De gré ou de force

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De gré ou de force est un téléfilm français réalisé par Fabrice Cazeneuve réalisé en 1998, primé en 1999 au Golden Chest international TV. Il est devenu une référence dans les œuvres cinématographiques consacrées aux situations de souffrance au travail, et a participé à l'introduction dans la loi française de la notion de harcèlement moral.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Filiale de la Générale financière d'Investissement (GFI), Medic-Hall, une entreprise de matériel médical, emploie neuf vendeurs. Dans le cadre de la restructuration du groupe, la direction a décidé de se séparer d'eux, sans pour autant leur verser d'indemnités de licenciement. Pour cela, l'entreprise a fait appel à Sébastien Jalabier, un spécialiste du dégraissage, qui s'engage à les faire démissionner en recourant à divers moyens de pressions : traque de la faute professionnelle, humiliations, brimades, tâches ingrates... Le dimanche soir, Jalabier contacte ses neuf futures victimes - Philippe, Vincent, Nora, Max, Joseph, Corinne, Charles, Sophie et Maïté - et les somme de se présenter, le lendemain matin, à la maison mère. Parqués au sous-sol de l'immeuble, dans un local sinistre et sans fenêtres, les employés de Medic-Hall écoutent, stupéfaits, le discours de Jalabier : la GFI souhaite se diversifier, aussi, Medic-Hall est-elle vouée à disparaître. Il incite les uns à se battre pour un hypothétique poste de commercial à pourvoir au sein de la société, les autres à chercher du travail ailleurs... L'après-midi, Vincent est réprimandé pour avoir utilisé le téléphone du bureau à des fins privées. Le coût de ses communications lui sera désormais facturé[1],[2].

Accueil[modifier | modifier le code]

Remarqué par la critique à sa première diffusion[1],[2],[3], ce téléfilm est primé dès 1999 au Golden Chest international TV[4]. Le thème rappelle un livre qui avait connu un écho significatif, Le harcèlement moral, de la psychiatre Marie-France Hirigoyen[5].

Ce téléfilm a participé à l'émergence en France d'une nouvelle notion, le harcèlement moral au travail[5]. Cette notion a été introduite en 2000 dans l'article 26 de la charte sociale européenne, traduite dans le droit français par le décret no 2000-110 du , puis explicitée en 2002, en France, dans le code du travail. Au-delà de cette notion harcèlement, le téléfilm de Fabrice Cazeneuve est devenu une référence sur les œuvres de cinéma consacrées aux situations de souffrance au travail[6],[7],[8],[9].

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Baudet 1999, Le Monde.
  2. a et b Latil 1999, Le Figaro.
  3. Poncet 2000, Libération.
  4. Libé 1999.
  5. a et b Poncet 2001, Libération.
  6. Hatzfeld, Rot et Michel 2006, Revue L'Esprit.
  7. Constant 2008, L'Humanité.
  8. Chapus-Gilbert 2009.
  9. Greco 2009, p. 148.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marie-Béatrice Baudet, « Enfer quotidien », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Dominique Legrand, « La fiction française, «De gré ou de force» Partition grinçante sur le harcèlement moral Cazeneuve, du documentaire à la fiction », Le Soir,‎ (lire en ligne)
  • Sophie Latil, « Les nouveaux chasseurs de primes », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  • Emmanuel Poncet, « L'entreprise et ses horreurs, sujet de trois fictions présentées aux Rencontres de Reims. Les employés de bourreaux passent à la télé », Libération,‎ (lire en ligne).
  • Rédaction Libé, « Un téléfilm de France 2 primé », Libération,‎ (lire en ligne).
  • Emmanuel Poncet, « Portrait d'un social killer. Un consultant (le méchant), des employés poussés à la démission (les gentils). Duel pour un thriller social. «De gré ou de force», téléfilm de Fabrice Cazeneuve, diffusé dans le cadre du cycle «Au travail!». », Libération,‎ (lire en ligne).
  • Emmanuel Poncet, « Naissance d'une notion », Libération,‎ (lire en ligne).
  • Daniel Psenny, « La fiction française veut séduire les Américains », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • (de) « Terror am Kopierer, Schikanen im Bür », Ärzte Zeitung,‎ (lire en ligne).
  • Nicolas Hatzfeld, Gwenaële Rot et Alain Michel, « Le travail au cinéma. Un réapprentissage de la curiosité sociale », Esprit,‎ (DOI 10.3917/espri.0607.0078).
  • C. R., « De gré ou de force », Le Point,‎ (lire en ligne).
  • Caroline Constant, « La fiction s'empare du suicide au travail », L'Humanité,‎ (lire en ligne).
  • Valentine Chapus-Gilbert, Agir sur le stress au travail, Nathan (maison d'édition), (lire en ligne), « Filmographie sur la souffrance au travail ».
  • (it) Tomaso Greco, Le violenze psicologiche nel mondo del lavoro: un'analisi sociologico-giuridica del fenomeno mobbing, Giuffrè Editore, (lire en ligne), p. 148.

Liens externes[modifier | modifier le code]