Epipsychidion

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Epipsychidion
poème
Forme de l'œuvrepoème Modifier
Auteur ou autricePercy Bysshe Shelley Modifier
Langue de l'œuvre, du nom ou du termeanglais Modifier
Date de publication1821 Modifier
IncipitSweet Spirit! Sister of that orphan one, Modifier
Statut des droits d'auteurdomaine public, domaine public Modifier

Epipsychidion est une œuvre poétique majeure publiée en 1821 par Percy Bysshe Shelley. Elle a comme sous-titre : « Verses addressed to the noble and unfortunate Lady, Emilia V--, now imprisoned in the convent of -- » (« Couplets adressés à noble et infortunée dame Emilia V..., maintenant emprisonnée au couvent de... »). Le titre signifie en grec « au sujet d'une petite âme », où ἐπί, epí signifie « autour de », et ψῡχίδιον, psychidion « petite âme ».

Contexte[modifier | modifier le code]

Façade de l'église et du couvent Sant'Anna de Pise.

Le poème se compose de 604 vers écrits à Pise en janvier et février 1821 ; il a été publié de façon anonyme par Charles et James Ollier, de Londres, en 1821 également. L’œuvre a été rédigée pour Teresa Viviani, que Percy Bysshe Shelley avait rencontrée en 1820 alors qu'elle était « emprisonnée » par sa famille dans un couvent proche de Pise, en Italie.

La comtesse Teresa Viviani, fille du gouverneur de Pise, était alors âgée de dix-neuf ans. Son père l'avait mise au couvent de Sainte-Anne (devenu aujourd'hui l'École supérieure Sainte-Anne de Pise). L'église et le couvent de Sainte-Anne de Pise avaient été fondés en 1406, et l'église avait été achevée en 1426 par l'ordre des Sœurs bénédictines. À plusieurs reprises, Shelley lui avait rendu visite, et avait entretenu avec elle une brève correspondance. Après la publication à Londres du poème par Charles et James Ollier, Shelley leur avait demandé son retrait ; une explication à cette demande de retrait est peut-être la crainte qu'avait Shelley de voir le poème interprété par ses lecteurs comme étant autobiographique. D'ailleurs, Shelley en parlait comme d'« une histoire idéalisée de ma vie et de mes sentiments » (« an idealized history of my life and feelings »), et le poème contient plusieurs éléments autobiographiques[1].

Thème[modifier | modifier le code]

Le thème de l’œuvre est une méditation sur la nature de l'amour idéal. Shelley plaide en faveur de l'amour libre, en critiquant le mariage traditionnel, qu'il décrit comme « le voyage le plus lassant et le plus long qui soit » (« the weariest and the longest journey »).

Epipsychidion s'ouvre par une invocation à Emilia, qui figure une sœur spirituelle du locuteur. Il s'adresse à elle comme à un « oiseau captif » (« captive bird ») pour le nid duquel son poème formera comme de doux pétales de rose. Il parle d'elle comme d'un ange de lumière, la lumière de la lune vue au travers de nuages de notre monde mortel, une étoile au-delà de toutes les tempêtes.

Traductions en français[modifier | modifier le code]

Mise en musique[modifier | modifier le code]

En 2004, la compositrice suédoise Maria Ljungdahl écrit une partition pour quatuor ou quintette à cordes inspiré du poème intitulé Epipsychidion - une âme à l'intérieur d'une âme, d'après un poème de P. B. Shelley (1821)[2].

Annexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Epipsychidion - Description, sur Shelley's Ghost (consulté le 6 février 2014).
  2. Epipsychidion - a soul within the soul (for string quartet), sur scoreexchange.com (consulté le 6 février 2014).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Richard E. Brown, « The Role of Dante in Epipsychidion », in Comparative Literature, Vol. 30, No. 3, Summer, 1978.
  • Kenneth Neil Cameron, « The Planet-Tempest Passage in Epipsychidion », in PMLA, 63 (1948), p. 950–972.
  • Nancy Moore Goslee, « Dispersoning Emily: Drafting as Plot in Epipsychidion », in Keats-Shelley Journal, Vol. 42, 1993.
  • D. J. Hughes, « Coherence and Collapse in Shelley, With Particular Reference to Epipsychidion », in ELH, Vol. 28, No. 3, septembre 1961.
  • Frank McConnell, « Shelleyan 'Allegory": Epipsychidion » in Keats-Shelley Journal, Volume XX (1971), pp. 100–112.
  • Ghislaine McDayter, « 'O'er Leaping the Bounds': The Sexing of the Creative Soul in Shelley's Epipsychidion » in Keats-Shelley Journal 52, 2003, p. 26.
  • Earl Schulze, « The Dantean Quest of Epipsychidion », in Studies in Romanticism, Vol. 21, No. 2, Summer, 1982.
  • Andrew Warren, « 'Unentangled Intermixture': Love and Materialism in Shelley's Epipsychidion », in Keats-Shelley Journal, 2010.
  • William Ulmer, Shelleyan Eros: The Rhetoric of Romantic Love, Princeton, Princeton University Press, 1990.
  • Adela Pinch, « Romantic Passions: Thinking about the Other in Romantic Love », sur Romantic Circles, Praxis Series.
  • Michael O'Neill, « Shelley's Epipsychidion: The Before Unapprehended Relations of Things », in Essays in Criticism, 1987, XXXVII (2), pp. 135–157.
  • Jones, Frederick L. "Two Notes on Epipsychidion". Modern Language Notes, Vol. 50, No. 1 (January 1935), p. 40.
  • Lauritsen, John. “Hellenism and Homoeroticism in Shelley and his Circle”. The Journal of Homosexuality, Volume 49, Numbers 3/4, 2005.
  • Symonds, John Addington. Shelley. New Edition. English Men of Letters series, edited by John Morley. London: Macmillan, 1887. Originally published in 1878.
  • Vatalaro, Paul A. Shelley's Music: Fantasy, Authority, and the Object Voice. Farnham, Surrey, UK: Ashgate, 2009.
  • Verma, K.D. The Vision of "love's rare universe": A Study of Shelley's Epipsychidion. Lanham, MD: University Press of America, 1995.
  • Wroe, Ann. Being Shelley: The Poet's Search for Himself. Pantheon, 2007.