Diabolik

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Diabolik est une série de bande dessinée italienne, créée en 1962 par les sœurs Angela et Luciana Giussani[1].

Cette série fut d'abord publiée à Milan au format poche et dessinée par Gino Marchesi, puis par d'autres dessinateurs dont Sergio Zaniboni, Edgardo Dell'Acqua, Paolo Ongaro, Alarico Gattia, Lino Jeva, Floriano Bozzi ou encore Franco Paludetti. Il s'agit d'une des bandes dessinées les plus connues en Italie, où son tirage mensuel (pour les épisodes inédits) oscille autour de 110 000 exemplaires. En France, elle fut publiée en petit format de 1966 à 1980.

Il existe actuellement en Italie trois publications mensuelles de Diabolik. La première, éditée le 1er de chaque mois, propose des épisodes inédits. La seconde, "Diabolik R" ( R pour Ristampa, qui signifie réimpression en italien) réédite le 10 de chaque mois des épisodes publiés une quinzaine d'années auparavant, en aménageant parfois les dessins lorsque ceux-ci sont trop "datés" ou malhabiles. La troisième série enfin, nommée "Diabolik SWIISSS" (SWIISSS étant l' onomatopée du son produit par le couteau de Diabolik fendant l'air), publiée le 20 de chaque mois, réédite également d'anciens épisodes mais avec 40 ans de décalage et en respectant cette fois les éditions originales.

La quatrième de couverture présente toujours le portrait du personnage central de l'épisode, la plus souvent féminin.

Histoire

Diabolik est un criminel professionnel ayant la possibilité de se substituer à n'importe qui grâce aux masques parfaits qu'il réalise lui-même et à d'incroyables gadgets. Habillé d'une combinaison noire quand il n'est pas déguisé, il utilise depuis toujours une Jaguar noire équipée de nombreuses modifications destinées à déjouer ses poursuivants. Il est accompagné dans ses aventures par sa maîtresse, Eva Kant et pourchassé par son policier attitré, l'inspecteur Ginko. D'autres personnages réapparaissent parfois d'un épisode à l'autre, comme Altea, duchesse de Valenberg, aimée de Ginko, ou Gustavo, ami de ce dernier. Le théâtre de ces épisodes est situé dans un pays imaginaire nommé Clerville, à la capitale éponyme (Ghenf étant la deuxième ville plus importante de ce pays).

Contexte social

Le format poche de la publication est une des clé de son succès ; le boum économique que connait l'Italie des années 60 a pour effet non seulement le mirage de richesses rapidement accumulées, mais aussi une très forte progression des pendolari, ces ouvriers et cadres qui utilisent les trains de banlieue pour se rendre sur leur lieu de travail. Particulièrement subversive, la publication qui a pour héros des femmes lascives et des voleurs toujours vainqueurs pouvait être lue avec discrétion placée entres les pages de revues plus consensuelles.

L'évolution des mœurs, dans ce pays encore très influencé par la morale catholique, est à la fois anticipée et présentée par le biais des rapports qui relient les personnages (Eva Kant et Altea sont de sang noble mais choisissent une vie plus contemporaine) tandis que le rôle grandissant des médias est illustré par l'importance accordée aux journaux et journalistes, source première d'information de Diabolik au moins jusqu'aux années 80. Les politiciens véreux, les industriels délinquants et les trafiquants de drogue ancrent encore la série dans un réalisme italien toutefois exempt, sauf à de très rares exceptions, du pouvoir Mafieux.

Influences

  • Clairement inspiré par Fantomas, comme en atteste la couverture du premier numéro, le succès de Diabolik a à son tour engendré une multitude d'épigones, dont certains, comme Kriminal ou la version américaine chez Image Comics, furent dessinés par Magnus.
  • Diabolik est aussi le surnom du mafieux Matteo Messina Denaro, qui serait un grand fan de la bande dessinée. Pour l'anecdote, à l'âge de vingt ans, il voulait faire comme dans la BD en adaptant deux mitraillettes sur les pare-chocs de son Alfa Roméo 164.

Les petits formats et albums adaptés pour l'édition française

  • Diabolik 1re série : 51 numéros d'août 1966 à décembre 1969. 2 recueils.
  • Diabolik 2e série : 76 numéros de mars 1970 à avril 1975. D'abord mensuelle, la revue passe bimensuelle au N°49.
  • Diabolik 3e série (connu aussi sous le nom Collection Diabolik : 80 numéros de mai 1975 à avril 1980.
  • Diabolik Géant : 6 numéros de mai 1977 à mars 78. Format 20x28 cm.
  • Le grand Diabolik : 11 tomes d'octobre 2009 à octobre 2012 aux éditions "Clair de Lune".

N.B. : Les recueils de Diabolik sont intitulés : Les Diaboliques.

Autres supports

Cinéma

Diabolik fut adapté en 1968 dans le film Danger : Diabolik ! réalisé par Mario Bava avec John Philip Law (qui a aussi joué Docteur Justice) dans le rôle titre, Marisa Mell en Eva Kant et Michel Piccoli dans le rôle de l'inspecteur Ginko. De la musique originale du film, composée par Ennio Morricone et dirigée par Bruno Nicolai, a été tiré un 45t dont la face B, "Deep Down", obtiendra un certain succès.

Une nouvelle adaptation cinématographique est en projet, mais rien n'a encore été dévoilé à son sujet.

Romans

Il existe pas moins de dix romans en français sur Diabolik dont voici la liste :

  • Passe de quatre
  • Tonnerre Diabolik
  • Pas de vacances pour Ginko (existe avec deux couvertures différentes)
  • Les Huit Coups de minuit
  • Trente degrés à Londres
  • Tiercé dans le massacre
  • Deux manches et treize belles
  • Pour qui sont ces serpents
  • La Fondue vénitienne
  • L'Araignée de Scamadale

Ils sont tous signés AL Giussani, les créatrices du personnage et sont plus violents que les BD.

Série télévisée d'animation

La bande dessinée a été adaptée en une série télévisée d'animation, appelée Diabolik, sur les traces de la panthère. Elle a été diffusée sur M6 puis rediffusée sur Fox Kids. Cette mouture a été considérablement arrangée pour passer auprès d'un jeune public : Diabolik n'est plus un criminel de sang-froid et œuvre pour le bien.

Jeu vidéo

Un jeu vidéo, développé par le studio italien Artematica a également été produit. A mi-chemin entre le jeu d'aventure et le jeu d'infiltration, sa sortie en France a eu lieu chez Micro Application à la rentrée 2008.

En Italie

Le personnage y connaît un succès considérable avec des rééditions des anciens numéros et quantité d'objets dérivés. Il existe aussi là-bas un important club de fans appelé le Club Diabolik qui édite lui-même des rééditions de numéros ou des BD inédites (avec l'accord d'Astorina, l'éditeur).

Références

  1. Cecil McKinley, « Diabolik », bdzoom.com, (consulté le )

Voir aussi