Dogmatisme
Le dogmatisme est un courant de pensée - notamment dans le domaine de la philosophie ou de la politique - supposant la possibilité d'une connaissance vraie intangible ou d'une « vérité » décisive, universelle, immuable et incontestable. Il tire son nom de la dogmatique chrétienne et des controverses ou spéculations qu'elle a suscitées [1].
Le dogmatisme se caractérise par ses conceptualisations étroites, définitives et implicitement normatives et s'oppose au scepticisme ou pyrrhonisme et au progressisme. Sa forme militante la plus extrême est l'intégrisme. Il peut être considéré commet l'un des fondements intellectuels de l'intolérance, du fanatisme, du sectarisme et du totalitarisme.
Par extension, le terme désigne une attitude intellectuelle basée sur des certitudes inébranlables et consistant à rejeter le doute ou la critique. De même, il désigne le comportement d'une personne qui parle de manière catégorique et sentencieuse ou qui affirme avec autorité et intransigeance ( un théoricien dogmatique ). Dans ce genre de situation, on note toutefois fréquemment la fausseté du jugement, une absence d'autocritique, un raisonnement se voulant logique mais s'appuyant sur des a prioris partiaux, sortis de leur contexte global.
Familièrement, c'est un synonyme de bigoterie, de pédantisme ou d'étroitesse d'esprit - « dogmatique » qualifiant ce qui est exprimé de manière péremptoire ou n'admettant pas de remise en cause[2].
Le dogmatisme philosophique et scientifique
« Nous avons une impuissance de prouver, invincible à tout le dogmatisme. Nous avons une idée de la vérité, invincible à tout le pyrrhonisme »
— Blaise Pascal, Pensées, 395
« Il n'y a pas de grande œuvre qui soit dogmatique »
— Roland Barthes, Mythologies
Le dogmatisme philosophique est donc une doctrine qui affirme pour l'homme la possibilité d'aboutir à des certitudes, à des dogmes et par métonymie, le fait de croire à ces dogmes. La conscience, telle est donc la base dernière du dogmatisme métaphysique que Kant appelle au secours de son scepticisme métaphysique . Chez le philosophe allemand, ce schizoïde puissant a communiqué sa schizophrénie à l'univers, l'inémotivité de surface ordonne le dogmatisme de la raison pure, ferveur morale et piétiste animant le dogmatisme de la raison pratique.
Chez Kant, il s'oppose à l'attitude critique qui cherche à établir les limites de la connaissance et à étendre celles de la liberté individuelle et collective et celles du progrès.
Le dogmatisme en politique
Dogmatisme marxiste
Comportements « dogmatiques » dans la société civile et la vie intellectuelle
Dans la vie courante, le dogmatisme désigne donc par extension une disposition d'esprit d'une personne tendant à affirmer de façon péremptoire ou à admettre comme vraies certaines idées sans discussion. Il qualifie d'une manière générale tout système intellectuel étroit, fanatique, pesant ou prétentieux - on peut également parler de psychorigidité ou pensée psychorigide : le dogmatique n'acceptant aucun argument extérieur, qu'il soit positif ou négatif -
L'anarchisme en réaction au dogmatisme
Notes et références
Notes
Références
- Montaigne:Essais, livre 2, chap. 12 éd. A. Thibaudet (p. 560)- Emprunt au latin chrétien dogmatismus : «enseignement de la foi»
- Cfr Le petit Larousse 2005, Le petit Robert et l'encyclopédie Axis Tome 2 du dictionnaire p.883 Hachette 1993
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Lucien Laberthonniere : Le dogmatisme moral
- Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling : Lettres sur le dogmatisme et le criticisme, Aubier, Editions Montaigne, Paris 1950
- Theodor Schwarz: Jean-Paul Sartre et le marxisme: réflexions sur la Critique de la raison