Emil Georg Bührle

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Emil Georg Bührle
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
ZurichVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Rüschlikon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
suisse (à partir de )
allemandeVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
Formation
Activités
Enfants
Dieter Bührle (en)
Hortense Anda-Bührle (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Géza Anda (gendre)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Propriétaire de
Constructions mécaniques Oerlikon (depuis ), River Landscape with a Ferry (d), La Partie de pêche (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Partenaire
Rudolf Ruscheweyh (d) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Personnes liées
Peter Nathan (d), Fritz Nathan (en), Carl Montag (d), Roger Louis Adolphe Dequoy (d), Arthur Kauffmann (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
signature d'Emil Georg Bührle
Signature
Vue de la sépulture.

Emil Georg Bührle, né le à Pforzheim dans le Grand-duché de Bade (Empire allemand) et mort le à Zurich en Suisse, est un fabricant d'armes suisse. Il est également un grand collectionneur d'art. Sa collection a été donnée à la Fondation et Collection Emil G. Bührle en 1960.

Biographie[modifier | modifier le code]

Emil Georg Bührle fait des études de littérature et d'histoire de l'art à l'Université de Munich, études qui l'amènent à découvrir les impressionnistes dès 1913. De 1914 à 1919, après avoir abandonné ses études, il devient officier de cavalerie dans le 22e régiment de dragons de l'armée impériale. À la fin de la guerre, Bührle ne retourne tout d'abord pas à la vie civile, mais reste dans son unité, qui rejoint le corps franc du général Dietrich von Roeder. En 1920, il épouse Charlotte Schalk, fille d'un banquier qui lui ouvre les portes de la Magdeburger Werkzeugmaschinenfabrik[1]. E.G. Bührle est envoyé en Suisse et s'installe à Oerlikon dans la banlieue zurichoise où il perfectionnera la fabrication de canons dans la Werkzeugmaschinenfabrik Oerlikon, usine créée en 1906[1].

En 1929, il rachète la moitié des parts de la fabrique puis en 1939, la totalité[2].

En 1937, il est naturalisé suisse, en devenant bourgeois de Zürich[3]. Dès 1938, conseillé par le marchand d'art Fritz Nathan[4], il réunit une importante collection d'art : entre des ventes d'armes importantes et des achats d'œuvres à prix « cassés », la période lui est particulièrement favorable. En 1939, sa fortune est estimée à 8,5 millions de francs suisses ; en 1945, elle s'élève à 170,6 millions[2]. De ses achats des années 1939-1945, treize se révéleront plus que douteux[5],[1], dont des œuvres ayant appartenu au marchand d'art juif Paul Rosenberg[1], et seront restitués ou rachetés.

En 1948 il acquiert Le Gilet rouge de Cézanne, l'année suivante La petite Irène de Renoir.

En 1952, le marchand de tableaux parisien Max Kaganovitch le persuade de s'intéresser à la jeune peinture abstraite. C'est alors qu'il crée le Prix Bührle, décerné en 1952 à Joseph Pressmane, peintre franco-ukrainien, en 1953 à Bill Parker, peintre américain (tous deux de l'Ecole de Paris).

À sa mort, il laisse deux enfants, Dietrich et Hortense, qui créent en 1960 la fondation Bührle.

Controverses[modifier | modifier le code]

L'origine des collections de Bührle a suscité beaucoup de controverses. Le Kunsthaus de Zürich, qui a bénéficié de son argent et de ses collections (aujourd'hui exposées dans le nouveau bâtiment conçu par David Chipperfield), en a conscience et a essayé d'agir avec transparence. Dans un premier temps, la provenance de chaque œuvre de la collection est consultable en ligne[6]. Ensuite, l'institution a mené une enquête sur l'origine des œuvres dirigée par le professeur et historien de l'économie Matthieu Leimgruber[7]. Elle s'intitule Kriegsgeschäfte, Kapital und Kunsthaus. Die Sammlung Emil Bührle im historischen Kontext (Affaires de guerre, capital et Kunsthaus. La collection Emil Bührle dans son contexte historique) et a été publiée en 2021[8].

Cependant, l'installation de la collection Bührle dans le nouveau bâtiment en 2021 a suscité de nombreuses critiques, les recherches de provenance étant jugées partiales et lacunaires. La Ville de Zürich a donc demandé la réalisation d'une enquête extérieure[9]. Dans ce contexte, l'artiste Miriam Cahn a publié une lettre ouverte en décembre 2021 expliquant qu'elle voulait retirer ses œuvres du musée si la collection Bührle y restait sans remise en question[10].

Iconographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Emil Bührle, marchand de canons et collectionneur d'art sans scrupules », sur France Culture, (consulté le )
  2. a et b L'Hebdo, le 23 septembre 1999
  3. « Emil Georg Bührle » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  4. Commission Indépendante d'Experts Suisse – Seconde Guerre Mondiale, La Suisse, le national-socialisme et la Seconde Guerre mondiale - Rapport Final (ISBN 3-85842-602-4, lire en ligne)
  5. Tribune de Genève, 10 février 2010
  6. « Provenances · Foundation E.G. Bührle Collection », sur www.buehrle.ch (consulté le )
  7. « La collection Emil Bührle au Kunsthaus Zürich », sur La collection Emil Bührle au Kunsthaus Zürich (consulté le )
  8. (de) « Kriegsgeschäfte, Kapital und Kunsthaus. Die Sammlung Emil Bührle im historischen Kontext », sur www.fsw.uzh.ch (consulté le )
  9. INGRID DUBACH-LEMAINQUE, « Colère à la fondation Bührle », Le journal des arts,‎
  10. INGRID DUBACH-LEMAINQUE, « Kunsthaus de Zürich, Miriam Cahn peut-elle racheter ses œuvres ? », Le journal des arts,‎

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]