Diocèse de Sion

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Diocèse de Sion
(la) Diocoesis sedunensis
Image illustrative de l’article Diocèse de Sion
La cathédrale Notre-Dame de Sion,
siège du diocèse.
Informations générales
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Église Catholique
Rite liturgique Romain
Type de juridiction Diocèse
Création IVe siècle
Affiliation Église catholique en Suisse
Province ecclésiastique exempt
Siège Sion
Diocèses suffragants aucun
Titulaire actuel Jean-Marie Lovey
Langue(s) liturgique(s) Français et allemand
Calendrier Grégorien
Statistiques
Paroisses 157
Prêtres 166
Religieux 26
Religieuses 304
Territoire Majeure partie du canton du Valais et presque tout le district d'Aigle (canton de Vaud)
Superficie 5 589 km2
Population totale 358 213 (2020)
Population catholique 260 971 (2020)
Pourcentage de catholiques 72,9 %
Site web http://www.cath-vs.ch
Image illustrative de l’article Diocèse de Sion
Localisation du diocèse
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Le diocèse de Sion (en latin : diocoesis Sedunensis ; en allemand : Bistum Sitten) est une église particulière de l'Église catholique en Suisse. Son siège est à Sion, la capitale du canton du Valais. Il couvre la majeure partie de ce canton et du district d'Aigle. Exempt, il relève immédiatement du Saint-Siège.

Territoire[modifier | modifier le code]

Le diocèse de Sion confine : au nord, avec ceux de Lausanne, Genève et Fribourg et de Bâle ; à l'est, avec ceux de Coire et de Lugano ; au sud-est, avec celui de Novara ; au sud, avec celui d'Aoste ; et, à l'ouest, avec celui d'Annecy.

Il couvre :

Subdivisions[modifier | modifier le code]

Au 1er janvier 2013, le diocèse de Sion est divisé en cent cinquante-huit paroisses : huitante-huit dans la partie francophone du diocèse et septante, dont deux personnelles, dans le Haut-Valais, la partie germanophone du diocèse[2]. Elles sont réparties entre trente-cinq secteurs pastoraux, eux-mêmes répartis entre douze décanats.

Secteur pastoral Décanat Langue Canton
Obergoms Ernenle allemand Valais
Untergoms Ernen allemand Valais
Mörel Brigue (Brig) allemand Valais
Brigue (Brig) Brigue (Brig) allemand Valais
Simplon Brigue (Brig) allemand Valais
Viège (Visp) Viège (Visp) allemand Valais
Stalden Viège (Visp) allemand Valais
St. Niklaus Viège (Visp) allemand Valais
Saastal Viège (Visp) allemand Valais
Zenmatt Viège (Visp) allemand Valais
Löschental Rarogne (Raron) allemand Valais
Rarogne (Raron) Rarogne (Raron) allemand Valais
Schattenberge Rarogne (Raron) allemand Valais
Leukenbad Loèche (Leuk) allemand Valais
Loèche (Leuk) Loèche (Leuk) allemand Valais
Turtmann Loèche (Leuk) allemand Valais
Noble et louable contrées Sierre français Valais
Sierre ville Sierre français Valais
Sierre plaine Sierre français Valais
Anniviers Sierre français Valais
Sion Sion français Valais
Rive droite Vex français Valais
Hérens Vex français Valais
Nendaz Vex français Valais
Coteaux du soleil Ardon français Valais
Deux Rives Ardon français Valais
Bagnes Martigny français Valais
Entremont Martigny français Valais
Martigny Martigny français Valais
Saint-Maurice Monthey français Valais
Haut-Lac Monthey français Valais
Monthey Monthey français Valais
Illiez Monthey français Valais
Aigle Aigle français Vaud
Loèche ouest (Leuk West) Loèche (Leuk) allemand Valais

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondé à la fin du IVe siècle, son siège fut d'abord à Octodure, l'actuelle Martigny. La plus ancienne mention du diocèse remonte à 381, lorsque l'évêque d'Octodure participa au concile d'Aquilée. C'est Théodore, plus célèbre sous le nom de « saint Théodule » et connu pour la fondation du culte de saint Maurice, qui y assista.

Ce n'est qu'au VIe siècle que le siège fut déplacé à Sion, probablement à la suite d'incursions lombardes le long de la route stratégique du Grand-Saint-Bernard.

En 975, le concile de Francfort crée la province ecclésiastique de Tarentaise comprenant les évêchés de Moûtiers, de Sion et d'Aoste.

En 999, l'évêque de Sion est fait comte du Valais par le roi Rodolphe III de Bourgogne. Durant tout le Moyen Âge, il luttera pour maintenir son contrôle face à la menace étrangère (les Zähringen, puis les Savoie) et face au désir d'émancipation des notables valaisans (les La Tour, puis les dizains représentés par la Diète).

Le Valais, en même temps que le reste du royaume de Bourgogne, est intégré en 1032 au Saint-Empire romain germanique. Au bénéfice de l'immédiateté impériale, l'évêque, en tant que comte du Valais, devient prince d'Empire. Il est désormais connu sous le titre de prince-évêque.

L'influence des Humbertiens, puis des Savoie, débute avec la nomination d'Aymon, fils du comte Humbert, à la tête de l'évêché en 1034[3]. Les possessions des Humbertiens sont imbriquées avec celles de l'évêque de Sion en Valais d'où de nombreuses tensions, notamment au XIIIe siècle face à Pierre de Savoie, qui, lors du printemps 1260, impose une paix à l'évêque et la reconnaissance de la frontière entre la juridiction du Chablais savoyard et du Valais à la Morge de Conthey[4],[5]. Les savoyards contrôlent désormais le château de Montorge, près de Sion[5]. En 1263, l'évêque reprend le château[5]. Au XIVe siècle, les futurs comtes de Savoie obtiennent le titre de « vicaire impérial perpétuel pour les villes et diocèses de Sion, Lausanne, Genève, Aoste, Ivrée, Turin, la Maurienne, la Tarentaise, Belley et le comté de Savoie »[6].

Cette période marque le début, en 1428, des procès en sorcellerie du Valais, dans lesquels les princes-évêques de Sion joueront un rôle déterminant, et qui sont également révélateurs des tensions territoriales entre la Savoie et le Valais[7].

Durant les guerres d'Italie, le cardinal Matthieu Schiner (1465-1522) joua un rôle important dans la mobilisation de troupes suisses contre la France.

Alors que depuis sa création, l'évêché était subordonné à l'évêché métropolitain de Vienne, Matthieu Schiner obtint du pape de dépendre directement de Rome.

À la même époque (XVIe siècle), l'évêché de Sion est le plus riche des évêchés sous la coupe des princes de Savoie - mais son revenu annuel de 6 000 livres reste inférieur à la moyenne de 8 000 livres de revenus des évêchés français[8].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Diocèse de Sion Blason
De gueules, chargé d'un glaive d'argent et d'une crosse du même, posés en sautoir.
Ornements extérieurs
Croix de procession à une traverse posée en pal derrière l'écu
Détails

Cathédrale et basilique mineure[modifier | modifier le code]

La cathédrale Notre-Dame (en allemand : Kathedrale Unserer Lieben Frau) de Sion, dédiée à sainte Marie, est l'église cathédrale du diocèse[9].

La basilique Notre-Dame de Valère est une basilique mineure[10].

Évêques[modifier | modifier le code]

Lors de la vacance du siège épiscopal, il faut nommer un nouvel évêque à la tête du diocèse. Dans le diocèse de Sion, ce dernier est librement nommé par le Saint-Siège. Toutefois, dans une lettre du 30 décembre 1918, le pape Benoît XV informe que le Saint-Siège tiendra compte de l'avis du Grand Conseil et ne nommera comme évêque qu'un candidat pour lequel ce dernier aura donné son aval[11].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Géographie » (consulté le )
  2. « Statistiques » (consulté le )
  3. Laurent Ripart, « Le diocèse de Belley comme foyer de la principauté savoyarde », Le Bugey, no 102,‎ , p. 51-64 (lire en ligne)
  4. Bernard Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 p. (ISBN 2-05-101676-3), p. 40.
  5. a b et c Victor van Berchem, « Les dernières campagnes de Pierre II, comte de Savoie, en Valais et en Suisse », Revue historique vaudoise, vol. 15, no 9,‎ , p. 257-269 (DOI 10.5169/seals-15317).
  6. Bettina Braun, « Vicariat impérial » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ..
  7. Chantal Ammann-Doubliez, « Les chasses aux sorciers en Valais au bas Moyen Âge : deux sorciers du val d'Anniviers à la fin du XVe siècle : les notaires Pierre et Nycollin de Torrenté », Annales valaisannes : bulletin trimestriel de la Société d'histoire du Valais romand,‎ , p. 129-147 (lire en ligne [PDF]).
  8. Bruno Galland, Les papes d'Avignon et la Maison de Savoie : 1309-1409, Collection de l'École française de Rome, 512 p. (ISBN 978-2-7283-0539-1, lire en ligne), p. 322.
  9. (en) « Cathédrale Notre-Dame du Glarier » (consulté le )
  10. (en) « Basilique Notre-Dame de Valère » (consulté le )
  11. « Comment un évêque est-il élu ? », sur eveques.ch, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (la) Sébastien Briguet, Vallesia christiana seu dioecesis Sedunensis historia sacra Vallensium episcorum, Michel Mayer, (lire en ligne)
  • (la) « Ecclesia Sedunensis », dans Gallia christiana, t. XII : Provinces ecclésiastiques de Sens et de Tarentaise, Paris, (lire en ligne), p. 422-484, 729-803
  • Gilbert Coutaz, « La donation des droits comtaux à l'évêque de Sion, en 999 : un texte dévalué de l'histoire du Valais », dans Christian Guilleré, Jean-Michel Poisson, Laurent Ripart, Cyrille Ducourthial, Le royaume de Bourgogne autour de l'an mil, Université de Savoie, coll. « Sociétés, Religions, Politiques », , 286 p. (ISBN 978-2915797350, lire en ligne [PDF]).
  • (en) Joseph Lins, « Sion (Sedunensis)] », dans Catholic Encyclopedia, vol. 14, New York, Robert Appleton Company, (lire en ligne)
    Encyclopédie en ligne sur www.newadvent.org

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]