Domaine de Madame Élisabeth

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Domaine de Madame Élisabeth
Domaine de Montreuil
Présentation
Type
Pavillon
Destination initiale
Pavillon de plaisance
Destination actuelle
Habitation
Style
Architecte
Alexandre-Louis Étable de La Brière
Jean-Jacques Huvé
Matériau
Pierre de taille
Construction
1772
Restauration
1784-1789
Commanditaire
Propriétaire
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
France
Division administrative
Subdivision administrative
Commune
Adresse
no 24 et no 26, rue du Champ-Lagarde
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : Versailles
(Voir situation sur carte : Versailles)
Géolocalisation sur la carte : Yvelines
(Voir situation sur carte : Yvelines)
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)

Le domaine de Madame Élisabeth ou domaine de Montreuil est situé aux no 24 et no 26, rue Champ-Lagarde, dans le quartier de Montreuil à Versailles dans le département français des Yvelines, en région Île-de-France.

Ayant appartenu à la famille de Rohan-Guéméné, le roi Louis XVI l'achète en 1783 pour sa sœur Élisabeth de France, dite Madame Élisabeth.

Depuis 1997, il est la propriété du conseil départemental des Yvelines.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines de la propriété[modifier | modifier le code]

Seigneurie dès le XIIe siècle, Montreuil est doté d'une forteresse en 1375. Entré dans le domaine royal, le domaine est cédé à l'ordre des Célestins de Paris par le roi Charles VI, qui le transforme en ferme, puis est intégré au domaine de Versailles au temps du roi Louis XV. La source qui alimente à l'époque les étangs aujourd'hui asséchés, en fait un lieu à la mode où les proches de la Cour font construire de belles propriétés d'agrément.

C'est ainsi qu'en 1772, le prince de Rohan-Guéméné et son épouse, dite Madame de Guéméné acquièrent le domaine de Montreuil, qu'ils agrandissent pour former une propriété de 8 hectares. Les transformations, tant de la maison que des jardins sont confiées à l'architecte Alexandre-Louis Étable de La Brière.

Le domaine de Madame Élisabeth[modifier | modifier le code]

Élisabeth de France - Élisabeth Vigée Le Brun - 1782.

En 1783, à la suite de la faillite retentissante des Guéméné, Louis XVI achète la demeure pour sa sœur cadette Élisabeth. C'est Marie Antoinette qui en fait la surprise à celle-ci. Lui ayant proposé une promenade à Montreuil, où Madame Élisabeth alors âgée de 19 ans se souvient d'avoir joué étant enfant, la reine lui annonce : « Vous êtes ici chez vous ».

De 1787 à 1789, les bâtiments sont mis au goût du jour, dans le style néo-classique, par l'architecte Jean-Jacques Huvé, futur maire de Versailles (1792-1793)[1]. Celui-ci fait élever des corps de logis à deux niveaux (rez-de-chaussée et étage) en pierre de taille, striés de refends horizontaux et surmontés de combles brisés. L'ensemble comprend notamment une chapelle sur plan circulaire et éclairage zénithal, type alors en vogue[2], ainsi qu'un boudoir turc. Le mobilier est commandé aux ébénistes Jean-Baptiste-Claude Sené et Jean-Baptiste Boulard. Des pièces de ce mobilier sont aujourd'hui conservées à Paris au musée du Louvre[3] et au musée Nissim-de-Camondo[4].

Madame Élisabeth y séjourne jusqu'en 1789.

Le mur de clôture, le long de l'avenue de Paris, couronné d'une balustrade, sert alors de terrasse d'où l'on peut admirer le parc et le jardin de huit hectares aménagé par Huvé dans ce qu'on appelle, à l'époque, le goût anglo-chinois (grotte factice, cours d'eau, cascade, pont, etc.). Des dessins de l'architecte, conservés à la Bibliothèque nationale, au musée Carnavalet et au musée Lambinet gardent le souvenir de cet aménagement[5].

Madame Élisabeth établit à Montreuil un petit dispensaire dans une pièce de la maison pour les pauvres des environs. Ceux-ci sont soignés par le médecin et botaniste Louis Guillaume Le Monnier, qui fait venir des plantes rares dans le potager du domaine.

La Révolution met fin à ces occupations.

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Ayant échappé au morcellement des propriétés lors de la Révolution française, la famille Clausse en devient propriétaire au début du XIXe siècle, Charles Louis Clausse, maire de Versailles, y meurt le .

Les bâtiments sont profondément transformés, sans doute sous la Restauration ou la Monarchie de Juillet, pour leur donner leur configuration actuelle.

Entre les deux dernières guerres, des restaurations importantes sont réalisées par le propriétaire, Jean-Baptiste Chantrell.

En 1955, sa fille Lydie vend la propriété à une société immobilière.

La maison de Madame Élisabeth appartient depuis 1984 au conseil général des Yvelines.

L'Orangerie, acquise par le département en 1997, sert de lieu d'expositions temporaires.

Description[modifier | modifier le code]

L'habitation actuelle se compose d'un corps de logis rectangulaire de deux étages sur rez-de-chaussée flanqué de deux pavillons. La façade est ornée d'un péristyle à quatre colonnes. De la maison d'origine, ne subsiste que la partie initialement acquise par les Guéméné avec seulement trois pièces de l'appartement de Madame Élisabeth : la chambre qui devait être la sienne mais où elle n'a jamais couché (n'étant pas majeure, elle devait chaque soir retourner dormir au château), le salon turc et la salle du clavecin. Certains éléments de décor sont des réemplois.

Outre l'orangerie, le domaine était bordé par une laiterie et une vacherie aujourd'hui disparues.

La visite du parc est libre.

Protection[modifier | modifier le code]

Les lieux font l'objet d'une protection au titre des monuments historiques et sont donc inscrits partiellements pour les façades et toitures de l'ancienne orangerie par arrêté du [6].

Galerie[modifier | modifier le code]

Citation[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. S. Chauffour, Jean-Jacques Huvé (1742-1808), architecte : retour à Palladio, Thèse d'École des Chartes, 2005.
  2. Cf. chapelle de l'hôpital Richaud par l'architecte Charles François Darnaudin, collègue d'Huvé comme inspecteur du château de Versailles.
  3. Jean-Baptiste-Claude Sené (1748-1803), Paire de bergères « à la Reine » (1789), Paris, musée du Louvre.
  4. Jean-Baptiste-Claude Sené (1748-1803), Paire de chaises voyeuses (1789), Paris, musée Nissim-de-Camondo
  5. S. Chauffour, op. cit.
  6. « Domaine national : domaine de Madame Elisabeth », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]