Discussion:Jakob Böhme

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Mise en réserve[modifier le code]

La doctrine de l'Ungrund[modifier le code]

La théosophie de Böhme est une métaphysique au sens où elle tente de penser le passage du non-être à l'être. Selon Böhme, l'Ungrund (le sans-fond) est un néant inconscient et ténébreux, mais le propre du néant est de manquer de tout. C'est la Déité, c'est-à-dire l'Inconscient qui prend peu à peu conscience de lui-même et de sa capacité d'être créateur. Une racine de désir germe donc au fond du néant, racine qui aspire à être. Il y a donc une racine de désir qui s'allume comme une étincelle et fait jaillir l'être du non-être, et la lumière des ténèbres. Ainsi la Déité devient-elle progressivement le Dieu créateur parfaitement conscient de lui-même, par un processus évolutif[réf. nécessaire].

Le mythe gnostique[modifier le code]

Les trois principes et les sept esprits[modifier le code]

Sphère philosophique de Böhme ou l’Œil miraculeux de l’Éternité (dessin de Böhme, 1620).

Selon Jacob Böhme, la Réalité a une structure ternaire, déterminée par l'action de trois principes : la source des ténèbres, la puissance de la lumière et l'extra-génération hors des ténèbres par la puissance de la lumière[1]. Tout processus de la Réalité est régi par sept qualités, sept sources-esprits : l'âcreté, la douceur, l'amertume, la chaleur, l'amour, le ton ou le son, le corps[2].

La description qu'en fait Jacob Böhme comporte des similitudes frappantes avec la Loi de trois et la Loi de sept que décrivent Boris Mouravieff et Georges Gurdjieff[réf. nécessaire].

La Sophia et l'Androgyne célestes[modifier le code]

La Sophia représenta pour Böhme l'homme dans sa pureté, sa virginité et sa chasteté antérieure au péché originel. Elle n'est pas séparable de sa conception de l'Androgyne, l'humanité pré-adamique intègre et intégrale des origines. Böhme affirme que la Sophia est incréée, elle est la sagesse divine en l'homme. Cette âme sophianique renvoie à la préexistence céleste de l'homme terrestre. La chute de l'homme est la perte de sa sophianité, de sa pureté, de sa virginité. À la perte de la Sophia céleste correspond la naissance de l'Ève terrestre, la féminité. La Vierge Marie représente particulièrement la Sophia et la sophianité de la Vierge renvoie à l'androgynie du Christ. Il y a donc une double polarité Vierge/Ève et Christ/Adam. Mais Böhme échappe à tout dualisme, car pour lui, « Christ vit en Adam et celui-ci dans le Christ ».

D'autre part, la sophianité rend fondamentale la naissance du Christ de la Vierge. Sur ce point, Böhme se distingue nettement de ses origines protestantes. La Mère de Dieu signifie rien moins que le retour sur terre de la Vierge-Sophia. La Vierge n'est pas vierge par Ève, mais par la descente de la Sophia qui s'incarne en Marie. Il y a donc une correspondance profonde entre la descente du Saint-Esprit et l'Incarnation du Christ, et la descente de la Sophia en la Vierge Marie. En fait, la descente de la Vierge divine en Marie est l'action du Saint-Esprit. Il est donc primordial que Jésus naisse d'elle et de nulle autre. Ainsi, la naissance de Jésus d'une Vierge transfigure aussi la nature féminine en la libérant de la féminité négative. Chez Böhme, l'affranchissement de la sexualité terrestre implique le rétablissement de l'androgynie primitive. Cette doctrine de l'Androgyne céleste lui permet d'éviter les tentations ascétiques qui, dans le christianisme, marquent fortement les conceptions négatives de la sexualité. À l'impureté sexuelle, Böhme n'oppose pas l'ascétisme qui tend vers l'asexué, mais l'androgynie intégrale et originelle. Chez lui, la mystique sophianique est solidaire d'une anthropologie spirituelle qui renvoie dos à dos puritains et libertins.

Influences[modifier le code]

Chose étrange chez un homme si peu instruit, on trouve dans les écrits de Böhme de nombreuses analogies avec les théories philosophiques de l'Allemagne du XIXe siècle; il peut être considéré comme un précurseur de Spinoza[3], de Schelling, de Hegel[4], et son influence a été grande sur la pensée allemande et en particulier sur Franz von Baader[5] et les Romantiques[6].

Hegel appelait Jakob Böhme « le premier philosophe allemand[7] ». Avec Francis Bacon, et dans un genre opposé à lui, il représente selon Hegel l'une des deux sources de toute la philosophie moderne : son mysticisme contraste avec l'empirisme de Bacon.

Il a eu aussi une grande influence en Angleterre, notamment sur George Fox, fondateur du quakerisme, sur Milton et sur Newton. Il a été révélé en France au XVIIIe siècle par Louis-Claude de Saint-Martin, un autre illuministe, qui traduisit cinq de ses ouvrages, notamment L'Aurore à son lever, la Triple Vie et ses Trois Principes. (Il était devenu un disciple de Böhme en 1788.)

Nicolas Berdiaeff tenait Jakob Böhme pour l'un des plus grands gnostiques chrétiens.

Böhme eut aussi un influence considérable sur Raoul Vaneigem[8] et Guy Debord[9].

Le texte est un copyvio de la page http://kingsgarden.org/French/Organisations.F/OM.F/Boehme/Boehme.html. La fin du texte précise la provenance du texte et fait référence à une autorisation qui n'apparait pourtant ni dans la page de discussion, ni sur Wikipédia:Autorisation OTRS. J'ai posté un message à l'auteur de l'article et de la phrase en question cf Discussion Utilisateur:Cro-maat#Jacob Boehme sauf qu'il est inactif depuis le 16 août 2005 à 22:38. Je place donc le bandeau et je tâche de trouver où envoyer un mail pour demander le sus-cité autorisation. Voir aussi : Discuter:Jacob Boehme/Droit d'auteur. sand 11 août 2006 à 17:18 (CEST)[répondre]

Mysticisme moderne ?[modifier le code]

Plutôt que Wikifier simplement mysticisme dans l'introduction, il serait intéressant de donner les contours de l'expression mysticisme moderne, si cela peut être sourcé. Moderne pour qui et pour quand ? Il existe également un mysticisme contemporain qui pourrait être qualifié de moderne. Or, nous parlons ici du XVIIe siècle (époque où est apparue un "mysticisme (dit) spéculatif", est-ce cela dont il est question ici ?). K õ a n--Zen 30 janvier 2011 à 09:03 (CET)[répondre]

Il s'agit du mysticisme de l'« époque moderne », à ne pas confondre avec la notion de modernité. C'est l'appellation habituelle pour cette période en histoire : cf. pr ex. [1]. Mogador 30 janvier 2011 à 09:37 (CET)[répondre]
Ok, merci pour l'information. K õ a n--Zen 30 janvier 2011 à 09:52 (CET)[répondre]
  1. Des trois principes de l'essence divine, Édition d'Aujourd'hui, 1985, tome I, p. 95
  2. Basarab Nicolescu, L'Homme et le sens de l'univers. Essai sur Jakob Böhme, Le Félin - Philippe Lebaud, Paris, 1988, 2e édition 1995 (ISBN 2-86645-211-9), p. 47
  3. Deleuze, Spinoza et le problème de l'expression, Minuit, 1968
  4. Alexandre Koyré, La philosophie de Jacob Boehme, Vrin, (1929) 1979
  5. Franz von Baader (1765-1841)
  6. E. Ederheimer, J. Boehme et les romantiques, Heidelberg, 1914 ; F. Feichenfeld, L'influence de Boehme sur Novalis, Berlin, 1922 ; X. Léon, Fichte et son temps, Paris, 1924
  7. Leçons sur l'histoire de la philosophie, éditions du Jubilé, t. XIX, p. 300.
  8. Vaneigem: Voir Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, Folio Actuel 1992, Gallimard, page 133 ou il parle du « langage sensuel », sensualische Sprache.
  9. Voir Le Consul, Allia, 1999, entretien avec Ralph Rumney, page 66.