Escadron de drones 2/33 Savoie

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Escadron de drones 2/33 "Savoie"
Image illustrative de l’article Escadron de drones 2/33 Savoie

Création [1]
Dissolution Voir et modifier les données sur Wikidata
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de l'air
Rôle Reconnaissance et attaque
Fait partie de 33e escadre de surveillance, de reconnaissance et d'attaque
Composée de 3 escadrilles (BR 244, C 53 et SAL 6)
Garnison BA 709 Cognac
Ancienne dénomination ER 2/33 Savoie
Équipement MQ-9 Reaper
Un drone MQ-9 Reaper de l'armée de l'air française, tel que ceux employés par l'Escadron de drones 2/33 Savoie (ici à Niamey, Niger).

L'escadron de drones 2/33 Savoie est l'un des deux escadrons opérationnels mettant en œuvre les drones MQ-9 Reaper de l'Armée de l'air française. L'escadron, recrée en 2020 sur la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, est l'héritier direct des traditions de l'escadron de reconnaissance 2/33 qui fut, jusqu'en 2014, le dernier des escadrons de l'Armée de l'air française équipé de chasseurs de reconnaissance Mirage F1CR sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan.

Historique[modifier | modifier le code]

Mirage IIIR conservé aux couleurs du 2/33 Savoie.
Mirage F1CR de l'escadrille BR 11 porteur d'une décoration spéciale célébrant les 100 ans de la reconnaissance en 2013. Il est équipé d'un bidon « irakien » de 2 200 litres (Bagdad ayant été le premier utilisateur de ces réservoirs supplémentaires) doté de fausses fenêtres pour représenter une nacelle de reconnaissance[2].

En , le Groupe d'Observation II/33 est créé au sein de la en 33e escadre d'observation. Ce groupe possède alors deux escadrilles qui sont l'escadrille n° 3 (la « Hache », ex-SAL 33) et l'escadrille n° 4 (la « Mouette »). Stationné à Nancy de 1930 à 1939, le Groupe de Reconnaissance II/33 devient son appellation en 1933 et il adopte comme insigne, dès son départ pour Rouvres, la croix de Lorraine chargée de l'insigne de ses escadrilles.

En 1939, en pleine Seconde Guerre mondiale, la 33e escadre de reconnaissance est dissoute, dissolution suivie un an plus tard par celle du Groupe de Reconnaissance I/33. Seul subsiste le GR II/33 qui participe à la campagne de France puis continue à combattre après son repli en Afrique Française du Nord le avec ses Bloch MB.174 et MB.175. Malgré le manque de carburant et de pièces détachées, le GR II/33 parvint à poursuivre son entrainement et à effectuer, en janvier 1941, des reconnaissances entre Tunisie, Sicile et Sardaigne. Quand les Alliés débarquèrent en Afrique du Nord, les équipages parvinrent à faire décoller 10 Bloch pour les mettre à l’abri à Djedeida et Thélepte, à la frontière algérienne[3]. Après avoir rejoint les Alliés et s’être regroupé à Biskra fin 1942, le GR II/33 effectua quelques missions de bombardement en piqué avec ses Bloch avant de gagner Laghouat le 6 janvier 1943 et d’être transformé sur F-5A.

Prenant le nom de Savoie, le , il s'équipe dès la fin de cette même année de Hawker Hurricane puis, en , de Supermarine Spitfire Mk V. Après avoir participé à la campagne de Tunisie, l'escadrille débarque en Italie en et lutte aux côtés du 11th TAC/R Squadron américain avant de gagner la France où son échelon volant se pose le , à Ramatuelle. Ses actions d'éclat lui valent deux citations à l'ordre de l'Armée aérienne avec attribution de la croix de guerre avec palme. Durant ces années de combat, le GR II/33 "Savoie" compte parmi ses membres Antoine de Saint-Exupéry, qui disparait lors d'une mission de reconnaissance le 31 juillet 1944 sur Lighning F-5B-1-LO. Le 23 septembre, l'escadrille est à Dijon, où elle est transformée sur Spitfire Mark IX.

Le , la 2e escadrille du Groupe devient Groupe de Reconnaissance 2/33 Savoie, alors que la 1re escadrille devient GR 1/33 Belfort. Ces deux groupes sont subordonnés à la 33e escadre de reconnaissance. Le début de la fin pour les Spitfire du Groupe commence le avec l'arrivée d'un North-American F-6 Mustang. Cette nouvelle monture va remplacer petit à petit les Spitfire, dont les derniers exemplaires sont reversés le .

À partir de 1954, le groupe prend le nom d'Escadron de Reconnaissance Tactique 2/33 Savoie, s'équipant de Republic F-84F dans les années cinquante. À partir de 1957, il stationne en R.F.A. à Lahr-Hugsweier puis rejoint Strasbourg en 1960. La transformation sur Mirage IIIR 1965, deux ans après celle de l'Escadron de Reconnaissance 3/33 Moselle.

En 1983, le Mirage F1CR apparaît à Strasbourg où l'escadron stationne avant de s'installer à Reims le .

L'escadron a participé à un grand nombre d'opérations aériennes avec ses Mirage F1 :

  • l'opération Épervier menée au Tchad de 1987 à 1992, de 1997 à 2010 et de 2012 à 2013 (reconnaissance aérienne et conduite d'un dispositif d'assaut)
  • l'opération Daguet effectuée en Arabie saoudite d' à (missions de bombardement et de reconnaissance dans le golfe Persique)
  • l'opération Godoriat menée à Djibouti en
  • l'opération Aconit effectuée de à (missions de surveillance opérées depuis la base aérienne d'Incirlik en Turquie)
  • l'opération Turquoise conduite en juillet et au profit du Rwanda
  • l'opération Crécerelle menée en ex-Yougoslavie de à (missions de reconnaissance régulières sur la Bosnie-Herzégovine effectuées depuis la base aérienne d'Istrana en Italie)
  • l'opération Salamandre conduite en ex-Yougoslavie de à
  • les opérations Almandin I et II menées en République Centrafricaine (missions effectuées à la suite des mutineries militaires de Bangui de 1996 et 1997)
  • l'opération Trident menée d'avril à au-dessus de l'ex-Yougoslavie et du Kosovo (missions de reconnaissance effectuées dans le cadre de la campagne aérienne conduite par les forces de l'O.T.A.N. contre la Yougoslavie)
  • l'opération Alysse en Arabie saoudite par un déploiement permanent de trois Mirage F1 CR mis en œuvre sur la base aérienne d'Al Kharj en 1996
  • l’opération Serval en 2013 au Mali
  • l’opération Baltic, quatre Mirages F1-CR ont conduit des missions d’assistance et de police du ciel dans l’espace aérien des trois états Baltes : Lituanie, Lettonie et Estonie de mai à .

En , à la suite de la mise en sommeil de l'escadron de chasse 2/30 Normandie-Niemen, le Savoie perçoit des Mirage F1CT qui seront retirés le .

En , l'escadron déménage définitivement à Mont-de-Marsan. Les derniers Mirage F1CR et F1B sont retirés du service actif le [4] et effectuent leur dernier vol à l'occasion de la cérémonie du . L'escadron de reconnaissance 2/33 Savoie est mis en sommeil le [5].

A la faveur de la recréation de la 33e Escadre de reconnaissance et d'attaque en septembre 2019 et de la montée en puissance de la capacité MQ-9 Reaper au sein de l'Armée de l'air française, jusqu'alors mise en œuvre uniquement par l'Escadron de drones 1/33 Belfort, le 2/33 Savoie est réactivé le 12 octobre 2020 sur la base aérienne 709 de Cognac. Dès sa recréation, le Savoie est employé dans le cadre de l'opération Barkhane depuis la base aérienne 101 de Niamey où sont stationnés les Reaper français déployés au Sahel.

Fanion[modifier | modifier le code]

Le fanion de l’escadron, de forme rectangulaire et monté sur hampe, a été homologué sous le n° A-392.

L’avers du fanion reproduit l’insigne de l’escadron, homologué le sous le numéro A-1248. Son revers mentionne le nom de l’unité – escadron de reconnaissance 2/33 « Savoie » – et cite les théâtres d'opérations suivants : Belgique 14-18, Allemagne, Tunisie 1943, Italie, Sardaigne 1944, Corse, France, Allemagne 1945, Koweït 1991.

Quatre décorations sont épinglées sur le fanion de l’escadron de reconnaissance 2/33 « Savoie ». Pour la Grande Guerre : une citation à l’ordre du corps aérien, d’où l’attribution de la croix de guerre 1914-1918 avec étoile de vermeil. Pour la Seconde Guerre mondiale : attribution de la croix de guerre 1939-1945 avec palme et attribution de la fourragère aux couleurs de la croix de guerre (avec olive 1939-1945) par décision no 17 en date du . En , l’escadron a été cité à l’ordre de la division aérienne et s’est vu attribuer la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs avec étoile d’argent pour les opérations effectuées en République fédérale de Yougoslavie. Finalement, la Croix de la valeur militaire avec étoile d'argent lui a été attribuée pour son action lors de l'Opération Serval juste avant la dissolution officielle de l'escadron.

Insigne[modifier | modifier le code]

La définition héraldique de l’insigne de l’escadron de reconnaissance 2/33 « Savoie », homologué le sous le numéro A-1248, est la suivante : « Croix de Lorraine d’azur bordée d’or, chargée en cœur d’une cocotte en papier de gueules, accompagnée en chef d’un étendard de candide bordé d’azur foncé, chargé de l’inscription C 53 en lettres capitales de sable et emmanché de même, et en pointe d’un besant de candide bordé d’azur foncé, à une mouette en vol brochante. »

La croix de Lorraine rappelle l’ancienne appartenance de l’escadron à la 33e escadre de reconnaissance. L’insigne d’escadron est chargé des trois insignes d’escadrille qui composent l’escadron : la mouette de l’escadrille SAL 6 pour la première escadrille, la cocotte de l’escadrille BR 11 pour la deuxième escadrille et le fanion de l’escadrille C 53 pour la troisième escadrille.

Désignations successives[modifier | modifier le code]

Un F1B et un F1CR lors d'un meeting le 4 juillet 2014

Depuis sa création à la fin de la seconde guerre mondiale, l'escadron Savoie a porté les désignations suivantes :

  • Groupe d'Observation II/33 : de 1932 à 1933
  • Groupe de Reconnaissance II/33 : de 1933 au
  • Groupe de Reconnaissance II/33 Savoie : du au
  • Escadron de Reconnaissance Tactique 2/33 Savoie : du au
  • Escadron de Reconnaissance 2/33 Savoie : du au
  • Escadron de Drones 2/33 Savoie : depuis octobre 2020

Le 2/33 Savoie a fait partie de la 33e Escadre de reconnaissance entre le et le . A sa réactivation en octobre 2020 en tant qu'Escadron de Drones, il rejoint de nouveau la 33e Escadre, elle-même auparavant réactivée en septembre 2019 sous le nom de 33e escadre de reconnaissance et d'attaque.

Escadrilles[modifier | modifier le code]

Insigne de l'escadrille SAL 6 « Mouette du Rhin »
Insigne de l'escadrille C 53 « Fanion »
  • SAL 6 « Mouette du Rhin » : du au puis depuis le 12 octobre 2020
  • C 53 « Fanion » : du au puis depuis le 12 octobre 2020
  • BR 244 « Léopard » : depuis le 12 octobre 2020

Parmi ses anciennes escadrilles, le 2/33 "Savoie" (alors Escadron de reconnaissance) a compté la BR 11 « Cocotte de gueules » du au . Les traditions de cette escadrille ont été reprises par l'Escadron de Transformation Opérationnelle Drones 3/33 "Moselle", recrée en septembre 2019 au sein de la 33e Escadre de Reconnaissance et d'Attaque et qui s'assure de la formation initiale des recrues du 1/33 "Belfort" et du 2/33 "Savoie".

Bases[modifier | modifier le code]

  • Nancy-Azelot le
  • Colmar le
  • Fribourg en Brisgau : de à
  • Cognac : de à
  • Insigne de l'escadrille BR 244 « Léopard »
    Lahr : à
  • Strasbourg Entzheim : de au
  • Reims : de au
  • Mont-de-Marsan : transfert entre le et le jusqu'à la dissolution le
  • Cognac : réactivation de l'unité en octobre 2020 sous le nom d'Escadron de drones 2/33 "Savoie"

Appareils[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « La 33e escadre de surveillance, de reconnaissance et d'attaque s'agrandit », Air et Cosmos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Frédéric Lert, « La Cocotte a cent ans ! », sur www.aerobuzz.fr, (consulté le ).
  3. Les ailes françaises 1939-1945 vol 5
  4. « Cérémonie de retrait du Mirage F1 et 100 ans de la 1ère mission de reconnaissance (Dossier de presse) » [PDF], sur www.defense.gouv.fr, (consulté le ).
  5. « Mont-de-Marsan : les unités chasse à l’honneur sur la BA 118 », sur www.defense.gouv.fr, (consulté le ) : « Le 24 juillet 2014 [...] les traditions de l’escadron de reconnaissance (ER) 2/33 « Savoie » ont été mises en sommeil ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]