Jemmapes (département)

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Département de Jemmapes

17931793
17951814

Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de la région indiquant sa division en départements.
Informations générales
Statut Ancien département français des départements réunis annexés par la Première République et le Premier Empire
Chef-lieu Mons
Superficie
Superficie 4 766 km2
Histoire et événements
Création du département
Reconquête par les Autrichiens
Retour des troupes françaises
Annexion des Pays-Bas autrichiens et restauration du département
Suppression du département
Préfets
(1er) 1800-1805 Jean-Baptiste Garnier
(Der) 1812-1814 Pierre-Clément de Laussat

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le département de Jemmapes est le nom donné au comté de Hainaut pendant les périodes d'occupation et d'annexion par la France, d'abord en mars 1793 et ensuite d'octobre 1795 (décret du 14 fructidor an III[1]) à septembre 1814. Il fait partie des départements réunis.

Son nom commémore la victoire française à la bataille de Jemappes. On l'écrit également Jemmape (sans « s » final).

Le numéro du département était le 86.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le département de Jemmapes.

À la suite de la bataille de Jemappes (), les troupes de la République française conduites par le général Dumouriez envahissent les Pays-Bas autrichiens.

Le , la Constituante française avait déclaré dans un décret que la nation française renonçait à entreprendre aucune guerre dans le but de faire des conquêtes. Le , un décret de la Convention nationale française promet secours et fraternité à tous les peuples qui veulent recouvrer leur liberté. Un nouveau décret, du , déclare que la France proclame la liberté et la souveraineté de tous les peuples chez lesquels elle a porté et elle portera les armes. Cependant le texte détaillé du décret met en évidence une tutelle du peuple libéré jusqu'à la fusion naturelle avec la France[2].

L'Assemblée générale des peuples souverains du Hainaut de Mons refuse le décret de la convention du  ; la Convention française renvoie au Comité diplomatique, le , la demande d'incorporation de la ville de Mons à la France.

À partir de , la République française intègre progressivement à son territoire, par des décrets de la Convention, les provinces, villes, faubourgs et communes de l'État belge, en invoquant le souhait du peuple souverain : le décret du déclare ainsi la réunion du pays de Hainaut, sous le nom de département de Jemmapes (quatre-vingt-sixième département)[3]. Le nom de Jemmapes fait référence à la victoire de Jemappes du . Le département de Jemmapes est créé le , à la suite d'un vote favorable à l'annexion, arraché par la force des armes[4].

Le département succédait en partie à l'ancien comté de Hainaut (amputé des territoires déjà conquis au XVIIe siècle par Louis XIV) ; Charleroi faisait à l'origine partie du comté de Namur, tandis que les bonnes villes de Châtelet et Thuin dépendaient de la principauté de Liège. Le de la même année, le bailliage de Tournai lui est rattaché.

De 1791 à 1793, le département de Jemmapes fournit un bataillon de volontaires nationaux.

Réoccupé par les Autrichiens le , le Hainaut est reconquis le par les Français lors de la bataille de Fleurus. Le département n'est restauré que le , le territoire étant considéré jusqu'à cette date comme pays conquis. Le décret du l'intègre au territoire français[5].

Le département disparaît à la fin de la domination française, le .

Géographie[modifier | modifier le code]

Ses limites correspondaient approximativement au territoire de l'actuelle province wallonne de Hainaut en Belgique, sauf une enclave incluse dans le département du Nord et les anciennes communes de l'arrondissement de Mouscron, détachées de la Flandre-Occidentale en 1963.

Son chef-lieu était Mons.

Arrondissements et cantons[modifier | modifier le code]

Le département de Jemmapes était divisé en trois arrondissements[6] :

Liste des commissaires, préfets et députés[modifier | modifier le code]

Commissaires[modifier | modifier le code]

  • ? ( - )
  • Bazin 1795-179?
  • Jean-Baptiste-Martial Pradier (1798-1799)
  • ? (1799-1800)

Préfets[modifier | modifier le code]

Liste des préfets napoléoniens (Drapeau de l'Empire français Consulat et Premier Empire)
Période Identité Fonction précédente Observation
1805 Jean Baptiste Étienne Garnier Député aux états généraux de 1789
Procureur général près de la Cour des comptes
1810 Patrice-Charles-Gislain de Coninck Préfet de l'Ain Passe à la préfecture des Bouches-de-l'Escaut
1812 Jean-Baptiste Maximilien Villot de Fréville Membre du Tribunat Intendant de la province de Valence
Préfet du Vaucluse
Préfet de la Meurthe (1813-1814)
Maître des requêtes (Première Restauration)
Conseiller d'État (Seconde Restauration)
Pair de France (monarchie de Juillet)
1814 Pierre-Clément de Laussat Député des Basses-Pyrénées au Conseil des Anciens
Membre du Tribunat
Préfet colonial en Louisiane (1802)
Préfet colonial de la Martinique (1804)
Préfet des Deux-Nèthes (1812)
Préfet du Pas-de-Calais (Cent-Jours)
Représentant à la Chambre des Cent-Jours

Député[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Roger Darquenne, « Histoire économique du département de Jemappes » dans Annales du Cercle archéologique de Mons, tome 65, Mons, 1965, 372 p.
  • Roger Darquenne, « La conscription dans le département de Jemappes (1798-1813) » dans Annales du Cercle archéologique de Mons, tome 67, Mons, 1971, 424 p.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charles Oudiette, Dictionnaire géographique et topographique des treize départemens qui composaient les Pays-Bas autrichiens, Pays de Liège et de Stavelot, […], part.1 : Description des neuf départements de la ci-devant Belgique, Paris : impr. Cramer, an XII. [1]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Isidore Plaisant, Pasinomie, ou Collection complète des lois, décrets, arrêtés et règlements généraux qui peuvent être invoqués en Belgique de 1788 à 1832, tome 7, Bruxelles, 1835.
  2. Henri Pirenne, Histoire de Belgique, tome VI, 1926.
  3. Jean-Baptiste Duvergier, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglemens et avis du Conseil d'état, t. 5, Paris, (lire en ligne), p. 223
  4. Marie Arnould, « Idées politiques et classes sociales au sein du pouvoir communal à Mons de 1785 à 1835 » dans Revue belge d'Histoire contemporaine, XI, 1980/3, p. 319. [lire en ligne].
  5. Jean-Baptiste Duvergier, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglemens et avis du Conseil d'état, t. 8, Paris, (lire en ligne), p. 300
  6. Jean-Baptiste Duvergier, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglemens et avis du Conseil d'état, t. 13, Paris, (lire en ligne), p. 199