Divisions administratives du Troisième Reich

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Divisions administratives de l’Allemagne nazie en 1944
Allemagne 1919–1937
Gaue du NSDAP 1926, 1928, 1933 et 1937

Dès leur arrivée au pouvoir en mars 1933, Adolf Hitler et le NSDAP firent la promulgation de la Loi des pleins pouvoirs. Avec le prétexte de résoudre la misère et la détresse du peuple allemand, Hitler et ses comparses (avec le recul « complices » est un terme plus approprié) modifièrent la Constitution, cadenassèrent les libertés individuelles et accentuèrent le processus dit du Gleichschaltung et firent de l’Allemagne un État totalitaire.

En 1934, les Länders qui subdivisaient administrativement la République de Weimar (16 républiques ou États libres auxquels s’ajoutaient les villes libres de Brême, Hambourg et Lubeck, en 1920 s’ajoutèrent sept États de Thuringe) furent supprimés et remplacés par des Gaue (au singulier : Gau) qui devinrent de facto les divisions administratives de l'Allemagne nazie. La manœuvre des dirigeants nazis était claire : avoir un contrôle permanent et total sur toutes les parties et composantes de l’Allemagne.

Contrôle total

Les Gaue instaurées par les nazis avaient été dessinées dès 1926 en tant que « districts du Parti », répartis au sein des différents États allemands et provinces de Prusse, tels que ceux-ci avaient été définis à la fin de la Première Guerre mondiale[1].

Chaque Gau reçut un responsable administratif appelé Gauleiter, choisi et désigné par Hitler lui-même. Si les Länders et les Provinces prussiennes continuèrent d’exister, elles furent réduites à un organe rudimentaire attaché à une Gau. Ce processus du Gleichschaltung visait à cadenasser la gestion et le contrôle de l’ensemble du pays.

Au total, l’Allemagne fut partagée en 32 Gaue en 1934. À l’écroulement du régime nazi en 1945, le nombre de Gaue était passé à 42[2].

Toutes les régions annexées par les Nazis en 1938 (l’Autriche après l’Anschluss de mars et le territoire des Sudètes après la signature des accords de Munich, en septembre), puis en 1939 la région de Klaipėda (ou Memelland en Lituanie), et enfin toutes les régions conquises militairement durant la Seconde Guerre mondiale furent incorporées dans le système des Gaues ou furent organisées en Reichsgau (l’une et l’autre étaient similaires excepté leur appellation Reichsgau). Les Gauleiters cumulaient leur fonction avec celle de Reichsstatthalter ce qui jumelait les sphères du parti avec celle de l’ État[1].

Après la défaite de 1945 et selon les termes convenus entre eux par les Alliés, lors de la conférence de Yalta, l’Allemagne perdit non seulement les territoires annexés par la diplomatie ou la conquête militaire, mais aussi des régions qu’elle possédait avant l’arrivée au pouvoir des nazis. De plus, quand s’enclencha le processus de la guerre froide, le territoire allemand se retrouva partagé en deux nations distinctes pendant près d’un demi-siècle.

Gaue, Reichsgaue et Länder

Les Gaue coexistèrent en parallèle avec les anciennes subdivisions de la République de Weimar dont le découpage administratif fut maintenu inchangé. Le projet d’abolir les Länders fut finalement abandonné parce qu’Hitler renonça à poursuivre ses réformes structurelles prévues (Reichsreform), essentiellement par crainte de déplaire à divers dirigeants locaux du Parti nazi. Pour les mêmes raisons, les frontières des Gaue restèrent identiques au travers de l’Allemagne. Après 1938, certaines Gaue furent ajoutées par annexion ou conquête militaire[3].

Mais si les Länders continuèrent d’exister leur rôle réel et leur pouvoir furent pratiquement nuls. Au sein des subdivisions administratives, le pouvoir fut aux mains des Gaulteiters et non plus des Ministres-Présidents. Ces Gauleiters étaient nommés directement par Hitler et ne rendaient des comptes qu’à lui seul. Les interférences étaient rares et leur pouvoir absolu.

Cette redistribution administrative totale des responsabilités concerna tous les domaines d'activités. Ainsi, le ministère nazi des Sports (Nationalsozialistischer Reichsbund für Leibesübungen - NSRL), après avoir rassemblé et réorganisé, sous sa seule autorité, toute l'activité sportive allemande, implémenta les gauligen.

Gaue établies en 1934

Nom français Nom allemand Capitale établie en… Notes
Gau Baden Baden Karlsruhe 1934 Formée de l’État de Baden auquel s’ajouta, après 1940, les départements français du Bas-Rhin et Haut-Rhin.
Gau Bayreuth Bayreuth Bayreuth 1934 Formée d’une partie de la Bavière ; incorpora des parties de la Tchécoslovaquie à partir de 1938, Initialement, elle porta le nom de Bayerische Ostmark jusqu’en 1942.
Gau Düsseldorf Düsseldorf Düsseldorf 1934 Formée de la moitié Nord de la province prussienne du Rhin.
Gau Prusse-Orientale Ostpreußen Kaliningrad 1934 Formée de la province de Prusse-Orientale ; à partir de 1939, incorpora des partie du territoire polonais.
Gau Hanovre oriental Ost-Hannover Lunebourg 1934 Formée des parties Nord, centrale et Est de la province prussienne de Hanovre.
Gau Kurhessen Kurhessen Kassel 1934 Formée de la moitié Nord de la province prussiens de Hesse-Nassau.
Gau Cologne-Aix-la-Chapelle Köln-Aachen Cologne 1934 Formée de la partie Nord et centrale de la province prussienne du Rhin.
Gau Essen Essen Essen 1934 Formée de la partie Nord de la province prussienne du Rhin.
Gau Franconie Franken Nuremberg 1934 Formée d’une partie de la Bavière.
Gau Grand-Berlin Groß-Berlin Berlin 1934 Formée par la province prussienne du Grand-Berlin.
Gau Halle-Mersebourg Halle-Merseburg Halle 1934 Formée de la partie Sud de la province prussienne de Saxe.
Gau Hambourg Hamburg Hambourg 1934 Formée par l’État de la ville libre d’Hambourg.
Gau Hesse-Nassau Hessen-Nassau Francfort 1934 Formée de l’État de Hesse et de la moitié Sud de la province prussienne de Hesse-Nassau.
Gau Coblence-Trèves Koblenz-Trier Coblence 1934 Formée de la moitié sud de la province prussienne du Rhin ; renommée Gau Moselle (Moselland) en 1942, après l’incorporation du Grand-Duché de Luxembourg.
Gau Basse-Silésie Niederschlesien Breslau 1934 Formée par la province prussienne de Basse-Silésie.
Gau Magdebourg-Anhalt Magdeburg-Anhalt Dessau 1934 Formée de l’État libre d’Anhalt et de la moitié Nord de la province prussienne de Saxe.
Gau Franconie-Main Mainfranken Wurtzbourg 1934 Formée d’une partie de la Bavière.
Gau Marche de Brandenbourg Mark Brandenburg Berlin 1934 Formée de la province prussienne de Brandenbourg.
Gau Mecklembourg Mecklenburg Schwerin 1934 Formée par l’État de Mecklenburg-Strelitz et de l’État libre de Mecklenburg-Schwerin.
Gau Munich-Bavière supérieure München-Oberbayern Munich 1934 Formée par une partie de la Bavière.
Gau Poméranie Pommern Stettin 1934 Formée par la province prussienne de Poméranie.
Gau Sarre-Palatinat Saarpfalz Neustadt an der Weinstraße 1934 Formée par la région bavaroise du Palatinat et de la province prussienne de Sarre ; renommée Gau Westmark en 1940 après l’incorporation du département français de la Moselle.
Gau Saxe Sachsen Dresde 1934 Formée par l’État de Saxe.
Gau Schleswig-Holstein Schleswig-Holstein Kiel 1934 Formée par la province prussienne de Schleswig-Holstein, de la ville libre de Lübeck et de parties détachées de l’État libre d’Oldenburg.
Gau Süd Hanovre-Braunschweig Südhannover-Braunschweig Hanovre 1934 Formée par l’État libre de Braunschweig et les parties méridionales et occidentale de la province de Hanovre.
Gau Souabe Schwaben Augsbourg 1934 Formée par une partie de Bavière.
Gau Thuringe Thüringen Weimar 1934 Formée par l’État de Thuringe et des parties adjacente de la province prussiennes de Saxe.
Gau Haute-Silésie Oberschlesien Katowice (à partir de 1939) 1934 Formée par la province prussienne de Haute-Silésie ; incorpora des parties territoire polonais après 1939.
Gau Weser-Ems Weser-Ems Oldenbourg 1934 Formée de l’État libre d’Oldenburg (sauf les parties détachées), de la ville libre de Brême et de la partie extrême occidentale de la province prussienne de Hanovre.
Gau Westphalie du Nord Westfalen-Nord Münster 1934 Formée de l’État libre de Lippe et de la partie Nord de la province prussienne de Westphalie.
Gau Westphalie du Sud Westfalen-Süd Dortmund 1934 Formée de la partie Sud de la province prussienne de Westphalie.
Gau Württemberg-Hohenzollern Württemberg-Hohenzollern Stuttgart 1934 Formée de l’État populaire libre de Württemberg et de la province prussienne de Hohenzollern.

Reichsgaue créées dans les années 1930

En 1938, après l’Anschluss (annexion de l’Autriche) et la signature des accords de Munich, de nouvelles Reichsgaue furent établies.

Le territoire des Sudètes devint la Reichgau Sudentenland. Par contre les parties méridionales de la Tchécoslovaquie (aussi concernées par les accords de Munich) furent incorporées à la Reichgau Austria.

Noms français Noms allemand Capitales établies en… Notes
Reichsgau Carinthie Kärnten Klagenfurt 1938 Formée de l’ancien État fédéral autrichien de Carinthie et l’Est du Tyrol ; incorpora des parties de la Slovénie à partir de 1941.
Reichsgau Danube inférieur Niederdonau Vienne 1938 Formée de l’ancien État fédéral autrichien de Basse-Autriche (Niederösterreich) et la partie Nord du Burgenland ; incorpora des parties méridionales de la Moravie à partir de 1939.
Reichsgau Danube supérieur Oberdonau Linz 1938 Formée de l’ancien État fédéral autrichien de Haute-Autriche (Oberösterreich) et de l’Ausseerland, d’une partie de la Styrie ; incorpora des parties méridionales de la Bohême à partir de 1939.
Reichsgau Salzbourg Salzburg Salzbourg 1938 Formée de l’ancien État fédéral autrichien de Salzbourg
Reichsgau Territoire des Sudètes Sudetenland Liberec (Reichenberg) 1938 Formée avec les parties essentiellement germanophones de la Tchécoslovaquie qui furent cédées à l’Allemagne nazie par les accords de Munich
Reichsgau Styrie Steiermark Graz 1938 Formée par l’ancien État fédéral autrichien de Styrie et la partie méridionale du Burgenland ; incorpora des parties de la Slovénie à partir de 1941.
Reichsgau Tirol-Vorarlberg Tirol-Vorarlberg Innsbruck 1938 Formée de l’ancien État fédéral autrichien de Vorarlberg et de la partie Nord de l’ancien État fédéral autrichien du Tyrol.
Reichsgau Vienne Wien Vienne 1938 Formée par l’ancien État fédéral autrichien de Vienne et des parties environnantes de la Basse-Autriche (Niederösterreich)

Reichsgaue établies pendant la Seconde Guerre mondiale

Une fois les territoires polonais et la ville libre de Dantzig annexés au Reich, en 1939, Les Reichsgaue Wartheland et Dantzig-Prusse-Occidentale furent créées. Les territoires de la Pologne annexés avant la guerre ne furent pas joints à ces deux Gaue mais rejoignirent les Gaue voisines de Prusse orientale et de Silésie.

En 1940, les départements français du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle furent rattachés en 1940, aux Gaue du Sud-Ouest de l’Allemagne (Baden et Sarre-Palatinat).

En 1942 Le Grand-Duché de Luxembourg fut incorporé à la Gau Coblence-Trèves qui prit alors le nom de Gau Moselle (Moselland).

En 1944, une Reichgau "Belgique" fut créée et annexé au territoire du IIIe Reich.

Noms français Noms allemands Capitales établies en… Notes
Reichsgau Danzig-Prusse occidentale Danzig–Westpreußen Dantzig 1939 Formée de la ville libre de Dantzig et de la région polonaise de Poméranie Voïvodie occupée par les Allemands dès 1939.
Reichsgau Flandres Flandern Anvers 1944 Formée de la Région flamande de Belgique (néerlandophone), comprenant les provinces d’Anvers, de Flandre-Occidentale, de Flandre-Orientale, de Limbourg, de l’arrondissement de Bruxelles (mais pas la ville elle-même) et de l’arrondissement de Louvain et de l’actuel Brabant flamand).
Reichsgau Wallonie Wallonien Namur 1944 Formée de la Région wallonne de Belgique (francophone), comprenant les provinces de Hainaut, Liège, Luxembourg, Namur et de l’actuel Brabant wallon
Reichsgau Wartheland Wartheland 1939
Reichsgau Poznań Posen 1939 Formée initialement dans la région polonaise de Poznań Voïvodie et des zones avoisinantes.

Auslandsgau

Il y avait aussi une « Gau extraterritoriale » ou Auslandsorganisation, composée des membres du NSDAP vivant à l’étranger. Son quartier-général était à Berlin, elle était considérée comme la 43e Gau de l’Allemagne nazie.

Operationszonen (zones opérationnelles)

Après le renversement de Benito Mussolini, le gouvernement italien entame des négociations secrètes avec les Alliés afin de faire basculer l’Italie dans le camp des Alliés. En représailles, les Allemands libérèrent Mussolini (opération Eiche) et le réinstallèrent à la tête d’un État fantoche, la République de Salo dans le Nord de l’Italie (qui reste occupée par l’armée allemande, une large zone s’étendant de la Suisse). L'Adriatique devint une Operationszonen qui fut officieusement rattachée à l’Allemagne par le biais d’une Gau adjacente. Il y eut deux zones opérationnelles de ce type :

Nom français Noms allemands Quartier-général établie en… Notes
Zone opérationnelle du littoral adriatique Operationszone Adriatisches Küstenland (OZAK) Trieste 1943 Formée par la province de Ljubljana (Slovénie actuelle), de la péninsule de l’Istrie, de la province du Frioul et de celle de Gorizia. Elle fut rattachée (pas incorporée) à la Reichsgau de Carinthie.
Zone opérationnelle des contreforts alpins Operationszone Alpenvorland (OZAV) Bözen-Bolzano 1943 Formée du Sud-Tyrol, du Tretin italien et de petites parties adjacentes du Nord Est de l’Italie. Elle fut rattachée (pas incorporée) à la Reichsgau Tirol-Voralberg.

Gouvernement général

Le gouvernement général en août 1941.

La grande majorité des régions polonaises ne fut pas rattachée au IIIe Reich. Une administration séparée, appelée gouvernement général se vit confier la gestion et le commandement de la Pologne occupée[4].

Bien que théoriquement localisée en dehors des frontières proprement dites du Reich, cette région fut considérée comme partie intégrante de la Grande Allemagne par les officiels nazis en tant que région autonome, donc en principe pas directement subordonnée au gouvernement de Berlin[5].

La Pologne du Gouvernement Général fut partagée en quatre districts :

Après l’opération Barbarossa (envahissement de l’URSS en 1941), un 5e district fut ajouté, le District de Galicie[6].

Protectorat de Bohême et Moravie

Protectorat de Bohême et Moravie

Après que la conférence de Munich eut garanti aux Allemands le contrôle d’une part considérable de la Tchécoslovaquie, le reste du territoire tchécoslovaque fut soumis aux lois allemandes en mars 1939. La Slovaquie devint ainsi un État séparé (mais satellite) de l’Allemagne, pendant que les territoires tchèques furent renommés Protectorat de Bohême-Moravie sous domination allemande[7].

Deux structures différentes existèrent pour l’administration de ce Protectorat[8]. Celui-ci fut partagé en deux Länders : la Bohême et la Moravie qui furent à leur tour divisées en plus petites entités. Le NSDAP y implémenta différentes formes d’organisations en quatre districts qui furent administrativement subordonnés aux Gaues et Reichsgaue voisines : Gau Sudetenland, Gau Bayreuth (Gau Bayerische Ostmark jusqu'en 1942), Gau Danube inférieur et Gau Danube supérieur[9].

Futurs districts planifiés

Le gouvernement nazi entretint en permanence une pratique agressive d’expansion territoriale (expansionnisme), et voulut poursuivre l’agrandissement de son territoire déjà important[10].

Ce fut pour cela que dans la perspective de l'élargissement potentiel du Grand Reich, de nouveaux districts furent planifiés par les idéologues nazis, les officiels gouvernementaux et les départements de planification du territoire. Ces expansions territoriales envisagées suivirent deux logiques différentes :

  • Expansion territoriale en Europe orientale (Espace vital)
  • Annexion des pays germaniques

Expansion territoriale en Europe orientale (Espace vital)

De manière à étendre ce qu’Hitler appelait le Lebensraum, l’espace vital du peuple allemand, les Nazis provoquèrent de grandes transhumances, obligeant des populations entières de Slaves à quitter leur lieu de vie pour permettre l’installation d’Allemands, afin de germaniser des régions entières. Des villes entières furent affamées afin d’éliminer les habitants ou les contraindre à partir, quand ce ne fut pas la mise en esclavage. Ces procédés barbares se combinèrent avec un autre encore plus terrifiant l’horrible génocide de la population juive[11].

La politique raciale et raciste des Nazis planifia la colonisation germanique des territoires militairement conquis en Europe de l'Est. Il y eut ainsi la main mise sur ce qui était appelé les Siedlungsmarken ou Reichsmarken (Marches) de l’Ingermannland (Ingrie), le Territoire de Memel en Lituanie, mais aussi, à l’opposé au Sud, de la Crimée[12].

La Crimée devait ainsi être considérée et réorganisée comme la Gotengau (la Gau des Goths), en l’honneur des anciens peuples Goths qui s’y étaient installés. Lors d’une conférence tenue le 16 juillet 1941, les nazis discutèrent de la future organisation des territoires soviétiques conquis. Hitler y déclara son intention de non seulement germaniser les régions mentionnées ci-dessus, mais aussi de compter toute la région des États baltes (Reichskommissariat Ostland), la région de la Volga et le district de Bakou (dans l’actuelle Azerbaïdjan) dans les futures Reichsgebieten (territoires du Reich)[13].

La région centrale et supérieure de la vallée de la Vistule (placée sous l’autorité du Gouvernement Général) fut discutée abondamment pour devenir la Vandalengau (Gau des Vandales) ou jusqu’à 5 nouvelles Reichsgaue seraient créées[14].

Une proposition faite dès 1939 défendit la création d’une Reichsgau Beskidenland, qui se serait étendue de l’Ouest de Cracovie jusqu’à la rivière San dans l’Est[15].

En Yougoslavie occupée, le représentant nazi Sepp Janko insista pour la création d’une Reichsgau Banat (ou Gau du Prince Eugène). Cette gau aurait englobé les territoires yougoslaves de Banat, une partie de la Transylvanie (Siebenbürgen) et de la Baranya[16].

Annexion des pays germaniques

La catégorisation raciale des nazis considérait une classification des peuples d’Europe en groupes ethniques. Ceux étant de souche germanique (les Néerlandais aux Pays-Bas, les Flamands en Belgique, les populations du Danemark, de Norvège et de Suède mais aussi les Anglais) étaient considérés comme faisant partie de la race supérieure, la race aryenne (Herrenrasse)[17],[18].

Faisant suite à l’Anschluss, que les Nazis estimaient réussie, de l’Autriche au sein de la Grande Allemagne (Großdeutschland), Adolf Hitler décida de suivre la même politique pour tous les autres pays mentionnés ci-dessus. Il les considérait comme dignes de faire partie de son grand Reich[19]

Cela signifiait que les Pays plats (Flandres et Pays-Bas et toute la Scandinavie) pouvaient être annexés dans une nation allemande encore plus grande (Großgermanisches Reich) qui serait alors partagée en plus petits États et entités administratives, comme le Danemark le fut dans la Gau Nordmark[20], et les Pays-Bas dans la Gau Westland[21]

Après leur annexion, la notion même que ces pays aient pu être indépendants et séparés du Reich devait être supprimée définitivement[22].

Les objectifs voulus pour l’entrée dans une nouvelle ère furent rapidement renforcés : Gleichschaltung. La finalité était que ces nations, malgré leurs dialectes différents, devaient devenir des copies parfaites, du point de vue politique et social, de l’Allemagne nationale-socialiste[23].

En plus, les nazis avaient l’intention de ramener la frontière occidentale de l’Allemagne à ce qu’elle était du temps du Saint-Empire romain germanique, soit depuis l’embouchure de la Somme jusqu’au lac Léman. La partie est de la France, la zone occupée, devait être annexée au Reich sous le nom de Reichsgau Bourgogne', avec Nancy (Nanzig) comme capitale[24].

Voir aussi

Notes et références

  1. a et b (de) Die NS-Gaue, musée historique allemand, 25 juin 2008
  2. (en) The Organization of the Nazi Party & State The Nizkor Project, 25 juin 2008
  3. (de) Gau (NSDAP) "Kontinuität der Gaugliederung nach 1933", Historisches Lexikon Bayerns, 25 juin 2008
  4. (de) Erlaß des Führers und Reichskanzlers über die Gliederung und Verwaltung der Ostgebiete
  5. (en) Majer, Diemut (1981). Non-Germans under the Third Reich: The Nazi Judicial and Administrative System in Germany and Occupied Eastern Europe with Special Regard to Occupied Poland. Harold Bold Verlag, p. 343.
  6. (en) Magocsi, Paul Robert (1996). A History of Ukraine. University of Toronto Press, p. 627.
  7. (en) Lemkin, Raphaël (1944). Axis Rule in Occupied Europe. Harold Bold Verlag, p. 343.
  8. (en) Teigh, Mikulas (1998). Bohemia in History. Cambridge University Press, p. 274.
  9. Ces deux méthodes d’administration coexistèrent dans le Protectorat jusqu’à la fin du conflit.
  10. (en) Kallis, Aristotle (2000). Fascist Ideology : Territory and Expansionism in Italy and Germany, 1922-1945. Routledge.
  11. (en) Gumkowski, Janusz ; Leszczyński, Kazimierz (1961). Poland under Nazi Occupation. Polonia Pub. House.
  12. (en) Wasser, Bruno (1993). Himmler's Raumplanung im Osten: Der Generalplan Ost im Polen. Birkhäuser.
  13. (en) Martin Bormann’s Minutes of a Meeting at Hitler’s Headquarters, 16 juillet 1941.
  14. (en) German Military History Research Office (2003). Germany and the Second World War. Volume 5 part 2 : Organization and Mobilisation in the German Sphere of Power. War Administration, Economy, and Manpower Resources 1942-1944/5. Deutsche Verlags-Anstalt GmbH (1999), p. 16.
  15. (en) Burleigh, Michael (1988). Germany Turns Eastwards : A Study of Ostforschung in the Third Reich. Cambridge University Press, p. 142.
  16. (de) Manoschek, Walter (1995). "Serbien ist judenfrei": militärische Besatzungspolitik und Judenvernichtung in Serbien 1941/42. Oldenbourg Wissenschaftsverlag, p. 27.
  17. (en) MacDonald, Michael H. (1996). Europe : A Tantalizing Romance. Past and Present Europe for Students and the Serious Traveller. University Press of America, p. 128.
  18. (en) Strobl, Gerwin (2000). The Germanic Isle: Nazi Perceptions of Britain. Cambridge University Press, p. 36-60.
  19. (en) Rich, Norman (1974). Hitler's War Aims: The Establishment of the New Order. W.W. Norton & Company Inc., p. 26.
  20. (en) Kieler, Jørgen, Resistance fighter: a personal history of the Danish resistance movement, 1940-1945, Jérusalem, Gefen Publishing House Ltd, (ISBN 978-965-229-397-8), p. 43
  21. (nl) Louis de Jong (1969). Het Koninkrijk der Nederlanden in de tweede wereldoorlog : Voorspel. M. Nijhoff, p. 97.
  22. Rich (1974), p. 19-20, 139-140, 168-169, 195-196.
  23. (nl) De Jong, L. (1974). The Kingdom of the Netherlands in the Second World War : March '41 - July '42. Volume 5 part 1. Martinus Nijhoff, p. 245.
  24. (en) J.Th. Leerssen, Joseph Theodoor Leerssen, Manet van Montfrans (1993). Borders and territories, p. 38-39.

Sources & Liens externes