Défenseur (football)

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Le défenseur, en blanc, tente de bloquer l'attaquant.

Les défenseurs (ou arrières) sont des joueurs de football dont la tâche principale consiste à perturber, ou idéalement empêcher, le jeu d'attaque de l'équipe adverse.

Le ballon peut être récupéré à la suite d'un duel gagné par un défenseur (action individuelle) ou par une déstabilisation des adversaires par une stratégie collective (interception, provocation d'un hors-jeu, etc.). Outre sa solidité et sa rigueur physique, les qualités requises pour un bon défenseur sont donc le sang-froid, la concentration et l'intelligence de jeu, notamment dans le placement. Pendant longtemps, on a pu estimer que les défenseurs étant des « destructeurs » de jeu, qu'ils n'avaient pas à montrer de capacités techniques particulières. Ce n'est plus le cas actuellement car ils sont amenés à participer à des tâches offensives.

Une ligne de défense est habituellement constituée de quatre joueurs, plus rarement trois ou cinq. La défense à quatre « typique » comprend deux arrières latéraux, qui évoluent chacun sur un côté, et deux arrières centraux, qualifiés selon leur rôle de stoppeur ou de libéro (poste de plus en plus rare dans le football moderne).

Postes

Les arrières latéraux

Les arrières latéraux, catégorie souvent scindée en défenseurs droits et défenseurs gauches, en fonction du côté sur lequel ils jouent, ont pour rôle de protéger les côtés du terrain. Ce sont en général des joueurs rapides dont le rôle principal est d'empêcher l'adversaire (bien souvent l'ailier adverse) de déborder, de centrer ou de rentrer vers l'intérieur du terrain. Leur rôle n'est pas tant de récupérer le ballon dans les pieds de l'adversaire que de le gêner et de perturber ses transmissions de balle. Ce rôle ne les oblige pas à avoir un physique particulier: certains arrières latéraux peuvent être petits ou grands sans que cela soit préjudiciable à leur jeu. En effet, un latéral plutôt petit sera avantagé s'il doit monter pour participer à l'attaque quand un plus grand aura une meilleure présence physique et sera plus à même de gêner un attaquant de l'équipe adverse. À l'inverse des défenseurs centraux, les latéraux doivent souvent défendre en mouvement, sur des appels en profondeur par exemple, et se retrouvent rarement en position de dernier défenseur[1].

Les arrières latéraux peuvent aussi avoir un rôle offensif même si cela n'est pas systématique. Pendant de longues années, les arrières latéraux ne se contentaient que de défendre et de fermer leurs couloirs mais dans le football moderne, ils sont de plus en plus sollicités sur les phases offensives. Lors de ces phases offensives, ils doivent soutenir leur ailier afin de déborder ou d'apporter le surnombre. Dans ce rôle, ils évoluent souvent comme un second ailler et doivent faire preuve de qualités de dribbles et de centres. L'un des pionniers de ce type de latéral moderne fut le Brésilien Roberto Carlos dans les années 1990. L'entente entre le latéral et l'ailier est même devenue de ce fait une des clés de l'animation d'une équipe. Le profil typique de l'arrière latéral moderne est un joueur rapide, bon centreur, capable de déborder ou de se replier très rapidement. Leur contribution aux phases aussi bien offensives que défensives font que les latéraux modernes font partie des joueurs qui parcourent la plus grande distance lors d'un match. Ils sont aussi souvent les joueurs qui touchent le plus de ballon lors d'un match grâce aux touches qu'ils effectuent systématiquement, qu'elles soient dans leur moitié de terrain ou dans la moitié adverse. Néanmoins, le juste équilibre entre rôle défensif et rôle offensif n'est jamais parfait et il existe des latéraux qui sont très offensifs et d'autres qui sont très défensifs.

Lorsqu'un des deux latéraux monte, la latéral du côté opposé a souvent pour consigne de se recentrer pour combler le trou créé par cette montée. Une défense à quatre devient temporairement une défense à trois. Dans cette optique, il arrive souvent qu'un des deux latéraux ait une physionomie ou des qualités de défenseur central. Cela évite les mauvaises surprises en cas de montées trop répétées du plus rapide des deux latéraux. L'exemple le plus frappant de ce système est la défense de l'équipe de France championne du monde en 1998. Un des deux latéraux, Lilian Thuram, avait un profil de défenseur central (poste qu'il a occupé dans certains de ses clubs et en fin de carrière en sélection). L'autre latéral, Bixente Lizarazu était réputé et reconnu pour ses montées et ses centres.

Les arrières centraux

Les défenseurs centraux occupent l'axe de la défense. Ils sont au nombre de deux ou de trois suivant l'organisation de l'équipe, soit alignés ou positionnés de manière à ce que l'un d'entre eux occupe une position plus basse sur le terrain, le libéro. Dans ce dernier cas, on distingue deux types de défenseurs centraux : le « stoppeur » et le « libéro »[2].

  • Le « stoppeur » est un joueur caractérisé par ses capacités à empêcher un avant de pointe adverse à approcher des buts de son gardien. Il use du tacle pour prendre le ballon dans les pieds de son adversaire, de son jeu de tête pour empêcher les centres et les passes longues des milieux vers les attaquants et plus généralement de son physique pour stopper son adversaire. Le stoppeur est le joueur spécifiquement chargé de neutraliser l'avant-centre.
  • Le libéro est le joueur de champ qui joue le plus bas sur le terrain, et est déchargé de tout marquage individuel. Parce qu'il a une position plus reculée et une meilleure lecture du jeu adverse, il est considéré comme le « patron » de l'animation défensive, qui peut transmettre les consignes tactiques : son placement était en couverture du stoppeur dans les système homme à homme des arrières sur les avants. Il peut "remonter", c'est-à-dire s'avancer vers la cible adverse, en vue d'opposer une pression sur les avants de l'autre équipe pour les pousser au risque d'être en position de hors-jeu (hors-jeu). Il est aussi le dernier recours parmi les joueurs de champ, venant suppléer un de ses partenaires débordés, ou anticipant une trajectoire pour intercepter le ballon. C'est un poste qui requiert une grande intelligence de jeu afin de savoir quelle est la bonne action à réaliser à un moment donné. Dans certains dispositifs tactiques, notamment en Allemagne, dans les années 1970 et 80, le libéro par sa liberté sur le terrain, avait souvent un rôle offensif et participait au jeu d'attaque, en montant aux avant-postes. Franz Beckenbauer fut même à ce poste et à son époque, le véritable meneur de jeu de l'équipe d'Allemagne.

Néanmoins, cette spécialisation traditionnelle n'existe pratiquement plus dans le football moderne sous une forme systématique, puisque depuis le début des années 1990, le recours systématique à la défense en ligne a transformé le "rôle" de libéro en "couverture mutuelle". Cela s'est fait dans le cadre d'une distanciation de l'utilisation du marquage individuel au bénéfice d'une utilisation plus systématique de la zone comme organisation de jeu.

Les défenseurs modernes ne sont désormais plus caractérisés par les appellations de "libéro" ou "stoppeur", ou alors par erreur. D'ailleurs, la différenciation tactique entre ces deux rôles s'est estompée, dans le cadre de la « défense en ligne » : les quatre défenseurs jouent alignés, quand leur équipe n'a pas le ballon.

Pendant une grande partie du XXe siècle, la défense par marquage individuel était prépondérante : chaque défenseur, à l'exception du libéro, se voit attribuer un attaquant qu'il suivra partout afin de gêner son jeu. Bien qu'efficace et simple à appliquer, cette option tactique montre cependant des faiblesses. Si un défenseur est battu, ce qui a de très fortes chances d'arriver pendant un match, l'attaquant qu'il marquait se retrouve seul et bénéficie donc d'une grande liberté d'action. De plus, les défenseurs « au marquage » ne peuvent pas participer au reste du jeu, au risque de s'éloigner trop de leur adversaire attitré. Enfin, la tactique défensive dépend essentiellement du nombre d'attaquants adverses, ce qui fait qu'au final, le schéma de jeu est imposé par l'équipe adverse qui pourra alors jouer sur ses points forts.

Dorénavant, la grande majorité des équipes pratique une défense dite « en zone », beaucoup plus flexible que le marquage individuel. Chaque défenseur couvre une partie du terrain, et il défendra contre l'adversaire qui s'y trouve. La défense en zone des premiers temps était rigide, les joueurs traçant des lignes mentales pour délimiter des endroits du terrain où ils n'allaient pas. Peu à peu, les entraîneurs ont enseigné une défense en zone intégrant les avantages de la défense individuelle. Les défenseurs sont alors amenés à se déplacer en bloc en fonction de la position du ballon et des adversaires. L'arrière droit se retrouve au marquage du joueur le plus à droite sur une action particulière, le défenseur central droit sur le deuxième le plus à droite, et ainsi de suite. Les permutations sont possibles, mais seulement aux moments où une accalmie dans le jeu le permet. En cas de sous-nombre, le porteur du ballon est le premier joueur visé, et le(s) joueur(s) le(s) plus éloigné(s) du ballon est/sont laissé(s) libre(s). Bien que très efficace, la défense en zone est particulièrement difficile à pratiquer, car elle nécessite plus de coordination, de concentration, de lucidité et d'intuition du jeu que le marquage individuel. L'entraînement collectif d'une défense consiste donc à cultiver les automatismes. C'est pourquoi beaucoup d'entraîneurs, une fois qu'ils ont trouvé leurs quatre (ou trois ou cinq) défenseurs, rechignent à en changer.

Physiquement, les défenseurs centraux sont en général plus grands et costauds que les autres joueurs, puisque ce sont souvent leurs capacités physiques qui leur permettent de prendre le dessus sur leurs adversaires. Dans le football moderne, ils mesurent souvent plus de 1m85. La taille est souvent avantageuse pour intercepter les ballons dans le jeu aérien ou couper les trajectoires des centres venus des ailes ou celles des passes longues en profondeur. Néanmoins, ce sont souvent leurs capacités à se placer et à travailler avec leurs coéquipiers de défense qui priment. Le rôle de défenseur requiert aussi beaucoup de sang-froid et de précision dans leurs gestes. Derniers remparts avant le gardien, leurs erreurs sont souvent lourdes de conséquences, l'attaquant adverse se trouvant alors dans un angle de tir avantageux, dans l'axe.

Dans le jeu offensif, les défenseurs ont en général un rôle limité. Même s'ils peuvent se poster très haut sur le terrain, ils ne montent que rarement à l'attaque. Le risque d'un contre de l'adversaire est toujours possible, et un défenseur ne peut se permettre de monter pour ne pas risquer de perturber et d'affaiblir l'organisation défensive de son équipe. Néanmoins, tactiquement, il arrive que l'on laisse le droit à certains défenseurs centraux de monter. C'était très souvent le cas avec les libéros qui étaient des milieux reconvertis et qui donc possédaient des qualités pour jouer haut sur le terrain. C'est parfois le cas avec les défenseurs possédant des qualités techniques, une bonne lecture du jeu ou tout simplement une grosse frappe de balle, susceptibles d'être un apport offensif. Quels que soient les cas de figures, la montée du défenseur central est toujours compensée par le repositionnement d'un milieu aux arrière-postes pour ne pas affaiblir la défense en cas de contre.

De manière générale, les défenseurs centraux évitent tout geste qui pourrait leur coûter une perte de balle. Ils ne dribblent pratiquement jamais et ne font que rarement des passes hasardeuses. Lorsqu'ils ont le ballon, ils se contentent en général de servir le ballon proprement aux milieux de terrain. C'est la relance: le premier geste qui impulse le jeu offensif de l'équipe. La qualité de la relance est primordiale et nécessite un certain sang-froid, une certaine lecture du jeu ainsi que des qualités de passeur. Un bon « relanceur » est le défenseur qui arrive à trouver des joueurs démarqués par ses passes, à sortir correctement les ballons malgré le pressing adverse voire à créer des actions de jeu dangereuses par des passes directement envoyées aux attaquants.

Références

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