Encarta

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Encarta
Image illustrative de l’article Encarta
Logotype d'Encarta.

Fondation
Mise en ligne
Arrêt
Éditeur Microsoft
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Langues français,
Périodicité annuelle
Supports CD, DVD et en ligne
Discipline généraliste
Site web fr.encarta.msn.com (archivé par Internet Archive)

Encarta est une encyclopédie numérique créée par Microsoft en 1993 et arrêtée en 2009. Elle était disponible sur CD, DVD et sur le Web. Cette encyclopédie se déclinait sous différentes langues, notamment en français, en anglais, en allemand, en espagnol, en italien, en néerlandais, en japonais ou en chinois.

Historique[modifier | modifier le code]

Création d'une encyclopédie numérique[modifier | modifier le code]

Dès 1985, Microsoft envisage de se lancer dans la vente d'encyclopédies. Bill Gates imagine proposer une encyclopédie haut de gamme sur CD-Rom pour en faire un produit aussi rentable que Word ou Excel. L'entreprise approche les éditeurs d'Encyclopædia Britannica puis de World Book Encyclopedia, mais ils refusent. Microsoft doit se contenter d'un contenu beaucoup moins réputé.

Microsoft se lance sur le marché des encyclopédies numériques en 1993, en utilisant le contenu de Funk & Wagnalls (en). Dans un premier temps, les équipes de Microsoft se concentrent sur le logiciel et le contenu multimédia (cartes, photographies, audios et vidéos). Au fil des nouvelles versions d'Encarta, le contenu de Funk & Wagnall est remplacé par des contenus créés spécifiquement pour Microsoft[1]. À son maximum, l'équipe d'Encarta fut composée de 225 personnes[2].

Le prix de lancement de la première version d'Encarta avec Encarta Junior est de 395 $, s'alignant sur le prix de vente d'autres encyclopédies sur CD-Rom. Au bout de six mois, Encarta se vend mal (moins de 10 000 exemplaires[2]), ne représentant que 3 % du marché[3]. Microsoft baissa le prix de vente d'Encarta à 99 $ tout en laissant entendre que ce tarif ne serait que temporaire. Martin Leahy fut plus clairvoyant et déclara à ses collègues de Microsoft : « You realize, don’t you, the price is never going up again, right? ». Ce fut rapidement un succès : 350 000 ventes en 1993, un million en 1994.

Lancement d'Encarta en français[modifier | modifier le code]

Dès 1995, Encarta est déclinée sous différentes langues en adaptant le contenu aux pays concernés[4]. Finalement, Encarta fut proposée en 8 langues : français, anglais, allemand, espagnol, italien, néerlandais, japonais et chinois.

La version française est commercialisée à partir de 1996[5],[6]. Elle arrive très vite en tête des ventes. Au bout d'un an, Encarta se vend à 130 000 exemplaires, ce qui représente une part de marché de 60 %[7].

Déclin du marché des encyclopédies sur CD-Rom[modifier | modifier le code]

Au départ, Encarta est diffusée sur CD puis DVD et enfin une version web voit le jour en 2000 où un peu moins de la moitié de l'encyclopédie est accessible gratuitement[3]. L'achat du CD ou du DVD permettait d'avoir pendant un an des mises à jour et de nouveaux contenus en ligne deux fois par mois[5].

Mais à la fin du 20e siècle, le marché des encyclopédies sur CD-Rom s’essouffle. Thierry Chabrol, directeur de la division grand public de Microsoft France, déclare que « les encyclopédies sur CD-Rom ont vu leurs ventes baisser de 25 % en 1999 ». L'accès à des contenus gratuits via Internet et l'arrivée sur le marché numérique des éditeurs d'encyclopédies papiers (Hachette en 1998, Larousse en 1999 et Universalis en 1999[6]) « ramena la part de marché d'Encarta en France à 40 % environ »[5]. Pour tenter d'y remédier, le prix de vente d'Encarta 2001 baissa[8]. Entre 2002 et 2003, les ventes d'encyclopédies sur CD ou DVD diminuent de 7,3 %[9].

Une étude de la Sofres commandée par Microsoft indique que 56% des utilisateurs d'Encarta consultent l'encyclopédie une ou plusieurs fois par semaine et 80% deux à trois fois par mois[10].

Arrêt d'Encarta[modifier | modifier le code]

Seize ans après son arrivée sur le marché des encyclopédies, Microsoft arrête Encarta en 2009, reconnaissant le changement du marché[11] : « Nous ne cherchons plus aujourd'hui l'information dont nous avons besoin comme nous le faisions il y a seulement quelques années »[12]. Encarta ne représentait plus en janvier 2009 aux États-Unis que 1,27 % des visites d'encyclopédies en ligne contre 97 % pour Wikipédia[13]. Randall Stross tempère le rôle de Wikipédia en précisant dans le New-York Times que même sans Wikipédia, Encarta aurait sans doute disparu en raison du web[3].

La dernière version en français d'Encarta comptait 40 000 articles et 25 000 médias.

Encarta Réponses Instantanées[modifier | modifier le code]

Encarta Réponses Instantanées était une machine avec laquelle il était possible de parler sur Windows Live Messenger. Il était doté d'un module spécial qui lui permettait de répondre aux questions posées en ouvrant dans la fenêtre Windows Live Messenger une fenêtre Encarta contenant une réponse appropriée.

Une barre de recherche Encarta pouvait être intégrée à la barre des tâches de Windows, permettant d'effectuer rapidement les recherches dans l'encyclopédie et d'obtenir de manière très rapide tout en étant sur une autre application, mais l'application a été désactivée quand Encarta a cessé d'être sur le marché.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Randall E. Stross, The Microsoft way : the real story of how the company outsmarts its competition, Addison-Wesley Pub. Co, (ISBN 0-201-40949-6 et 978-0-201-40949-9, OCLC 34788952, lire en ligne Inscription nécessaire)
  2. a et b (en) Shane Greenstein, « The Reference Wars: Encyclopædia Britannica's Decline and Encarta's Emergence », Strategic Management Journal,‎ (ISSN 0143-2095, DOI 10.1002/smj.2552, lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le )
  3. a b et c (en) Randall Stross, « Encyclopedic Knowledge, Then vs. Now », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  4. (en) Bernhard Kohlmeier et Bowne Global Solutions, « Microsoft Encarta Goes Multilingual », dans Translating into success : cutting-edge strategies for going multilingual in a global age, Benjamins, (ISBN 0-585-46931-8, 978-0-585-46931-7 et 90-272-9977-3, OCLC 52999684, lire en ligne Accès payant)
  5. a b et c Sylvie Ramadier, « Microsoft cible les familles et les étudiants avec Encarta » Accès libre, sur Les Echos, (consulté le )
  6. a et b « Larousse se lance dans les encyclopédies multimédias », LSA,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  7. Lise Viera, « Vers la gestion de la complexité numérique », dans L’édition électronique : De l’imprimé au numérique : évolutions et stratégies, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Labyrinthes », (ISBN 979-10-300-0559-2, DOI 10.4000/books.pub.30786, lire en ligne), p. 161–175
  8. « Microsoft dépoussière l'encyclopédie », LSA,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  9. (en) « Encyclopedia business ruined by Web, Encarta is the best selling software reference » Accès libre, sur ZDNET, (consulté le )
  10. « Encyclopédies sur CD-Rom : le marché se segmente... », LSA,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  11. P. B., « L'encyclopédie Encarta, c'est bientôt fini! », 20 minutes,‎ (lire en ligne Accès libre)
  12. Bertrand Le Gendre, « Comment Wikipédia a tué Encarta », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  13. Valérie Collet, « Microsoft referme son encyclopédie en ligne » Accès libre, sur Le Figaro, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]