Ebe Stignani

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Ebe Stignani
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Ebe Stignani (née le à Naples et morte le (à 71 ans) à Imola) est une mezzo-soprano italienne, l'une des plus éminentes mezzos de sa génération.

Biographie[modifier | modifier le code]

Née à Naples, Ebe Stignani étudie le chant, mais aussi le piano et la composition, au Conservatoire de sa ville natale avec Agostino Roche à partir de l'âge de treize ans, et débute en 1924 au Teatro San Carlo, d'abord dans de petits rôles, puis l'année suivante en Amneris (Aida). En 1926, Arturo Toscanini l'engage et elle triomphe à La Scala de Milan dans le rôle de Eboli. Elle y restera la principale mezzo jusqu'à son retrait de la scène, tout en poursuivant une brillante carrière internationale, se produisant à Paris, au Covent Garden de Londres (notamment en 1937 en Amneris, mais aussi en Adalgisa, dans la Norma, aux côtés de Maria Callas en 1952 et 1957), à Barcelone, Lisbonne, Buenos Aires, New York, Chicago, San Francisco, etc.

Par son format vocal et son tempérament, elle s'est imposée dans tous les grands rôles verdiens de mezzo ; mais grâce à une voix assez souple, son répertoire allait des grands rôles dramatiques (Azucena, Ulrica, Amneris, Eboli) aux rôles plus virtuoses, comme l'Arsace de Semiramide (Florence, 1940), ou Adalgisa (dans Norma qu'elle enregistra avec Maria Callas en 1954), en passant par Leonora, Preziosilla, Laura, mais aussi Orfeo, le répertoire français avec Carmen, Dalila, ainsi que le répertoire wagnérien : Ortrud, Brangäne.

La Stignani était dotée d'une voix d'une extraordinaire puissance et richesse, d'un registre très étendu, avec des « ressources quasiment illimitées du timbre et de la tessiture[1] », son intensité dramatique compensant ses talents limités d'actrice sur scène. Le critique musical André Tubeuf évoque « une voix, une projection, une ligne idéalement prédisposées à Verdi. Le Metropolitan lui préféra Castagna, puis Barbieri. Stignani se contenta d'être la plus monumentale mezzo italienne du siècle, la seule qui en volume et en contrôle aurait pu se mesurer aux Fidès d'autrefois, aux Ortrudes de légende. [2] »

Elle se retira en 1958 à Imola, et le théâtre de la ville porte désormais son nom.

Discographie sélective[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'Univers de l'opéra. Œuvres, scènes, compositeurs, interprètes, sous la direction de Bertrand Dermoncourt, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2012, p. 1022.
  2. André Tubeuf, Les Introuvables du chant verdien, L'Avant Scène Opéra, hors-série, 1986, p. 148.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Harold Rosenthal, John Warrack, Roland Mancini et Jean-Jacques Rouveroux, Guide de l'opéra, Paris, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », , 968 p. (ISBN 978-2-213-59567-2)
  • L'Univers de l'opéra. Œuvres, scènes, compositeurs, interprètes, sous la direction de Bertrand Dermoncourt, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2012
  • Tout Verdi, sous la direction de Bertrand Dermoncourt, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2013
  • Le Nouveau Dictionnaire des interprètes, sous la direction de Alain Pâris, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2015

Liens externes[modifier | modifier le code]