sont appelés du nom d'esséens. Ils forment une foule de plus de 4 000 personnes. » Cfr. Laurent Héricher, « Les esséniens entre mythe et réalité », dans Qumrân le secret des manuscrits de la mer Morte, Paris, BNF, 2010, p. 130, traduit par E. del Medico, Le Mythe des esséniens des origines à la fin du Moyen Âge, Paris, Plon, 1958.
  7. « Le lien entre le site de Qumrân et l'origine des rouleaux devient désormais problématique. La connaissance large et approfondie de l'ensemble des écrits invite à contester le bien-fondé de la thèse essénienne, « sectaire » ou « communautaire », de l'origine des manuscrits. De leur côté et récemment, les archéologues « de la nouvelle vague » sont intervenus pour eux-mêmes désenclaver, décommunautariser et désacraliser le fameux site. On ne sait trop en définitive d'où viennent les manuscrits, qui les a écrits ou pour le moins collectés. » (Paul 2008, p. 165-166
  8. C'est ce qui est exprimé dans le Livre des Jubilés dès le IIe siècle av. J.-C. et que l'on trouve aussi dans un des manuscrits de la mer Morte, quasi contemporain et retrouvé dans la grotte no 4 (4QExposition sur les Patriarches ou 4Q464). Cfr. André Paul, op. cit., p. 26.
  9. « Trois formes différentes d'écritures cryptiques ou secrètes ont été retrouvées ». Il s'agissait en fait « d'un simple code de substitution, chaque symbole de l'alphabet secret correspondant à un symbole de l'alphabet hébraïque courant. » « La principale d'entre elles a été baptisée cryptographie A. Environ quinze manuscrits l'utilisent soit entièrement, soit pour des notes marginales. » Cfr. Michael Wise, Martin Abegg, Edward Cook, op. cit., p. 21-22.
  10. Par exemple, il indique, quelques paragraphes seulement avant de mentionner des esséniens, que Macheronte, la grande forteresse des Juifs, à l'est de la mer Morte, fut également prise par les Romains et que Vespasien établit la colonie de Prima Flavia à Césarée. Cfr. Norman Golb, op. cit., p. 20.
  11. Pour autant que ces deux mouvements soient distincts, sujet sur lequel il n'y a pas de consensus.
  12. Flavius Josèphe pourrait avoir temporairement appartenu, lui aussi, aux esséniens, ainsi qu'il le revendique dans son autobiographie (Vita, 2, 10-11). Cfr. François Blanchetière, op. cit., p. 213.
  13. Dans les manuscrits de la mer Morte, une centaine d'écrits sont attribués à un groupe qui se désigne sous le nom de Yahad. Il est souvent assimilé aux esséniens, dont parlent essentiellement Flavius Josèphe et Philon d'Alexandrie, ou du moins à un groupe très proche.
Références
  1. a et b Philon d'Alexandrie, Apologie pro Judæis. Ouvrage perdu, mais dont certains passages nous sont connus par des citations qu'en fait l'écrivain chrétien Eusèbe de Césarée (v.265-339) dans Preparatio evangelica (« Préparation évangélique »), Livre 8, chap. XI.
  2. a et b Philon d'Alexandrie, Quod omnis probus liber sit, XII, 75. Cité par Eusèbe de Césarée dans Preparatio evangelica, Livre 8, chap. XII.
  3. a b et c Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre 2, chap. VIII, 2-13.
  4. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques
  5. a b c et d Pline l'Ancien, Histoire naturelle, Livre 5, XV.
  6. a b c d e et f Laurent Héricher, « Les esséniens entre mythe et réalité » dans Qumrân le secret des manuscrits de la mer Morte, p. 130
  7. « Le débat - les Esséniens », dans Qumran et les manuscrits de la mer Morte (Bioul 2004)
  8. a et b Dupont-Sommer 1983, p. 31
  9. Paul 2005, p. 11.
  10. a et b Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, p. 218
  11. a et b André Paul, Les Mouvements baptistes, 2005, sur http://www.clio.fr
  12. a b et c Émile Puech, « Esséniens et interprétations » dans Qumrân le secret des manuscrits de la mer Morte, p. 135
  13. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 442, 444, 446 et 450.
  14. Jodi Magness, Que sait-on de Qumrân, Paris, Bayard, (ISBN 9782227472068), « Les manuscrits de la mer Morte et la communauté de Qumrân »
  15. a b et c Golb 1998, p. 3
  16. a b et c Dupont-Sommer 1983, p. 45.
  17. a et b Golb 1998, p. 15
  18. Flavius Josèphe (v. 75). Guerre des Juifs, 5, 145.
  19. Simon Claude Mimouni, Dormition et Assomption de Marie : histoire des traditions anciennes, p. 534.
  20. Paul 2008, p. 13-15
  21. Golb 1998, p. 5.
  22. Paul 2008, p. 20
  23. a b c et d Paul 2008, p. 26
  24. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 21-22
  25. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 34-35
  26. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 26-27
  27. a b et c Wise, Abegg et Cook 2003, p. 27
  28. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 28
  29. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 30
  30. Golb 1998, p. 15
  31. a b c et d François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Paris, Cerf, p. 45
  32. Mireille Hadas-Lebel, Rome, la Judée et les Juifs, Picard, 2009.
  33. Paul 2008, p. 165-166
  34. a b c et d Christian-Georges Schwentzel, Juifs et nabatéens: Les monarchies ethniques du Proche-Orient hellénistique et romain, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, p. 97
  35. Schwentzel 2013, p. 97-98
  36. a et b Schwentzel 2013, p. 99
  37. Blanchetière 2001, p. 45-46
  38. Paul 2008, p. 127
  39. Paul 2008, p. 15
  40. Golb 1998, p. 19-20).
  41. Dupont-Sommer 1983, p. 44.
  42. Dupont-Sommer 1983, p. 43-44
  43. Épiphane de Salamine, Panarion, 19, 1, 2 et 2, 2.
  44. a et b Mimouni 2004, p. 215
  45. a et b Mimouni 2004, p. 212
  46. Épiphane de Salamine, Panarion, 19, 1, 1 et 53, 1, 1.
  47. Épiphane de Salamine, Panarion, 19, 5, 5 et 53, 1, 3.
  48. Pierre Geoltrain, « Les origines du christianisme : Comment écrire l'histoire », dans Aux origines du christianisme, Paris, Gallimard, 2000, p. VI
  49. a b c d et e Blanchetière 2001, p. 213
  50. Blanchetière 2001, p. 212
  51. Paul 2008
  52. James C. VanderKam, « Les manuscrits de la mer Morte et le christianisme », dans L'aventure des manuscrits de la mer Morte, p. 254 (Shanks 1996)
  53. Bioul 2004, p. 130
  54. Marcel Simon, La Civilisation de l’Antiquité et le Christianisme, chap. « Le Judaïsme ».

Bibliographie

Textes
  • André Dupont-Sommer et Marc Philonenko (dir.), Écrits intertestamentaires (Écrits qoumrâniens, Pseudépigraphes de l'Ancien Testament), Paris, Gallimard, coll. « La Pléiade », 2064 pages.
  • Michael Wise, Martin Abegg et Edward Cook, Les Manuscrits de la mer Morte, Paris, Perrin, (ISBN 2-262-02082-5)
  • Philon d'Alexandrie, Quod omnis probus liber (trad. Roger Arnaldez), traité 28, paragraphe 75, Paris, Cerf, 1974.
Études
  • H.E. Del Medico, Le Mythe des Esséniens, Plon,
  • André Dupont-Sommer, Les Écrits esséniens découverts près de la mer Morte, Paris, Payot, (1re éd. 1959) (ISBN 2-228-12740-X)
  • Ernest-Marie Laperrousaz, Les Esséniens selon leur témoignage direct, Desclée,
  • Hershel Shanks (dir.), L'aventure des manuscrits de la mer Morte [« Understanding the Dead Sea Scrolls »], Paris, Seuil, coll. « Points », (1re éd. 1992)
  • Robert Eisenman, The Dead Sea Scrolls and the First Christians,
  • Norman Golb, Qui a écrit les manuscrits de la Mer morte ? : Enquête sur les rouleaux du désert de Juda et sur leur interprétation contemporaine, Paris, Plon, (ISBN 9782259183888)
  • Bruno Bioul, Qumrân et les manuscrits de la mer Morte, Paris, Francois-Xavier de Guibert, (ISBN 286839938x)
  • André Paul, La Bible avant la Bible : La grande révélation des manuscrits de la mer Morte, Paris, Cerf, (ISBN 2-204-07354-7)
  • André Paul, Qumrân et les esséniens : L'éclatement d'un dogme, Paris, Cerf, (ISBN 978-2-204-08691-2)
  • Qumrân le secret des manuscrits de la mer Morte, Paris, Bibliothèque Nationale de France, (ISBN 978-2-7177-2452-3)
Essai
  • Éliette Abécassis, dans son roman Qumran, parle des esséniens. Ary, jeune juif religieux israélien, se trouve plongé dans une enquête historique qui le fait remonter jusqu'aux origines de la religion chrétienne.
  • Israël Knohl, L'Autre Messie, Paris, Albin Michel, 2001 (ISBN 2-226-12671-6).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes