Empire suédois

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Empire suédois à son apogée en 1658.

L’Empire suédois (suédois : stormaktstiden, « le temps de la grande puissance ») est, dans l'historiographie moderne, la période historique entre 1611 et 1718 où la Suède était l'une des grandes puissances de l'Europe. Cette époque est précédée par la période Vasa (1521-1611) et suivie par l'Ère de la Liberté (1719-1772). Caractérisé par une croissance du pouvoir politique du royaume - en devenant l'une des deux puissances garantissant la paix de Westphalie, il se double d'un élargissement du territoire national qui permet presque d'atteindre le vieux rêve du pays de faire de la mer Baltique une mer intérieure (voir dominium maris baltici).

Histoire

On fait souvent débuter cette période en 1611, avec la montée sur le trône de Suède de Gustave II Adolf, alors que certains souhaiteraient la faire débuter dès 1561, lorsque Éric XIV de Suède débute la conquête de la Baltique en envoyant une armée en Estonie à la demande de la ville de Reval. L'Empire prend fin après la grande guerre du Nord, entérinée par le traité de Nystad.

La puissance de la Suède à cette époque a toujours été relative. Handicapé par une faible population et une industrie limitée, le pays s'est créé de nombreux ennemis en même temps qu'il prenait possession des territoires voisins. Une fois la Russie modernisée par Pierre le Grand, la Suède vit la fin de son âge d'or. Lorsque Charles XII est tué en 1718, les caisses du royaume sont vides et la grande armée est dissoute. Il s'ensuit une courte mais intensive guerre de succession puis, tout de suite après, des accords de paix avec les différents ennemis du royaume.

Pendant l'Empire, la Suède a parfois sollicité l'aide financière et militaire d'autres pays européens. Pendant la guerre de Trente Ans, le pays a obtenu un soutien financier significatif de la part de la France qui voyait d'un bon œil un affaiblissement des Habsbourg germains. Plus tard, certains pays de la Ligue hanséatique (Provinces-Unies et Angleterre en tête) apportèrent leur soutien militaire aux Suédois pour contrer le Danemark dans sa volonté de dominer la Baltique. Par exemple, les Néerlandais ont soutenu la flotte de Carl Gustaf Wrangel lors de la bataille de Fehmarn en 1644 et en 1700, une flotte anglo-néerlandaise composée de 4 000 hommes accoste à Humlebæk dans le Sjaelland danois pour apporter leur aide à Charles XII dans sa guerre contre le Danemark. Par opposition, lorsque la Suède semble prendre une position dominante dans la région, lors du siège de Copenhague par Charles X, les Provinces-Unies n'hésitent pas à envoyer leurs navires pour secourir la ville.

Fondation de la Suède en tant que grande puissance européenne

Gustave II Adolf (1594-1632) qui succéda à son père Charles IX en 1611 et fut à l'origine de la puissance suédoise

On trouve les origines de la puissance suédoise avec le fils et successeur de Charles IX, Gustave II Adolf (1611-1632). Encore tout jeune et en grande difficulté financière à cause de la ruineuse rançon d'Älvsborg que le royaume s'est engagé à payer dans le traité de Knäred, il mit un terme à la guerre d'Ingrie contre la Russie en obtenant la possession des anciens territoires russes du Kexholm et de l'Ingrie en 1617. Il remporta également en 1629 la guerre de succession qui l'opposait, avec son père, à Sigismond III de Pologne depuis 1600 et obtint la Livonie et une partie des ports prussiens de commerce sur la Baltique. Grâce à ces acquisitions sur la Pologne et la Russie, la Suède fit un grand pas vers son objectif de faire de la mer Baltique une mer intérieure.

Bien que la Suède ait vaincu la Pologne, Sigismond n'avait pas abandonné ses vues sur la couronne de Suède, et voyant que la réaction catholique l'emportait dans la grande guerre de religion déclenchée en 1618, la guerre de Trente Ans, il pouvait compter sur leur soutien pour battre la Suède. Ceci servit d'excuse à Gustave II Adolf pour entrer dans le conflit.

La Suède est sortie du conflit en sauvegardant la liberté spirituelle protestante. Le pays a également annexé la Poméranie occidentale et les évêchés de Brême et de Verden lors des traités de Westphalie, signés en 1648 sous le règne de Christine de Suède, successeure de Gustave II Adolphe. La Suède est également sortie de la guerre comme le leader du protestantisme continental, lequel a tenu jusqu'à la chute de l'empire en 1721. Cela a également contribué à augmenter le prestige de la Suède.