Edmond Giscard d'Estaing

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Edmond Giscard d'Estaing
Fonction
Maire de Chanonat
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 88 ans)
ChanonatVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Jean Edmond Lucien GiscardVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Famille
Père
Valéry Giscard (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Louise Monteil-Ansaldi (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
René Giscard d'Estaing (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
May Bardoux (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Sylvie Giscard d'Estaing (d)
Valéry Giscard d'Estaing
Olivier Giscard d'Estaing
Isabelle de Lasteyrie du Saillant (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinctions
Archives conservées par

Jean Edmond Lucien Giscard devenu Giscard d'Estaing en 1925, né le à Clermont-Ferrand et mort le au château de Varvasse à Chanonat (Puy-de-Dôme)[2], est un haut fonctionnaire et homme d'affaires français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Valéry Giscard (1862-1916), avocat et conseiller à la cour d'appel de Riom, et de Marie Louise Antoinette Monteil (ou Monteil-Ansaldi). Il est le frère de René Giscard d'Estaing, conseiller d'État.

Le , il épouse Marthe Clémence Jacqueline Marie dite May Bardoux (1901-2003), fille du député Jacques Bardoux et de Geneviève Georges-Picot, dont il eut cinq enfants :

Edmond Giscard, ainsi que plusieurs membres de sa famille, fut autorisé, par un décret en Conseil d'État en date du , à relever le nom de sa trisaïeule Lucie-Madeleine d'Estaing de Réquistat Dubuisson (1769-1844), comtesse de La Tour Fondue, dernière du nom d'Estaing, afin de s'appeler Giscard d'Estaing.

Formation[modifier | modifier le code]

Il suit des études d'histoire et de droit. Il obtient sa licence d'histoire en 1913 et sa licence de droit en 1914[4]. Il suit des cours à l'École libre des sciences politiques, et étudie au sein d'une écurie de préparation au sein de l'école, sans en être diplômé[5].

Carrière[modifier | modifier le code]

Il joue un rôle de premier plan dans les affaires indochinoises dans les années 1930, puis après guerre. Avant 1939, il est membre de huit conseils d'administration différents dans cette colonie, soit en qualité de simple administrateur (Crédit foncier de l'Indochine, Société des papeteries de l'Indochine, Verreries d'Extrême-Orient, Crédit Hypothécaire de l'Indochine), soit en qualité de président (Société anonyme Chalandage et remorquage, Société Indochinoise des Cultures Tropicales, Sucreries et raffineries de l'Indochine) toutes cotées à la Bourse de Paris[6].

Il est inspecteur des finances et économiste, président de comités de la Chambre de commerce internationale et président de la Société du tunnel du Mont-Blanc. Il préside, à partir des années 1930, la Société financière française et coloniale (SFFC), qu'il parvient à redresser financièrement. Cette société change de nom en 1949 et devient la puissante Société financière pour la France et les pays d'Outre-Mer, qu'il continue à présider[7]. Il démissionne de la présidence de la SOFO le  ; le discours d'adieu est prononcé par René Bousquet, membre du conseil d'administration[8].

Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques[9] au fauteuil d'Edouard Payen. Il est maire de Chanonat de 1932 à 1947.

Sous le régime de Vichy, il est décoré de l'ordre de la Francisque[10], mais ne participe pas à la collaboration et est regardé avec méfiance par les autorités allemandes[11].

Sur la foi d'un document des Renseignements généraux datant de 1945, Annie Lacroix-Riz affirme qu'Edmond Giscard d'Estaing a été membre d'une société secrète « France 1950 (ou F.1950) » que l'historienne rattache à la « Synarchie[12]. »

Edmond Giscard d'Estaing a publié une quinzaine d'ouvrages sur l'économie, ainsi qu'un essai de philosophie éthique, La Monarchie intérieure[13].

Il est inhumé à Saint-Amant-Tallende (Puy-de-Dôme).

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-6i15liz18--nqux6ua4iuq »
  2. Archives du Puy de Dôme, commune de Clermont-Ferrand, acte de naissance no 238, année 1894 (vue 56/231) (avec mention marginale de mariage, changement de nom et décès)
  3. Famille du mémorialiste de Napoléon à Sainte-Hélène
  4. « Edmond Giscard d’Estaing », sur Académie des Sciences Morales et Politiques, (consulté le )
  5. Gérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-259-26077-0, lire en ligne)
  6. Jean-Pierre Aumiphin, La présence financière et économique française en Indochine (1859-1939), Thèse Droit, Université de Nice, 1981, p. 77.
  7. Jean-Pierre Aumiphin, op.cit., p. 77-78.
  8. Pascale Froment, René Bousquet, Paris, Fayard, 2001, p. 571.
  9. ASMP Fiche d'Edmond Giscard d'Estaing
  10. Dans Le Chagrin et la Pitié, documentaire de Marcel Ophüls de 1969, Pierre Mendès France relate un épisode qui a lieu juste après sa condamnation pour désertion en 1940 : « Il y a un homme qui est venu le lendemain voir Rochat [l'avocat de P. Mendès-France], je ne sais pas si Rochat vous a raconté ce détail, et qui lui a dit : je suis pétainiste, je suis indigné par ce que j'ai vu hier, c'est abominable, c'est un scandale. Le Maréchal ne peut pas savoir des choses pareilles. On trompe le Maréchal. Il est indispensable que le Maréchal soit prévenu et averti. J'ai vu que vous avez fait prendre la sténographie de l'audience, est-ce que vous pouvez me donner une sténographie que j'apporterai au Maréchal lui-même. Rochat lui a procuré une sténographie. Il a été chez le Maréchal, qui n'a naturellement eu aucune suite. Et l'homme qui a fait cette démarche était un conseiller d'État qui s'appelait Giscard d'Estaing. ».
  11. Georges Valance, VGE, une vie, Flammarion, 2011, p. 45.
  12. Annie Lacroix-Riz, Le Choix de la défaite, les élites françaises dans les années 1930, Armand Colin, Paris, 2006, p. 37).
  13. Edmond Giscard d'Estaing, La Monarchie intérieure. Essai sur la seigneurie de soi-même, Clermont-Ferrand, J. de Bussac (impr. de J. de Bussac), 1949, 311 p.
  14. Biographie

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]