Dermacentor

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Dermacentor
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Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Chelicerata
Classe Arachnida
Sous-classe Acari
Super-ordre Parasitiformes
Ordre Ixodida
Famille Ixodidae

Genre

Dermacentor
C. L. Koch, 1844

Synonymes

  • Dermacentorites Olenev, 1931
  • Amblyocentor Schultz, 1932
  • Indocentor Schulze, 1933
  • Puncticentor Schultze, 1933
  • Anocentor Schulze, 1937
  • Dermiomma Tonelli Rondelli, 1939
  • Otocentor Cooley, 1939
  • Conocentor Schulze, 1947
  • Americentor Dias, 1963
  • Kohlsiella Dias, 1963
  • Olenevia Dias, 1963
  • Serdjukovia Dias, 1963
  • Asiacentor Filippova & Panova, 1974
  • Dermacentonomma
    Travassos-Santos-Dias, 1978

Dermacentor est un genre de tiques de la famille des Ixodidae.

Description[modifier | modifier le code]

Dans la forme adulte des deux sexes, le genre Dermacentor se distingue des autres genres de tiques ixodes par : une épine bifide sur le premier segment (coxa) de la patte 1 ; l'émail sur le bouclier dorsal (scutum) ; la présence des yeux ; un rostre court à base triangulaire[1],[2].

Dermacentor est présent en Eurasie, au Maghreb, et en Amérique du nord et centrale. Le genre comptait 26 espèces en 1985[1], et 34 en 2017[2].

Importance médicale et vétérinaire[modifier | modifier le code]

Le genre Dermacentor parasite habituellement les ongulés, avec localisation préférentielle sur la tête, et les petits mammifères (rongeurs, écureuils...).

Transmission de rickettsioses[modifier | modifier le code]

Chez l'homme, il est le vecteur de la fièvre pourprée des montagnes Rocheuses dont l'agent est Rickettsia rickettsi. Les diverses espèces en cause sont Dermacentor andersoni, D. variabilis, en Amérique du nord ; D. nitens en Amérique centrale.

En Eurasie, il est le vecteur du typhus à tiques de Sibérie dont l'agent est Rickettsia sibirica. Les espèces en cause sont D. marginatus, D. reticulatus, D. nuttali, D. silvarum[3], ainsi que du TIBOLA (Tick Borne LymphAdenopathy) dont l'agent est Rickettsia slovaca[4].

De façon cosmopolite, des espèces du genre Dermacentor sont vecteurs des Babesia spp. et de la fièvre Q dont l'agent est Coxiella burnetii, autrefois classé comme rickettsie[5].

Transmission d'arboviroses[modifier | modifier le code]

Dermacentor est un vecteur secondaire (par rapport à d'autres vecteurs principaux) des encéphalites à tiques dont l'agent est le virus de la méningo-encéphalite à tiques. Il s'agit de D. silvarum en Sibérie, de D. marginatus et D. reticulatus en Europe centrale.

D. andersoni transmet le virus de la fièvre à tiques du Colorado.

D. reticulatus peut transmettre celui de la fièvre hémorragique d'Omsk[6].

Rôle toxique[modifier | modifier le code]

La salive de tiques ixodes, adultes femelles, peut avoir un pouvoir toxique variable selon les individus et leur état de nutrition. Cette toxicité est due à des protéines paralysantes ou à action cardiovasculaire[7].

Dans le genre Dermacentor, il s'agit de D. andersoni responsable de troubles paralytiques chez les animaux domestiques (bovins, ovins, parfois chez des chiens et chats). Un nombre minimal de tiques femelles est nécessaire pour provoquer une paralysie (35 à 150 chez les bovins)[7].

Problème vétérinaire important en Amérique du Nord, la paralysie ascendante à tiques reste rare chez les humains bien qu'ils soient beaucoup plus sensibles. D. andersoni et D. variabilis peuvent provoquer une paralysie ascendante d'évolution rapide, réversible en 24 heures si la tique est retirée à temps, mais parfois mortelle par arrêt respiratoire si ce n'est pas le cas[8],[9].

Études[modifier | modifier le code]

Lors des enquêtes épidémiologiques, les tiques peuvent se récolter par diverses méthodes, dont celle de simuler la présence d'un hôte en dégageant du CO2 (à partir de carboglace ou d'une bouteille de gaz carbonique) [10]; on peut aussi utiliser associer un autre attractif comme le 2,6-dichlorophénol (phéromone sexuelle).

De tels dispositifs peuvent attirer les larves de D. albipictus à plus de 3 mètres[11]. L'attractif conduit à un piège qui retient les tiques (masse d'eau, ruban adhésif, etc.)[10].

Liste des espèces[modifier | modifier le code]

Selon Guglielmone & al., 2010[12] :

Publication originale[modifier | modifier le code]

  • C. L. Koch, 1844 : Systematische Übersicht über die Ordnung der Zecken. Archiv Für Naturgeschichte, Berlin, vol. 10, p. 217–239 (texte intégral).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b F. Rodhain, Précis d'entomologie médicale et vétérinaire, Paris, Maloine, , 458 p. (ISBN 2-224-01041-9), p. 345.
  2. a et b Gérard Duvallet (dir.), Jean-Bernard Duchemin (dir.) et Nathalie Boulanger, Entomologie médicale et vétérinaire, Marseille, Versailles, IRD - Quae, (ISBN 978-2-7099-2376-7), chap. 25 (« Les tiques (Acari : Ixodida) »), p. 556-557.
  3. F. Rodhain 1985, op. cit., p.349-350.
  4. La revue du praticien, Tome 29, N° 948, octobre 2015.
  5. Duchemin 2017, op. cit., p. 554.
  6. F. Rodhain 1985, op. cit., p. 351-354.
  7. a et b M. Goyffon, La fonction venimeuse, Paris/Milan/Barcelone, Masson, , 284 p. (ISBN 2-225-84463-1), p. 104-105.
  8. F. Rodhain 1985, op. cit., p. 356.
  9. Duchemin 2017, op. cit., p. 569.
  10. a et b F. Rodhain 1985, op. cit., p.359.
  11. Yoder, J. A., Pekins, P. J., Lorenz, A. L., & Nelson, B. W. (2017). Larval behaviour of the winter tick, Dermacentor albipictus (Acari: Ixodidae): evaluation of CO2 (dry ice), and short-and long-range attractants by bioassay. International Journal of Acarology, 43(3), 187-193 |résumé.
  12. Guglielmone, Robbins, Apanaskevich, Petney, Estrada-Pena, Horak, Shao & Barker, 2010 : The Argasidae, Ixodidae and Nuttalliellidae (Acari: Ixodida) of the world: a list of valid species names Zootaxa, n. 2528, p. 1–28.

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