Damia (chanteuse)
Louise-Marie Damien, connue sous son nom de scène Damia ou Maryse Damia, est une chanteuse et actrice française née le à Paris 13e et morte le à La Celle-Saint-Cloud[1]. Spécialisée dans les chansons et les rôles tragiques, elle fut très célèbre dans les années 1930.
Biographie
Ses parents étaient originaires des Vosges : son père de Nonville, sa mère de Bleurville. Marie-Louise allait souvent en vacances chez ses grands-parents maternels à Darney, où ils possédaient une ferme, avant que ses parents ne s'installent à Paris, où son père devient agent de police.
À l'âge de 15 ans, Damia fugue de la maison paternelle et trouve un rôle de figuration au théâtre du Châtelet. Elle se fait remarquer par le mari de la « grande » Fréhel, Roberty, qui lui donne des cours de chant et avec qui elle aura beaucoup plus tard une liaison. Dès 1908, elle se produit sur la scène de café-concerts tels que la Pépinière-Opéra, le Petit Casino et l'Alhambra. Elle est la vedette d’un spectacle du « caf' conc' » de Félix Mayol. Sacha Guitry prétend qu'il lui a conseillé le fourreau noir, dessiné sa silhouette et imposé un style aux chanteuses réalistes qui lui succèderont, telles Édith Piaf et Juliette Gréco. Mais dans une entrevue radio, elle dit que l'idée de la robe noire est venue de Max Dearly.
Parallèlement, elle tient quelques rôles marquants au cinéma.
Adulée par le public durant l'entre-deux-guerres, elle est occultée après l'Occupation par de plus jeunes idoles. Elle triomphe cependant dans un récital à Pleyel en 1949 et fait une tournée au Japon en 1953. Elle remonte sur les planches à Paris en 1954, à l’Olympia, avec en première partie Jacques Brel, alors débutant, et en 1955.
Baptisée « la tragédienne de la chanson », elle est aussi admirée par des écrivains de tous bords, de Jean Cocteau à Robert Desnos. Plus tard, des cinéastes comme Jean Eustache, Aki Kaurismäki ou Claude Chabrol refont entendre ses chansons.
Damia meurt le 30 janvier 1978, à La Celle-Saint-Cloud, des suites d’une chute accidentelle dans le métro. Elle est inhumée au cimetière de Pantin.
Répertoire sélectif
- Du gris
- Un souvenir (redécouvert dans La Maman et la Putain de Jean Eustache et La Fleur du mal de Claude Chabrol)
- La Venenosa
- Calvaire d'amour
- Brouillard
- J'ai peur
- Les cloches n'ont pas sonné
- Du soleil dans ses yeux
- Beau petit marin de passage
- Hantise
- La Rue de la joie
- Les Deux Ménétriers (texte de Jean Richepin)
- La chaîne
- Dis-moi
- Ploum ploum ploum
- Les Goélands (paroles et musique de Jean Boyer)
- L'Orgue (texte de Charles Cros)
- L'Esclavage
- J'ai l'cafard
- C'est mon gigolo
- Le Grand frisé
- Depuis Que Les Bals Sont Fermés
- Les Nocturnes
- Je voudrais que la nuit
- Complainte de Mackie (tirée de la version française de L'Opéra de Quat'sous de Kurt Weill et Bertolt Brecht)
- Pour un seul amour
- Ce n'est pas toujours drôle (Chanson extraite du film " Un soir de rafle")
- La plus belle chanson
- Amours de minuit
- On ne lutte pas contre l'amour (version française de la chanson allemande Leben ohne liebe kanst du nicht interprétée par Marlene Dietrich)
- Il ne reste rien
- La Chanson du passé
- Mon matelot
- Les Inquiets
- De profundis
- Berceuse tendre (Il fait si bon près de toi) (L. Daniderff - Daniderff, Ronn)
- La Veuve
- Pour en arriver là
- Complainte (chanson extraite du film La Tête d'un homme)
- J'ai bu
- La Garde de nuit à l'Yser
- La Suppliante
- Chansons gitanes - Chanson de route
- Chansons gitanes - Chanson à boire
- La Chanson des flots
- Roule ta bosse
- Chantez pour moi, violons (version française de Play Fiddle, Play)
- Pluie
- Tout le jour, toute la nuit (Version française de Night and day de Cole Porter)
- La Guinguette a fermé ses volets
- En maison
- Toboggan
- Moi... j'm'ennuie (musique de Wal-Berg)
- La Mauvaise prière
- Mon phono chante
- J'ai perdu ma jeunesse
- Sombre Dimanche
- C'est la guinguette
- Celui qui s'en va
- Aux quatre coins de la banlieue (paroles de Michel Vaucaire)
- Aimez-vous les moules marinières ? (paroles de Henri Varna et Michel Vaucaire)
- Celui qui s'en va (paroles de Charles Richter, musique de Tiarko Richepin)
- L'Étranger (musique de Robert Juel et de Marguerite Monnot)
- Johnny Palmer (paroles de Christian Vebel)
- Personne (paroles et musique de Michel Emer)
- C'est dans un caboulot
- La Malédiction
- Café chantant
- Tout fout le camp (paroles de Raymond Asso)
- Balalaïka (Charlys - M. Vandair, Gastil)
- Tourbillons d'automne
- Mon amour vient de finir (paroles d'Édith Piaf et musique de Marguerite Monnot)
- Dans ma solitude
- Ma rue
- On Danse à La Villette
- Bonjour mon chien
- La femme à la rose
- Deux femmes
Filmographie
- 1927 : Napoléon, d'Abel Gance
- 1930 : Tu m'oublieras de Henri Diamant-Berger
- 1931 : Sola, d’Henri Diamant-Berger : Sola
- 1932 : La Tête d'un homme, de Julien Duvivier
- 1937 : Les Perles de la couronne de Sacha Guitry et Christian-Jaque
- 1956 : Notre-Dame de Paris, de Jean Delannoy
Théâtre
- 1927 : Le Procureur Hallers de Louis Forest et Henry de Gorsse d'après Paul Lindau, théâtre de l'Odéon
Bibliographie
- Francesco Rapazzini, Damia, une diva française, Paris, éditions Perrin, , 412 p. (ISBN 978-2-262-03403-0)
- Gianni Lucini, Luci, lucciole e canzoni sotto il cielo di Parigi - Storie di chanteuses nella Francia del primo Novecento), Novara, Segni e Parole, 2014, 160 p. (ISBN 978-88-908494-4-2)
Notes et références
- Archives de l’état civil de Paris en ligne, mairie du 13e arrondissement, année 1889, acte de naissance no 3026, avec mention marginale du décès. Sur l'acte, les prénoms figurent dans cet ordre : Louise Marie
Liens externes
- Enregistrement par Damia de Sombre dimanche (28 février 1936)