Daniel Le Hirbec

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Daniel Le Hirbec
Biographie
Naissance
Décès

Daniel Le Hirbec (, Laval - 1647), navigateur français. Il effectue au XVIIe siècle des voyages aux Antilles, aux Pays-Bas et en Italie.

Origine[modifier | modifier le code]

Fils d'une ancienne famille lavalloise (qui se qualifia de sieur de La Brosse en Argentré), Daniel Le Hirbec, sieur de Chambray, quitta Laval le pour rejoindre Saint-Nazaire où il s'embarqua sur la "Notre-Dame", le 19 avril.

La Notre-Dame[modifier | modifier le code]

À cette époque, les navigateurs voguaient dans des conditions très précaires et il fallait posséder une forte dose d'insouciance et de naïveté pour oser faire des traversées sur des navires primitifs comme la « Notre-Dame ». Ce bateau qui jaugeait 80 tonneaux, ne possédait aucune installation pour les passagers. II appartenait à un seul homme qui en était l'armateur et le capitaine. À son bord régnait une atmosphère irrespirable due à l'odeur des animaux de provision (bœufs et moutons) qui voisinaient avec les hommes, des marins, véritables "loups de mer", commandés par un capitaine qui ne présentait que très peu de garantie de connaissances professionnelles.

Les Petites-Antilles[modifier | modifier le code]

Le bateau comptait 65 hommes (passagers+équipages). Il suivit son cap vers les Petites-Antilles sans connaître de grosses difficultés de traversée. L'état sanitaire était effrayant à bord de ce genre de navire. On conservait l'eau pendant des mois dans des "futailles" enfouies à fond de cale, parmi les ordures de la "sentine", l'égout du navire. Les efforts qu'on produisait bon gré mal gré sur l'"archipompe" n'arrivaient jamais à enlever complètement les déchêts de cette eau que l'on mesurait toujours avec parcimonie et qu'on évitait d'utiliser pour les soins élémentaires de la toilette. Il n'était d'ailleurs jamais fait de distribution individuelle et chacun devait aller boire aux "sucettes du charnier », installées sur le pont et sous la surveillance d'un factionnaire. La nourriture était en général tout à fait défectueuse. Les jambons, les daubes et les tablettes de bouillon n'étaient qu'une alimentation de luxe et le pain ne devait être mangé qu'au mouillage. Le biscuit de "18 onces" par homme était distribué en quantité suffisante, mais comme on le conservait dans des caisses ou dans des sacs, il fourmillait de vers. La nourriture animale ne pouvait consister qu'en des salaisons de porc ou de bœuf qui engendraient souvent le scorbut. Les repas du soir consistaient en "gourganes et fayols", ou en riz accommodé à l'huile et au vinaigre et cuit tant bien que mal.

Navigation à vue[modifier | modifier le code]

Les marins auxquels il avait confié son sort se dirigeaient empiriquement au milieu des océans. Ils avaient d'abord suivi, dans la mesure du possible, les côtes et en haute-mer, les îles et les archipels leur servaient de jalons. Ils parvenaient à peu près à suivre la direction désirée et, quand ils apercevaient une terre, ils montaient dans les hunes pour la reconnaitre. Bien sûr, s'il faisait nuit, ils attendaient le matin pour donner un nom au lieu dans les parages duquel ils avaient mouillé. Dans les grandes circonstances, "ils prenoient la hauteur et pointoient leurs cartes", mais leurs observations étaient loin d'atteindre une précision rigoureuse. Après trente-cinq jours de traversée dans les conditions d'hygiène et de route que nous venons de décrire, la « Notre-Dame » abordait aux Petites-Antilles, dans la soirée du . Le Hirbec séjourna à la Martinique jusqu'au 22 août "pour y traicter de marchandises", il longea ensuite la Dominique, la Guadeloupe et tout l'archipel sur le flibuste anglais "Denis", un navire qui venait de "courir pour le Pérou". Il devait rester sept mois dans cette région où il allait d'une île à l'autre en revenant plusieurs fois sur chacune d'elles pour y accueillir des informations sur leurs productions et sur les mœurs de leurs habitants.

En Europe[modifier | modifier le code]

Le , il s'embarquait pour revenir en Europe. Il essuya une tempête qui le jeta hors de sa route en lui causant une perte de temps et quelques avaries au bateau. Il séjourna dix-sept jours aux Açores, puis il reprit la mer sur le navire du capitaine Jean-Cranes de Flessingue. Il aperçut les côtes de France à la hauteur de Belle-Île-en-Mer, mais, comme il se dirigeait vers Saint-Martin-de-Ré près de La Rochelle, il dut redescendre au sud, jusqu'à ce port. Il continua ensuite son voyage vers la Hollande qu'il visita, et rentra à Saint-Malo le , après une absence de 15 mois.

Le 9 août de la même année, il repartit pour l'Italie, sans idée mercantile, en touriste qui souhaite approfondir des connaissances historiques et géographiques. Mais à cette époque, les mers étaient peu sûres : La Méditerranée et les côtes d'Afrique étaient infestées par les corsaires barbaresques qui parcouraient les mers sur des navires - turcs et mauresques. En revenant d'Italie, entre Libourne et Marseille, il aperçut trois navires turcs "qui ne lui présageaient rien de bon". Il put rentrer dans sa ville natale où il épousa Françoise Pinart. Il eut une fille nommée Marie, 1646 et un fils Jean, baptisé le .

Publications[modifier | modifier le code]