Discussion:Georges-Charles de Heeckeren d'Anthès

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Commentaire d'IP : citation intégrale de Mme Daria Fikelmon[modifier le code]

Référence supplémentaire qui n'est qu'un seul des multiples éléments qui, étudiés dans leur ensemble, invalident cet article (voir à l'appui la correspondance de Heeckeren et Georges d'Anthès qui permet de comprendre ce qu'était leur véritable relation) : il s'agit de la lettre de Madame Daria Fikelmon, une personnalité de la haute société russe qui connaissait bien Pouchkine (bien que son analyse psychologique ne soit pas partagée par tous les chercheurs, cette lettre mérite bien plus la confiance des lecteurs que l'article en question en ce qui concerne le mariage de Catherine (Yekaterina) Gontcharov et de d'Anthès, une alliance surprenante que la société jugeait improbable). Voici un extrait de la lettre de Madame Fikelmon :

«… la grande société voyait et pouvait croire que la conduite de d’Anthès même était une preuve sûre de l’innocence de M-me Pouchkine — mais les dix autres sociétés de Pétersbourg, bien plus conséquentes à ses yeux parce que c’est là q’étaient ses amis, ses collaborateurs, son public enfin, la croyaient coupable et lui jettaient la pierre. — Il écrivit à d’Anthès pour lui demander raison de son outrageante conduite,

— la seule réponse qu’il obtînt fut qu’il se trompait ainsi que les autres et que tous les vœux de d’Anthès ne s’étaient adressés qu’à M-lle Gontcharov, sa belle-sœur. Heckeren lui-même vint la demander en mariage pour son fils adoptif. La jeune personne ayant de suite accepté cette proposition, Pouchkine n’eut plus rien à dire, mais il déclara positivement qu’il ne recevrait jamais dans sa maison le mari de sa belle-sœur.

La société apprit avec surprise et incrédulité ce mariage inattendu — il y eut de suite des paris de fait, qu’il n’aurait pas lieu et que cela n’était qu’un faux-fuyant. Cependant Pouchkine paraissait fort content et satisfait — il menait sa femme partout, aux bals, aux spectacles à la cour, et de ce moment la pauvre femme se trouva dans la plus fausse des positions. — N’osant adresser la parole à son futur beau-frère, n’osant lever les yeux sur lui, observée de toute la société, tremblant toujours, ne voulant pas croire à la préférence de d’Anthès pour sa sœur et dans sa naïveté ou plutôt dans son étonnante simplicité, disputant avec son mari sur la possibilité du changement dans le cœur à l’amour duquel elle tenait peut-être par vanité seulement. Pouchkine ne voulut pas assister à la noce de sa belle-sœur, ni les voir après — mais des amis communs, trop imprudents, espéraient amener une réconciliation, ou du moins un rapprochement, les réunissaient presque tous les jours, — bientôt d’Anthès quoique marié recommença le même manège, les mêmes persécutions — enfin, à un bal, il compromit tellement M-me Pouchkine, par ses regards, ses propos, que tout le monde en fut effrayé et que dès lors le parti de Pouchkine fut pris, invariablement. La coupe avait débordé, il n’y avait plus aucun moyen d’arréter le malheur. Dès le lendemain il écrivit à Heckeren père qu’il accusait de complicité, et le provoqua en termes fort injurieux — ce fut d’Anthès qui répondit, en acceptant le défi pour son père adoptif — c’était bien ce que Pouchkine voulait — dans peu d’heures tout fut arrangé entre eux. Mr. d’Archiac de l’ambassade de France fut le témoin de d’Anthès — un ancien camarade d’études de Pouchkine nommé d’Ansas fut le sien — tous les quatre se rendirent aux îles, et là, au milieu d’une neige profonde, à cinq heures de l’après-midi eut lieu ce terrible duel. D’Anthès tira le premier et Pouchkine blessé mortellement et tombé eut la force de viser quelques secondes et de tirer sur lui — il le blessa au bras, le vit chanceler et demanda: „Est-il mort?“ — non, lui dit-on. — „Eh bien, cela sera à recommencer“. On le transporta chez lui où il arriva se sentant encore assez fort — il pria sa femme qui vint à sa porte de le laisser un peu seul — on avait fait chercher les médecins — quand ils eurent 348 sondé la blessure — il voulait savoir si elle était mortelle — on lui dit qu’il n’y avait que très peu d’espoir de le conserver — alors il fit chercher ses amis intimes — Joukovski, Wiasemski, Tourguéniev et quelques autres — il écrivit à l’Empereur pour lui recommander sa femme et ses enfants — puis il fit entrer cette trop malheureuse femme qui <ne> voulait ni croire ni comprendre son malheur — il lui répéta mille fois et toujours avec plus de tendresse qu’il la croyait pure et innocente — qu’il avait dû venger son honneur outragé, mais que jamais il n’avait douté ni de son amour ni de sa vertu, — le prêtre venu, il fit sa confession et remplit tous ses devoirs — l’Empereur toujours grand et noble dans les occasions qui demandaient du cœur, lui écrivit ces précieuses lignes: „Je te pardonne si nous ne devons plus nous revoir sur cette terre, consoles-moi en mourant comme un chrétien et en remplissant tous les derniers devoirs. Pour ce qui regarde ta femme et tes enfants, sois tranquille, ils seront le mieux“. Pouchkine que’ on avait si souvent accusé de libéralisme, d’esprit révolutionnaire, baisa cette lettre de l’Empereur et lui fit dire qu’il mourait avec regret parce qu’il aurait aimé à vivre pour être son poète et son historien. L’agonie dura 36 heures — pendant ces terribles heures, il ne perdit pas une minute connaissance — son esprit fut toujours clair, lucide, calme — il ne parla de son duel que pour faire promettre à son témoin de ne pas le venger, et pour faire défendre de même à ses beaux-frères absents de se battre avec d’Anthès. Du reste, tout ce qu’il dit à sa femme fut doux, tendre, consolant. — Il ne voulut rien prendre que de sa main — il se tourna vers ses livres et leur dit: „Adieu, mes amis“. Il finit par s’endormir, pour ainsi dire en prononçant ces mots: „C’est fini“.22 Joukovski qui l’aimait comme un père et qui, pendant ces heures était assis auprès de lui, prétend que dans ce dernier instant la figure de Pouchkine fut comme éclairée d’une lumière nouvelle — et que dans l’expression sérieuse de son front il y avait comme de l’étonnement et comme s’il venait d’apercevoir quelque chose de grand, d’inattendu, de resplendissant. Cette idée toute poétique était digne de l’âme pure, innocente, profondément pieuse et sereine de Joukovski. La pauvre femme fut à grand peine sauvée de la folie où son sombre et profond désespoir semblait l’entraîner infailliblement. L’Empereur fut magnifique dans tout ce qu’il fit pour cette infortunée famille… »

Nom de famille[modifier le code]

Selon Nederland's Adelsboek 79 (1988), p. 115, son nom de famille est modifié de d'Anthès en de Heeckeren par arrêt du Tribunal civil de Colmar de 7 octobre 1841. Sa descendance porte depuis lors le nom de Heeckeren et porte légalement le titre de noblesse néerlandaise de baron(ne). En 1947, 1918 et 1950, le nom est à nouveau changé en France pour 3 descendants en de Heeckeren d'Anthès, nom porté en 1988 par toute la descendance de cette famille, et tous les membres de cette famille font partie de la noblesse néerlandaise avec le titre de baron(ne). Paul Brussel (discuter) 10 mars 2020 à 13:39 (CET)[répondre]