Erin Brockovich, seule contre tous

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Erin Brockovich, seule contre tous
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Erin Brockovich, en 2012.
Titre original Erin Brockovich
Réalisation Steven Soderbergh
Scénario Susannah Grant
Musique Thomas Newman
Acteurs principaux
Sociétés de production Jersey Films
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre comédie dramatique biographique
Durée 131 minutes
Sortie 2000

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Erin Brockovich, seule contre tous (Erin Brockovich) est un film de procès américain réalisé par Steven Soderbergh et sorti en 2000. Il est tiré d'un fait réel relatant une affaire de pollution des eaux potables à Hinkley (en) en Californie. Julia Roberts y incarne Erin Brockovich, qui fait d'ailleurs une courte apparition dans le film[Note 1].

Synopsis[modifier | modifier le code]

Erin Brockovich élève seule ses trois enfants, et étant au chômage, elle cherche désespérément du travail. Victime d'un accident de la circulation, elle contacte un cabinet d'avocat dirigé par Edward L. Masry (en) pour la représenter. Celui-ci est persuadé de faire condamner le chauffard, mais contre toute attente, elle perd le procès. Erin fait pression sur Masry pour qu'il l'embauche ; il accepte mais la relègue aux archives.

Elle va découvrir, dans un dossier mineur, qu'une société de distribution d'énergie, la Pacific Gas and Electric Company (PG&E), filiale d'une grosse société, rachète une à une les maisons d'une petite ville californienne de Hinkley dans le désert des Mojaves. Là-bas, de nombreux habitants souffrent d'importants problèmes de santé, tels que des cancers. Enquêtant sur place, elle parvient à montrer que ces maladies graves sont causées par l'eau potable contenant des rejets toxiques, notamment du chrome hexavalent (ou chrome-6), issus de l'eau de refroidissement de l'usine.

Seule au début, elle mène le combat, rassemble des preuves, motive un à un les habitants, convainc son patron de l'ampleur de l'affaire, pour obtenir enfin un dédommagement important pour chacune des victimes de la part de la société fautive.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

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Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

Le projet démarre via la kinésithérapeute de la productrice Carla Santos Shamberg qui parle à cette dernière de son amie Erin Brockovich-Ellis. Carla Santos Shamberg explique : « Quand mon kiné m'a parlé de son amie Erin, je n'en ai pas cru mes oreilles. Cette femme, divorcée deux fois, ayant trois jeunes enfants à charge, sans ressources, sans aucun diplôme, avait réussi seule à porter ce cas devant la justice et à faire triompher le droit. J'ai vu en elle une parfaite héroïne de notre époque… »[4]. Erin Brockovich-Ellis vend ensuite les droits de son histoire à Universal Pictures pour 100 000 $[1]. Steven Soderbergh est séduit par le script de Susannah Grant et par son approche linéaire, une caractéristique souvent absente de ses précédents films. Il raconte : « J'ai effectivement adoré l'histoire. Le scénario était très progressif, centré sur les personnages et l'interprétation, et il y avait un personnage féminin d'une trempe hors du commun dans chaque scène du film. Je n'avais encore jamais fait un film de ce genre et cela m'attirait ». Richard LaGravenese interviendra ensuite sur le scénario comme script doctor[1].

Avec ce film, Julia Roberts reçoit un salaire très important, faisant d'elle la première actrice à dépasser la barre des 20 millions de dollars pour un film[1]. Le réalisateur pense qu'elle était le meilleur choix pour le rôle : « Le rôle lui correspond en tous point, il exige tous les points forts qui font de Julia une comédienne hors du commun. Il y a chez elle quelque chose d'indomptable, rien ne peut l'abattre. Elle a cette spontanéité, ce charme adossé à cette inébranlable volonté. Le personnage permettait de donner libre cours à cet aspect de son caractère[4]. »

Albert Finney a d'abord refusé le rôle d'Edward Masry. Danny DeVito, producteur du film, a réussi à le convaincre via sa petite-amie. La production mettra en avant un planning avantageux pour l'acteur, avec toutes ses scènes tournées en quelques jours[1].

La véritable Erin Brockovich-Ellis apparait dans le film. Elle incarne Julia, la serveuse. Par ailleurs, le vrai Edward L. Masry (en) apparait dans cette même séquence dans le rôle d'un client du restaurant, derrière Erin Brockovich et ses enfants.

Tournage[modifier | modifier le code]

Le tournage a eu lieu en Californie, notamment à Hinkley, Barstow, dans les studios de Ventura et les Iron Horse Studios, à Baker, Boron, à Oxnard et à Los Angeles (North Hollywood, Westwood)[5].

Edward Lachman officie comme directeur de la photographie sur ce film. Après cela, Steven Soderbergh s'en chargera lui-même sur tous ces projets suivants, sous le pseudonyme de Peter Andrews (hommage à son père)[1].

Bande originale[modifier | modifier le code]

Erin Brockovich
Motion Picture Soundtrack

Bande originale de Thomas Newman
Sortie [6]
Durée 34:57
Genre musique de film
Compositeur Thomas Newman
Label Sony Music Soundtrax

La musique du film est composée par Thomas Newman. On y retrouve aussi deux chansons de Sheryl Crow.

Liste des titres
  1. Useless - 1:13
  2. Xerox - 0:45
  3. Pro Bono - 1:10
  4. Classifieds - 1:29
  5. Annabelle - 0:46
  6. On the Plume - 1:21
  7. Chicken Fat Lady - 1:00
  8. Lymphocytes - 0:55
  9. Miss Wichita - 2:10
  10. Two Wrong Feet - 1:27
  11. What About You - 1:09
  12. Redemption Day - 4:28 (interprété par Sheryl Crow)
  13. Chromium 6 - 0:44
  14. Malign - 2:40
  15. Holding Ponds - 1:21
  16. No Colon - 1:18
  17. Occasional Tombstones - 1:07
  18. Xerox Copy - 0:46
  19. Technically a Woman - 0:48
  20. Water Board - 1:07
  21. 333 Million - 1:18
  22. Hinkley Reverse Mix - 1:23
  23. Everyday Is a Winding Road - 4:32 (interprétée par Sheryl Crow)

Accueil[modifier | modifier le code]

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Erin Brockovich, seule contre tous
Score cumulé
SiteNote
Metacritic 73/100[7]
Rotten Tomatoes 84 %[8]
AlloCiné 4.1 étoiles sur 5[9]
Compilation des critiques
PériodiqueNote

Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, le film récolte 84 % d'opinions favorables pour 145 critiques[8]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 73100 pour 36 critiques[7].

En France, le site Allociné propose une note moyenne de 4,15 à partir de l'interprétation de critiques provenant de 19 titres de presse[9].

Box-office[modifier | modifier le code]

Le film est un succès commercial, avec plus de 250 millions de dollars de recettes, pour un budget de 52 millions[2]. En France, il dépasse les 2,5 millions de spectateurs en salles (soit le 14e meilleur film au box-office annuel français). Aux États-Unis et au Canada, il est le 13e meilleur film au box-office de l'année 2000.

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
125 595 205 $[2] [10] 22[10]
Drapeau de la France France 2 570 294 entrées[11] - -

Monde Total mondial 256 271 286 $[2] - -

Distinctions principales[modifier | modifier le code]

Source et distinctions complètes : Internet Movie Database[12]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

Un épisode de la série Les Simpson intitulé La Chasse au sucre (diffusé en 2002) met en scène Homer Simpson furieux contre Marge qui vient de faire interdire le sucre à Springfield, il l'appelle « Erin Cretinovitch ».

Le personnage principal figure à la 31e place du classement des meilleurs héros du cinéma américain par l'American Film Institute (AFI's 100 Years... 100 Heroes and Villains). Le film figure par ailleurs à la 73e place du classement AFI's 100 Years... 100 Cheers des 100 films américains les plus stimulants (dans le sens "qui remontent le moral").

Le personnage interprété par Julia Roberts a inspiré vingt ans plus tard la française Isabelle Huppert, dans un rôle de type similaire[13], au centre du film La Syndicaliste, sorti le au cinéma, qui raconte les efforts d'une autre lanceuse d'alerte, professeure d'anglais dans une filiale d'Areva, leader mondial de l'industrie nucléaire et responsable syndicale de la CFDT, élue en 2004 secrétaire du comité de groupe européen d'Areva, avec qui elle a mené un combat pour tenter de sauver l'entreprise de dangereux transferts de technologie vers la Chine, en alertant la presse et les politiques pendant des mois, puis en étant contraite de se battre pour défendre son propre honneur.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La « vraie » Erin Brockovich apparaît vers 9 min 10 s dans le rôle d'une serveuse (portant un badge marqué Julia, le prénom de l'actrice jouant le rôle d'Erin).
  2. Steven Soderbergh remporte cette année-là l'Oscar du meilleur réalisateur pour un autre film, Traffic.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Trivia » ((en) anecdotes), sur l'Internet Movie Database
  2. a b c et d (en) « Erin Brockovich », sur Box Office Mojo (consulté le )
  3. « Dates de sortie » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  4. a et b Secrets de tournage - Allociné
  5. « Filming locations » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
  6. (en) Thomas Newman – Erin Brockovich (Motion Picture Soundtrack) - AllMusic.
  7. a et b (en) « Erin Brockovich reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  8. a et b (en) « Erin Brockovich (2000) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
  9. a et b « Erin Brockovich, seule contre tous - critiques presse », sur Allociné (consulté le )
  10. a et b (en) « Erin Brockovich - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le )
  11. « Erin Brockovich, seule contre tous », sur JP's Box-office (consulté le )
  12. « Awards » ((en) récompenses), sur l'Internet Movie Database
  13. Critique du film dans Vingt Minutes le 3 mars 2023 [1]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]