Digesteur

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Digesteur
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Diagramme de fonctionnement
Informations générales
Chaine d'assainissement Stockage et traitement
Produits entrants Eaux usées
Eaux brunes
Boues d'épuration
Matières organiques
Produits sortants Digestat
Biogaz
Niveau d'application Voisinage
Ménages
Municipal
Traitement
Étape Primaire
Secondaire
Procédé Biologique (anaérobie)

Un digesteur, aussi appelé réacteur à biogaz ou méthaniseur, désigne une cuve utilisée dans le processus de méthanisation qui produit du biogaz grâce à un procédé de digestion anaérobie des matières organiques de diverses provenances.

Il existe différentes formes et tailles de digesteurs. Dans une des techniques rudimentaires utilisées dans les débuts, le digesteur se présente sous la forme d'une fosse hermétique, dans laquelle sont déversées des eaux usées, des boues, et des composés organiques supplémentaires permettant de faciliter la digestion. Le gaz se forme dans les boues et remonte à la surface, mélangeant les boues par ce processus. Les boues digérées, appelées digestat, peuvent être vidangées et utilisées comme engrais.

Historique[modifier | modifier le code]

La première trace de méthanisation date du Xe siècle av.J.-C., lorsque les Assyriens l'utilisaient pour chauffer leurs bains mais les premières recherches scientifiques poussées datent du XVIIe siècle en Europe[1].

Le premier digesteur industriel est conçu en Inde en 1859, dans une colonie de Bombay[1].

Conception[modifier | modifier le code]

Unité de méthanisation agricole, avec digesteur en coupe.

Les deux principaux types de digesteurs sont soit des réservoirs préfabriqués, soit des dômes en brique ou en béton. Le dôme peut être fixe (pour un volume constant, la pression permettant d'acheminer le gaz dans des conduits) ou flottant (avec un volume variable).

Le temps de rétention hydraulique est généralement de 15 jours en climat chaud et 25 jours en climat tempéré, mais peut aller jusqu'à 60 jours si les produits entrants sont hautement contaminés, comme dans le cas de boues. Le fumier et les déchets organiques permettent de bien meilleurs rendements de gaz que les eaux usées.

Leur taille varie de mille litres pour un digesteur familial à cent mille litres pour une installation communale.

Conditions favorables[modifier | modifier le code]

Ces cuves doivent être chauffées pour que le rendement soit acceptable. Ce sont des digesteurs mésophiles la plupart du temps mais il existe aussi des réacteurs thermophiles[2]. Les avantages sont multiples et notamment au niveau des odeurs et des bactéries qui sont détruites. Un réacteur produit environ 50 à 70 % de méthane, 30 % de CO2 et de l'eau, de l'hydrogène sulfuré (H2S) et de l'oxygène. Les avantages sont nombreux[3].

Par ailleurs, le mélange à digérer doit comporter une proportion optimale entre résidus carbonés et résidus azotés pour favoriser le développement des bactéries favorable à la méthanisation, et limiter le développement de bactéries nuisibles au fonctionnement.

Le processus de digestion complet durant un certain nombre de jours, la matière effluente doit être remplacée lorsque les possibilités de fermentation sont épuisées. Toutefois, il existe des configurations de digesteurs ayant la forme d'un tunnel ou d'une cuve dans lesquelles le rechargement se fait de façon continue sans interrompre le processus en fin de cycle[4].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Les principales grandeurs qui caractérisent un réacteur de digestion anaérobie sont :

  • La charge volumique appliquée[5] : il s’agit de la quantité de DCO introduite dans le réacteur par jour et par unité de volume du réacteur. Elle permet de comparer la quantité de pollution traitée par différents types de réacteur.
  • Le temps de séjour hydraulique (TSH) correspond à la durée du contact entre l’effluent et la biomasse. Il représente le rapport entre le volume du réacteur et le débit d’alimentation. Le TSH permet de connaître le volume d’effluent qu’on peut traiter chaque jour dans le réacteur[5].
  • La quantité et la composition du gaz[6] : la quantité de gaz peut être rapportée à la quantité de matière organique éliminée (rendement) ou au volume du réacteur (productivité). La composition du gaz est variable selon l’état du réacteur.

Applications[modifier | modifier le code]

Déchets agricoles[modifier | modifier le code]

Déchets industriels[modifier | modifier le code]

Boues urbaines[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Fabrice Béline, Pascal Peu, Patrick Dabert et Anne Trémier, « La méthanisation en milieu rural et ses perspectives de développement en France », Sciences Eaux & Territoires, vol. Numéro 12, no 3,‎ , p. 6–13 (ISSN 2109-3016, DOI 10.3917/set.012.0006, lire en ligne, consulté le )
  2. Moletta 2015, p. 42.
  3. Biogaz issus de déchets alimentaires pour cogénération / CHP
  4. Moletta 2015, p. 170-176, « Technologies appliquées à la gestion des déchets agricoles »
  5. a et b Moletta 2015, p. 47.
  6. Moletta 2015, p. 49.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]