Ernest Cognacq

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Ernest Cognacq
Description de cette image, également commentée ci-après
Ernest Cognacq peint en 1903, musée Cognacq-Jay, Paris
Nom de naissance Théodore Ernest Cognacq
Naissance
Saint-Martin-de-Ré (Charente-Inférieure)
Décès (à 88 ans)
Paris (Seine)
Nationalité Française
Pays de résidence France
Profession
Activité principale
Homme d'affaires, créateur du grand magasin parisien La Samaritaine
Conjoint

Ernest Cognacq, né le à Saint-Martin-de-Ré (Charente-Inférieure) et mort le à Paris (Seine), est un commerçant parisien. Il est le fondateur avec sa femme Marie-Louise Jaÿ des grands magasins La Samaritaine à Paris.

Présentation

Ernest Cognacq perdit à l'âge de 12 ans son père, orfèvre et greffier au tribunal de Commerce, et devint commis d'un magasin de nouveautés à La Rochelle, Rochefort et Bordeaux, avant de partir tenter sa chance à Paris à l'âge de 15 ans. D'abord employé au magasin Au Louvre, il fut rapidement congédié pour insuffisance, puis fut employé pendant quatre mois Aux Quatre Fils Aymon. Il repartit en province mais revint à Paris en 1856, et se fit embaucher à La Nouvelle Héloïse, où il rencontra sa future femme, Marie-Louise Jaÿ.

En 1867, il se mit à son compte en fondant un magasin dénommé Au petit Bénéfice dans la rue de Turbigo. Mais il fit de mauvaises affaires et dut fermer et s'installer comme camelot dans la corbeille de la seconde arche du Pont-Neuf, à l'emplacement de l'ancienne pompe de la Samaritaine. À l'abri d'un parapluie, il vendait des tissus sur des caisses tendues d'andrinople rouge, gagnant le surnom de « Napoléon du déballage ».

Peu avant la guerre de 1870, Ernest Cognacq créa un nouveau magasin qu'il appela La Samaritaine, du nom de la fontaine située dans le quartier qui représentait la Samaritaine des Évangiles, dans un petit local dépendant d'un café, sous-loué à la semaine rue de la Monnaie à raison de 45 francs par jour. Il entendait ainsi profiter de la clientèle des Halles et des magasins À la Belle Jardinière installés depuis 1867 de l'autre côté de la rue du Pont-Neuf (actuel magasin Conforama). En 1871, il put louer officiellement le local transformé en boutique et prendre deux employés.

En 1872, il épousa Marie-Louise Jaÿ, qui était alors première vendeuse au rayon confection du magasin Le Bon Marché. Active, intelligente, elle apportait environ 20 000 francs qui s'ajoutaient aux 5 000 francs qu'il avait économisés. Dès 1875, les ventes de la Samaritaine s'élevaient à 800 000 francs. En 1882, elles se montaient à 6 millions et en 1898, à plus de 50 millions, et elles dépassèrent le milliard en 1925.

Quatre vastes magasins de style Art nouveau furent ouverts de 1905 à 1910 côte à côte rue de Rivoli en bordure de Seine. En 1900, il ouvre le premier parc d'attractions en France : Magic City.

Affable, bienveillant, mis simplement, remarquable organisateur, mercantiliste sans vergogne[1], Ernest Cognacq régnait sur son empire avec bonhomie, ayant l'œil à tout ce qui se passait dans ses vastes magasins. Il était surnommé « père Laborem » par ses employés en référence à la devise de la Samaritaine « Per Laborem » (par le travail)[2].

Entre 1900 et 1925, Ernest Cognacq et Marie-Louise Jaÿ réunirent une importante collection d'œuvres d'art du XVIIIe siècle, destinée à être exposée dans leur magasin La Samaritaine de luxe, ouverte en 1917. En 1928, cette collection fut donnée à la ville de Paris et devint le musée Cognacq-Jay, installé en 1929 dans un immeuble du no 25 boulevard des Capucines mitoyen de La Samaritaine de luxe. En 1986, il fut décidé de transférer le musée dans l'hôtel Donon situé no 8 rue Elzévir dans le 3e arrondissement, où il rouvrit ses portes en 1990.

En 1906, Ernest Cognacq racheta les collections d'un érudit local (Théodore Phelippot) pour les offrir à sa commune natale de Saint-Martin-de-Ré, où elles formèrent le fonds du musée municipal Ernest Cognacq. Exposées à l'époque dans l'hôtel des Cadets-Gentilshommes (le bâtiment de l'actuelle poste et mairie), les collections sont présentées aujourd'hui dans l'Hôtel de Clerjotte.

Jeanne-Madeleine Favier (1863-1904) réalisa le portrait des deux philanthropes en 1903. En 1912, Albert Besnard exécuta le portrait d'Ernest.

En 1916, le couple créa la Fondation Cognacq-Jay. Cette institution - toujours en activité - gérait un pouponnat, une maison de convalescence, une maison de retraite situés à Rueil-Malmaison, un centre d'apprentissage à Argenteuil, une maternité à Paris (Maison d'accouchement, 15 rue Eugène-Millon dans le XVe arrondissement), un orphelinat, une maison de repos en Haute-Savoie, et un ensemble de logements à Levallois-Perret. La fondation est aussi restée actionnaire minoritaire de la Samaritaine. En 1920, ils créent le Prix Cognacq, géré par l'Institut de France, pour récompenser les familles nombreuses.

Il était Commandeur de la Légion d'honneur[3].

Ernest Cognacq mourut sans descendance en 1928.

Dans les années 1990, en proie au déficit, les magasins furent rachetés par le groupe LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton qui avait déjà racheté Le Bon Marché. L'ensemble dut être fermé en 2005 par mesure de sécurité.

Galerie photo

Notes et références

  1. Félix Colmet Daage, La Classe Bourgeoise, Nouvelles Editions Latines, (lire en ligne), p. 94
  2. Franck Ferrand, « Les grands magasins », émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 15 juin 2012
  3. « Dossier de l'ordre de la Légion d'honneur de Théodore Ernest Cognacq », base Léonore, ministère français de la Culture

Voir aussi

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Articles connexes

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