Discussion:Histoire de la laïcité en France

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Contenu transféré[modifier le code]

Je transfère ici tout ce contenu issu de loi de séparation des Eglises et de l'Etat, qui n'a rien à faire dans un article concernant spécifiquement la loi mais pourrait tout à fait être pris en compte ici, à condition de le sourcer et de faire attention à la neutralité.Ahbon? (d)

Les bases d’une séparation[modifier le code]

Les partisans de la laïcité[modifier le code]

Les partisans de la laïcité, autrement dit de la séparation des affaires religieuses et politiques, pourraient schématiquement être partagés en deux camps, selon [Qui ?][réf. nécessaire]:

En réalité, le débat est plus complexe. D'une part, certains ont des positions qui ne répondant pas à ces clivages: le radical Georges Clemenceau, dont l'anticléricalisme historique s'est affirmé avec l'Affaire Dreyfus, et qui appliquera la loi de séparation lors de sa présidence du Conseil (1906-1909), préconise la suppression pure et simple des congrégations religieuses, tout en se déclarant en faveur de la « liberté de l'enseignement », soit contre le monopole de l'Etat sur l'éducation. La question religieuse, en effet, est intrinsèquement liée à la question scolaire, elle-même reliée par les républicains à l'émancipation individuelle de l'homme, conformément aux idéaux de la Révolution française (Condorcet, etc.).

D'autre part, certains républicains modérés, tels les « Opportunistes » (Jules Ferry, Léon Gambetta, etc.) des années 1880, prônent une évolution progressive vers l'émancipation de l'individu de la religion: ils refusent ainsi d'instaurer la séparation de l'Eglise et de l'Etat tout en faisant voter les lois Jules Ferry sur l'éducation laïque, gratuite et obligatoire, qui doit permettre une émancipation progressive. Bref, s'ils sont modérés dans leurs moyens, ils sont sur le fond également anti-cléricaux et adversaires déterminés de la religion, qu'ils conçoivent comme contrainte sur les consciences. Toutefois, ils pensent que l'Etat doit seulement favoriser l'émancipation humaine sans l'imposer.

Un contexte politique fragile[modifier le code]

Après le coup d'Etat du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte, celui-ci rétablit l'empire en 1852 et modifie la constitution. Il conserve intact le Concordat signé en 1801 par Napoléon Ier. Il l'applique, à dire vrai, avec une singulière bienveillance, encourageant la pratique religieuse. De la relation bienveillante qui se fait entre le pouvoir et l'Église naît une frustration en particulier dans le monde ouvrier, qui se souvient de la répression des Journées de Juin (1848). Durant ces incidents, l'archevêque de Paris, Mgr Affre avait été tué alors qu'il cherchait à ramener la paix entre les deux camps. Cet événement avait conduit les catholiques de France à réprouver ces insurrections ouvrières, créant une durable opposition entre eux.

En 1866, Napoléon III prend cependant parti dans la guerre d'indépendance italienne en défaveur du Pape et des Etats pontificaux, s'attirant les foudres du clergé français et des ultra-montains, et en représailles un revirement dans l'application du Concordat. De même, Napoléon III refuse de réviser les articles organiques du Concordat dénoncés par l'Église.

La Commune[modifier le code]

Suite à la défaite de Sedan lors de la guerre franco-prussienne, le peuple parisien se prépare au siège de la capitale, refusant l'armistice. Le gouvernement de Défense nationale, présidé par Adolphe Thiers, veut au contraire signer la paix. Le conflit conduit à la proclamation de la Commune de Paris en mars 1871, écrasée lors de la Semaine sanglante de mai 1871.

La Commune rompt avec le Concordat de 1801, et « déclare la séparation de l'Église et de l'État ». Les classes populaires parisiennes sont en effet assez hostiles au catholicisme, très lié au régime impérial et aux conservateurs.

La Commune décide en outre la suppression du budget des cultes, la confiscation des biens des congrégations religieuses. Les tensions poussent au massacre des dominicains d'Arcueil et des Jésuites de la rue Haxo, tandis que les religieux des couvents de Picpus et des Dames-Blanches sont inquiétés ou arrêtés sous divers prétextes. Les églises de Saint-Laurent et de Notre-Dame des Victoires sont perquisitionnées. On tente même d'incendier Notre-Dame de Paris. L'archevêque de Paris, Georges Darboy, est arrêté comme otage le 2 avril, puis exécuté. 126 prêtres furent pris comme otage, dont une quarantaine furent exécutés par les Communards.

D'autres églises sont investies à de nouveaux usages (la féministe Paule Minck transforme l'église Saint-Pierre de Montmartre en école gratuite).

La Troisième République[modifier le code]

La fracture entre la gauche républicaine et socialiste et la droite catholique et monarchiste s'accentue. Après la Commune, le Sacré-Cœur est édifié avec les deniers du gouvernement d'Ordre Moral de Mac Mahon afin d'expier les « crimes de la Communes » (loi de 1873 déclarant les travaux d'« utilité publique »). En 1875, les lois constitutionnelles entérinent la forme républicaine du régime, sans que les orléanistes et légitimistes n'abandonnent l'espoir d'une Restauration.

Après la crise du 16 mai 1877 et la démission en 1879 de Mac Mahon, le républicain Jules Grévy est nommé à la présidence de la République. Il nomme Charles de Freycinet président du conseil, qui appelle Jules Ferry au ministère de l'Instruction Publique et des Cultes. Jules Grevy et ses ministres appliquent le Concordat cette fois dans le sens d'un plus grand contrôle de l'Église. Freycinet fait dissoudre de nombreuses associations[réf. nécessaire], baisse régulièrement le budget des cultes, fait intervenir l'État pour choisir les évêques[réf. nécessaire], fait soumettre tout nouveau texte à l'approbation de l'État, supprime les aumôneries militaires qui viennent d'être créées, soumet les clercs au service militaire[réf. nécessaire], et retire les clercs (et membres des autres religions) des conseils de l'enseignement public[réf. nécessaire].

Le 28 mars 1880, avec Jules Ferry, il fait interdire les Jésuites dans les écoles, et donne trois mois aux autres congrégations pour se faire autoriser. Il perturbe les relations diplomatiques pontificales, et finalement fait expulser de France les Jésuites et les autres congrégations qui ont refusé de se soumettre à la procédure légale d'autorisation. Son arrêté s'étendra finalement même aux congrégations non enseignantes. Plus de 5 600 religieux de tous ordres sont expulsés du pays[réf. nécessaire].

La loi Naquet autorise le divorce pour cause d'adultère, rétablissant ainsi la loi sur le divorce de 1792. Les cimetières deviennent des lieux civils, et non plus spécifiquement chrétiens.

Attaqué par les radicaux, Clemenceau en tête, pour sa modération, Ferry sait cependant être conciliant. La circulaire du stipule que seuls les écoles neuves ou rénovées n'auront pas de crucifix [1]. L'Etat continue à fixer le budget des cultes, et les radicaux s'indignent des hauts salaires versés au clergé.

Après le renversement de Jules Ferry en 1883, cependant, les choses se tassent, et l'anticléricalisme perd de la vigueur. La crise boulangiste frappe cependant la République, le général Boulanger étant soutenu par une coalition hétéroclite, incluant des membres de la droite monarchiste, qui rêvent de faire tomber la République parlementaire. En 1889, Clemenceau s'indigne de ces « 40 000 chaires, c'est-à-dire 40 000 tribunes politiques obéissant, sans discussion, comme une armée bien disciplinée, bien commandée (...) C'est la France, qui a des habitudes cultuelles (....) - et c'est une raison pour que nous nous préoccupions toujours d'assurer la véritable liberté religieuse en ce pays, - la France qui a des habitudes cultuelles, mais qui a en horreur le gouvernement des curés[2]! »

En 1884, Léon XIII qui s'inquiète de la situation en France, publie l'encyclique Nobilissima Gallorum Gens où il dénonce les « dérives » françaises mais invite les catholiques à collaborer avec le pouvoir en place au bien de la Nation, ce qui représente un premier pas de l'Église vers l'acceptation de la République. Il prône le Ralliement; la république et le libéralisme demeurent cependant fermement condamnés (Syllabus). L'incident du toast d'Alger conduit Léon XIII à clarifier encore sa position. Il rédige alors, en français, l'encyclique Au milieu des sollicitudes qui autorise la participation des catholiques à la vie parlementaire et vise à contrer les tendances laïques et anticléricales des républicains.

Les catholiques se divisent sur la question, la plupart n'acceptant guère le Ralliement (certains évêques s'abstiennent de publier l'encyclique) et les Républicains se méfient, y voyant un piège. Aux législatives de 1893, plusieurs candidats catholiques, dont le conservateur Albert de Mun, échouent à se faire élire, les voix royalistes s'étant portés sur leur adversaires.

La question de l'éducation laïque[modifier le code]

Jusqu'à la révolution de 1789, l'enseignement primaire est pris en charge par l'Église catholique, qui fournit l'instruction à tous les enfants de France. Dans l'ordonnance du 13 décembre 1688, Louis XIV oblige en effet les parents à envoyer leurs enfants dans les écoles paroissiales, dites "petites écoles". En 1833, la loi Guizot crée les écoles primaires pour les garçons, en maintenant l'enseignement religieux jusqu'ici administré. En 1850, la loi Falloux étend cette éducation aux filles, et maintient la coexistence d'écoles publiques et d'écoles privées ou libres. Là encore, l'enseignement religieux continue d'être administré. Les conditions pour devenir enseignant dans le privé sont faibles, et la loi donne une grande part à l'Église catholique dans l'organisation de l'enseignement. Le curé exerce conjointement avec le maire un contrôle sur l'instituteur, que seul le préfet peut révoquer. Cette loi est évidemment controversée, tant par les catholiques qui y voient la naissance d'une instruction laïque, que par les révolutionnaires qui y voient le maintien d'une éducation religieuse. Mais de nombreux décrets et autres lois viendront modifier cette loi les années suivantes.

Certains évêques s'inquiètent cependant des auteurs étudiés dans les programmes scolaires et réclament qu'on n'enseigne que des auteurs chrétiens. La réaction est vive et de là naît un anticléricalisme qui restera tenace dans les milieux universitaires.
En 1863, Victor Duruy devient ministre de l'Instruction sous Napoléon III, et poursuit l'œuvre de la loi Falloux.

Jules Simon, sous le gouvernement de Mac Mahon, intervient à son tour avec ses lois du 7 juin 1875 qui amorcent le projet d'enseignement primaire obligatoire et réorganise les universités. Mais il échoue à faire contrôler davantage les lycées par l'État.

En 1879, Jules Ferry devient ministre de l'Instruction Publique. Il croit en la rectitude naturelle de l'esprit humain et veut détacher l'enseignement de l'instruction religieuse. Il ne veut pas seulement des citoyens instruits mais de bons républicains et de bons patriotes. Or, les tensions sont vives entre les catholiques et la République suite au contexte politique. Il se propose donc d’exclure les religieux de l’enseignement. Ferry accomplit alors une œuvre considérable, souhaitant bâtir une France républicaine et laïque sur les fondements de l’école.

Freycinet avait déjà écarté du conseil supérieur et des conseils académiques, en 1879, les évêques et les pasteurs qui avaient été introduits par la loi Falloux. Dès mars 1879, le jeune ministre dépose un projet de loi pour retirer aux membres des congrégations non autorisées le droit d’enseigner, mais le Sénat repousse le texte le 2 août. Cela s'oppose à l'objectif de la loi Falloux. Cependant, Jules Ferry et les opportunistes — à commencer par Paul Bert, chef du groupe des "républicains" et principal inspirateur de la législation à venir — obtient ce qu'il veut l'année suivante. Il vise particulièrement les Jésuites sur lesquels se cristallise le sentiment anticlérical de l'opinion républicaine. Avec les deux décrets des 29 et 30 mars 1880, Jules Ferry ordonne aux Jésuites de quitter l’enseignement sous trois mois, et aux enseignants des congrégations catholiques non autorisées de se mettre en règle avec la loi sous trois mois. 5 000 congrégationalistes sont alors expulsés et certaines municipalités anticléricales expulsent aussi les religieuses en activité dans les hôpitaux.

Le président du Conseil, Charles de Freycinet est obligé de démissionner le 19 septembre 1880. Jules Ferry le remplace à la tête du gouvernement, et en profite pour compléter l’application de ses décrets. Il établit la gratuité de l’enseignement primaire par la loi du 16 juin 1881 et le rend laïque et obligatoire de 6 à 13 ans pour les deux sexes, garçons et filles par la loi du 29 mars 1882. Suite à la réaction de Mgr Freppel, Jules Ferry accepte néanmoins qu'un prêtre enseigne la morale un jour par semaine, le jeudi (jour où il n'y a pas cours). Les locaux sont aussi laïcisés. L'école primaire scolarise déjà une grande partie des enfants dans des écoles où la gratuité concerne 60 % des élèves. La loi de 1882 sur l'obligation scolaire ne fait qu'ajouter 600 000 élèves aux 3 823 000 déjà inscrits. En revanche, les dépenses de locaux et de matériels font un pas en avant décisif. En 10 ans, le budget de l'éducation triple et dès 1883, 20 000 écoles sont mises en chantier. Le 30 octobre 1886, le personnel enseignant est laïcisé : les religieux n’ont plus de prise sur l'instruction et n'accèdent plus à l'école laïque, le catéchisme n'est plus enseigné, le crucifix disparaît de l'école et les très nombreux enseignants congrégationnistes qui enseignent dans le public doivent y être remplacés dans les 5 ans. C'est pour cela qu'un grand effort de formation des instituteurs est organisé dans des Écoles normales primaires dont les enseignants sont eux-mêmes formés dans les Écoles normales supérieures à Saint-Cloud et Fontenay. Cependant, pour l'enseignement des filles la pénurie d'enseignants contraint à maintenir jusqu'en 1900 des enseignements congrégationnistes. En développant des écoles privées, l’Église entreprend rapidement de reconquérir ses positions et le nombre de ses élèves passe de 623 000 en 1878 à 1 250 000 en 1901, soit le tiers des élèves du secondaire. Ceci n’est que la première étape du processus de laïcité qui aboutit à la loi de la séparation de l’Église et de l’État.

Discussion transférée depuis Wikipédia:Pages à fusionner.
La page Histoire de la laïcité en France couvre déjà le sujet et a des sources pour soutenir les affirmations. Laïcisation en France au XIXe siècle n'a aucune source, malgré un débat d'Admissibilité en janvier qui a amené certains utilisateurs. Laïcisation en France au XIXe siècle est donc redondant, et en plus est moins bon (il n'a aucune source).

Je propose donc de fusionner Laïcisation en France au XIXe siècle dans Histoire de la laïcité en France. Veverve (discuter) 31 mars 2023 à 14:54 (CEST)[répondre]

  1. Michel Winock, Clemenceau, éditions Perrin, 2007, p. 123
  2. Michel Winock, Clemenceau, éditions Perrin, 2007, p. 173