Ernest Floege

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Ernest Floege
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FredericksburgVoir et modifier les données sur Wikidata
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Ernest Floege, né le à Chicago, décédé le à Fredericksburg (Virginie), est, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret américain du Special Operations Executive (SOE). Il est envoyé deux fois en mission en France, dans la région du Mans en 1943 et dans le Doubs en 1944, pour y diriger le réseau action Sacristan.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

1898. De parents français, Ernest Floege naît le à Chicago.

1910. Son père, ingénieur, est envoyé en France, où il installe l’équipement produit par sa société dans plusieurs villes. Il arrive en France à l'âge de douze ans. Il fait ses études à Nice.

Quelques années plus tard, quand son père est envoyé en Amérique du Sud, sa mère décide de rester à Nice.

1914. Son père meurt au début de l’année. Sa mère décide de rester définitivement en France.

1917. Dès l’arrivée des premiers contingents américains en France, il se rend à Saint-Nazaire pour s’engager. Après quelques semaines d’exercices, il devient l’interprète du colonel. De ce fait, il n’a l’occasion de faire le coup de feu qu’une fois, à Saint-Mihiel.

1918. À la fin de la guerre, sa demande d’être démobilisé en France est accordée et il retourne à Nice.

1921. Il se marie avec une jeune-fille du Mans.

1928. Sa femme meurt. Il s’installe à Angers.

1930. Il lance une compagnie d'autobus à Angers.

Dix ans plus tard, avec une dizaine de véhicules, la compagnie dessert toute la région.

Au début de la guerre, les Français réquisitionnent les meilleurs autobus pour la moitié de leur valeur, puis les Allemands s'emparent des autres. Ernest Floege met sur pied une petite organisation de résistance. La Gestapo mettant sa tête à prix, il est contraint d'abandonner et de passer en zone non occupée. Via Marseille, il rejoint Lisbonne, d'où il s'embarque pour les États-Unis. À peine arrivé à New York, il se porte volontaire pour retourner se battre en France. Son cas intéresse l'OSS. Il est recruté par Henry Hyde et part pour Londres servir comme agent de la SO affecté au SOE.

Première mission en France

Dans la nuit du 13 au , il est parachuté près de Tours[1], en même temps que Reeve « Olivier », l’assistant de Michael Trotobas «  Sylvestre ». André Dubois « Hercule », qui les accueille, va assurer la fonction d’opérateur radio de Floege jusqu’à l’arrivée d'André Bouchardon. Floege établit son quartier général à Mée. En décembre, Floege est trahi et sa maison est attaquée par la Gestapo. Il s'échappe. Après un voyage à travers l'Espagne, il parvient à Gibraltar et rejoint l'Angleterre sain et sauf.

Deuxième mission en France

Dans la nuit du 5 au , il est parachuté, en même temps qu’André Bouchardon, son opérateur radio. Ils viennent soutenir la Résistance intérieure dans le département du Doubs.

Fin de la guerre

Le , le général Béthouart le présente au général de Gaulle, à Maîche. Deux jours plus tard, il quitte le terrain. Et il rentre à Londres le .

Décès

Domicilié en dernier lieu à Fredericksburg (Virginie), Ernest Floege est décédé le [2]. Il est inhumé au cimetière national d’Arlington.

Identités[modifier | modifier le code]

  • État civil : Ernest Frederic Floege[3]
  • Nom professionnel : Paul Siroux
  • Comme agent du SOE, section F :
    • Nom de guerre (field name) : « Alfred » puis « Pascal »
    • Nom de code opérationnel : Sacristan (en français Sacristain)
    • Fausse identité (histoire construite par le SOE) : Maurice Tessier, marchand de bois, domicilié à Versailles.
    • Fausse carte d'identité, fournie par le gendarme Auguste Eudes : Alfred Rigot, négociant en bois, né le à Lorient (Morbihan), domicile : Le Marais à Saint-Germain-sur-Ay (Manche). Taille : 1,72 m ; teint : mat ; cheveux : châtain. Carte supposée établie le .
    • Autres pseudos : Paul Fontaine, Paul-Frédéric Fontaine, commandant Paul.

Parcours militaire :

  • OSS
  • SOE, section F ; grade : lieutenant, puis captain.

Famille[modifier | modifier le code]

  • Son père : Floege August
  • Sa mère : Schreiber Elisabeth
  • Ses enfants : Claude
  • Ses frères : Jacob - Ernest - Charles
  • Sa sœur : Wilma

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • Royaume-Uni : DSO,
  • France : rien
  • États-Unis : DSC, silver star

Monument[modifier | modifier le code]

  • Monument Hercule Buckmaster. Avec celui d'André Dubois « Hercule » qui fut exécuté en déportation, le nom d'Ernest Floege est mentionné, en tant que chef du réseau Pascal-SACRISTAN, sur le mémorial érigé près du Mans[4] « en hommage au sacrifice de soixante-quatre résistants, membres des réseaux Hercule et Pascal-Sacristan, parmi lesquels neuf femmes et quatre garçons de moins de vingt ans, tous victimes de la Gestapo ».

Œuvre[modifier | modifier le code]

  • Ernest-Fred Floege (préf. Maurice Buckmaster, ill. Édith-Renée Floege), Un petit bateau tout blanc : la résistance française vue par un officier américain parachuté deux fois en France occupée, Le Mans, Éd. à compte d'auteur, , 244 p.
    Autobiographie, écrite en 1947.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ou en Bretagne, selon Boxshall.
  2. Information disponible en ligne sur le Social Security Death Index Search.
  3. Autobiographie de Floege.
  4. Le mémorial est situé à quelques kilomètres au sud du Mans, sur la D 323 (ex N 23), entre la Chesnaie et Cérans-Foulletourte.

Sources et liens externes[modifier | modifier le code]

  • Fiche Floege, Ernst Frederick sur le site Special Forces Roll of Honour.
  • (en) Michael R. D. Foot, SOE in France : An Account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944 (Government Official History), Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass Publishers, , 3e éd., 584 p. (ISBN 978-0-415-40800-4)
    1re édition : 1966 (London, Her Majesty's Stationery Office, HMSO), 2e édition : 1968 (édition révisée)
    Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
  • Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographié (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable à la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 31, SACRISTAN CIRCUIT.
  • Fabrizio Calvi, OSS, la guerre secrète en France, 1942-1945, les services spéciaux américains, la Résistance et la Gestapo, Hachette, 1990.
  • Jean-Pierre Marandin
    • Résistances 1940-1944. Vol. 1 : À la frontière franco-suisse, des hommes et des femmes en résistance, éditions Cêtre, 2005, rééd. 2009, (ISBN 978-2-87823-210-3).
    • Résistances 1940-1944. Vol. 2 : Le Pays de Montbéliard 1944 : lutte armée et répression, éditions Cêtre, 2005, (ISBN 2-87823-141-4).
    • Le dernier des grands maquis de France, Le Lomont, août -, éditions du Sékoya, 2015, (ISBN 978-2-84751-144-4).