David Grossman (écrivain)

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David Grossman
Biographie
Naissance
Nom de naissance
דויד גרוסמןVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université hébraïque de Jérusalem
Hebrew University Secondary School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Maître
Eli Yassif (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Liste détaillée
Newman Prize ()
Prix Nelly-Sachs ()
Prix Bernstein ()
Prix Sapir ()
Prix Manès-Sperber (d) ()
Prix Bialik ()
Ischia International Journalism Award ()
Prix EMET pour l'Art, la Science et la Culture (en) ()
Prix frère et sœur Scholl ()
Prix de la paix des libraires allemands ()
Prix Médicis étranger ()
Prix Brenner ()
Grand prix de l'héroïne Madame Figaro du roman étranger ()
Prix international Booker ()
Prix Israël ()
Prix littéraire Berman (d) ()
Commandeur de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne ()
Prix Érasme ()
Albatros Literaturpreis (en)
Chevalier des Arts et des Lettres
Prix ACUM (d)
Literaturpreis der Jury der jungen Leser (d)
Prix Ze'ev (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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David Grossman (en hébreu : דויד גרוסמן), né le à Jérusalem, est un écrivain israélien, auteur de romans, d'essais et de livres pour la jeunesse. C'est l'une des figures de la littérature israélienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

David Grossman au salon du livre Radio France, 26 novembre 2011.

Son père est originaire de Galicie[2]. David Grossman étudie la philosophie et le théâtre à l'université hébraïque de Jérusalem.

Il travaille comme correspondant à Kol Israel, la radio nationale d'Israël. Il est l'un des présentateurs de Cat in a Sack, un programme pour enfants diffusé de 1970 à 1984. Son livre Duel est la première pièce de théâtre radio-diffusée. Avec Dani Eldar, il présente la populaire série radio au ton absurde Stutz (terme yiddish pour : « cela peut arriver »).

Il se rend célèbre avec sa première œuvre, Le Vent jaune (הזמן הצהוב), où il décrit les souffrances imposées aux Palestiniens par l'occupation de l'armée israélienne. Cet ouvrage lui vaut l'accusation de trahison par le Premier ministre de l'époque, Yitzhak Shamir[2].

En 1984, il remporte le prix du Premier ministre pour une œuvre créative ; il fait partie des écrivains pressentis pour le prix Nobel de littérature. Ses livres sont traduits dans de nombreuses langues.

En 1991, il reçoit le Prix Nelly-Sachs.

Proche du « Camp de la paix », il a, comme la plupart des Israéliens, soutenu l'action d'Israël dans le conflit israélo-libanais de l'été 2006, mais estimé inutile l'extension de l'offensive menée par Tsahal. Le , quelques jours avant la mort de son fils, avec les écrivains Amos Oz et Avraham Yehoshua il lance, d'abord dans le quotidien Haaretz, puis lors d'une conférence de presse, un appel au gouvernement israélien pour qu'il accepte un cessez-le-feu comme base pour aboutir à une solution négociée, décrivant la poursuite des actions militaires comme « dangereuse et contreproductive » et s'inquiétant du sort du gouvernement libanais.

Le , au lendemain de l'arraisonnement par la marine israélienne de bateaux pro-palestiniens au large de Gaza, il déclare :

« Aucune explication ne peut justifier ni blanchir ce crime. Aucun prétexte ne peut servir à excuser ou à expliquer la stupidité des actes du gouvernement et de l'armée. Israël n'a pas envoyé ses soldats pour tuer des civils de sang-froid. De fait, c'était même la dernière chose qu'il voulait. Et pourtant. Une petite organisation turque, fanatique du point de vue religieux et radicalement hostile à Israël, a recruté pour sa cause plusieurs centaines de chercheurs de paix et de justice, et a fait en sorte de prendre Israël au piège, précisément parce qu'elle savait comment Israël réagirait, comment Israël était programmé pour réagir comme il l'a fait. […] Il est clair que ce jugement n'implique aucun accord avec les motivations, ouvertes ou cachées, et souvent malveillantes, de certains participants à la flottille de Gaza. Car tous ne sont pas des humanitaires épris de paix, et les déclarations de certains d'entre eux sur la destruction d'Israël sont criminelles. Mais cela ne compte pas, tout simplement, car autant que nous le sachions, ces opinions ne méritent pas la peine de mort. »

En juin 2017, il est lauréat du prix international Man-Booker pour son livre Un cheval entre dans un bar et, en 2018, il reçoit le prix Israël de littérature[3].

En , il est signataire avec 34 autres personnalités littéraires dont Zeruya Shalev, Etgar Keret, Orly Castel Bloom et Amos Oz d'une lettre adressée au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lui demandant le non renvoi des personnes réfugiées originaires de l'Érythrée et du Soudan[4].

En 2020, il est à nouveau sélectionné pour représenter son pays, l'Israël, pour le Prix Hans-Christian-Andersen, dans la catégorie Auteur[5], prix international danois. Il avait été également sélectionné en 2018[6].

En 2022, il est lauréat du prix Érasme[7].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Grossman vit à Mevasseret Zion, près de Jérusalem. Il est marié et père de trois enfants : Jonathan, Ruth et Uri. Ce dernier, né en 1985, est mort au combat le au Liban, peu de temps avant son 21e anniversaire[8] (cf. Une femme fuyant l'annonce).

Œuvres[modifier | modifier le code]

Œuvres traduites en français[modifier | modifier le code]

Fiction[modifier | modifier le code]

  • Le Sourire de l'agneau (חיוך הגדי/Hiyukh ha-gedi, roman, 1983), Paris, Le Seuil, 1998
  • Voir ci-dessous : amour (עיין ערך: אהבה/Ayen erekh—ahavah, roman 1986), Paris, Le Seuil 1991
  • Le Livre de la grammaire intérieure (ספר הדקדוק הפנימי/Sefer ha-dikduk ha-penimi, roman, 1991), Paris, Le Seuil, 1994
  • L'Enfant zigzag (יש ילדים זיג זג/Yesh yeladim zigzag, 1994), Paris, 2004
  • Quelqu'un avec qui courir, (roman), Paris, Le Seuil, 2003 (traduction Rosie Pinhas-Delpuech)
  • Tu seras mon couteau, (roman), Paris, Le Seuil, 2000 (traduction Rosie Pinhas-Delpuech)
  • Une femme fuyant l'annonce (אשה בורחת מבשורה, roman), Paris, Le Seuil, 2011, Prix Médicis étranger 2011
  • Tombé hors du temps, Paris, Le Seuil, 2012
  • Un cheval entre dans un bar, Paris, Le Seuil, 2015
  • La vie joue avec moi [« אתי החיים משחק הרבה »] (trad. de l'hébreu par Jean-Luc Allouche), Le Seuil,‎ (ISBN 978-2021447729)

Essais et travaux[modifier | modifier le code]

  • Le Vent jaune (הזמן הצהוב/Ha-Zeman ha-tsahov, 1987), Paris, Le Seuil, 1988
  • Chroniques d'une paix différée (מוות כדרך חיים/Mavet ke-derekh hayyim, 2003), Paris, Le Seuil, 2003
  • Dans la maison de la liberté. Interventions , Paris, Le Seuil, 2018

Livres pour la jeunesse[modifier | modifier le code]

  • Duel à Jérusalem (דו קרב/Du-krav, 1982), Paris, Le Seuil, 2005
  • Les Aventures d'Itamar, Paris, Le Seuil, 2013, coll. « Seuil jeunesse », illustrations de Charlotte des Ligneris

Œuvres disponibles en anglais[modifier | modifier le code]

  • Sleeping on a Wire: Conversations with Palestinians in Israel (נוכחים נפקדים / Nokhehim Nifkadim, 1992). New York: Farrar, Straus, and Giroux, 1993 (ISBN 0-374-17788-0)
  • Lion’s honey : the myth of Samson (דבש אריות / Dvash arayiot, 2005). Edinburgh; New York: Canongate, 2006 (ISBN 1-84195-656-2)
  • Be My Knife [שתהיי לי הסכין / She-tihyi li ha-sakin, 1998]. New York: Farrar, Straus, and Giroux, 2001 (ISBN 0-374-29977-3)

Adaptation cinématographique[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.nli.org.il/he/archives/NNL_ARCHIVE_AL990038522760205171/NLI »
  2. a et b « Dans la peau de David Grossman », Les Échos, 11 mars 2008.
  3. « Israel prize in literature to be awarded to David Grossman », jpost.com, 11 février 2018.
  4. (en) Ilan Lior, « Amos Oz, David Grossman, Etgar Keret Implore Netanyahu: Do Not Deport Asylum Seekers », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) « HCAA Nominees 2020 », sur ibby.org, .
  6. (en) « HCAA Nominees 2018 », sur ibby.org, .
  7. Times of Israel Staff, « Le prix Erasmus 2022 décerné à l’écrivain israélien David Grossman », sur fr.timesofisrael.com,
  8. (en) David Grossman, « David Grossman: Uri, my dear son », sur the Guardian, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]